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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Liste des annexes

Annexe 1 : principaux textes législatifs et réglementaires depuis 1992 xiv

Annexe 2: bilan de la mise en oeuvre de SPNAB xv

Annexe 3: Progrès accomplis pour parvenir aux objectifs du Programme de travail sur les aires protégées (MEPN, 2010a) 1

INTRODUCTION GENERALE

Le Sénégal est le pays situé le plus à l'Ouest de l'Afrique. Composé principalement d'une plaine légèrement en pente et peu découpée, le Sénégal est relativement plat avec un bas relief. Sa superficie totale est de 196 192 km2. La frontière Nord, qui est partagée avec la Mauritanie, est délimité par le Fleuve Sénégal. Le Fleuve Falémé délimite une partie de la frontière Est avec le Mali; la Guinée et la Guinée Bissau sont des voisins du Sud du Sénégal, et la Gambie forme une enclave de 11 295 Km2 le long du Fleuve Gambie dans la partie Sud du Sénégal1.

Au plan écologique, le pays est subdivisé en six zones éco géographiques et présente quatre grands types d'écosystèmes : des écosystèmes terrestres, des écosystèmes fluviaux et lacustres, des écosystèmes marins et côtiers et des écosystèmes dits particuliers. La diversité d'espèces quant à elle regorge plus de 3500 espèces végétales et plus de 4330 espèces animales2.

Cette diversité biologique a toujours fait l'objet de préoccupations au Sénégal, que se soit avant et après les indépendances.

Le Sénégal, à l'instar de la plupart des Etats membres des Nations Unies, a participé au Sommet du Rio de Janeiro de 1992 sur l'environnement et le développement. Mais il est bien évident que les règles juridiques et institutionnelles consacrant l'existence d'un droit de l'environnement au Sénégal sont antérieures au Sommet de Rio 19923.

En effet, des politiques de conservation de la nature ont été entreprises depuis l'époque coloniale4. Elles ne se préoccupaient que de la préservation des parcs et des forêts, à travers leur flore et leur faune. Plus tard elles élargiront cependant leur champ en y intégrant notamment les activités humaines, d'abord après la Conférence d'Arusha (Tanzanie) en 1961, organisée sous l'égide de l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), de l'Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation et l'Agriculture(FAO), de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) et de la Commission de coopération technique en Afrique au sud du Sahara (CCTA), ensuite et de façon plus résolue après la conférence de Stockholm et la Stratégie Mondiale de Conservation initiée par l'UICN au début des années 80.

Le Manifeste d'Arusha exprime clairement l'attitude du gouvernement hôte, le Tanganyika, vis-
à-vis de la conservation et du développement des ressources de sa faune5. Il résume aussi la
tendance des discussions qui ont eu lieu au cours du symposium panafricain sur la conservation

1 ECODIT, 2008. EVALUATION DE LA BIODIVERSITE ET DES FORETS TROPICALES AU SENEGAL. Contract #EPP-I-01-06-00010-00; Task Order #01. 102 pages.

2 Direction des parcs nationaux du Sénégal, Quatrième rapport national sur la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique, Juillet 2010.

3 Ly I., non date. http://www.cidce.org/pdf/livre%20rio/rapports%20nationaux/Senegal.pdf

4 Mbengue A., 1997. Prise en compte de l'environnement dans les politiques de développement en Afrique. 11 pages. http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/idep/unpan003050.pdf

5 Unasylva-Vol. 15, No 4. La conférence d'Arusha sur la conservation de la nature. FAO. http://www.fao.org/docrep/x5401f/x5401f06.htm.

de la nature et des ressources naturelles dans les Etats africains modernes, qui constituait le Stade II du Projet spécial africain (ASP) de l'UICN.

Apres la conférence d'Arusha, qui constitue une première étape historique dans le développement d'un courant d'opinion en faveur de la conservation de la nature en Afrique, l'Etat du Sénégal prend un ensemble de textes visant à mettre à jour la réglementation en matière de protection de la nature. La loi n°83-05 du 28 Janvier 1983 portant Code de l'Environnement qui a longtemps constitué au Sénégal le texte législatif de base dans le cadre de l'application de la politique du Gouvernement en matière d'Environnement6. En plus de ce Code de l'Environnement de 1983, d'autres textes juridiques régissent l'environnement et les ressources naturelles. Il s'agit :

· La loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national et ses textes d'application ; ;

· La loi n° 71-12 du 25 janvier 1971 fixant le régime des monuments historiques et celui des fouilles et découvertes et son décret d'application ;

· La loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de l'Etat et ses textes d'application ;

· La loi n° 81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l'eau et ses différents décrets d'application ;

· La loi n° 83-71 du 5 juillet 1983 portant Code de l'hygiène ;

· La loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune et le décret d'application n° 86-844 du 14 juillet 1986 (Texte en voie de révision) ;

· La loi n° 88-05 du 20 juin 1988 portant Code de l'urbanisme, etc.

Sur le plan institutionnel, plusieurs parcs nationaux, des forêts classées, des réserves de botanique et ornithologique ont été érigés. Ceci a permis la réalisation d'un important réseau d'aires protégées pour la conservation in situ comprenant : 6 parcs nationaux, 6 réserves d'avifaunes, 4 réserves de biosphère, 3 sites du patrimoine mondial et 213 foréts classées7. Ce dispositif de conservation in situ est complété par des jardins botaniques, d'un parc zoologique, des jardins d'essai qui assurent la conservation ex situ.

Cependant, ces quatre dernières décennies, deux puissants facteurs structurants sont venus modifier de façon sensible le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité. Il s'agit de la sécheresse avec ses conséquences et une croissance démographique particulièrement élevée avec son lot de pression sur les ressources naturelles.

6 Ly et NGAIDE, non date. Droit de l'Environnement au Sénégal. Option 2 : Droit compare de l'environnement. Master « Droit international et compare de l'environnement ». Formation a distance, campus numérique `ENVIDROIT'. 104 pages. http://foad.refer.org/IMG/pdf/Module_22.pdf

7 Ministère de l'environnement et de la protection de la nature, Rapport National Biodiversité, Décembre 1997.

Ainsi, le Sénégal a adhéré à différents traités et conventions relatifs entre autre à la faune et aux ressources naturelles, notamment :

· la Convention africaine d'Alger du 15 septembre 1968 sur la conservation de la nature et des ressources naturelles ratifiée le 26 mars 19728 ;

· La Convention de Washington du 03 mars 1973 relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction (CITES), ratifiée par le Sénégal le 03 novembre 1977;

· la Convention de Paris du 16 novembre 1972 relative à la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel ratifiée le 13 mai 1976 ;

· la Convention de Ramsar du 02 février 1971 relative aux zones humides d'importance internationale ratifiée par le Sénégal le 11 novembre 1977 pour le texte initial de la Convention et le 15 mai 1985 pour le protocole de Paris du 03 décembre 1982 amendant la Convention;

· la convention de Bonn relative à la protection des espèces migratrices (CMS) de 1979 ;

· la convention sur le milieu marin et les zones côtières de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (Convention d'Abidjan) de 1981 ;

· la Convention d'Abidjan du 23 mars 1981 relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ratifiée le 5 août 1984;

· la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer de Montego Bay en date du 10 décembre 1982 ratifiée le 25 octobre 1984;

· la convention sur les changements climatiques (de Rio) de 1992 ;

· la convention sur la lutte contre la désertification (de Paris) de 1994.

Cette tendance à la dégradation de la biodiversité au Sénégal a justifié la signature le 5 juin 1992, de la Convention sur la diversité biologique pour sauvegarder ce qui en reste. D'où la raison d'être du sujet de l'étude qui s'intitule : « La contribution de la Convention sur la diversité biologique à la protection de l'environnement au Sénégal : bilan de 20 ans d'application ».

Il est entendu par « Convention sur la diversité biologique » : un accord cadre, qui a été ouvert à la signature des Etats Parties lors de la Conférence de Rio de Janeiro de 1992, sur la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que les écosystèmes9.

La Convention sur la Diversité Biologique poursuit trois objectifs : La conservation de la biodiversité, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques10.

La protection de l'environnement peut être considérée comme un principe général qui préconise de s'abstenir de mener des activités dangereuses et de prendre des mesures positives pour s'assurer qu'aucune détérioration de l'environnement ne se produit.

8 Décret portant création des Aires marines protégées

9Article 2 de la Convention sur la diversité biologique, Juin 1992.

10 Article 1er de la Convention sur la diversité biologique, Juin 1992.

De plus en plus, le concept de protection inclut la planification et la gestion écologique, par le biais de réglementations, procédures et institutions au niveau national. On peut affirmer que la préservation inclut des perspectives à long terme qui prennent en compte les droits et intérêts des futures générations en faveur desquelles les ressources naturelles devraient être sauvegardées.11

Ainsi la question centrale qui supervise le sujet est : En 20 ans d'application qu'a apporté la Convention sur la diversité biologique à la protection de l'environnement au Sénégal ?

Cela revient à faire le bilan de 20 ans d'application de cette convention au Sénégal à partir d'une analyse de l'état de la biodiversité et des instruments juridiques de sa conservation après 1992. Cette démarche va permettre de cerner les progrès réalisés dans la protection de la biodiversité et les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de ladite Convention.

Cette analyse ne sera pas sans intérét car à l'approche de la Conférence « Rio+20 » qui célèbrera les 20 ans d'application des Conventions de la génération de Rio en Juin 201212. Elle va constituer une contribution pour le Sénégal dans la préparation du bilan sur la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique.

En effet, après la ratification de la convention sur la diversité biologique, le Sénégal a mis en place un groupe de travail sur la biodiversité en Janvier 1995. Il a eu pour mandat de mettre en oeuvre les recommandations de la Conférence des parties parmi lesquelles l'élaboration d'une monographie nationale pour faire l'état des connaissances sur la diversité biologique. Par la suite ce groupe a élaboré le premier rapport national sur la biodiversité et la Stratégie et le Plan d'action national pour la conservation de la Biodiversité. Le Comité national sur la Biodiversité ne sera crée officiellement qu'en 200213.

Ainsi, des progrès ont été réalisés sur le plan juridique, institutionnel et dans le renforcement des capacités nationales pour la mise en oeuvre de la Convention.

Cependant, ces progrès n'ont pas empéché l'émergence de difficultés dans l'application de la Convention. Elles sont liées non seulement au cadre juridique et institutionnel mais aussi au cadre politique et socio-économique.

Ainsi pour une meilleure analyse du sujet, il serait important d'examiner :

· D'une part : l'accomplissement des progrès dans la protection de la biodiversité en 20 ans d'application de la Convention sur la diversité biologique (Ière partie)

Et ;

· D'autre part : la persistance des difficultés dans l'application de la Convention sur la diversité biologique (IIème Partie).

11 Cours sur les principes fondamentaux du droit international de l'environnement Unitar 2010.

12 Communication de la commission au parlement Européen, au conseil, au comité économique et social Européen et au comité des régions, Bruxelles 20 Juin 2011 COM (2011) 363 final.

13 Arrêté N°006021 du 11 Septembre 2002 du ministre chargé de l'environnement.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand