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Koutougou, un terroir Temberma enclavé dans la Kéran (Togo)

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par Adong Tchoou NOYOULEWA
Université de Lomé Togo - Maà®trise de géographie rurale 2005
  

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2.5.2- L'artisanat

La poterie est la seule activité artisanale de notre zone d'étude. Elle est pratiquée par les femmes d'un âge avancé (plus de 55 ans). Mais l'éloignement des points d'écoulement (marché de Takonta au Bénin) réduit cette activité en un passe-temps. Il n'existe presque pas de ventes outre celles qui ont lieu entre les voisins d'un même village.

2.5.3- La pêche et la chasse, deux activités en nette régression

« Les jeunes n'ont plus le temps d'aller chasser, ils préfèrent aller boire ». C'est en ces termes que le chef canton a répondu à une question relative à la pratique de la chasse. Et la conséquence dit-il est la prolifération d'animaux sauvages (perdrix, renards, reptiles...) aux alentours des maisons décimant les volailles et détruisant les semis.

Quant à la pêche, elle est le propre de quelques rares habitués, souvent des vieux qui la font entre novembre et janvier essentiellement dans la Kéran et la Binah. Les ressources de la pêche ne faisant presque pas l'objet de vente, on comprend donc la moindre importance de cette activité dans la vie de ce peuple.

En somme, comme l'artisanat, la pêche et la chasse sont des activités quasi inexistantes dans le terroir d'étude. De nos jours, l'activité agricole reste alors l'occupation première de ses habitants qui par le passé furent de grands chasseurs. Ils travaillent donc la terre presque douze mois sur les douze de l'année car aux saisons mortes correspondent les moments de préparation des champs. Les rares moments de repos sont ceux consacrés aux fêtes traditionnelles ou aux cérémonies funéraires ou rituelles.

Quoi qu'il en soit, l'environnement étudié situé sur les versants de l'Atakora regorge des réalités propres aux Temberma. Ainsi, les données sur le système foncier révèlent une stabilité des modes traditionnels d'accès et de gestion des terres, celles sur la dynamique agricole montrent des pratiques intimement liées aux conditions orographiques et à l'héritage historiques. De plus, avec les types de cultures, les utilisations du sol et les activités secondaires, toutes les particularités se conjuguent pour montrer qu'il s'agit bien d'un terroir qui garde une certaine authenticité propre non seulement aux Temberma mais davantage à ceux de KOUTOUGOU. La place de la femme et surtout son rôle dans la gestion du grenier

familial ne diffère-t-il pas de ce qui se passe à Nadoba pourtant situé à moins 5 Km au nord à vol d'oiseau, et considéré à juste titre comme le berceau des Temberma ?

La vie quotidienne ainsi relatée révèle une parfaite imbrication entre le fait naturel et le milieu humain caractéristique de la zone d'étude. Ce faisant, les techniques culturales analysées ainsi que les systèmes agricoles en vigueur sont intimement liés à ces deux facteurs. On se demande alors si la proportion négligeable des activités secondaires est une situation étrangère aux conditions naturelles actuelles et aux mutations d'ordre humain?

Une question qui nous pousse à dire que le concept de terroir privilégié dans le cadre de notre étude se justifie pleinement. Mais, n'existent-il pas d'autres réalités fonctionnelles pour individualiser ce regroupement de quatre villages que nous avons nommé terroir de Koutougou?

En dépit de la fertilité des terres et de l'organisation sociale traditionnelle qui permettent de dégager des ressources énormes surtout en terme de production des céréales, la zone d'investigation n'est d'aucune utilité lorsqu'il s'agit d'approvisionner la préfecture de la Kéran voire la région de la Kara en produits agricoles.

Lorsque nous admettons que le canton de Nadoba est aussi peuplé de Temberma qui produisent des céréales et les vendent à Kantè au Togo, à KOUTOUGOU par contre, la préférence va à la vente des produits agricoles sur le marché de Takonté au Bénin. Cette situation est inhérente à l'absence de voies de transport ralliant l'espace géographique étudié au territoire togolais. Les Temberma de KOUTOUGOU sont donc contraints de vivre dans un isolement qui affecte leur vécu quotidien et qui est source d'un développement socioéconomique extraverti aux effets multiplicateurs.

CHAPITRE 3

L'ENCLAVEMENT, UNE REALITE
INDISSOCIABLE DE LA VIE DES
TEMBERMA

L'enclavement, avions-nous dit d'entrée de jeu, est l'absence, l'insuffisance ou la praticabilité saisonnière des voies de communication dans une zone donnée. Dans le cas de Koutougou, toutes ces réalités sont évidentes.

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