WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Expériences de Micro-assurance de Santé et d'AMO: qu'en est-il d'une transition vers la Couverture Maladie Universelle dans les pays à  revenus faible et moyen ? (Propositions pour la Tunisie)

( Télécharger le fichier original )
par Khaled MAKHLOUFI
Université d'Auvergne - CERDI - Master économie de la santé dans les pays en développement et en transition 2002
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Grille de lecture des modèles de micro-assurance de santé :

En se basant sur une large littérature des expériences de MAS dans plusieurs pays surtout : Ghana, Chine, Inde, Sénégal, Mexique, Philippines, Tanzanie, Chili, République de Corée, Jordanie, Uganda, Guatemala, Burkina-Faso...Et «sur trois études de cas concernant : le Mali [l'étude porte sur les mutuelles de santé, une analyse plus précise de la mutuelle Kènèya So créée par l'institution de microfinance Nyéta Musow. L'expérience est positive mais demeure limitée]. L'Afrique du sud [cette deuxième étude porte sur la contribution d'entreprises commerciales privées «PROPARCO» aux objectifs de la micro-assurance de santé. Le contexte sud-africain se caractérise par un marché de l'assurance maladie saturé et un système de soins dual, l'un pour les couches favorisées et l'autre pour les personnes démunies. Les opérateurs privés d'assurance ont bâti leur activité pour une clientèle disposant de revenus satisfaisants et ils ont du mal à l'adapter à une clientèle à plus faible revenu. Une raison est liée à la tendance du secteur privé de l'assurance à privilégier la surenchère technologique et les activités financières, ce qui augmente les coûts de transaction et interdit la baisse des tarifs des primes]. Et le Bangladesh [étude de trois organisations non gouvernementales(ONG) : Bangladeshi Rural Advancement

Committee(BRAC), Grameen Kalyan(GK) et Dushta Shasthya Kendra(DSK). Elles animent des programmes de développement pour les populations pauvres, en milieu rural pour BRAC et GK, et en milieu urbain pour DSK. Ces programmes possèdent un volet santé important complété par des produits de micro-assurance maladie. Les ONG ont réussi à créer des relations fortes avec les populations ciblées. Ensuite, elles réalisent toutes un effort important en faveur des catégories vulnérables : les femmes et les personnes très pauvres. Cette étude montre que, même si certaines grandes organisations travaillent en direction des communautés démunies, elles possèdent des stratégies entrepreneuriales précises qui ne s'accordent pas complètement avec une gestion participative des activités de terrain» (Letourmy et al, 2005). On va dans ce qui suit analyser les facteurs favorables à la sensibilisation des populations, puis faire la différence entre une mutuelle et MAS, et enfin résumer les caractéristiques et l'originalité des MAS.

a/ Facteurs favorables à la sensibilisation :

On a jugé utile de mettre en lumière la notion de vulnérabilité. «La vulnérabilité est définie par le degré de capacité des individus et des ménages à faire face au risque, elle dépend de l'exposition aux chocs, de l'ampleur du choc et de la résilience c'est-à-dire de la capacité à gérer les chocs»(Lepine et Petitpierre, 2006). L'assurance permet de gérer le risque, elle ne permet pas de réduire facilement les risques liés aux évènements cycliques à fort degré de certitude et faible coût, ni aussi les risques covariants à faible probabilité mais à coûts très élevés tels que les catastrophes naturelles. Les coûts des soins, le risque maladie, la probabilité de ce risque et avec quelle fréquence sont autant de facteurs qui façonnent le dispositif de MAS. Mais quels sont les autres facteurs qui favorisent la pénétration de la MAS c'est-à-dire le fait de convaincre les populations cibles d'adhérer ? Ces facteurs sont les suivants:


· Les personnes couvertes:

«La MAS cible effectivement les exclus de la protection sociale, plutôt que les populations pauvres. Dans la plupart des régimes d'adhésion volontaire, la capacité financière effective de la population joue un rôle déterminant : ce sont les plus solvables des exclus qui adhèrent» (Letourmy et al, 2005). «La micro-assurance de santé ne s'adresse pas tant aux pauvres qu'aux exclus, qui sont ceux qui souffrent d'une participation et d'un accès inapproprié à la vie sociale»(Dror et al, 1999). Certains exemples prouvent ce constat : les régimes d'assurance UMASIDA en Tanzanie, SEWA (un syndicat créé en 1972 pour les femmes du secteur informel)

en Inde s'adressent à des travailleurs ou travailleuses du secteur informel, organisés en coopératives ou syndicats. L'Association Por Salud de Barillas au Guatemala s'adresse aux habitants de la commune de Barillas ; une région rurale isolée constituée principalement de planteurs de café et de travailleurs du secteur informel. Encore les populations assurées au Zimbabwe par les régimes d'assurance à faible coût des gestionnaires d'assurances de santé privées appartiennent à la fois aux secteurs formel - des salariés ou des fonctionnaires dont les revenus ne leur permettent pas d'adhérer à un régime d'assurance classique - et informel de l'économie. On ne va pas s'intéresser au fait que le secteur informel est le secteur qui échappe à la légalité, et que ce secteur «informel» n'a rien d'informel du moment où il influe fortement la sphère économique. «L'ensemble des populations concernées peuvent être considérées comme «pauvres», dans la mesure où elles n'ont pas accès à certains biens et services en raison de ressources matérielles inégales»(Dror et al, 1999). L'accessibilité financière à des soins de qualité est entravée au même titre pour le planteur de café guatémaltèque et l'habitant de la commune de Barillas. «Si les dispositifs de micro-assurance ne ciblent pas tous les pauvres, c'est parce que l'assurance suppose une capacité contributive. Les personnes sans ressources rencontrent a priori des difficultés à s'acquitter de leurs cotisations [...] Faut-il s'interroger sur la capacité contributive des exclus «récupérables» par la MAS ainsi que sur la façon dont la MAS traite les indigents ou les «ultra-pauvres». Au sein des exclus sociaux, ce sont ceux qui disposent le plus de ressources qui adhèrent préférentiellement aux organismes de micro-assurance ou aux mutuelles...Quant aux vrais indigents, ils ne profitent pas du système, sauf dans les situations de forte cohésion sociale qui ne s'observent que sur des territoires circonscrits (mutuelles rurales du Bénin) ou bien s'il existe une volonté délibérée de leur donner accès aux soins ou de les associer aux régimes , en payant pour eux ( au Bangladesh)»(Letourmy et al, 2005). Exclus sociaux ou «indigence chronique ne posent pas problème du moment où un surplus de ressources existe et qu'une volonté de partage de ce surplus pour élargir la sphère d'accessibilité est admise et acceptée. Ce sont les deux principaux principes de la CMU.


· Le panier de soins offerts :

Si on va se limiter aux seules cotisations, «les garanties offertes sont généralement modestes, car elles dépendent des ressources des populations. La couverture des petits risques occupe ainsi une place privilégiée. Cette tendance s'expliquerait par divers facteurs : la rareté des hôpitaux, la difficulté à négocier avec eux, les préférences des populations elles-mêmes » (Letourmy et al, 2005). Partant du fait que l'efficience allocative et technique des fournisseurs de soins, et les

besoins de santé, diffèrent d'une région à une autre au sein d'un même pays, «plus la population ciblée est pauvre, plus la couverture du petit risque prend de l'importance parmi les garanties de la MAS» (Letourmy et al, 2005). Peu d'exemples de couvertures de soins complètes ou quasicomplètes, c'est-à-dire que l'assuré bénéficie d'un accès à une gamme de soins. «Le régime de l'ORT Community Multipurpose Cooperative de La Union aux Philippines offre par exemple un panier important comprenant l'ensemble des soins primaires et secondaires»(Letourmy et al, 2005). Ce n'est pas uniquement la faiblesse des cotisations, mais aussi le choix des assurés ayant des besoins «spécifiques» qui fait la prédominance de la couverture du petit risque, si bien stir ils ont vraiment un mot à dire dans la définition des prestations. «L'accès à ces services de base dépasse déjà la capacité contributive individuelle des ménages et la mutualisation du risque est intéressante dès le niveau primaire»(Letourmy et al, 2005).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon