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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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CHAPITRE III. L'INSTAURATION D'UN NOUVEL ORDRE POLITIQUE EN RDC : FEMMES ET LE PROCESSUS ÉLECTORAL DE L'AN 2006

A travers les engagements pris pour la gestion de la transition, des dispositions expresses avaient été prises pour confier certaines responsabilités à la société civile, dans le cadre du contrôle de la transition. Elle se voit confier un certain nombre d'institutions citoyennes à cet effet, à l'issue du Dialogue Inter Congolais.

Aussi, comme susmentionné, des acteurs de la société civile se sont impliqués dans la vie politique active et ont de manière assez remarquable participé aux élections de 2006. Plusieurs candidats de la formation politique MSR ont été membres de la société civile.

Il est important de souligner que pendant la période post conflit, les élections et la désignation des responsables des institutions étatiques ont été des moments qui ont suscité un certain élan d'éveil de conscience féminine pour plus de représentions, seulement sur terrain les choses ne se sont pas passées comme souhaité.

III.1. Les femmes congolaises dans le processus électoral

Les femmes congolaises ont joué un rôle significatif dans le processus électoral soit comme électrices, candidates et même superviseuses et conseillères des électeurs. Nos investigations montrent que les femmes ont développé des stratégies électorales en sensibilisant les électeurs sur le bien fondé du vote et sur la décision responsable à prendre.

Tableau N°7: Initiatives des femmes politiques dans le processus électoral

ACTIVITES

FEMME POLITIQUE(%)

EDUCATION CIVIQUE

60

PLAIDOYER

20

PARTICIPATION A LA CAMPAGNE ELECTORALE

66

Source : http//www.cei-rdc.org. Consulté le 20 novembre 2010

Notons que les femmes ont plus participé à la campagne électorale en vue de soutenir les candidatures des hommes au lieu d'être elles-mêmes candidates. Par ailleurs, dans la ville de Kindu, certaines femmes ont organisé les activités de l'éducation civique et politique en rapport avec le processus électoral. La graphique ci-dessous visualise le niveau d'évolution de ces activités.

Graphique N°3: initiatives des femmes politiques dans le processus électoral

Les activités d'éducation civique ont beaucoup plus été faites par les femmes actrices politiques. Au niveau de la société civile, les femmes candidates indépendantes ont été plus nombreuses à s'engager dans cette dynamique. Les partis politiques n'ayant pas été très ouverts aux candidatures féminines. D'où la plus grande implication des femmes dans les plaidoyers en faveur de la prise en compte du Genre dans la loi électorale, de plus de représentation de femmes aux postes qui ont nécessité une nomination et dans d'autres instances de prise des décisions au niveau des partis politiques en dehors de ceux qui ont nécessité le vote.

En ce qui concerne la campagne électorale, les femmes candidates déclarent ne pas avoir senti de manière significative l'accompagnement des femmes de la société civile sur leur terrain de campagne. Le « collectif » se limitait au niveau de la sensibilisation de l'électorat pour susciter une opinion en faveur des candidatures féminines, sans pour autant mobiliser des électeurs en faveur des candidatures féminines de manière individuelle. Il fallait compter sur ces capacités personnelles pour affronter l'électorat.

A Kindu, les femmes déclarent que cette démission de la société civile a favorisé le clientélisme politique ; la représentation des femmes a été « objet de campagne » plutôt que manifestation de volonté d'un changement de la situation des femmes par rapport à leur représentation dans les instances de pouvoir.

Si les partis politiques se sont lancés dans la cooptation des femmes pour leurs listes électorales, c'est juste pour des raisons de forme et non pour des motivations profondes de promotion de Genre.

L'objectivation des femmes pendant le processus électoral a dans une large mesure été faite avec le concours d'un engagement aveugle des femmes elles-mêmes. Un régime d' « élection-passerelle » s'est érigé, et avait comme fondement la quête du bien être par cooptation. Le paternalisme politique a fait ainsi résurgence dans ce contexte, et fut dans une large mesure exercé par les responsables des partis politiques, essentiellement composés d'hommes.

La question d'une solidarité permanente des femmes de la société civile et actrices politiques nécessite dans ces conditions une attention particulière. Quelques cas rares de soutien aux candidatures féminines par les femmes existent tout de même.

Ainsi par exemple, les femmes musulmanes de Kindu affiliées à l'ONG Fondation TAMBWE MWAMBA, ont entrepris des sensibilisations dans les mosquées. Au lieu d'encourager les femmes à être candidates et à voter car elles en sont capables au même titre que les hommes, elles ont sollicité le vote des femmes en faveur uniquement du candidat Alexis TAMBWE MWAMBA.

D'autres organisations féminines et mixtes contactées ont joué le rôle contraire aux femmes musulmanes. Il s'agissait de sensibiliser les femmes à ne pas voter pour le sel et autres biens matériels, mais de porter le choix sur les femmes et hommes capables de favoriser le droit et le développement.

Certaines organisations féminines ont encouragé et porté leur soutien à une candidature féminine. Ainsi, par exemple la candidate députée nationale NASIFA BINTI a eu le soutien des organisations féminines de Kindu et des mutuelles regroupant les tribus du territoire de Kasongo, mais qui n'ont pas réussi à faire d'elle une députée en 2011.

D'autres structures féminines de la ville de Kindu ont, à travers les organisations à la base et leurs plateformes, organisé des ateliers d'échange, des séances d'animation de proximité à l'intention des femmes de différentes couches sociales, des hommes et des femmes confondues et des leaders locaux (chefs coutumiers, chefs religieux, enseignants et autres leaders d'opinion) aux fins de les sensibiliser et de les mobiliser pour qu'ils s'impliquent dans les différents scrutins : Référendum, présidentiels, législatifs nationaux et provinciaux.

