WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les limites de la décentralisation dans la gestion des quartiers précaires au Mali: le cas de Kapélékourou à  Sikasso

( Télécharger le fichier original )
par Aliou DEMBELE
Institut d'Urbanisme de Paris Créteil Paris 12 - Mastere Urbanisme et territoire 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière d'équipements et de services

Le diagnostic des lieux dont il est question ici ne concerne que les services que les collectivités locales ont la capacité de réaliser avec les compétences transférées. Il s'agit de la santé, l'éducation, l'assainissement et l'approvisionnement en eau.

II.2.1- I 'lsslinisseP ent

On peut se demander comment les habitants de Kapélékourou réalisent la gestion de leurs déchets ? Qu'en est - il dans le reste de la ville ? Après une description des conditions de la gestion des déchets à l'échelle de la ville, nous recentrerons l'étude sur le quartier de Kapélékourou.

En raison de l'absence de caniveaux, tous les quartiers ne disposent pas de système de drainage des eaux pluviales. Beaucoup de caniveaux ont été réalisés lors du dernier mandat de l'ancien Maire, M. Mamadou TANGARA12. Ce sont des caniveaux à ciel ouvert. Mais malheureusement ces réalisations restent insuffisantes et beaucoup de travaux restent à faire dans ce domaine. Le système de collecte des eaux usées dans les fosses septiques qui permet avec le temps une infiltration sous la terre se développe de plus en plus.

Concernant la gestion des ordures solides, la Mairie mets des bennes dans certains quartiers pour les reprendre une fois remplies afin de les acheminer dans le centre de dépôt des ordures situé à une dizaine de kilomètres au nord de la ville. Ce système est loin de couvrir toute la ville de Sikasso. Seuls le centre ville et quelques quartiers résidentiels comme Wayerma au nord et le centre administratif au centre nord sont concernés par ce système. Une des raisons pour ne pas étendre le service est le manque de financement pour le rachat du matériel. Nous analyserons de façon détaillée les facteurs qui freinent les investissements dans ce domaine. Parallèlement à ce système de ramassage, il existe dans la ville des GIE (Groupements d'Intérêt Economiques) regroupés dans une organisation dénommée le COTAS (Coordination des Organisations Travaillant dans l'Assainissement de Sikasso). Ces GIE à l'exemple du CAPES sont des entreprises privées dans le domaine. Celles - ci signent des contrats d'un montant mensuel de 1 000 F CFA (1,50 euros) d'une durée d'un an renouvelable avec les familles. En contre partie, l'entreprise dépose une demi barrique chez le contractuel dans lequel il met ses ordures. L'entreprise s'engage à enlever les ordures tous les

12 Mamadou TANGARA a fait deux mandats à la Mairie de Sikasso entre 1994 et 2004. Nous tenons à le remercier pour le temps qu'il nous à accordé au cours de notre recherche.

jours et à les acheminer au dépôt de transit jusqu'au terme du contrat. Ce système a aussi des limites car les abonnés ne paient pas correctement leur cotisation. Avec l'intervention des GIE, le service lié à l'assainissement de la ville tend vers une privatisation. La décentralisation ne va t-elle pas favoriser la privatisation des services au profit des particuliers ?

A Kapélékourou, il n'existe pas de caniveaux à ciel ouvert pour le drainage des eaux pluviales, les fosses septiques pour permettre de récupérer les eaux usées et faciliter l'infiltration dans le sol sont inexistantes. Les systèmes de collecte des ordures présents dans d'autres quartiers sont également absents. La Mairie et les entreprises privées sont absentes. Seules 13,5% des familles ont pu construire des fosses septiques chez elles pour récupérer les eaux usées. Elles sont approximativement 12,4% à arroser leur cour avec les eaux usées pour atténuer la poussière ou à les verser sur les déchets pour faciliter sa transformation en fumier. La proportion des familles versant les eaux usées dans la rue est la plus élevée avec 74,1%. Ce qui se traduit parfois dans certaines maisons par une stagnation ou par le ruissellement d'eaux usées (voir photo n° 1) dans les rues du quartier en particulier derrière les douches. Ces lieux se transforment ainsi en nids de reproduction des insectes vecteurs de propagation des certaines maladies comme le paludisme....

Photographie 1 : un exemple d'évacuation des eaux dans la rue

Source : DEMBELE. A, mars 2005.

De même que les eaux usées, la proportion des habitants qui jettent les ordures ménagères sur les décharges spontanées dans les rues est importante. Elle représente plus de la moitié des concessions enquêtées (64,4%). C'est ainsi que dans le quartier, on voit des tas d'ordures communément appelés décharges à ciel ouvert dans une rue sur trois en moyenne (photo n°2).

Photographie 2: un dépôt d'ordure à ciel ouvert dans une rue de Kapélékourou.

Source : DEMBELE.A, mars 2005.

Toutes les familles ne jettent pas leurs ordures dans la rue sur les décharges spontanées. Les ordures ménagères ont une autre utilité dans la société malienne notamment chez les cultivateurs. Elles peuvent servir de fumier pour les cultures après transformation. C'est ainsi que 36,6 % des familles gardent les ordures ménagères dans un coin de la cour pour les acheminer aux champs après transformation. Décharges à ciel ouvert associée à l'absence de système d'évacuation d'eaux usées dans le quartier peuvent devenir vecteurs de différentes maladies que nous verrons dans la partie suivante.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"