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Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la production agricole au Bénin

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par M.Modeste et Olivier SENOU et MEDEHOUENOU
Université d'Abomey Calavi - Master degree (Maà®trise ex sciences economiques) 2010
  

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1-2-CARACTERISTIQUE DU SECTEUR AGRICOLE AU BENIN

Le secteur agricole occupe une place prépondérante dans l'économie béninoise. Moteur de la croissance économique béninoise, le secteur agricole est caractérisé par la prédominance de petites exploitations agricoles et sa vulnérabilité aux aléas climatiques. Il n'est guère compétitif du fait des coûts des intrants encore élevés et de sa faible mécanisation, de son faible niveau d'intensification (fertilisation, pesticide, semences améliorées) pour les cultures vivrières notamment. Actuellement, malgré l'émergence de nouveaux types d'agriculteurs sortis des centres de formation sa productivité est encore peu considérable. La principale culture de rente est le coton. Les principales cultures vivrières (maïs, manioc, sorgho/mil, igname, niébé et arachide) permettent de couvrir globalement les besoins alimentaires mais restent encore largement en deçà des potentialités offertes par les conditions écologiques du pays. La plupart des exploitants ont très peu recours aux intrants et s'adonnent à des pratiques d'exploitation minière qui accentuent la dégradation des ressources naturelles (RNIB, 2008).

L'irrigation au Bénin demeure embryonnaire et occupe une très faible frange de producteurs. Cependant, le pays dispose d'importantes ressources hydro-agricoles réparties sur toute l'étendue du territoire national. Les terres facilement irrigables sont globalement estimées à 322 000 ha dont 117 000 ha de plaines inondables et 205 000 ha de bas-fonds. Seulement 9,6% des terres de bas-fonds sont formellement identifiés et moins de 1% environ ont été aménagé. Au total, quelques 12 258 hectares (soit moins de 4% des terres facilement irrigables dont dispose le pays) sont équipés à des fins d'irrigation. Par ailleurs, l'évolution de l'irrigation au Bénin entre 1994 et 2002 concernait 835 ha de bas-fonds dont plus de 300 ha relevant presque exclusivement des initiatives privées (RNIB, 2008). Les superficies effectivement exploitées sous irrigation avec maîtrise totale de l'eau pour la campagne 1999/2000 s'élevaient à 563 ha de périmètres formels (soit 6% des terres équipées en périmètres formels) et à environ 1 300 ha de périmètres

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production agricole au Benin

informels (80% des terres équipées en périmètres informels). En ce qui concerne les 563 ha, il s'agit des quatre périmètres rizicoles de Malanville Koussin-Lélégo, Dévé et Tchi-Ahomadégbé qui couvrent une superficie totale de 858 ha et ont été réhabilités entre 1985 et 1999. Quant aux aménagements avec maîtrise partielle de l'eau, 960 ha sont exploités, soit 75% des terres aménagées. L'abandon des espaces aménagés s'explique par la mauvaise gestion technique et financière des aménagements, la non-maîtrise des itinéraires techniques de production sous irrigation, la dégradation des éléments des réseaux d'irrigation et l'appauvrissement des sols. En ce qui concerne la technique d'irrigation, l'irrigation de surface se pratique sur 46% de la superficie totale, suivie de l'irrigation par aspersion sur 42% de la superficie totale. Les grands périmètres (> 100 ha) constituent la majorité de l'irrigation en maîtrise totale. En périmètres formels en maîtrise totale (9 349 ha), l'élévation d'eau est nécessaire pour 98,5% des superficies équipées. En zone urbaine et périurbaine, une multitude de maraîchers utilisent des systèmes d'exhaure manuelle. L'irrigation informelle et les périmètres en maîtrise partielle ne sont pas pris en compte dans cette classification, car ils ne sont pas encore caractérisés (RNIB, 2008).

Dans l'ensemble, les moyens de production restent dominés par les outils traditionnels et archaïques. Mais dans les départements du nord et du centre, le système d'attelage occupe une part de plus en plus non négligeable dans les moyens de production à cause du développement de la culture de rente comme le coton et l'arachide. Le système de polyculture à caractère traditionnel utilisant la houe, le coupe- coupe, la rotation assolement et jachère plus ou moins longue suivant les régions est le plus utilisé avec un faible niveau de mécanisation. Le système de culture extensive est plus souvent pratiqué au détriment de celles intensive et biologique. Pour la plupart des cultures on utilise le superphosphate ou le phosphate d'ammoniac, l'urée le chlorure de potassium et aussi l'engrais coton. Tout le phosphore et le potassium sont apportés en fumure de fond. Une moitié de

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l'azote est apportée après le démariage, la seconde moitié à l'épiaison (MAEP, 2009).Le tableau suivant indique quelques paramètres sur les productions agricoles au Benin.

Tableau2 : Quelques paramètres sur les productions agricoles béninoises en 2009.

Cultures

Indicateurs

Céréales

Racine et

Tubercules

Légumineuses

Maraichers

Cultures industrielles

Taux de croissance moyenne

5,15%

5,90%

5,01%

8,49%

13,42%

Production moyenne en tonnes

754622,90

3054469,68

75569,3548

170478

263052,548

Ecart type en tonnes

321497,21

1611972,3

34802,8558

91941,2238

214229,561

Coefficient de variation

0,426

0,527

0,46

0,539

0,814

Source : DPP/MAEP, 2011.

Ce tableau nous indique les indicateurs de tendance centrale (moyenne) et de dispersions (écart type, coefficient de variation) des productions agricoles. Ainsi, les différentes cultures ont toutes un taux de croissance moyen positif et supérieur à 5%.Cela nous montre que la production de ces cultures a connu plus de croissance que de baisse sur la période 1980-2009.Il y a de ce fait une tendance positive dans l'évolution leur production. Le coefficient de variation nous montre la dispersion relative des données de production par rapport à leur moyenne. Par exemple, 42,6% des productions annuelles des céréales sont dispersées autour de leur moyenne, indiquant ainsi les fortes variations des productions de céréales d'une année à l'autre. Les productions des cultures industrielles sont plus variables suivies des

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maraîchers, des racines et tubercules, des légumineuses et des céréales. Tout ceci indique que l'agriculture béninoise est tributaire des variations climatiques.

En effet, Sur une superficie de 1059450 ha en 2009 contre 1093977 en 2008, les céréales deviennent de plus en plus cultivées intensivement au Benin. Avec une production qui croit d'année en année, la production céréalière est évaluée en 2009 à 150814 tonnes contre 1093977 en 2008 .Cette augmentation tire sa source de l'importance croissante de la demande intérieure soutenue par les politiques d'intensification adoptées par l'État pour assurer cette demande intérieure. En effet cet essor des céréales au cours de la campagne agricole 2009-2010 est dû fondamentalement à l'augmentation de la production du maïs et du riz qui sont respectivement évaluées en 2009 à 1205200 et 150604 tonnes contre 978063 et 109371 tonnes en 2008 soit un taux de croissance respectif de 23,22% et de 37,70%.

Les racines et tubercules tout comme les céréales sont des produits alimentaires de base vitale pour une bonne partie des béninois. Pour la campagne 2009-2010 la production de racines et tubercules est évaluée à 6433914 tonnes sur une superficie de 437680 ha contre 6213838 tonnes sur une superficie de 461458 ha. Ainsi, le rendement par hectare de cette culture s'est accrut au cour de la campagne agricole 2009-2010.Cette élévation est notamment le fait de l'accroissement de la production du manioc qui en 2009 est évaluée à 3996422 tonnes sur une superficie de 257404 ha contre 3611213 tonnes sur une superficie de 265500 ha en 2008.

Ces dernières années, la production des légumineuses et des maraîchers ont connu une tendance baissière. Cela montre le fait que ces cultures sont de plus en plus laissées en faveur d'autres cultures qui répondent plus à la demande intérieure au Benin. En 2009, leur production s'évalue respectivement à 101678 et 279098 tonnes contre 116689 et 319291 tonnes en 2008. La chute des maraîchers est due à

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la baisse de la production de tomate et du piment qui sont des cultures fortement influencées par les conditions climatiques. Ainsi, la tomate et le piment ont chuté respectivement de 15,44% et de 42,43% en 2009.

En ce qui concerne les cultures industrielles, depuis des années, ont une évolution erratique. Cette évolution est déterminée par les conditions climatiques et le prix d'achat de coton graine sur le marché international. D'après le rapport élaboré par la direction de la programmation et de prospective du ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche en 2009, les producteurs béninois de coton ont préféré donner la priorité à la production des cultures céréalières notamment le maïs et le riz qu'a celle du coton5. Selon ce rapport, la production du maïs et du riz a connu respectivement une augmentation de 23,22% et de 37,7% alors que celle du coton a baissé de 37%.La production de l'arachide a aussi chuté de 136796 en 2008 à 86789 tonnes en 2009.selon certains agriculteurs du coton, cette chute de l'indice de coton pourrait s'expliquer par les nombreuses difficultés qui ont entravé la culture du coton au cours de cette campagne notamment la non disponibilité d'intrants de qualité à temps réel.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld