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L'institutionnalisation du pouvoir et l'émergence de l'état en République Démocratique du Congo : 1960-2006

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par Corneille YAMBU -A- NGOYI
Université de Kinshasa - DES 2005
  

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§2. Impact de la constitution de la transition du 04 avril 2003 sur la forme du pouvoir et sur la formation de l'Etat.

Le poids de la constitution étudiée sur le pouvoir et l'Etat au Congo, peut se mesurer sous trois aspects :

- Amorce de l'institutionnalisation du pouvoir ;

- Retour au principe de séparation et d'équilibre des pouvoirs ;

- Jalons pour la réfondation de l'Etat.

I. Amorce de l'institutionnalisation du pouvoir.

Alors que sous les constitutions précédentes les hommes de la carrure de Mobutu et Laurent Désiré Kabila réussirent à paralyser complètement les textes constitutionnels ainsi que les institutions qu'ils préconisaient, la constitution de la transition n'a pas connu ce drame. Nous pouvons ainsi constater qu'elle a posé de manière satisfaisante les jalons d'une institutionnalisation du pouvoir.

La source du pouvoir a bien été l'Accord global et inclusif et la constitution de la transition, conformément à son article 1 alinéa 1. Il est remarquable que cette disposition constitutionnelle se soit imposée comme fondement juridique de toute l'activité politique pendant la transition, du moins jusqu'à la promulgation de la nouvelle constitution. Pour nous c'est un événement important qu'un texte constitutionnel ait pu encadrer le pouvoir sans que les volontés unilatérales des acteurs au sommet puissent l'invalider quant à l'organisation et l'exercice du pouvoir. Il suffit d'une rétrospection pour s'en convaincre. Comme nous l'avons dit, de 1961 à 1965, Mobutu en tant que Chef militaire se fit la source du pouvoir. Homme-souverain, il a pu par sa seule volonté défaire les institutions consacrées par la loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo, en démettant le Président, le Premier Ministre et tout le gouvernement. De 1965 à 1990 le même homme, devenu l'homme - Etat est demeuré la source et le siège du pouvoir. L'organisant comme il voulait, il en distribuait les fonctions à son gré. Le Mouvement Populaire de la Révolution qui sera parti - Etat et source du pouvoir n'était rien selon lui que le reflet de sa pensée, le Mobutisme. De 1990 à 1997, la personnalité du Président Maréchal a été tellement puissante au dessus des institutions issues de la Conférence Nationale Souveraine et des reformes institutionnelles d'après le 04 avril 1990, qu'elle a complètement verrouillé la machine politique, au point que le projet de constitution de la CNS est demeuré sans effet faute de promulgation et l'Acte constitutionnel de la transition est devenu une coquille vide.

De 1997 à 2001, le Président de la République Laurent Désiré Kabila ayant tiré le pouvoir du statut de l'AFDL, Association privée bien que rebelle, s'est fait lui-même l'incarnation du pouvoir d'Etat et siège du pouvoir politique dans la mesure où faisant fi de la constitution existante, il n'a pas attendu non plus que l'AFDL ou le peuple congolais lui attribue le pouvoir. De 2001 à 2003, le Président Joseph Kabila tirant son pouvoir d'une source militaire n'a pas jugé utile de se conformer au Décret-loi n° 003 du 27 mai 1997, néanmoins à partir de 2003, il peut être comme le seul et le premier Président de la République qui s'est suffisamment discipliné pour donner une chance aux institutions constitutionnelles de son pays. Il ne s'est pas comporté de manière à être la source et le siège du pouvoir. C'est pourquoi nous osons affirmer que sous la constitution de la transition du 04 avril 2003, le pouvoir s'est institutionnalisé parce que s'exerçant selon les règles préétablies et impartiales. Cela ne devait nullement manqué d'influencer positivement les rapports entre les pouvoirs.

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