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L'émigration malienne: configuration, modalités, et effets des migrations des ressortissants de la commune de Diéoura, cercle de Diéma.

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par BOULAYE KEITA
Université Paris 7 DIDEROT - Maà®trise 2004
  

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Chapitre II - Présentation de la commune rurale de Diéoura.

1- Présentation d'ensemble :

La commune rurale de Diéoura est située dans la partie Nord de la première région administrative du Mali : Kayes, dans le cercle de Diéma entre le 9°20 et le 9°30' de longitude Ouest et le 14°47' de latitude Nord et couvre une superficie de 390 Km2. Elle est limitée par la commune rurale de Lakamané au Nord-Ouest, par la commune rurale de Sansakidi à l'Ouest, par la commune de Sefeto dans le cercle de Kita, au Sud - Ouest par la commune de Diallan, à l'Est par la commune de Lambidou et au Sud-est par la commune de Diagouté Camara.

On est là dans le domaine sahélien, en climat tropical sec à deux saisons. Les précipitations annuelles connaissent un régime très irrégulier, oscillant d'une année sur l'autre de 500 à

1000 mm, tombant entre juin et octobre. Les récoltes sont donc incertaines et les revenus de l'agriculture précaires. L'eau manque. La commune ne possède que de petits oueds temporaires dans les parties nord et sud.

Le relief est peu accidenté est constitué de collines au Nord et d'une succession de glacis sur le reste du territoire communal

La commune a été créée en 1999 à la suite de réforme décentralisation engagée par les autorités politiques maliennes. Elle est composée de cinq villages principaux et de six hameaux dont trois habitant toutes l'année. Ces villages sont Niankan, Tassara, Foulanguédou, Madina - Bambara et Diéoura, le chef lieu de la commune. Les hameaux sont Diakali, Bobougou, Karagné Noumokolo, Founto et Bakama. Tous les hameaux sont administrativement rattachés au village de Diéoura. Par leurs affinités, ces différents villages et hameaux se sont réunis pour créer la commune de Diéoura (voir tableau 2).

Les premiers habitants de Diéoura seraient venus de Kaïnera, Fatao et Lambidou. Le village de Diéoura aurait connu une seule guerre meurtrière à fin XVIIe siècle. Il s'agit de la guerre qui

a opposé les habitants de Diéoura à ceux de Lambidou.

Tous les autres villages, au départ, étaient des hameaux de cultures où les paysans partaient cultiver pendant la saison pluvieuse. Après les récoltes ils revenaient passer la saison sèche à Diéoura. Mais peu à peu les paysans qui partaient pour les cultures ont décidé de rester après les récoltes du fait de la richesse des pâturages pour les animaux et de la richesse des terres. Il faut reconnaître que les grandes sécheresses ont contribué à un retour des populations des hameaux de cultures vers Diéoura.

Quelle que soit la dispersion des habitants dans l'espace, le village de Diéoura demeure le plus gros village et abrite tous les équipements d'intérêt commun.

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Tableau 1: les Communes du cercle de Diéma.

Nom de la commune

Nombre de villages

Populations de plus de 10000 hbts

Populations de 5000 à

10000

Populations de moins de 5000htbs

Diéma (Diéma)

15

15609

 
 

Dianguirdé

15

 

8834

 

Madiga Sacko

25

 

8302

 

Béma

4

20156

 
 

Groumera

8

 

6217

 

Géudibiné

9

 

6974

 

Lambidou

5

 

8004

 

Fatao

1

 
 

3072

Dgt Camara

13

14250

 
 

Dioumara

17

 

9816

 

Gomitradoug ou

8

 
 

3661

Lakamané

16

10169

 
 

Diéoura

5

 

8993

 

Sansankidé

6

 
 

3294

Source: Stéphanie Lima, 1999, D.E.A de géographie, Recomposition territoriale et décentralisation au Mali, le cas de la région de Kayes, p.3.

.

Tableau 2 : Les distances entre le village de Diéoura et les autres villages de la commune

Villages

Distance au chef lieu de la commune

Diéoura

Chef lieu de commune

Tassara

30 Km

Niankan

8 Km

Foulanguédou

20 Km

Madiria- Bambara

15 Km

Keita, 2004.

2- Les caractéristiques socio-économiques de la commune

La commune rurale de Diéoura compte environ 9000 habitants selon les recensements de 1999. La population est majoritairement jeune comme partout en Afrique. Plus de 50% de la population sont occupés par l'agriculture. Le taux d'émigration serait plus de 30% pour l'ensemble de la commune. Mais précisions que la migration concerne essentiellement la population masculine. Les migrations saisonnières, bien affaiblies, sont encore pratiquées par les jeunes hommes vers les villes comme Kayes, Kita, Bamako, Nioro, Yelimané, etc. Une partie de la population active migre en direction de la Côte d'Ivoire, du Gabon, Congo Brazzaville, de la République Démocratique du Congo, la Libye.

En Europe, la destination privilégiée est la France, mais de plus en plus l'Espagne qui attire, elle aussi, depuis peu, les migrants de la commune de Diéoura.

Tableau 3: population des différents villages de la commune.

villages

population

Nombre de migrants

Nombre de migrant en France

Ethnie majoritaire

Diéoura

5230

800

315

Soninké

Tassara

1015

462

95

Soninké

Niankan

1050

520

91

Peuhl

Madina

473

69

35

Bambara

Noumokolo

420

89

29

Soninké

Founto

375

106

37

Soninké

Source : Mairie de la commune de Diéoura.

Ce tableau ne prend pas en compte les migrants qui ne participent pas aux cotisations de la commune. Il s'agit des enfants nés en France et les émigrés de la commune installés définitivement dans les grandes villes au ou ailleurs, ainsi que les femmes.

Plus de 80% des migrants sont en situation irrégulière et habitent dans le département de la Seine Saint - Denis.

Il faut cependant prendre ces chiffres avec beaucoup de prudence dans la mesure où ils sont pas en jour et les recensements ne prennent pas souvent en compte toutes les caractéristiques des populations. Ces derniers sont majoritairement occupés par l'agriculture. Mais on trouve à la fois des personnes qui pratiquent l'agriculture, l'élevage et le commerce.

Quoi qu'il en soit, l'agriculture est l'activité dominante dans la commune de Diéoura et repose principalement sur la culture de mil, de sorgho, de l'arachide, et du maïs. On cultive aussi le riz aux abords des cours d'eau de façon très marginale à cause de la rareté des cours d'eau et de pluies.

L'élevage est mieux approprié aux conditions physiques locales, mais souffre du manque de pâturages, de l'insuffisance des points d'eau et de la faible couverture sanitaire.

Tableau4: la taille du cheptel

Villages

Bovins

Ovins-
Caprins

Équins

Diéoura

3000

2500

180

Tassara

2000

1630

88

Niankan

800

720

20

Foulanguédou

350

280

16

Madina-
Bambara

270

150

11

Source : données de la mairie de Diéoura 2004

Ces chiffres sont très loin de la réalité, dans la mesure où les gens ne déclarent pas le nombre total de leurs animaux afin d'échapper à l'imposition.

La commune de Diéoura constitue un couloir important pour les Peuhls transhumants. Il existe depuis 1997 un important conflit entre les éleveurs et agriculteurs dans cette zone et qui a conduit à l'abandon de la zone par les éleveurs peuhls.

L'artisanat est peu développé dans la commune de Diéoura et est pratiqué par les hommes de castes (forgerons, potiers, cordonniers).

L'exploitation forestière se résume à la coupe bois de cuisine et de bois d'oeuvre pour la construction des habitations.

La faiblesse des ressources naturelles, les conditions climatiques difficiles, l'analphabétisme et le manque d'infrastructures adéquates entravent dangereusement le développement de la commune de Diéoura. Le seul atout de la commune est le rôle déterminant que jouent les émigrés. L'émigration est en effet la source principale des revenus de la commune. Les populations vivent au rythme de l'émigration.

DEUXIEME PARTIE :

APPORTS ET EFFETS DES MIGRATIONS DES HABITANTS DE LA COMMUNE DE DIEOURA

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand