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Les limites de la décentralisation dans la gestion des quartiers précaires au Mali: le cas de Kapélékourou à  Sikasso

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par Aliou DEMBELE
Institut d'Urbanisme de Paris Créteil Paris 12 - Mastere Urbanisme et territoire 2006
  

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II.2.2- La santé

Comment les habitants se comportent - ils devant les maladies dans le quartier ?

Autrement dit, quelles attitudes la population adopte t --elle en cas de maladie d'un membre
de leur famille ? Le comportement de la population dans la gestion des ordures ménagères
influence t - il les conditions d'hygiène, de propreté et de santé dans le quartier ? Nous allons

tenter d'aborder dans cette partie ces deux principaux thèmes pour essayer de comprendre ce phénomène.

La ville de Sikasso ne dispose que d'un seul hôpital et de dix centres secondaires de santé. Quelle que soit la distance des quartiers dans la ville, en cas de maladies graves, tous les habitants de la ville se dirigent vers le seul hôpital. Quelques maternités existent dont une située à environ un kilomètre de notre quartier où les femmes enceintes et les enfants en bas âge se font soigner. En effet, les femmes du quartier fréquentent régulièrement cette maternité pour le suivi de leur grossesse et pour la vaccination des enfants. Le résultat de notre enquête témoigne de cette fréquentation avec un recensement de 100% des enfants vaccinés contre les maladies infantiles.

De façon globale, le résultat de la même enquête révèle que le premier geste de 54,4% des familles en cas de maladie est d'aller voir directement un médecin pour une consultation avant de commencer tout traitement. D'autres comportements existent en face de la maladie. En effet, l'automédication (la prise de médicament sans avis d'un médecin pour le traitement d'une maladie) est aussi répandue et 35,4% des familles pratiquent. La consultation des marabouts et des guérisseurs traditionnels est moins répandue avec 9,2% de la population. Pourtant le quartier ne manque pas de marabouts ou guérisseurs traditionnels (voir tableau n°5) et la consultation chez ces derniers est moins chère. Différentes raisons peuvent être évoquées face à cette situation : la modernisation de la société et la perte de confiance à l'égard de ces tradi-praticiens...

On peut donc dire que Kapélékourou profite de sa proximité géographique avec la maternité pour accéder aux soins primaires pour les enfants et le suivi des grossesses.

II.2.3- I 'aSSlRvisionnement en eau

Le quartier s'approvisionne en eau de deux manières : les puits et les bornes fontaines. Le puits est la principale source d'approvisionnement avec 87,7% des logements enquêtés. Il existe un puits dans la plupart des cours. D'une profondeur de 3 à 6 m environ, ces puits ne sont pas très profonds grâce à la relative proximité du quartier de la zone marécageuse. Les problèmes qui se posent tiennent à la pérennité en eau de ces puits et la qualité de l'eau. En effet, pendant la période d'hivernage, on peut se baisser avec un récipient pour prendre de l'eau dans le puits, mais à la fin de l'hivernage, la majorité des ces puits n'ont pas assez ou n'ont plus d'eau pour les besoins quotidiens des familles. Surviennent alors les pénuries d'eau dans le quartier.

Quant à la qualité de l'eau des puits, 71% de la population pensent qu'elle est potable c'est à dire qu'on peut la boire sans danger. 20,4% la croient non potable et 9,6% ne savent pas si elle est potable ou pas. Ils sont 30% environ à utiliser l'eau de javel pour traiter cette eau.

Il existe quelques bornes fontaines dans le quartier, une dizaine environ. 11,3% des ménages se ravitaillent en eau à partir de ces bornes fontaines. Les fontaines ne sont pas gratuites, d'où leur faible fréquentation. Le prix de l'eau est fixé en fonction du volume du récipient. 10 FCFA pour un seau d'eau et jusqu'à 100 FCFA (15 centimes d'euros) pour une barrique. Ce qui rend l'accessibilité difficile à la population. Plus de la moitié de ces bornes ne fonctionnent pas. La gestion des bornes fontaine est confiée à des familles dans le quartier. Celles - ci s'occupent de l'entretien et règlent les factures à l'énergie du Mali (Société propriétaire des bornes d'eaux). Les bénéfices tirés de l'exploitation reviennent de droit aux familles co-gestionnaires.

Photographie 3: une borne fontaine dans le quartier

Source : DEMBELE mars 2005.

Le quartier est connecté au réseau d'eau dont la ville a bénéficié avec le projet Dan Group13. D'où la présence des bornes fontaine. Mais aucune famille ne dispose ni de branchement clandestin comme c'est le cas dans certains quartiers précaires d'Abidjan14,

13 Projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso de 1992 à 1994.

14 Alphonse Yapi Diayou. « Baraques et pouvoirs dans l'agglomération Abidjanaise.

ni de branchement officiel au réseau pour diverses raisons que nous évoquerons dans la deuxième partie de l'exercice.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille