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Les limites de la décentralisation dans la gestion des quartiers précaires au Mali: le cas de Kapélékourou à  Sikasso

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par Aliou DEMBELE
Institut d'Urbanisme de Paris Créteil Paris 12 - Mastere Urbanisme et territoire 2006
  

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Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain

Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude

II.1.1- . TSAINRURuCTu CIIinCATICl'espace urbain sikassois

Kapélékourou se situe à l'est de la ville de Sikasso entre la route qui va à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) et celle qui part à Zignasso, une commune rurale de la région de Sikasso. Troisième de par sa superficie (75ha), ce quartier spontané est le plus vieux du tissu urbain sikassois. Kapélékourou, excepté au nord ouest où la zone de maraîchage le sépare de la zone de résidence de Wayerma extension où il tend à évoluer tant bien que mal est quasiment enclavé par les lotissements de la ville dans ses autres limites. Cette situation offre à Kapélékourou une intégration physique dans l'espace urbain sikassois. Les lotissements situés derrière le quartier bénéficient de certains services comme le réseau d'eau et l'électricité alors que Kapélékourou n'en a pas. Cette rupture soulève un problème pertinent pour la ville de Sikasso : celui de l'opposition entre continuité de l'espace urbain et une absence de connexion au niveau des réseaux d'approvisionnement et d'assainissement. Il existe donc une disjonction entre Kapélékourou et le reste du tissu urbain.

S'agissant du site de notre quartier, c'est à dire les caractéristiques physiques du milieu sur lequel il est construit, nous pouvons distinguer trois grands ensembles : une plaine, un petit monticule et enfin une zone marécageuse non constructible.

La plaine occupe la majeure partie du site dans le secteur Sud -- Sud Quest du quartier. Cette plaine cède la place dans la partie est du quartier à un petit monticule d'une vingtaine de mètres de hauteur sur une superficie de 5 à 7 ha environ. Une pente légèrement inclinée la fait communiquer avec la zone marécageuse dans la partie Nord et Nord Quest du quartier, qui est d'ailleurs en zone inondable en saison pluvieuse. Tout Kapélékourou ne se situe pas sur une zone non constructible. Même si le quartier continue à s'étendre dans la zone marécageuse, le site originel n'est pas situé sur une zone non constructible. Ce qui laisse présager une meilleure intégration dans le tissu urbain par la suite.

Carte 2 : localisation des quartiers spontanés

Carte 3 : plan d'application des sols

II.1.2- Caractéristiques du bâti dans le quartier

La typologie quasi exclusive de la structure du bâti (sauf quelques petites exceptions) est celle de la cour commune (croquis n°1). Les habitants construisent en général sur le pourtour de la cour un alignement de chambres « entrer coucher »6 ou de « chambre salon »7 autour d'une cour centrale servant à la fois de desserte, de lieu de divertissement pour les enfants, de lavage de linge et autres tâches ménagères du foyer.... Dans chaque cour, il y a un puits pour l'approvisionnement en eau de la concession. Il y a au moins un sanitaire dans chaque cour également, (une douche et une latrine), les deux en un dans chaque concession que nous avons enquêté. Deux sanitaires ou deux douches et deux WC sont en moyenne dans chaque concession d'après les résultats de notre enquête. Ceci est une bonne moyenne quand on sait que plus de 150 personnes se partagent une toilette dans les taudis de Nairobi au Kenya et de Lagos au Nigeria8. Toutes les concessions ne sont pas dotées de cuisine. C'est à dire une pièce spécialement destinée à la cuisine où se trouvent 3 blocs de pierres sur lesquelles les femmes préparent les repas au quotidien. Généralement, fait office de cuisine, un coin de cour où le vent est faible pour permettre la cuisson des repas.

En ce qui concerne le matériel utilisé pour la construction des logements, l'utilisation du ciment pour construire une maison entière est minime avec 18,45% des maisons du quartier. Dans cette catégorie, nous pouvons signaler que ce sont les constructions qui datent de moins de 10 ans de types F3 ou F4, selon les normes européennes ou plus précisément dans le langage local au Mali : un trois ou quatre chambres avec salon. 29% des constructions sont en « semi dur » c'est à dire un mélange de banco et de ciment. Dans ce mode de construction en semi dur, la fondation, les briques et le montage de la construction se font en banco (matériau de construction traditionnel). Seul le crépissage et le plancher des maisons sont faits avec le ciment pour rendre la construction solide et pour éviter l'érosion de la pluie en période d'hivernage.

Le mode de construction en banco est dominant avec 52% des constructions. Ceci peut être expliqué par le statut illégal du quartier où les gens ne possèdent pas encore leur permis d'occuper, et par le manque de moyen de la population résidente.

6 Logement composé d'une seule pièce de 9 à 12 m2 généralement ouverte sur une cour commune dans laquelle se trouvent les sanitaires collectifs.

7 Logement composé de deux pièces, la première ouvrant directement sur l'extérieur et desservant l'autre. Le plus souvent, il n y a pas de sanitaires ni de cuisine intégrée.

8 Conférence des ministres africains sur le logement et le développement urbain à Durban du 31 janvier au 4 février 2005. www.unhabitat.org consulté le 30 juin 2005.

La toiture des maisons reste homogène par rapport aux constructions de la ville de Sikasso avec plus de 96% des toitures en tôle ondulée contre seulement moins de 4% des toits en paille.

Il n'est pas dit que dans la structure du bâti, les maisons soient construites uniquement en banco ou en ciment. Il peut y avoir sur un méme terrain, la coexistence d'un mélange de banco et de ciment sur une même parcelle (croquis n°1). Deux graphiques permettent de montrer la nature de la structure du bâti et les toitures : Graphique n°1.

Graphique 1 : Structure du bicti des concession ayant fait l'objet de notre enqu~te.

Source : enquête personnelle de terrain mars 2005.

Croquis 1 : Plan général des maisons de Kapélékourou.

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