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Problématique du financement des PME par les établissements bancaire : cas de Coris bank

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par Théophile Fabrice NEZIEN
Université Saint Thomas d'Aquin - Maitrise en Economie,Gestion des Entreprises et des Organisations 2010
  

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SECTION 4 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU FINANCEMENT DES PME

I : L'apport de l'économie de l'information

La relation « banque-entreprise » est une relation complexe basée le plus souvent sur une information imparfaite et incomplète (Sylvie Cieply et Bernard Parañaque, 1997). Les banques ne possèdent pas toutes les informations sur les projets présentés par les entreprises. De même, les entreprises ne connaissent pas les stratégies suivies par les banques par rapport a la décision d'accord des crédits, et les méthodes d'évaluation du risque. Ce phénomène qualifié « d'asymétrie d'information » a fait l'objet d'études de plusieurs auteurs à travers différentes théories permettant de comprendre le comportement des banques dans le processus de financement. Dans la relation de crédit entre les bailleurs de fonds et les PME, l'asymétrie d'information est définie comme le fait pour les emprunteurs de posséder plus d'informations que les bailleurs de fonds sur leur propre entreprise (Fraser et al, 2001). Il est évident que les promoteurs d'entreprises connaissent mieux leur situation financière et les opportunités d'affaires qui s'offrent a eux, que les prêteurs.

Calomiris et Hubbard, (1990) pensent que les entreprises disposent d'une information sur le degré de risque de leurs projets. De plus, elles sont les seules à connaitre l'usage qu'elles font des sommes empruntées. Ce contexte informationnel accroît le risque moral et le risque d'anti-sélection pour les banquiers. Il existe donc sur le marché du crédit une imperfection de l'information qui génère des phénomènes de sélection adverse, et d'aléa moral.

De l'avis de H.Varian (1998) la sélection adverse est dûe au fait qu'un coté du marché ne puisse observer la qualité du produit que l'autre partie lui propose. En effet, sur le marché du crédit, les emprunteurs donnent toujours une bonne image de leurs projets aux prêteurs afin d'obtenir le crédit. Cela conduit les banques à financer des projets risqués en lieu et place des projets à faibles niveaux de risque.

Quand a l'aléa moral, c'est une situation dans laquelle un coté du marché ne peut observer le comportement de l'autre (comportement cachée). L'emprunteur peut donc affecter le crédit à d'autres fins.

Bardhan et Udry (1999) pensent pour leur part qu'il est artificiel de traiter séparément les questions de sélection adverse et d'aléa moral parce que plusieurs environnements économiques sont caractérisés par un mixage des deux problèmes.

Pour Akerlof(1970), Diamand et Dybvig(1975), le phénomène d'asymétrie d'information conduit à des comportements opportunistes de la part de l'emprunteur. C'est dans ce contexte que Jaffée et Russel(1976) distinguent dans leurs modèles les emprunteurs honnêtes et ceux malhonnêtes. Ils assimilent les emprunteurs honnêtes aux entreprises qui, estimant les coûts d'une éventuelle défaillance de leurs projets élevés, décident de rembourser. Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils préfèrent faire faillite en proposant des taux d'intérêts plus élevés.

Le phénomène d'asymétrie d'information auquel la banque fait face est donc dû au fait qu'il est difficile pour elle de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs.

Pour éviter une telle situation, Stieglitz et Weiss(1978) proposent aux banques de « rationner )) le crédit en limitant l'offre destinée aux entreprises. Dès lors, lorsque les entreprises adoptent des comportements opportunistes pour bénéficier d'un crédit, la banque peut préférer limiter son offre de crédit aux emprunteurs. Ce modèle de rationnement rejoint l'idée de Hodgman(1980) qui, partant d'une logique Keynésienne (l'offre faisant la demande), pense qu'il faut ajuster par la quantité (volume) du crédit et non par le coût comme le préconise Swazi(1978). Dans ces conditions, la demande excédant la quantité offerte sur le marché du crédit, il subsistera une demande excédentaire émanant des entreprises, qui ne sera pas satisfaite.

Toute fois, ce modèle ne nous semble pas applicable dans le contexte particulier du secteur bancaire burkinabè où 75% des micros crédits est fait par les structures de micro finances dont les caisses populaires contre seulement 25% par les banques (Rapport BCEAO, 2008). En effet, La proportion du crédit octroyé par les banques étant minime, celles-ci ne peuvent jouer significativement sur l'offre de crédit.

Il est beaucoup plus question d'ajustement par les taux d'intérêt pour faire face a la sélection adverse et d'exigence de garantie pour éviter l'aléa moral. C'est pourquoi la théorie dite de « l'agence » basée essentiellement sur ces principes se justifie beaucoup plus dans le cadre de notre étude permettant ainsi d'expliquer le comportement des banques dans le financement des PME.

II : Approche de la théorie de l'agence

Les théories générales de la firme (Théories des contrats, des coûts de transactions entre autres), qui considèrent l'entreprise comme le lieu où cohabitent des parties contractantes a intérêts divergents, distinguent deux grandes fonctions dans l'entreprise: Celle de la gestion confiée au manager et celle de contrôle dévolue aux associés ou aux propriétaires.

Etant donné que pour les micros entreprises (notamment les PME), il existe très peu de cas de séparation entre la fonction de gestion et celle de contrôle, (puisque dans presque la totalité des cas, les chefs d'unités de production sont propriétaires du capital qu'ils utilisent), la théorie des contrats (agence) se justifie beaucoup plus en ce qui concerne les relations entre l'entreprise et la banque. La valeur estimée de l'entreprise et au delà, sa capacité d'endettement sera fonction du degré de l'asymétrie d'information entre les deux partenaires.

Pour M. Jensen et W. Meckling (1985), la relation d'agence est « un contrat dans lequel une ou plusieurs personnes ont recours aux services d'une autre personne pour accomplir en leur nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle ». Le principal (la banque) peut limiter les conséquences négatives des divergences d'intérêts avec l'agent (entreprise) par des incitations appropriées et des dispositifs de contrôle.

Ainsi, d'après la théorie de l'agence, le créancier est confronté a deux types d'incertitudes en matière de prêt: «l 'aléa moral » dû au fait que le débiteur peut changer de comportement une fois en possession du prêt et la « sélection adverse » liée à l'application par le créancier de conditions de prêts plus onéreuses( taux d'intérêt et garantie ) obligeant les emprunteurs a « risque moins élevé ~ a renoncer au prêt, car les taux de rendement qu'ils anticipent sont relativement faible.

Par ce procédé, la banque applique donc des conditions de prêts pour « contrecarrer » le comportement opportuniste des entreprises ; toute chose qui contraint leurs demandes de financements.

Les Petites et Moyennes Entreprises de part donc leur importance, revêtent plusieurs formes en fonction de leurs niveaux d'investissement, de leurs chiffres d'affaires réalisés et du nombre d'employés en leur sein. Elles éprouvent toutes au quotidien des besoins qui font l'objet de demandes de financement auprès des établissements financiers. Le choix de ces structures est le plus souvent motivé par un comportement rationnel des entreprises, qui pour autant doivent remplir certaines conditions pour l'obtention d'un financement. L'approche théorique a permis essentiellement de se pencher sur les différents concepts, à travers des réflexions menées par quelques auteurs sur la relation banqueentreprise. Une relation qui nécessite aussi le respect des conditions bancaires par les entreprises. Toute fois, le financement des PME passe avant tout par une analyse approfondie des dossiers, selon qu'il s'agisse d'un crédit d'investissement, de fonctionnement ou d'un engagement par signature, et le suivi d'une procédure établie à cet effet.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld