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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Paragraphe 2 : La ratification des accords et traités importants pour la conservation et l'utilisation durable

A/ L'adoption de mécanismes sur l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages (Protocole Carthagène)

Le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention sur la diversité biologique, plus généralement appelé Protocole de Carthagène sur la biosécurité, a été signé le 29 janvier 2000 dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies (ONU), à la suite de la Convention sur la diversité biologique adoptée à Rio en 1992. Il constitue le premier accord international environnemental sur les Organismes génétiquement modifiés (OGM). Entré en vigueur le 11 septembre 2003, il a recueilli environ, 124 instruments de ratifications.

Le Sénégal est un pays à risque réel d'envahissement d'OGM, avec31 :

· l'importation de plus de 50% de ses besoins pour la consommation nationale en céréales ;

· l'importation de plantes et de produits végétaux soumise à une légère réglementation avec le certificat phytosanitaire ;

· le vide juridique sur les questions relatives aux OGM ;

· la dépendance de l'agriculture nationale des grosses firmes semencières représentées dans le pays ;

· l'option politique prise d'intégrer les OGM dans les stratégies d'autosuffisance alimentaire.

31 Semences de la biodiversité N° 48 Février 2006. Vers l'adoption d'un cadre national de biosécurité au Sénégal. http://www.grain.org/system/old/semences files/note-48-fr.pdf

La politique générale du Sénégal se retrouve intégrée dans une approche sectorielle en matière de biotechnologie agricole, de santé, d'environnement et ceci dans un contexte de bonne gouvernance32.

Le Sénégal pendant ces dernières décennies a été durement affecté par les cycles de sécheresse qui ont accéléré la dégradation des ressources naturelles, diminué les produits de base et accru la pauvreté en zone urbaine et rurale. Depuis 2000, le gouvernement a résolument opté pour une stratégie visant à renverser la tendance pour adopter une politique économique globale d'intensification et de diversification de l'agriculture, de gestion durable des ressources naturelles et de lutte contre la pauvreté.

Avec la décentralisation et la régionalisation, les populations sont de plus en plus impliquées dans la gestion de leurs terroirs et des stratégies se dessinent afin d'installer les paramètres d'une bonne gouvernance dans toutes les communautés rurales.

Les nouvelles biotechnologies font l'objet d'enjeux importants qui dépassent largement les cadres nationaux et régionaux. Ainsi, de nombreux accords internationaux influent sur les politiques en biotechnologies et en biosécurité. La plupart sont des accords internationaux commerciaux ou de protection de l'environnement en vue d'un développement durable. Les pays africains de la sous-région ouest et centre sont pour la plupart signataires de ces accords et par conséquent sont soumis à un certain nombre d'obligations.

La prise en compte de ces obligations devra sans doute se refléter dans les cadres nationaux législatifs et administratifs de biosécurité qui sont entrain d'être mis en place dans les différents pays de la sous-région. Il se pose aussi souvent le problème de chevauchements des missions et des mandats des différentes institutions qui génèrent souvent des conflits (ex : direction de la protection des végétaux, direction des semences, direction vétérinaire, institut d'hygiène et de qualité alimentaire, etc.) un mécanisme national de coordination et de concertation entre les différentes institutions nationales, s'avère nécessaire.

Les déterminants de la création d'un cadre juridique de biosécurité au Sénégal sont :

· les grands débats sur les questions controversées des OGM ;

· la prise de conscience des menaces que constituent les OGM pour les acteurs à la base, surtout pour les petits producteurs et les consommateurs ;

· l'obligation pour le Sénégal d'honorer ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, par l'intégration des dispositions du Protocole de Carthagène dans sa législation.

Par ailleurs, le pays importe beaucoup de maïs de l'Argentine, un des plus grands pays producteurs d'OGM. La recherche scientifique nationale compte à son actif quelques résultats qualifiés de « biotechnologies propres », avec les semences de pomme de terre et les vitro-plants de banane. Sur le plan de la réglementation, l'on observe un vide juridique qu'il urge de combler.

32 Direction des Parcs Nationaux du Sénégal, 2005. Projet de développement d'un Cadre national de biosécurité. PNUE/FEM. http://www.unep.org/biosafety/files/SNNBFrep.pdf

Ainsi, le Sénégal, fidèle à sa longue tradition de conservation de la diversité biologique, a signé (8 octobre 2003) et ratifié (6 janvier 2004) le Protocole de Cartagena sur la Prévention des risques biotechnologiques33.

Cet instrument qui est le premier Accord international contraignant portant sur les OGM résultant de la biotechnologie moderne ne réglemente cependant que les mouvements transfrontaliers desdits organismes, c'est-à-dire les importations, les exportations et le transit de ces derniers. Il laisse ainsi à chaque partie la latitude de mettre en place un cadre national de biosécurité ou de prévention des risques biotechnologiques pour réglementer toutes les activités liées aux organismes génétiquement modifiés ou produits dérivés.

C'est ainsi que la loi sur la Biosécurité a été élaboré (la loi n° 2009-27 du 13 juillet 2009 portant sur la Biosécurité)34. C'est un texte de six titres et de deux annexes, et se résume comme suit :

· Le champ d'application du projet de loi sur la biosécurité couvre l'utilisation en milieu confiné, la dissémination volontaire dans l'environnement, l'importation, l'exportation, le transit et la mise sur le marché d'organismes vivants modifiés à usage pharmaceutique et vétérinaire, régis par d'autres accords internationaux tels que ceux de l'Organisation Mondiale de la Santé ;

· En substance, le projet de loi dispose que l'utilisation, la mise sur le marché, la manipulation à des fins de recherche, l'importation, l'exportation, le transit d'organismes génétiquement modifiés sur le territoire national sont subordonnés à une autorisation préalable donnée en toute connaissance de cause, par une Autorité Nationale compétente, sous tutelle du Ministère en charge de l'Environnement.

Ce projet, dans ses dispositions générales relatives à la régulation et au contrôle des activités liées aux organismes génétiquement modifiés ou produits dérivés, a consacré en son article 5 la création d'un cadre institutionnel pour sa propre mise en oeuvre en vue d'une bonne prise de décision en toute connaissance de cause sur toute demande d'autorisation pour procéder aux dites activités. Le principal organe de ce cadre institutionnel est l'Autorité National de Biosécurité (ANB).

L'ANB est également l'Autorité nationale Compétente en matière de biosécurité. Elle est chargée de s'acquitter, au nom du pays, de toutes les fonctions qu'appelle le Protocole de Cartagena. Ces fonctions vont de la réception des notifications jusqu'au suivi et au contrôle de la mise en oeuvre des décisions qu'elle prend conformément aux dispositions de la loi dont elle veille également à la recherche et à la constatation des infractions y relatives.

Le Décret n° 2009-1409 du 23 décembre 2009 porte sur les missions, organisation et fonctionnement de l'Autorité Nationale de Biosécurité (ANB)35.

33 Protocole de Cartagena du 29 janvier 2000 sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention sur la diversitébiologique (avec annexes). Champ d'application du protocole le 24 mai 2004, complément. http://www.admin.ch/ch/f/as/2004/3713.pdf

34 LOI n° 2009-27 du 8 juillet 2009 portant sur la Biosécurité. Journal Officiel du Sénégal. http://faolex.fao.org/docs/pdf/sen92640.pdf

35 Décret n° 2009-1409 du 23 décembre 2009 portant missions, organisation et fonctionnement de l'Autorité Nationale de Biosécurité (ANB). Journal Officiel du Sénégal. http://faolex.fao.org/docs/pdf/sen96826.pdf

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