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Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la RDC, cas de Mbankana dans le plateau de Batéké

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par Timothée MBONGOMPASI MUZAMA
Institut supérieur de techniques appliquées - Ingénieur en génie environnement 2011
  

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§.3.3. Scenarios de l'exploitation et de l'utilisation des biocarburants dans le Plateau de
Batéké à l'horizon 2030

Ce paragraphe présente les méthodes utilisées pour décliner les scénarios aux différentes échelles d'études, et leur traduction en termes de demande en surfaces et productions agricoles à différentes échelles d'espaces dans le plateau de Batéké.

Dans ce paragraphe, nous proposons différents scénarios de l'exploitation et de l'utilisation des biocarburants à l'horizon 2030.

Un premier scenario concerne la demande accrue de terre pour la culture des biocarburants dans le quartier Mbankana. Et le deuxième scénario analyse la situation alimentaire du quartier Mbankana à l'horizon 2030.

Les autres scenarios analysent la substitution des hydrocarbures importés pour les filières de production des biocarburants.

Les scénarios envisagés privilégient la production, l'utilisation et la consommation au niveau local et national.

Pour chaque scénario du développement des filières des biocarburants, nous présenterons la description de ses impacts.

Scénario 1 : Demande accrue des terres pour la culture du biocarburant à l'horizon 2030

Selon les études menées à ce jour, au moins plus de 85% de la population de Mbankana vit au dépend des activités agricoles. L'économie locale repose essentiellement sur le secteur agricole (agriculture de subsistance et élevage) et couvre principalement leurs besoins énergétiques en utilisant du bois et du charbon de bois comme combustibles domestiques, représentant leur principale source d'énergie.

L'usage du bois à des fins énergétiques a conduit à une surexploitation des galeries forestières le long de la rivière Limbini, Lufimi, et tant d'autres.

Les multinationales exploitant les biocarburants, minimisent les coûts en termes de main d'oeuvre, et d'achat des terrains agricoles pour la culture de plantes biocarburants.

Cette tendance aurait des incidences significatives sur la demande en terre pour les cultures de biocarburants et conduirait à l'abandon de l'agriculture vivrière pour convertir les terres en culture des plantes biocarburants.

Les espaces verts, les forêts et la savane ne seront pas épargnées, moins encore les brousses, les pâturages et les fermes agricoles. Au tant que la demande va croître, il y aura une pression significative sur les ressources, ce qui pourrait conduire à une surexploitation des ressources en terre et de la flore.

Le raccourcissement des périodes de jachère sera aussi une autre cause qui contribuera à la dégradation du sol conduisant à sa stérilité et son appauvrissement. Ainsi, le sol connaitra un appauvrissement en nutriment et autre élément qui aura pour conséquence la baisse du rendement agricole.

Dans le tableau III.5, nous avons fait une projection sur l'évolution de la spéculation foncière en termes de demande de terres pour les biocarburants et la pression que cela exercerait sur les ressources environnementales conduisant ainsi à la destruction de la forêt primaire, secondaire et à l'occupation de la savane.

La faune ne sera pas épargné par l'effet que leur biotope sera détruite, cela entrainerait l'extinction des beaucoup d'espèces d'animaux tel que : les taupes, caméléon, salamandre, etc.

Selon les données d'occupation du sol de 1987 et 2007, cartographié par (Landsat TM, 2007) cité par (Kabungu, 2010), donne la superficie totale 74 673,697 ha de terre à Mbankana soit 100%, repartit de la manière suivante dans le tableau III.4 :

Tableau III.5. L'Occupation de sol à Mbankana entre 1987 et 2007

1987

2007

Savane

65 472,231 ha

87,678%

55 115,334 ha

73,808%

Culture et régénération

3 980,208 ha

5,330%

5 030,316 ha

6,736%

Forêt primaire

2 459,777 ha

3,294%

1 934,600 ha

2,590%

Forêt secondaire

1619,804 ha

2,200%

1 091,124 ha

1,461%

Forêt marécageuse

89,698 ha

0,120%

89,698 ha

0,120%

Culture

909,860 ha

1,218%

10 960,425 ha

14,677%

Plantation

32,975 ha

0,044%

32,975 ha

0,044%

Agglomération

37,144 ha

0,050%

106,698 ha

0,142%

Plantation d'acacia

 
 

312,527 ha

0,418%

Source : (Kabungu, 2010)

Ce tableau nous renseigne que les données relatives à l'occupation du sol de 1987 diffèrent de celui de 2007, en ce sens, la superficie de la savane tend à diminuer, s'en suit celle des forêts primaires, vient ensuite celle des forêts secondaires.

Tandis que, la superficie de terres destinés aux cultures s'est accrue, suivie de l'agglomération, s'en suit enfin, les superficies des terres des plantations d'acacia pour les besoins de restauration du sol et répondre aux besoins de la bioénergie dans cette partie du pays.

Tableau III.6. Projection sur l'occupation du sol à Mbankana jusqu'à l'horizon 2030

Année

Savane

Culture et régénération

Forêt primaire

Forêt secondaire

Forêt marécageuse

Culture

Plantation

Agglomération

Plantation d'acacia

1987

65 472,231 ha

3 980,208 ha

2 459,777 ha

1619,804 ha

89,698 ha

909,860 ha

32,975 ha

37,144 ha

 

2007

55 115,334 ha

5 030,316 ha

1 934,600 ha

1 091,124 ha

89,698 ha

10960,425 ha

32,975 ha

106,698 ha

312,527 ha

2017

44758,437 ha

15387,213 ha

1409,423 ha

562,444 ha

89,698 ha

12014,282 ha

32,975 ha

106,698 ha

 

2027

34401,54 ha

25744,11 ha

884,246 ha

33,764 ha

89,698 ha

13068,139 ha

32,975 ha

106,698 ha

 

2030

29223,0915 ha

30922,5585 ha

621,6575 ha

15 ha

89,698 ha

13349,4915 ha

32,975 ha

106,698 ha

 

Source : (Analyse personnelle, 2011)

Il ressort de ce tableau que les besoins en terre pour les biocarburants conduiraient à la destruction des forêts primaires et secondaires, à la réduction de la superficie de la savane, et enfin cette obsession pourrait conduire à l'exploitation des terres destinées aux cultures et régénérations.

Le même tableau nous renseigne que la forêt marécageuse ne subirait pas de dommage en terme d'exploitation de terres, à cause de son caractère hydrophile.

Cette dégradation des forêts et savane sera due à l'occupation de l'espace pour la production des plantes biocarburants. La demande croissante des terres sera à la base de cette destruction et disparition des forêts et écosystème savanicole.

Scénario 2 : Analyse de la situation alimentaire du quartier Mbankana

Commençons par rappeler que le prix des aliments est un paramètre spécialement important en République Démocratique du Congo, et les dirigeants veulent que ces prix restent les plus bas possibles.

La principale critique faite aux biocarburants est celle de potentiellement venir en concurrence avec la production alimentaire. Cette compétition se fait par plusieurs mécanismes : détournement d'une plante alimentaire vers un usage énergétique (cas du soja, du manioc, du maïs, de l'arachide, palmier à huile, etc.) ou affectation de facteurs de production à une production énergétique.

Ces mécanismes opèrent à plusieurs échelles de temps et d'espace : réduction de la production alimentaire des exploitations familiales au bénéfice de cultures énergétiques, fragilisation du revenu de l'exploitant avant l'arrivée à maturité de plantes pérennes à biocarburant, aura des impacts significatifs sur la situation alimentaire de cette contrée jusqu'en 2030.

L'agriculture exploitée dans le quartier Mbankana est du type autosuffisance alimentaire. Transformer ces céréales de bases entre autre le manioc, le maïs, le soja,... et les autres espèces des oléifères, plantes fourragères, etc. Ne serait sans doute que l'empirement de la situation alimentaire dans cette partie du pays.

En effet, la progression de la demande de biocarburants entraînerait une mutation radicale des marchés agricoles qui induirait une hausse des prix locale et nationale de nombreux produits agricoles.

Le risque existe en même temps que la hausse des prix des produits alimentaires sera une menace à la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres dont ceux de Mbankana, qui consacrent déjà plus de la moitié du revenu de leur ménage à l'alimentation.

Plus l'agriculture qui, jadis était d'autosuffisance alimentaire serait tournée vers la production des biocarburants, ceci se répercuterait sur les prix des denrées alimentaires sur le marché, et pourrait conduire à leur rareté.

Selon l'avis de certains analystes, les rendements augmenteront et les éleveurs pourront remplacer les plantes fourragères, oléagineuses et oléifères comme aliment du bétail par les tourteaux et les drêches de distillerie, ce qui amenuiserait la hausse des prix des céréales.

Cette mutation générerait des cas des famines, des kwashiorkors et de malnutrition due à la carence des aliments sur les marchés, dont les personnes le plus touchées seraient les enfants de moins de 6 ans et les vieillards.

La population de Mbankana pour se couvrir de leur besoin alimentaire sera dépendante du salaire qui leur est fixé en fonction du rendement et de la surface à cultiver.

Si l'on optait comme solution d'exploiter le Jatrophacurcas en lieu et place des cultures vivrières pour ne pas entrer en compétition directe avec les besoins alimentaires, mais la concurrence sera toujours permanente par le fait que les espaces destinés pour les cultures alimentaire seront détournés pour produire le Jatropha.

Ce serait une autre cause probable d'entrainer une chute abrupte de la production alimentaire dans cette partie du pays.

La ville de Kinshasa est alimentée en grandes parties des denrées alimentaires en provenance du Plateau des Batéké et du Bandundu. Cette tendance de conversion des terres agricoles destiné à des fins alimentaires en matière première pour la production des biocarburants pourrait s'étendre jusqu'au-delà de Mbankana, toucher la flore et la faune de Bombo-Lumene et allait vers Mampu.

Certaines cultures alimentaires finiront par être dévastées, cela conduirait à un désastre et une crise jamais connus. La hausse du prix des céréales de base sera due essentiellement à l'exploitation de la matière première pour les biocarburants.

La concurrence pourrait paraître atténuer dans les systèmes en haies vives ou en association avec des plantes alimentaires, mais les interactions entre cultures associées sont mal connues à ce jour et il n'est pas sOr que le Jatropha ne porte pas préjudice aux cultures alimentaires.

Ainsi, cette plante à usage non alimentaire, surtout si elle est produite à grande échelle et en employant des techniques d'irrigation pour maximiser les rendements, entre en compétition avec les cultures vivrières en matière d'usage des sols dans les parties fertiles du quartier Mbankana.

L'une des conséquences de la hausse des prix alimentaire sera l'instabilité sociale et politique croissante dans ce contré de Mbankana.

Dans le cadre de politiques et d'investissements appropriés, des prix agricoles élevés peuvent accroître la production agricole, l'investissement et donc contribuer à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration de la sécurité alimentaire à plus long terme.

La conversion des paysans en palmiculteurs pour la production du biodiesel va détruire la capacité de produire des aliments, car rien d'autre ne va pousser dans les palmeraies. La population sera dépendants d'un salaire dont, une grande partie servira à couvrir les dépenses d'alimentation, et ils seront exposés aux aléas des variations de prix, ce qui entrainerait une montée en flèche des prix alimentaires jusqu'à l'horizon 2030.

Les biocarburants pourraient présenter une opportunité pour le quartier Mbankana où l'agriculture constitue le moyen de subsistance des trois quarts de la population ne vivant que de la production agricole, en faisant de l'agriculture le moteur d'une croissance entraînant un développement rural plus large et la réduction de la pauvreté.

Scénario 3: Substitution des hydrocarbures par les biocarburants

Face à l'augmentation régulière et importante du prix du pétrole, le développement de biocarburants au niveau local pourrait permettre de substituer tout ou en partie les combustibles fossiles.

Ce scénario doit donc être envisager pour limiter les importations d'hydrocarbures destinés au transport. Le développement de ce scenario ne pourrait être envisagé que moyennant :

- un cadre réglementaire autorisant la production au niveau locale

- une politique visant à maximiser la production en vue d'ouvrir des marchés d'exportation.

Dans le deuxième cas, avec la raréfaction des réserves en hydrocarbures, il est certain que le marché pour les carburants de substitution va être de plus en plus porteur. Cela va présenter un réel intérêt pour les pays en tant que producteurs de biocarburants, mais en même temps il va falloir que ceux-ci s'assurent que ces exportations profitent bien à l'économie nationale, notamment en réglementant l'exportation pour favoriser la vente de produits finis et non pas la vente de matières premières seules (vente de biodiesel et de l'éthanol, et non de graines ...) et ne menacent pas la sécurité alimentaire du pays.

Scénario 4. Les risques et impacts transversaux liés aux modes de production

Plusieurs risques et impacts possibles du développement d'une production de biocarburants dans les conditions de Mbankana dépendront du scénario choisi. Mais certains risques sont transversaux à ces scénarios. Ce sont par exemple les risques liés à l'absence de cadre juridique incitatif ou bien plus généralement l'absence d'environnement économique et institutionnel sécurisé autour des processus productifs que suppose le développement des filières biocarburants (accès au crédit, accès aux intrants, accès aux marchés, accès à l'information et à la formation...). On peut inclure dans cette catégorie, les risques et impacts associés aux modes de production (sur des terres communales, modes paysans, agro-industrie).

Les modes de production vont largement déterminer les impacts fonciers, que ce soit en termes de déforestation ou de compétition sur des terres agricoles fertiles ou sur les ressources pastorales.

Ces modes de production, ainsi que les modes de contractualisation entre acteurs des filières, auront aussi une forte influence sur les impacts socio-économiques et en termes de participation et de renforcement des capacités du monde rural.

Scénario 5. Réponse aux besoins énergétiques

L'exploitation des biocarburants à Mbankana constituerait un salut énergétique, car cette partie de la ville est dépourvu des infrastructures énergétiques permettant son développement.

Ce développement énergétique serait une réponse aux préoccupations et à la fois un soulagement pour cette population qui à comme seule source d'approvisionnement énergétique les charbons des bois, et pour la lumière, ils recourent aux hydrocarbures pour alimenter les lampes tempête.

Les biocarburants pourraient devenir un véritable débouché économique et principale moyens d'approvisionnement énergétique dans la cité de Mbankana. La production d'électricité à base des biocarburants ouvrirons la porte aux investisseurs, créerons des débouchés d'emploi.

De la sorte les biocarburants peuvent jouer un rôle important, à la fois pour limiter les prélèvements sur les ressources naturelles et favoriser l'accès des populations rurales et périurbaine à l'énergie.

La fourniture de services énergétiques en milieu rural et périurbaine permettrait de réduire la pauvreté et favoriser le développement humain notamment via le développement des services les plus urgents que sont l'approvisionnement en eau potable, l'électrification, la fourniture de services médicaux et scolaires, la transformation des aliments, l'intensification des cultures, le maintien et la mise en place d'activités génératrices de revenus.

Pour clore ce chapitre, nous disons que les biocarburants présents des impacts tant positifs que négatif. Ces impacts sont induit pendant la phase de la production, c'est-à-dire de la mise en terre jusqu'à leur transformation. Leur utilisation finale dans les moteurs thermique n'engendre pas des impacts négatifs.

Mais par rapport au combustible fossile, le défi relevé par les biocarburants est de répondre aux besoins énergétiques au niveau local. Leur fabrication ne nécessite pas des grands moyens, même les paysans peuvent le produire.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery