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Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la production agricole au Bénin

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par M.Modeste et Olivier SENOU et MEDEHOUENOU
Université d'Abomey Calavi - Master degree (Maà®trise ex sciences economiques) 2010
  

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1-3-4- ÉTUDES EMPIRIQUES SUR LA RELATION ENTRE INFRASTRUCTURES PUBLIQUES ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Des arguments théoriques et des données historiques ont révélé l'existence d'un lien étroit entre les investissements réalisés dans l'infrastructure et la productivité économique. Mais il a fallu attendre la fin des années 80 pour que les économistes commencent à élaborer des mesures quantitatives de ce lien en construisant des modèles macro-économétriques.

En 1989, Aschauer a amorcé ce mouvement dans une série d'études. Ces travaux, qui font oeuvre de pionnier dans ce domaine, ont suscité de nombreuses études sur ce sujet au cours des vingt dernières années. Aschauer (1989) emploie une fonction de production Cobb-Douglas et utilise des données de séries chronologiques agrégées nationales américaines pour examiner la relation entre le capital d'infrastructure publique et la production agrégée du secteur privé. Il observe un lien très grand et très fort entre ces deux variables. L'élasticité estimée de la production par rapport au capital public est de 0,39, autrement dit une augmentation de 1 pour cent du stock de capital se traduit par une augmentation de la production du secteur privé de 0,39 pour cent. L'élasticité par rapport à l'infrastructure « de base », qui comprend les routes, le transport en commun, les aéroports, etc., est d'environ 0,24.

Munnell (1990) utilise aussi des données de séries chronologiques agrégées et une fonction de production Cobb-Douglas et suppose aussi des rendements d'échelle constants pour tous les intrants, mais, au lieu du ratio production/capital

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production agricole au Benin

privé, elle utilise la productivité du travail plus connu (c'est-à-dire le ratio production/travail) comme variable dépendante. Elle confirme le résultat d'Aschauer selon lequel le capital public a vraiment sa place dans la production.

Les études effectuées après 1989 par Conrad et Seizt (1992), Shah (1992), Lynde et Richmond (1993), Nadiri et Manuneas (1994,1996), Morrison et Schwartz (1996) et Khanam (1999) qui utilisent une fonction de coût convergent dans une grande mesure vers la même conclusion, selon laquelle l'investissement dans l'infrastructure publique contribue de façon importante à réduire le coût de production dans le secteur privé. Les résultats obtenus par les études faites dans le contexte canadien font voir à peu près le même profil que les études américaines. Les études utilisant des séries de données chronologiques agrégées indiquent, par rapport au capital public, une élasticité de la productivité de l'ordre de 0,40.

En déterminant l'effet des dépenses publiques d'éducation sur la croissance sur un vaste échantillon de pays, Barro et Sala-i-Martin(1992) parviennent à la conclusion selon laquelle les dépenses d'éducation ont un effet positif sur la croissance :Une augmentation de 1% du ratio des dépenses publiques d'éducation au PIB durant la période 1965-1985 aurait augmenté le taux de croissance moyen de cette période de 0,3% par an.

Le rapport du programme des Nations Unies pour le développement sur le développement humain durable (PNUD, 1994), indique que le développement des infrastructures hospitalières et le niveau de l'éducation ont fait reculer la mortalité infantile, entrainant une augmentation de l'espérance de vie des populations.

Par ailleurs, il y a d'importantes études qui tendent à montrer que l'état de santé des individus est un facteur déterminant de la productivité. L'un des obstacles au développement de la productivité des adultes en Afrique reste leur état défectueux dû généralement au manque de soins de santé. Selon Fogel cité par Schultz (1998), au moins un tiers des gains de productivité réalisés en Europe

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production agricole au Benin

occidentale au cours des derniers siècles est imputable à l'amélioration de la santé et de la nutrition qui passe par les services rendus aux individus.

Dans une étude importante consacrée aux dépenses d'éducation, de santé et de réduction de pauvreté en Afrique, Morrison et al (2002), montre que l'Etat devrait investir davantage dans la construction des écoles en zones rurales afin de permettre à tous d'accéder aux services d'éducation ,plutôt que d'investir dans des programmes ciblés plus couteux, qui ne bénéficient pas aux pauvres. Ils soulignent que la cohérence et la coordination doivent être des nécessités absolues, afin d'éviter de construire des écoles qui resteront sans enseignants.

Les auteurs comme Anand et Ravillon cités par FADONOUGBO et KOBA (2008) soutiennent que les dépenses publiques en matière des services de santé ne sont pas trop nécessaires à certains niveaux. Ils insistent que l'investissement dans la construction des centres de santé universitaires contribue à développer les recherches afin de soigner davantage les populations. De ce fait, la construction des centres de santé devient un indicateur important dans la relation existant entre la santé et la croissance.

Les travaux de FADONOUGBO et KOBA (2008) au Bénin, relatifs aux effets des infrastructures sur la croissance économique ont montré qu'une augmentation de 1% des investissements dans le transport accroit la production intérieure de 0,33%. Quant à la santé et l'éducation, une augmentation de 1% induit respectivement une croissance de 0,009% et de 0,013% de la production intérieure. Il est donc retenu qu'à court terme les infrastructures de transport et d'éducation ont un effet positif et significatif sur la production intérieure alors que les infrastructures de santé ne déterminent pas significativement la production au Bénin.

Céline KAUFFMANN (2008), notait également que la faiblesse des infrastructures en Afrique a des répercussions humaines directes et indirectes importantes et constitue un frein au développement des entreprises. Bien qu'il ne

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soit pas explicitement inclus dans les Objectifs de Développement du Millénaire (à l'exception notable de l'accès à l'eau et à l'assainissement), le développement des infrastructures contribue incontestablement à leur réalisation.

La Banque Mondiale, dans son rapport publié en 2009, montre que "l'état déplorable des infrastructures dans l'Afrique subsaharienne (...) freine la croissance économique des pays de deux points, chaque année, et limite jusqu'à 40 % la productivité des entreprises". L'étude a porté sur les infrastructures en matière d'électricité, d'eau, de routes, de communications et de technologies de l'information dans vingt-quatre (24) pays, dont onze (11) francophones (MIDRAND, 2009).

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