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Etude des facteurs déterminants l'endémicité du choléra dans la ville de Bukavu en RDC

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par Théophile MITIMA KASHOSI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en santé publique 2010
  

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Chap. II. REVUE DE LA LITTERATURE DE 1829 à 1888 :

· Pays industrialisés :

Le choléra est l'une des maladies épidémiques les plus redoutées. Elle constitue une menace croissante au monde. Pendant la deuxième pandémie (1829-1849), le choléra s'est rependu pour la premiere fois dans l'Europe et dans les Amériques, faisant des milliers des victimes. Les Etats-Unis d'Amérique été sérieusement touchés surtout dans les régions de la nouvelle Orléans et la Louisiane où le choléra a été responsable de 5000 décès. C'est en 1854 que le choléra a fait plus de victime : plus de 23000 morts au Royaume-Uni (2).

· Pays en voie de développement :

Jusqu' à cette période, le cholera était resté confiné au moyen orient allant de temps à autre jusqu'à la côte Est de l'Afrique(1).

DE 1888-1900 :

Pendant toute cette période la littérature est tacite sur ce sujet(28).

DE 1900-1960 :

· Pays industrialisés :

Quelques cas étaient signalés en France pendant cette période. Aucun cas n'a été signalé en Amérique du Nord(27).

· Pays en développement :

Jusqu'en 1923, le choléra est resté cantonné aux Indes avec de rares incursions en Moyen Orient jusqu'en Egypte (1947).

En 1938, Vibrio cholerae Sérogroupe O1 biotype Eltor est reconnu responsable de choléra authentique dans l'Archipel Indonésien des Célèbes. Il est resté confiné dans les îles de Célèbes pendant une trentaine d'année. C'est vers les années 1960 que le choléra commence à se déplacer vers l'ouest touchant d'autres pays d'Asie(17).

DE 1961-1970 : Début de la septième pandémie(1). ? Pays industrialisés :

Du foyer extensif du Moyen-Orient les premiers pays développés atteints du cholera furent ; l'URSS et l'Israël, conséquence des événements politiques(10).

? Pays en voie de développement :

Vibrio cholerae O1 biotype Eltor, s'est d'abord répandu dans toute l'Indonésie, l'Extrême-Orient et les Indes(2).

En Hong Kong, le taux de létalité était de 5 0/0 en 1963, il traverse l'Afghanistan en 1965 et crée un foyer en Iran, puis en Irak. Il atteint en 1970 la Jordanie, la Tchécoslovaquie et la Turquie(2).

A partir de la Guinée par des musulmans venant de la Mecque, il commence des flambées épidémiques successives circulant d'un pays à l'autre en Afrique. Au nord, à partir de l'Egypte, il atteint la Lybie puis la Tunisie, le Maroc, l'Algérie. Le Maghreb reste une zone endémo - épidémique depuis lors(1).

A l'ouest, le cholera a frappé en moins d'une année tous les pays d'Afrique occidentale et centrale, progressant le long de la côte à partir de la Guinée jusqu' au Cameroun, puis au Mali(3).

Le rôle de l'eau dans la transmission de cette maladie durant toutes ces épidémies apparaissait net. Néanmoins, la contamination directe de l'alimentation par les selles infectées contribue à l'extension de grandes épidémies. Les conditions hygiéniques basses favorisent grandement la propagation de la maladie(1).

DE 1971 - 1980 :

· Pays industrialisés :

La pandémie continue à s'étendre à travers les continents sous formes des brèves flambées épidémiques. Au Portugal en 1974, le taux de létalité était de 2%, Italie 9%, Espagne, France USA et Grande Bretagne, quelques cas isolés. Dans les régions côtières de Texas, on a pu isoler chez 40 personnes, le Vibrio cholerae, sérotype Inaba. Des cas sporadiques sont survenus après l'ingestion des fruits de mer insuffisamment cuits provenant des lacs ou de l'eau du Golfe de Louisiane. Une épidémie concernant 14 cas avait la même origine résultant de la contamination d'eau de boisson sur une plate forme pétrolière du Golfe(16).

· Pays en développement :

En Afrique, le cholera atteint les étudiants parti du Niger pour la Mali et atteint le Burkina-Faso, le Cameroun, le Tchad, la RCA, la Mauritanie et le Sénégal en juin 1971(1).

En Océanie, dès 1972, la pandémie continue à s'étendre à travers le continent sous formes des brèves flambées épidémiques aux Comores et quelques cas isolés importés sont observés en Australie et au Brésil. En 1976, l'endémie est solidement implantée non seulement dans ses foyers traditionnels d'Inde et d'Asie de Sud Est, mais aussi en Afrique. L'Afrique de l'Est, la région de Grands lacs sont directement frappées en 1978 avec certaines îles de l'océan Indien et du Pacifique ; l'Afrique du sud fut frappée en 1979(4).

En RDC, cette épidémie fut signalée pour la 1ere fois en 1978 dans la ville de Kalemie, puis à Uvira et à Bukavu. En juillet de cette même année, le cholera s'est

manifesté dans la zone de sante de Katana sous forme d'une épidémie foudroyante qui était passée par Ibinja causant ainsi 4500 cas et 145 Décès(28).

Une grande concentration humaine vivant pratiquement autour de l'eau (delta du sud Est Asiatique...), dans des conditions hygiéniques défectueuses, la contamination hydrique est prépondérante dans la propagation du cholera.

La contamination par les aliments est également limitée à la consommation des aliments directement souillés par les sujets contaminés ; les insectes n'interviennent qu'à des courtes distances en transportant passivement les vibrions. Par contre, les fruits de mer, les poissons sont un très bon réservoir(1).

En RDC, au Sud Kivu (Uvira, Bukavu et Katana) et à Kalemie, les mauvaises conditions socio-économiques, l'insuffisance en approvisionnement en eau saine et la consommation des aliments crus et ou lavés par l'eau contaminée semblent être responsables de l'épidémie dans ces entités(6).

DE 1981 - 1990 :

· Pays industrialises :

Aucun cas déclaré dans les pays développés(5).

· Pays en développement :

L'épidémie a frappé différents pays et surtout dans les camps des refugiés et des personnes déplacées : en Ethiopie, en Somalie, au Malawi, et au Soudan.

En Ethiopie et au Soudan, le taux de mortalités pour les personnes déplacées était 60 fois plus élevé que dans les communautés de non refugiés, en particulier chez les enfants (4).

Au Bangladesh, une épidémie de diarrhée avec 12 000 cas aigus s'est rapidement propagée chez les populations qui étaient restées sans abri après le passage du

cyclone « Uruchar ». En 1986, 263 cas de cholera étaient enregistrés dans un village de Bangladesh. Au Mozambique, le taux de létalité était de 4.9 0/0 en 1983.

En 1990, les pays suivants étaient atteints : Angola, Benin, Burkina Faso, Cameroun, Cote d'Ivoire, Ghana, Liberia, Niger, Nigeria, RSA, Tchad, et Togo.

Le taux de mortalité chez les personnes déplacées à la suite des catastrophes naturelles et les refugiés est souvent extrêmement élevé dans les premières périodes des ces déplacements(1).

Une étude épidémiologique menée sur 205 cas de cholera en 1983 en Mozambique dans la ville de Pemba avait donné des résultats ci après :

- La population préfère boire l'eau de pluie ou de puits bien qu'elle ne soit potable parce que celle de robinet est salée

- Dans certains quartiers, l'habitude de la population est d'utiliser la plage comme latrine (Vibrio cholerae était présent dans les échantillons d'eau de mer).

- Les adultes (78 0/0) furent plus atteins que les enfants et le sexe masculins prédomine (64 0/0).

- Il n'y eut aucun cas suspect chez les gens de race blanche ou indienne, ceci concernant le dicton selon lequel « le cholera est la maladie des sujets socio économiquement faibles »

La recherche de voies de transmission a donné les résultats en faveur d'une transmission interhumaine directe ou par contamination lors de préparation des aliments. Ceci souligne le rôle des porteurs sains dans ce mécanisme. La survenue de l'épidémie et les conditions d'approvisionnement en eau potable des habitants, la transmission hydrique de la maladie pourrait sembler prédominant à la première vue(28).

Ainsi, une étude menée au Malawi en 1988 sur 784 cas de cholera démontre que le cholera et sa propagation rapide dans le cas de refugiés était favorises par l'utilisation de l'eau des puits peu profondes du centre, contaminée par les matières fécales de latrines pendant les périodes des pluies qui ont détruit la moitie des latrines deux semaines avant que l'épidémie n'ait éclatée(28).

Au Pérou, le contact entre enfants en âge de marcher et la volaille peut causer l'infection diarrhéique(28).

En RDC, de 1979 à 1982, au Sud Kivu particulièrement en zone de sante urbaine de Bukavu, parmi 25maladies, le cholera était la 3e cause de morbidité et de mortalité avec successivement le taux de létalité suivant :

o En 1979 : 4508 cas avec 239 décès : taux de létalité de 5,3 0/0

o En 1980 : 870 cas avec 65 décès : taux de létalité : 7,4 0/0 o En 1981 : 942 cas avec 68 décès : taux de létalité : 7,21 0/0 o En 1982 : 1264 cas avec 97 décès: taux de létalité : 7,67 0/0

Le cholera est une maladie qui à continué à exister à l'état endémique avec quelques flambées dans certaines localités. Cet état de chose était entretenu par la situation socio économique médiocre des populations(7).

Dans les pays en voies de développement, la décennie internationale de l'eau potable et l'assainissement (1981 - 1990) a vu la proportion de familles ayant accès à l'eau potable passée de 38 a 66 0/0 en Asie du Sud Est ; de 66 a 80 0/0 en Amérique latine et de 32 a 42 0/0 en Afrique(17).

Au Mozambique, au Malawi et en RDC (Bukavu), l'insalubrité des sources d'eau pourtant consommée par la population, l'insuffisance en approvisionnement en eau potable de qualité, le niveau socio-économique bas seraient à la base de l'endémicité du cholera(28).

De même au Bangladesh, plus d'une décennie d'effort face à des difficultés énormes permettent aujourd'hui a 80 0/0 des populations rurales de trouver l'eau potable dans un rayon de 150m au plus de leur domicile(20).

DE 1991 - 2000

· Pays développés :

En 1991, des cas isolés ont été diagnostiqués aux USA, en Europe de l'Est, en Espagne, en Roumanie, en URSS, au Canada. En 1992, le cholera a était signalé en Suisse et en Australie(26).

· Pays en développement :

Ne Janvier 1991, le cholera apparait pour la première fois au Pérou où il est parvenu par voie maritime à partir d'un foyer du Pacifique. Rapidement il s'est étendu à presque toute l'Amérique du Sud (Equateur, Colombie, Brésil, Chili, Bolivie, Venezuela) et à l'Amérique centrale (Mexique, Guatemala, Salvador, Hondouras, Nicaragua).

Au Pérou, 300 000 cas ont été déclarés en 1991 avec près de 3000 décès. Dans le même temps on assistait à une recrudescence du cholera en Afrique où une flambée épidémique était responsable de plus de 10 000 morts, la pandémie est donc totale. L'épidémie s'est étendue rapidement au Bangladesh faisant en 1993, 107 000 victimes dont 1500 décès. A cette période, l'Argentine, le Costa Rica, le Suinan, la Belize, le Kenya et l'est de la RDC avaient signalé des cas de cholera(26).

Les autorités Zimbabwéennes avaient en mars 1991 déclaré 6000 cas au cours d'une épidémie qui risquait de gagner la Tanzanie.

Les sources de contamination étaient :

o L'eau contaminée à sa source ou pendant la période de stockage

o Les aliments contaminés et consommés crus ou mal cuits ou encore

conservés à de température favorisant la multiplication rapide des

bactéries

o Les légumes crues lavés avec l'eau contaminée. (28)

Au Rwanda, le rapatriement des refugiés Rwandais du Kivu a été l'occasion de bouffées épidémiques de cholera bien circonscrites sur le trajet du retour et au sein des camps de transit. Entre le 15 et le 22 novembre 1996, 187 cas de cholera ont été notifiées par les services sanitaires Rwandais. Une épidémie de cholera a sévi dans la région de Cyangugu avec 3451 cas déclarés. L'agent étiologiques identifie était le Vibrio cholerae de type Ogawa(4).

En Albanie, le Vibrio cholerae avait été isolée dans l'eau potable et a provoqué une épidémie en 1994. Un mois après, à Bari, une ville Italienne se trouvant en face de l'Albanie, les vibrions ont été isolés dans des calmars crus et dans des échantillons de l'eau. Leur analyse microbiologique montrait qu'ils étaient du même type que celui trouvé en Albanie (23).

En RDC, en 1994, une épidémie de cholera éclate parmi les refugiés Rwandais. On estime à 56 950 le nombre de cas, soit un taux d'attaque de 8 0/0 parmi 700 000 refugiés. Le taux de mortalités a initialement dépasse 10 0/0(5).

DE 2001- 2009

Pays industrialisés : Pas de cas déclarés à l'OMS par ces pays étant donné les progrès très avancés dans l'approvisionnement en eau potable, l'hygiène et l'assainissement. Des cas importés ont été signalés en Amérique du nord (7 cas) et en Europe (22 cas) (5).


· Pays en développement

En 2006, 2236 896 cas ont été notifiés par 52 pays, avec 6 311 décès (taux de létalité : 2,66%). L'Afrique a signalé 234 349 cas, soit 99% du total mondial, dont 6 303 mortels (taux de létalité : 2,7%).

De ces cas, l'Angola, l'Ethiopie, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Soudan ont notifié au total 186 928 cas, dont 4 988 mortels, soit 80% des cas et des décès signalés en Afrique (4).

En 2007, 177 963 cas et 4 031 décès donnant ainsi un taux de mortalité : 2,3%.

En 2008, 190 130 cas avec 5 143 décès soit un taux de létalité de 2,7% ont été notifié par l'OMS. L'Afrique a signalé en 2008, 179 323 cas dont 5 074 décès (létalité 2,83%), en particulier en Angola, RDC, Guinée-Bissau, Soudan et Zimbabwe. Des flambées massives de choléra ont été observées au Zimbabwe et en Guinée-Bissau représentant 41,5% de tous les cas signalés en Afrique et 39% du total mondial. L'Asie a déclaré 10 778 cas (en particulier : Afghanistan, Inde, Indonésie). Il y a peu de données pour l'Amérique centrale et du sud (1 cas eau Mexique).

Des études plus récentes de microbiologie écologique tendent à montrer que Vibrio cholerae est autochtone des écosystèmes estuariens : eaux chaudes et saumâtres. Il aurait aussi une existence saprophytique au contact du zooplancton dans la plupart des zones côtières des régions tempérées et tropicales du monde (1). Son habitat naturel reste les eaux saumâtres telles que celles des estuaires et des `' rivières à marée» comme les grands fleuves d'Asie (1-5). Cette bactérie vit plusieurs jours dans les poissons et les crustacés contaminés, dans les déjections humaines (6 à 10 jours) ; à la surface des aliments souillés (2jours). De plus elle résiste bien au froid (10 jours à une température de 5 à 10°C) (14). Au Maroc, une recherche menée entre 2002 et 2004, avait isolé le Vibrio cholerae dans certains produits des pêches(22).

A Bukavu en RDC en 2008, une recherche de Vibrio cholerae dans l'eau potable dans la zone de santé de Kadutu a trouvé que les sources de Funu, Kadurhu, Kisima, et Nyakaliba étaient contaminées par le V. cholerae. Les populations environnantes de ces sources sont porteurs asymptomatiques du Vibrio cholerae (19).

Plusieurs études sur l'antibiorésistance ont signalé l'apparition des souches résistantes de V. cholerae vis-à-vis des antibiotiques couramment utilisées par la population ou celles utilisées dans la lutte curative ou prophylactique contre le choléra (...), les rendant ainsi inefficaces contre cette pandémie mortelle.

Au Burundi, on note que le lac Tanganyika et ses affluents dont la rivière Ruzizi sont des facteurs déterminants du cholera dans ce pays. En 1996, les populations riveraines de ce lacs et ses affluents étaient les plus touchées par le choléra. La souche isolée avait des caractéristiques particulières dont la multi résistance aux antibiotiques de santé publique et d'usage courant en cas d'épidémie : Sulfaméthoxazole + triméthoprime, Sulfadoxine, Doxycycline, Chloramphénicol, Ampicilline et Tétracycline. L'ensemble des souches était en revanche sensible à l'Acide nalidixique, à la Ciprofloxacine et à la Norfloxacine ainsi qu'au Céfotaxime(24).

Au Madagascar, en 2000 une souche multi résistante avait été isolée. Cette multi résistance s'était formée suite à l'utilisation massive du tétracycline dans la lutte prophylactique du cholera (18).

Au Sénégal, une souche résistante au Cotrimoxazole, sensible à la Doxycycline et fluoroquinolones avait fait une épidémie entre 2004 et 2006. Grace à

l'assainissement de l'environnement et à la communication, l'épidémie avait étémaitrisée(25).

Au Cameroun, une étude menée en 2004 sur l'évolution des Vibrio aux antibiotiques, après l'utilisation massive et prolongée des antibiotiques pour la prévention et le traitement du choléra a trouvé la résistance aux sulfamides et à la colistine, et la sensibilité aux cyclines, aux bêtalactamines, et aux fluoroquinolones, sans modification durant huit mois suivi (30).

A Bukavu, l'épidémie de 2006 - 2007 était causée par le Vibrio cholerae O1 biotype Eltor, sérotype Ogawa. Cette souche était sensible à la Ciprofloxacine, au Ceftriaxone et à la Tétracycline mais résistant au Cotrimoxazole et à l'Erythromycine (8).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein