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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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II.4.4. Le processus de paix

Les affres de la guerre n'ont pas laissé la société civile de la RDC en général et celle de la Province du Maniema en particulier, indifférente. Les lourdes conséquences d'ordre social, politique économique et humain engendrées par les conflits, ont suscité une ouverture pour des négociations dès 1998. La société civile s'est engagée, tout comme les autres acteurs impliqués ou non dans la guerre, à trouver des voies de sortie pour une paix durable. Toutes les forces vives se sont mobilisées pour les négociations de paix. Certaines personnes physiques se sont engagées activement pour que le Maniema retrouve aussi la paix, on peut citer les figures les plus célèbres comme : les acteurs politiques de la transition, originaires du Maniema et anciens animateurs de la Société civile du Maniema. Il s'agit de : TABEZI PENE MAGU, CHOMA NYEMBO, Catherine AZIZA, Monseigneur Paul MAMBE MUKANGA, Emile DIMOKE, ZAKUANI MAKU, BITINGO, etc.

Un grand travail de plaidoyer fut alors entrepris par la société civile du Maniema au niveau local, national et international pour l'avènement de la paix non seulement au Maniema, mais sur toute l'étendue de la République. En 2000 la société civile, notamment celle de la zone sous occupation des Mai Mai avait suffisamment documenté les mécanismes et les réseaux de pillages internationaux nés de la guerre. Elle sollicitait la communauté internationale d'y mettre fin.

Déjà depuis septembre-octobre 1998, la Société Civile du Congo se réunit et élabora ``l'Agenda pour la paix''. Certaines Associations féminines du Maniema ont participé à l'élaboration de cet Agenda. Ce document préconisait la voie des négociations pour régler les problèmes de fond du Congo par la voie politique plutôt que par la voie des armes. Par la suite, la Campagne Nationale pour une Paix Durable (CNPD) fut lancée.

La CNPD mit sur pied un Conseil d'Orientation de 18 personnes représentant un large éventail des composantes de la Société Civile.

Il convient de souligner qu'en ces temps troublés de guerre et de partition de fait du pays, la Société Civile avec l'appui de partenaires extérieurs a pu maintenir une activité à caractère national. Plusieurs rencontres furent, en effet, organisées avec la participation de toutes les Provinces, y compris les Provinces occupées et ce malgré les détours et les tracasseries auxquels furent soumis les animateurs de la Société Civile. Son Comité de suivi est resté en contact avec toutes les coordinations provinciales.

La CNPD a mené des actions sur l'ensemble du territoire national, des réseaux des droits de l'homme purent organiser des rencontres nationales, le CNONGD a tenu son Assemblée générale avec la participation de tous les CRONGD ; WOPPA, un réseau de femmes congolaises pour la paix, a réuni des délégations de femmes venues de toutes les Provinces.

Dans cet élan d'initiatives de la société civile, une nouvelle dynamique a vu le jour tant à Kinshasa qu'à Kindu avec comme mission,  la défense et la promotion des droits des populations congolaises et la paix. Dans ce contexte avaient été signé les accords de Lusaka, dont la suite a donné lieu au Dialogue Inter Congolais de Sun City, l'Accord Global et Inclusif à Pretoria.

En ce qui concerne les femmes, le souci de la paix a été l'un des déterminants de leur implication massive dans le processus électoral. Sur 100 femmes interrogées à Kindu par exemple, 72 disent avoir voté pour mettre fin à la guerre et arriver à un changement. La paix fut ainsi un des enjeux de la participation politique des femmes.

II.4.4.1. Participation des femmes aux négociations de paix.

Pour sortir de cette guerre, les femmes ont décidé de s'impliquer fortement dans la résolution du conflit, en participant activement aux diverses négociations pour l'instauration de la paix dans le pays. Pour faire entendre leurs voix, elles ont formé un front commun pour dire non à la guerre, non à l'agression du Congo par les pays voisins, non au pillage systématique des ressources naturelles et minières du pays, et oui à la cessation des hostilités, oui à la protection des vies humaines, au dialogue entre forces politiques et sociales congolaises et à la paix.

Sur toute l'étendue de la RDC, la participation des femmes aux négociations était faible : 9% à Gaborone, 16% à Sun City, 30% aux négociations informelles de Pretoria et 13% (voir liste définitive) au Dialogue inter-congolais de Pretoria qui a conduit à la signature, le 17 décembre 2002, de l'Accord Global et Inclusif. Malgré cette faible représentativité, les femmes se sont solidarisées pour mener une action commune et faire du lobbying afin de faire aboutir les objectifs du Dialogue et surtout de prendre position au moment du blocage des négociations. Du 23 au 25 septembre 2004, les femmes congolaises ont pris part, à Kigali, à la réunion des femmes des Grands Lacs pour parler de la marginalisation des femmes. En ce qui concerne la vile de Kindu, deux femmes seulement ont participé à ces négociations, dont une du RCD et l'autre de la Société Civile du Maniema. Elles y ont surtout insisté sur le fait que les femmes sont des actrices de la paix, pas seulement des victimes, et qu'elles sont un facteur de stabilisation.

Elles ont élaboré une déclaration qui servit de document préparatoire à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la Région des Grands Lacs. Ces femmes ont joué un rôle important dans les processus de paix, notamment dans le Dialogue Inter Congolais.

Une grande mobilisation et structuration de la société civile s'est faite en amont du DIC, contrairement aux autres cadres de négociation de la paix. Une des femmes enquêtée répond : « nous avons fait notre Dialogue Inter Congolais au féminin, avant le Dialogue Inter Congolais proprement dit, mais en dépit de tous nos efforts, les femmes sont souvent reléguées au second plan ».

Cela se justifie par le fait que, dans certains cas, les femmes n'ont joué qu'un rôle secondaire sans participer aux négociations de paix proprement dites. Cela fut vécu avec les accords de Lusaka où aucune femme n'avait participé, mais pour lesquelles deux femmes ont apposé les signatures sur l'accord pour la partie Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Elles étaient donc complètement écartées des négociations.

Un regard sur le processus du Dialogue Inter Congolais permet de cerner le rôle effectivement joué par les femmes dans le processus de paix.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo