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Expériences de Micro-assurance de Santé et d'AMO: qu'en est-il d'une transition vers la Couverture Maladie Universelle dans les pays à  revenus faible et moyen ? (Propositions pour la Tunisie)

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par Khaled MAKHLOUFI
Université d'Auvergne - CERDI - Master économie de la santé dans les pays en développement et en transition 2002
  

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b/ Mutuelle et micro-assurance de santé :

La diversité et le nombre qui ne cesse d'augmenter des «expériences» de MAS, témoignent d'une certaine créativité, d'une popularité d'un dispositif devenu déjà à la mode. Une certaine confusion entre MAS et mutuelle existe. Y-a-t-il vraiment une différence de fond ou elle réside juste au niveau de l'appellation ?


· Qu'est ce qu'on entend par Micro-assurance de santé ?

Trouver une définition dans la littérature n'est pas une affaire simple. Les pères du concept ; appartenant au ILO à l'époque ; dans leur article publié en 1999, conçoivent «la micro-assurance comme une entreprise autonome, indépendante des opérateurs extérieurs ou de lignes de crédit permanentes [...] Le mot micro fait référence au niveau social de l'interaction. Il s'agit de régimes plus petits que les régimes nationaux et le mot assurance fait référence à l'instrument économique» (Dror et al, 1999). Le nouveau concept «générique ou basique» concerne «les régimes volontaires de groupes pour l'auto-assistance en matière d'assurance maladie sociale...la motivation des assurés est parfois contraste avec les sentiments altruistes des personnes adhérant à une société amicale» (Dror et al, 1999). En se référant à plus de détails du même article et aux conclusions développées par (Letourmy et al, 2005) pour cerner le concept, la MAS vient en complément aux stratégies des sociétés d'assurance, puisque par ce dispositif, les assureurs

auront la possibilité d'offrir un service adapté à une clientèle qui mène des conditions de travail et de vie particulières. Encore, il est tout à fait naturel de faire appel aux techniques de l'assurance pour traiter : la sélection adverse, le risque moral, l'asymétrie d'information, la mutualisation des risques, le passager clandestin, l'escalade des coûts et la sous-assurance. L'adhésion des exclus sociaux n'est pas uniquement pour un motif économique, mais aussi dans le cadre d'une dynamique communautaire et une responsabilité collective pour décider librement et de manière autonome. Ce choix porte principalement sur les prestations et les risques couverts pour le groupe des assurés. Le choix des risques couverts gros ou petits, distingue la MAS de l'assurance à but lucratif (caractérisée par la distribution des dividendes et la vente des actifs lors de la liquidation), et aussi de l'assurance sociale. Selon le document de la plate-forme d'Abidjan(1998) auquel Dror et Jacquier ont fait référence, « la nature démocratique, volontaire, autonome, participative, communautaire et désintéressée de la micro-assurance a été reconnue» (Dror et al, 1999). Ce sont les mêmes principes des mutuelles de santé, où réside donc la différence ?


· La mutuelle de santé:

«Une mutuelle est un groupe de personnes qui s'organisent pour faire face, au moyen de leurs seules cotisations, aux conséquences d'un risque social qui les menace ainsi que leurs familles. C'est une notion qui ne s'applique pas uniquement à un organisme visant la protection contre la maladie. Les mutuelles se définissent comme des sociétés de personnes, par opposition aux sociétés de capitaux. Elles sont censées tirer leur identité du respect de cinq grands principes : la non-lucrativité ; la solidarité ; le volontariat ; la démocratie ; l'indépendance» (Letourmy et al, 2005). Les mutuelles répandues surtout en Afrique de l'Ouest francophone, sous l'effet d'opérateurs d'appui français. Elles «constituent apparemment une forme de micro-assurance [...] En pratique, trois éléments caractérisent les mutuelles de santé :

- Les adhérents bénéficient d'un mode d'accès privilégié aux soins, un régime d'assurance maladie volontaire. C'est parfois une offre de soins «maison», exemple d'un centre de soins ;

- La gouvernance des mutuelles est exercée par les cotisants via un système de représentation ;

- Les mutuelles sont destinées à constituer des unions et des fédérations. Elles s'inscrivent donc dans un mouvement social qui représente à la fois un mode de développement technique et une représentation politique» (Letourmy et al, 2005). Après avoir présenté les quelques aspects typiques aux mutuelles et MAS, on va essayer de dégager la vraie différence. Toujours en se référant aux travaux de Letourmy père et fille(2005), les différences ont trait aux points suivants :

Source: Letourmy et al, 2005

· Pour relier les entités de base, les mutuelles sont censées constituer des unions ou des fédérations.

· L'approche mutualiste se veut explicitement sociale et politique c'est-à-dire atteindre une capacité d'influence sur la politique nationale de santé ou de protection sociale dans le pays. Exemple de l'UTM au Mali.

· Les mutuelles ne ciblent pas de catégories particulières. Certaines mutuelles couvrent des catégories de population plus aisées et à effectif important. Naturellement, les garanties qu'elles offrent sont hors de portée de populations à faible revenu. Certaines mutuelles ne relèvent pas de la MAS. Exemple des fonctionnaires se regroupant en mutuelles en Afrique de l'Ouest, en absence de régimes obligatoires.

Tableau 1 : Comparaison conceptuelle entre mutuelle et MAS

Mutuelle de santé Organismes de micro-assurance de santé

· La volonté de départ est de regrouper des personnes pour faire face aux conséquences d'un risque de mauvaise santé. D'autant plus que ce n'est pas systématique que le régime d'assurance d'une mutuelle soit volontaire.

· Une approche globale de la couverture des risques liés à la santé, à titre d'exemple

et à priori aucune condition à respecter pour organiser des actions de prévention dès lors que les adhérents le souhaitent et y mettent les moyens.

· L'objectif prioritaire de monter un dispositif d'assurance viable financièrement.

· Une approche plus restrictive, faisant référence aux besoins sociaux des adhérents. Si des actions de prévention seront programmées, elles doivent passer par une sélection allant de pair avec l'efficience de l'activité entière. Ces actions devraient être mises en balance avec une spécification alternative des garanties : une exclusion de certains risques de santés liés à des problèmes de santé particuliers.

· Les organismes de MAS peuvent fonctionner en réseaux.

· La question d'influence sur la politique nationale de santé ou de protection sociale n'est pas explicite. Les fonctions techniques qui ne peuvent être assurées par des entités de base telles que (la sécurité financière, la gestion, utilisation d'un médecin conseil) sont assurées par des formules diverses. Exemple : la mise en place d'une réassurance selon une formule sans but lucratif dans le cadre du Social Re de l'ILO aux Philippines.

· La MAS s'adresse aux catégories «exclues» (Dror et Jacquier), en fait à une population du monde rural et du secteur informel. Implicitement, les entités de base ne vont pas regrouper des effectifs importants sauf exception.

A vrai dire, et puisque certains caractérisent le MAS : «la simplicité, l'accessibilité financière, la proximité et l'autogestion» (Letourmy et al, 2005). Mais certaines formes de micro-assurance font exception à ces principes. Certaines mutuelles relèvent de la MAS. Sur le terrain, certaines différences disparaissent et parce que sur le plan technique mutuelles et MAS utilisent exactement les mêmes outils, la seule différence qui peut surgir est purement idéologique. Les deux notions ne résument tous les dispositifs à base communautaire. Les lignes qui suivent vont résumer les points qui caractérisent toutes les expériences, et les différents modèles existants sur le terrain.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein