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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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4.2.2. Des adaptations multiformes

Les adaptations nécessaires pour s'arrimer aux réalités camerounaises passent par la redéfinition du rôle de l'État et la réforme du marché du travail.

· La redéfinition du rôle de l'État

Il s'agit pour l'État de revoir son rôle en matière de protection sociale. Celui-ci doit désormais limiter son champ d'intervention sociale sur la simple réglementation, le contrôle et l'arbitrage du fonctionnement des nouvelles caisses. Ceci évitera toute ingérence dans la gestion des caisses.

L'instauration d'une loi de financement de la sécurité sociale doit également être envisagée, dans le but de maîtriser les dépenses sociales. Celle-ci va ainsi spécifier les conditions générales de l'équilibre financier de la sécurité sociale, qui prévoit par catégorie les recettes de l'ensemble des régimes, qui détermine par branches les objectifs de dépenses de l'ensemble des régimes obligatoires. La LFSS peut être votée par le Parlement tous les ans en même temps que la loi de finance déterminant le budget de l'État. Elle peut aussi être modifiée en cours d'année par une LFSS rectificative. Le Parlement dispose ainsi d'un droit de regard sur l'équilibre financier de la sécurité sociale. On peut voir dans cette réforme l'affirmation juridique du rôle prépondérant des pouvoirs publics (Gouvernement et Parlement) afin de répondre à un besoin de régulation globale d'un système de protection sociale segmenté, et également une étape vers une intégration plus cohérente de la politique budgétaire et fiscale et de la politique sociale.

L'État doit également penser à renforcer sa politique sociale en utilisant la protection sociale comme un facteur de relance économique et de redistribution18(*). Il s'agit ici pour le gouvernement camerounais d'inscrire sa nouvelle politique sociale non pas tellement dans un but de justice sociale, mais dans un but de sauvetage économique du capitalisme (Keynes, 1936). Ceci est ainsi nécessaire surtout dans un contexte de l'économie camerounaise où l'initiative et la responsabilité individuelle sont amenées à jouer un rôle moteur de la croissance économique.

L'État doit aussi revoir son rôle en matière de politique d'assistance sociale pour faire face à l'extension du chômage et à des situations d'exclusions dues à la crise. « A l'avenir, l'État aura la charge d'une nouvelle fonction. Il devra effectuer un décaissement suffisant pour protéger ses citoyens contre un chômage massif, aussi énergétique qu'il lui appartient de les défendre contre le vol et la violence car il y aura chômage lorsque la demande effective ne sera pas suffisante pour assurer l'emploi de la totalité du potentiel humain de la communauté » (Beveridge, 1944).

· La réforme du marché du travail

L'amélioration du marché du travail passe par la mise en place d'une véritable politique d'emploi. Celle-ci doit surtout être axée sur l'emploi des jeunes qui constitue la majorité de la population camerounaise. Ceci est essentiel pour une sécurité sociale décente à tous les camerounais.

Cette politique est également nécessaire dans la mesure où sa mise en oeuvre permet de réduire la diversité et la complexité du système de protection sociale et de combattre le chômage.

CONCLUSION

Ce chapitre avait pour but d'analyser les voies de réformes du système de protection sociale camerounais. La réforme a d'abord porté sur la réhabilitation de la sécurité sociale, ensuite elle a porté sur l'institutionnalisation d'un système de solidarité sociale. De ce fait, il ressort que la réhabilitation de la sécurité sociale passe dans un premier temps par l'amélioration de l'organisation des branches existantes en les articulant dans différents régimes gérés par des caisses différentes, mais également dans un second temps par la mise en place des branches non existantes (chômage, maladie). Pour ce qui est de l'institutionnalisation d'un système de solidarité sociale, la réforme envisagée est celle de la mise en place d'un système d'assistance sociale qui pourrait servir de complément à la sécurité sociale. Mais le nouveau modèle de protection sociale n'échappe pas néanmoins à des excès qu'il peut engendrer, d'où des adaptations multiformes pour le Cameroun.

* 18 « La sécurité sociale apparaît ainsi comme un élément dans une politique d'ensemble beaucoup plus vaste, englobant : la garantie à tous la possibilité de trouver un emploi rémunérateur, donc le plein-emploi et l'élimination du chômage ; (...) la sécurité de l'emploi, donc des garanties contre l'arbitrage patronal dans les embauches et les licenciements ; une organisation médicale permettant de conserver à chacun intégrité physique et intellectuelle par des soins appropriés et, plus encore, par la prévention de la maladie et l'invalidité, notamment par l'hygiène et la sécurité du travail ». Pierre Laroque

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote