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Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la RDC, cas de Mbankana dans le plateau de Batéké

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par Timothée MBONGOMPASI MUZAMA
Institut supérieur de techniques appliquées - Ingénieur en génie environnement 2011
  

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II.4. Classification des biocarburants

On peut classer les biocarburants en fonction de leur origine, mode de transformation, filière de production et de leur type.

Ils peuvent provenir de déchets forestiers, agricoles ou de produits de la pêche ou de déchets municipaux ou encore de sous-produits et déchets de l'agro-industrie, des industries alimentaires et des services alimentaires. Ils peuvent être solides, bois de feu, charbon de bois, briquettes de bois; liquides, comme l'éthanol, le biodiesel et les huiles de pyrolyse; gazeux comme les biogaz.

a) Selon le mode de transformation

Selon le mode de transformation de la matière première, on distingue également entre les biocarburants primaires (non transformés) et secondaires (transformés):

? Les biocarburants primaires

Sont ceux dont la matière organique est utilisée dans sa forme naturelle (telle qu'elle est récoltée), comme le bois de feu, les copeaux et les briquettes de bois, Ils fournissent en général le combustible servant directement à cuire les aliments, à produire de la chaleur ou de l'électricité dans des applications industrielles à petite et grande échelle.

? Les biocarburants secondaires

Sous la forme de solides (par exemple, le charbon de bois), liquides (l'éthanol, le biodiesel, les huiles biologiques, etc.) ou de gaz (biogaz, syngaz et hydrogène) peuvent servir dans un éventail d'applications plus larges notamment dans les transports et les processus industriels à température élevée (FAO, 2008).

b) Selon la filière de production

On entend par filière de production une suite de formalités, d'emplois à remplir avant d'arriver au résultat. Selon la filière de production, on distingue les biocarburants de première et de deuxième génération.

> Les biocarburants de première génération

Selon la loi relative au biocarburant en République centrafricaine, (2008), ce sont des biocarburants issus de produits d'origine alimentaire et non alimentaire à partir de processus techniques simples.

`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». « Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »

La filière huile

De nombreuses espèces végétales sont oléifères avec des rendements en huile varient d'une espèce à une autre. Même les huiles de fritures usagées, les huiles d'abattoirs ou de poissonneries et les huiles de vidange peuvent être utilisées comme biocarburant.

Les huiles végétales carburants (HVC), aussi connues sous les noms d'huiles végétales pures (HVP) ou huiles végétales brutes (HVB) peuvent être utilisées (jusque 100 %) comme carburant par tous les moteurs diesels (inventés à l'origine pour ce type de carburant) est adapté en raison notamment de sa viscosité relativement élevée, sous réserve de respecter certaines précautions et d'apporter parfois quelques modifications mineures en fonctions du type de moteur et des applications.

Elles sont également la matière première brute qui sert à la fabrication du biodiesel qui est un ester alcoolique utilisé aujourd'hui incorporé directement dans le gazole.

Elle peut également être transformée en mono - esters méthyliques (Esters Méthyliques d'Huile Végétale - EMHV) et en glycérol par une réaction de trans-estérification avec des molécules de méthanol. Ce produit transformé, appelé également diester est un biodiesel non toxique, ne contenant pas de soufre, et est hautement biodégradable (FAQ, 2008).

 

La filière alcool

La transformation du sucre en alcool pour la production de biocarburant se fait grâce à la fermentation éthanolique à partir de plantes cultivées riches en sucre ou en amidon comme la canne à sucre, la betterave sucrière, le maïs ou le blé. Selon le degré de transformation, plusieurs dérivées peuvent être obtenus et représentent autant de sous - filières :

- Le bioéthanol qui est obtenu par la fermentation de sucres simples ou de l'amidon hydrolysé, grâce à des levures du genre Saccharomyces. L'éthanol ainsi obtenu, peut remplacer partiellement ou totalement l'essence dans les moteurs à explosion et peut servir de complément au gasoil ;

- L'Ethyl-tertio-butyl-éther (ETBE) qui est un éther dérivé de l'éthanol, obtenu par réaction entre l'éthanol et l'isobutène(C4H8) et est utilisé comme additif à hauteur de 15 % à l'essence en remplacement du plomb. L'isobutène est un sous - produit du raffinage du pétrole ;

- Le bio-butanol ou alcool butylique est obtenu grâce à la transformation des sucres par fermentation acétono-butylique à l'aide de la bactérie Gram positive anaérobique (Clostridiumacetobutylicum). Cette réaction chimique produit du di - hydrogène, de l'acide acétique, de l'acide propionique, de l'acétone, de l'isopropanol et de l'éthanol. Le bio - butanol présente de nombreux avantages par rapport au bioéthanol et peut valablement servir de biocarburant de substitution en cas de flambée des cours du pétrole (IFP, 1982) ;

- Le méthanol (ou "alcool de bois") obtenu à partir du méthane par transformation du bois, est un biocarburant qui peut remplacer partiellement l'essence, ou peut être utilisé comme additif du gasoil et dans certaines piles à combustible. Il est cependant très toxique pour l'homme et les animaux à sang chaud (Société Française de Chimie, 2007).

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La filière gaz

Cette filière s'intéresse à la production de biogaz à partir de la fermentation méthanique ou méthanisation des matières organiques animales ou végétales riches en sucre, amidon, cellulose, plus difficilement les résidus ligneux par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobies. Les principales sources sont les boues des stations d'épuration, les lisiers d'élevages, les effluents des industries agroalimentaires et les déchets ménagers (UN, 2007).

Cette méthanisation produit du méthane (65%), du gaz carbonique (34%) et 1% d'autres gaz dont le sulfure d'hydrogène et la diazote. Le méthane ainsi obtenu peut se substituer au gaz naturel (ce dernier est composé de plus de 95% de méthane). Il existe également d'autres biocarburants gazeux obtenus à partir du biométhane par divers procédés chimiques.

Différents types de biomasse sont utilisés comme combustibles pour produire de l'électricité et de la chaleur. Parmi ceux-ci on a différents types de déchets, comme les résidus agro-industriels, les résidus de récolte laissés sur le champ, les déjections animales, les déchets de bois de l'industrie et de la sylviculture, les déchets de l'industrie alimentaire et du papier, les déchets municipaux solides, les boues des systèmes d'épuration et les biogaz provenant de la fermentation de déchets agricoles et organiques.

En plus du méthane, nous avons :

- le gaz naturel de synthèse issu du bois (GNS) obtenu à partir de copeaux de bois par
un procédé appelé méthanation. Ce gaz bio, très prometteur, est de meilleure qualité.

- Le dihydrogène (bio hydrogène) : le reformage du biométhane permet de produire du dihydrogène. Ce dernier peut également être produit par voie bactérienne ou microalgue (Princeton University, 2004).

 

Filière charbon de bois (biocarburant solide)

Le charbon de bois peut être considéré comme un biocarburant solide, obtenu par pyrolyse du bois, de la paille ou d'autres matières organiques. Mais généralement, le charbon de bois n'est pas classé dans la catégorie des biocarburants qui renvoie souvent à des produits liquides.

Un ingénieur indien a développé un procédé permettant de pyrolyser les feuilles de canne à sucre, feuilles qui ne sont presque jamais valorisées actuellement.

> Les biocarburants de deuxième génération

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En utilisant l'amidon et le sucre dans les fermentations ou l'huile végétale dans les moteurs, les biocarburants de première génération entrent en compétition directe avec les besoins alimentaires des populations. Dans un contexte mondial caractérisé par une augmentation sans cesse du nombre de personnes souffrant de faim et de malnutrition, l'utilisation de produits alimentaires à des fins de production de carburant, même dans un contexte de flambée des cours mondiaux des produits pétroliers, ne peut se justifier. Ce recours aux produits agricoles pour la production de biocarburant a eu un impact réel sur le cours mondial des céréales, notamment le blé et le maïs, mais également par effet de substitution sur le riz et les autres céréales.

Pour pallier l'utilisation des produits alimentaires à la production de carburant, les recherches s'orientent vers de nouvelles filières, aux meilleurs rendements et sans grande conséquence pour l'environnement. L'idée générale est de transformer la lignine et la cellulose des végétaux (paille, bois, déchets) en lieu et place du sucre et de l'amidon pour produire des biocarburants. Par rapport à la filière huile, il s'agit d'utiliser des micro-algues permettant d'obtenir des rendements en huile 30 à 100 fois supérieurs à ceux des végétaux terrestres.

 

La filière ligno-cellulosique

La cellulose qui peut être considérée comme l'une des molécules les plus répandues sur terre peut être transformée grâce à la dégradation enzymatique ou la gazéification en alcool ou en gaz pouvant servir de biocombustible. Cette nouvelle génération de biocarburant, en utilisant les déchets végétaux et animaux n'entre pas en compétition avec les besoins alimentaires.

La biomasse cellulosique offre plus de résistance à la dégradation que les amylacés, les sucres et les huiles. Sa conversion en carburant liquide présente des difficultés, ce qui rend cette méthode de production plus coûteuse que les autres en dépit du prix de revient relativement moindre de la matière première cellulosique elle-même, par rapport aux matières premières utilisées pour la production des biocarburants de la première génération. La matière première servant à la production du biocarburant de deuxième génération provient de l'agriculture (pailles, tiges, feuilles) et de la sylviculture, ceux des industries de transformation (coques de noix, bagasse de canne à sucre, sciures) ou encore la partie organique des déchets municipaux. La matière première pour produire l'éthanol lignocellulosique est composée :

Tableau II.1 : la composition de la matière première pour produire l'éthanol lignocellulosique.

Biomasse

Lignine (%)

Cellulose (%)

Hémicellulose (%)

Bois tendre

27-

30

35-

40

25-

30

Bois dur

20-

25

45-

50

20-

25

Paille de blé

15-

20

33-

43

20-

25

Source: (Rajapogal et al., 2007)

Il faut noter à ce niveau, que les biocarburants de première génération ne peuvent pas totalement remplacer les carburants fossiles. En effet, il faudrait plus que la surface de la terre pour produire suffisamment de sucre ou d'huile végétale pour satisfaire la demande mondiale (FAQ, 2008).

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La filière micro algues

La culture des micro-algues, avec des rendements en huile très largement supérieurs à ceux des végétaux terrestres, permet de produire des biocarburants sans déforestation ni concurrence avec les produits alimentaires. Pour obtenir un rendement élevé en huile, la culture des micro-algues requiert l'enrichissement en gaz carbonique (CO2). Plus de 100 000 espèces de diatomées (micro-algues) sont connues dans le monde avec certaines espèces particulièrement riches en huile et chaque année, près de 400 nouveaux taxons sont décrits.

Le couplage des filières éthanol cellulosique et micro algues permet d'utiliser le CO2 issu de la fermentation alcoolique pour nourrir les micro-algues. Dans ce cas d'espèce, le bilan carbone est neutre puisque réutilisé dans la production d'huile. C'est une voie d'avenir dans la perspective d'un développement durable des biocarburants de deuxième génération.

Selon le directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement, les termites possèdent des bactéries capables de transformer « de manière efficace et économique les déchets de bois en sucres pour la production d'éthanol » (Enerzine, 2007).

Les enzymes trouvées dans le tube digestif des termites et produites par ces bactéries symbiotiques sont en effet capables de convertir le bois en sucre en 24 heures. Le potentiel de la filière cellulosique est énorme et les technologies évoluent rapidement.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway