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Analyse des bacteries non cultivables

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par David LECHAUDEE
CNAM - Ingénieur 2010
  

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2.2 Direct Viable Count (DVC)

La méthode Direct Viable Count (DVC) a été décrite par l'équipe de Kogure K. et al. en 1979 (Kogure K. et al, 1979 [19]). Cette méthode consiste à incuber les cellules d'un échantillon à étudier, éventuellement après purification ou extraction de la matrice d'origine, dans un milieu contenant de l'extrait de levures et un inhibiteur de synthèse d'ADN. L'antibiotique utilisé est l'acide nalidixique, il s'agit d'un bactériostatique de la famille des quinolones, il inhibe l'action de la girase empêchant par ce biais la synthèse d'ADN. Les bactéries viables et sensibles à l'acide nalidixique, ne pouvant plus se diviser, vont utiliser l'extrait de levures présent dans le milieu comme substrat et avoir une forme allongée. Ce caractère morphologique permet la différenciation et la numération des germes viables.

Le problème est la sensibilité de la méthode, faussée par les souches naturellement résistantes à cet antibiotique. C'est pourquoi de nombreuses équipes ont travaillées sur la méthode DVC en remplaçant l'acide nalidixique par des cocktails d'antibiotiques. Dans leur article, « Ecological Implications of an Improved Direct Viable Count Method for Aquatic Bacteria » paru en 1997, Fabien Joux et Philippe LeBaron de l'observatoire océanologique de Banyuls sur mer, montrent l'intérêt de l'utilisation d'un cocktail d'antibiotiques dans l'application de la méthode Direct Viable Count sur des échantillons marins (Joux F., LeBaron P., 1997, [15]). Dans un premier temps ils comparent la sensibilité de 100 souches bactériennes isolées de différents environnements marins côtiers à quatre inhibiteurs de synthèse d'ADN (ciprofloxacine, acide nalidixique, acide piromidique, acide pipemidique), et d'un inhibiteur de division cellulaire (cephalexine).

Le tableau 2 nous indique que seulement 36% des souches testées sont sensibles à l'acide
nalidixique. Ces résultats montrent donc que l'action de l'acide nalidixique seul est insuffisante

pour bloquer la croissance de toutes les bactéries d'un échantillon marin. Ceci implique un biais important dans les résultats d'une analyse par la méthode DVC.

Tableau 2 : Sensibilité de 100 souches isolées d'échantillons d'eau de mer (sur deux sites Méditerranéens) à différents antibiotiques. (Joux F., LeBaron P., 1997, [15])

Les auteurs ont alors testé le cocktail d'antibiotiques suivant : acide nalidixique (20ug/mL), acide piromidique (20ug/mL), acide pipemidique (10ug/mL), ciprofloxacine (0,5ug/mL) et cephalexine (10ug/mL).

La figure 6 présente l'évolution de la population bactérienne dans un échantillon d'eau de mer supplémentée avec 50mg/L d'extrait de levures, couplé dans un cas avec l'acide nalidixique et dans l'autre avec le cocktails d'antibiotiques. Les résultats montrent l'efficacité du cocktail d'antibiotiques à inhiber la flore des échantillons.

Figure 6 : Réponse d'un échantillon naturel d'eau de mer à l'ajout d'extrait de levures (50mg/L) et d'antibiotiques.
Barre noire : nombre de bactéries totales sans antibiotique ; barre blanche : nombre de bactéries totales avec acide
nalidixique, barre grise : nombre bactéries totales avec le cocktail antibiotique. Les échantillons présentant des
croissance sont annotés par des astérisques. (Joux F., LeBaron P., 1997 [15])

La combinaison de plusieurs antibiotiques permet d'inhiber la division et donc la prolifération des bactéries pendant 18h d'incubation (statique et à 20°C dans l'obscurité). Ceci permet de prolonger le temps d'incubation et donc le temps d'élongation des bactéries lors du test DVC. La figure 7 illustre ces résultats.

Figure 7 : Observation en microscopie à fluorescence, coloration au DAPI. (A) aspect des bactéries avant incubation,
(B) aspect après 6h d'incubation avec acide nalidixique, (C) aspect après 18h d'incubation avec cocktail
d'antibiotiques. Les flèches indiquent les cellules viables ayant métabolisées l'extrait de levure (Joux F., LeBaron P.,
1997 [15]).

La méthode DVC permet de dénombrer les cellules viables par microscopie. Cependant elle est
limitée par la sensibilité des bactéries aux antibiotiques, certaines résistantes, d'autres trop
sensibles. De plus, certaines espèces bactériennes peuvent présenter naturellement un

polymorphisme visible au microscope, par exemple un bacille à GRAM négatif peut se trouver dans la même culture en forme de coccobacille ou en forme de très long bacille.

La méthode DVC, optimisée par l'utilisation de cocktails d'antibiotiques, permet d'étudier la viabilité des cellules de certains échantillons. La limite de cette méthode est la différence de sensibilité des bactéries aux antibiotiques, son utilisation doit être précédée d'études préliminaires sur la sensibilité aux antibiotiques des souches étudiées.

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