Les organisations féminines de Kindu, par exemple, se sont employées à vulgariser dans les limites de leurs moyens la loi électorale et à entretenir les différentes parties prenantes aux élections sur le profil de bons candidats. Ils se sont également investis à encourager les femmes à postuler et à être proactives au cours du processus. Ils ont, à cet effet, formé des femmes candidates et d'autres ayant des ambitions sur des échéances futures (élections locales notamment) sur les enjeux des élections tout en militant pour l'intégration qualitative et quantitative des femmes parmi les ressources humaines locales de la CEI à différents titres : chefs de bureau, observatrices, assesseures, témoins et agents de saisie.

Pour ce faire, les plateformes des femmes à l'échelle aussi bien locale qu'urbaine ont initié des pourparlers, des séances de dialogue avec les acteurs politiques locaux et les responsables locaux de la CEI, elles ont également couché leurs revendications sous forme des mémorandums qu'ils ont adressés aux acteurs suscités.

Les femmes journalistes de Kindu pour leur part, ont oeuvré à travers la synergie des médias pour les élections où elles ont joué le rôle des productrices et techniciennes en sillonnant les coins et les recoins de la province pour faciliter à toutes les couches sociales l'accès à l'information disponible aussi bien qualitative que quantitative sur le processus électoral.

Grâce à ce militantisme et plaidoyer des femmes, les femmes et les filles majeures émanant des organisations des femmes ont été accréditées comme observatrices et assesseures dans des bureaux de vote où elles ont respectivement été témoins du déroulement des élections et assisté ou remplacé momentanément les chefs des bureaux de vote en cas d'empêchement. La CEI a également pris en compte la représentation équitable des femmes et filles majeures dans le recrutement de son personnel à différents postes.

Même si les résultats atteints n'ont pas été à la taille des ambitions féminines, les élections ont eu comme effet positif de décomplexer les femmes dans cette sphère électorale de compétition.

Cette école électorale pour les femmes a mis en exergue la nécessité pour elles, d'affiner mieux leurs stratégies pour les prochaines échéances. On assiste à un accroissement du pouvoir de négociation des femmes. Des avancées ont été observées en même temps que des défis à relever.

III.1.1. Les résultats de vote

III.1.1.1. L'enrôlement

Tableau N°8: Les effectifs des électeurs par Genre

Genre

Electeurs

Pourcentage (%)

Féminin

12 562 989

52,6

Masculin

11 510 188

47,4

Total Est

24 073 177

100

Source : http//www.cei-rdc.org. Consulté le 4 novembre 2007

Le tableau ci-haut montre que les effectifs des femmes enrôlées dépassent ceux des hommes. L'écart de ce dépassement est de 5.2%. Cette logique mathématique prouve que les candidatures féminines devraient remporter face à celles des hommes. Paradoxalement, dans une ville comme Kindu, aucune femme n'a réussi à toutes les échéances électorales de 2006 et lors des élections de la députation nationale de 2011, aucune femme n'a remporté sur toute l'étendue de la province du Maniema.

Graphique N°4: Visualisation des électeurs par Genre

Tableau N°9: Électeurs par Genre et par provinces

Province

Genre

Pourcentage (%)

Bandundu

Féminin

53,7

Bandundu

Masculin

46,3

Total Bandundu

 

100

Bas Congo

Féminin

51,8

Bas Congo

Masculin

48,2

Total Bas Congo

 

100

Equateur

Féminin

52,6

Equateur

Masculin

47,4

Total Equateur

 

100

Kasaï-Occ.

Féminin

50,4

Kasaï-Occ.

Masculin

49,6

Total Kasaï-Occ.

 

100

Kasai-Or.

Féminin

51,8

Kasai-Or.

Masculin

48,2

Total Kasai-Or.

 

100

Katanga

Féminin

51,8

Katanga

Masculin

48,2

Total Katanga

 

100

Kinshasa

Féminin

50,6

Kinshasa

Masculin

49,4

Total Kinshasa

 

100

Maniema

Féminin

52,6

Maniema

Masculin

47,4

Total Maniema

 

100

Nord Kivu

Féminin

52,9

Nord Kivu

Masculin

47,1

Total Nord-Kivu

 

100

Orientale

Féminin

52,1

Orientale

Masculin

47,9

Total Orientale

 

100

Sud Kivu

Féminin

54,5

Sud Kivu

Masculin

45,5

Total Sud-Kivu

 

100

Source : Rapport d'évaluation des opérations électorales/CEI-RDC, Août 2006, p. 23

Les femmes ont le plus participé aux élections par rapport aux hommes. Seulement les résultats n'ont pas suivi cette participation majoritaire des femmes.

La mobilisation et la sensibilisation des femmes en milieux urbains et ruraux comme électrices et candidates a produit des effets beaucoup plus quantitatifs que qualitatifs. Ces chiffres d'enrôlement n'ont malheureusement pas favorisé un vote des femmes pour les femmes. Le fait de la marchandisation des élections a profité aux hommes qui sont les détenteurs privilégiés des ressources financières. A cela s'ajoute le détournement des voix des femmes et l'annulation des bulletins de vote dus à l'analphabétisme féminin prononcé.

« Nous ne savions ni lire le nom de nos candidats, ni les reconnaître sur les bulletins de vote, nous avions également difficile à cocher dans la case indiquée comme il le fallait. De ce fait, ceux qui nous guidaient pouvaient nous duper sans que nous ne nous en rendions compte », ont déclaré les femmes de TOKOLOTE dans la commune de MIKELENGE dans le focus groupe des femmes y organisé lors de nos enquêtes.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon