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Gouvernance et pérennisation des actions de développement villageois au Bénin: cas de la commune d'Adjarra

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par Coffi Fiacre F. NOUWADJRO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en développement communautaire 2008
  

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CHAPITRE II :

CADRE DE L'ETUDE

Chapitre II : Cadre de l'étude

2.1. Milieu d'étude : La commune d'Adjarra

2.1.1. Présentation

La commune d'Adjarra, petit territoire du Sud-Est de la République du Bénin constitue notre zone d'étude. Elle est située dans le département de l'Ouémé. D'une étendue de 112 km2, soit 0,09% du territoire national, elle se trouve à environ 7 km de Porto-Novo (Chef lieu du Département de l'Ouémé et Capitale politique du Bénin), à environ 38 km de Cotonou (Capitale économique du Bénin) et à la frontière Bénino-Nigérianne à l'Est.

Elle est limitée au Nord par la Commune d'Avrankou, au Sud par la Commune de Sèmè-kpodji et à l'Ouest par la Commune de Porto-Novo. De par sa position, la commune d'Adjarra est une zone de transit entre la République Fédérale du Nigeria et la ville de Porto-Novo, considérée comme l'une des zones de concentration les plus importantes au Bénin des produits nigérians.

La Commune d'Adjarra est subdivisée en six (06) arrondissements : Adjarra I, Adjarra II, Honvié, Malanhoui, Aglogbè et Médédjonou. Elle compte 48 villages et quartiers de ville. Les arrondissements d'Adjarra I, d'Adjarra II et Honvié forment la ville d'Adjarra.

Sur le plan démographique, de 1979 à 2002, la population a augmenté de 76%, ceci s'explique essentiellement par la croissance de la population observée dans la zone et dont le taux est estimé à 2,50%.

La population de la commune d'Adjarra est une mosaïque de peuples. Les premiers occupants connus de la région sont Nagot et ils sont les fondateurs des localités d'Anagodomè, Adjina, Djavi, Lindja, Drogbo, Do-Hongla, Vidjina. Ils ont accueilli les groupes adjatado, majoritaires et plus organisés. Ce sont les Adjarranou, les Settonou, les Tolinou, et les Alladanou. Ceux-ci ont été rejoints par les diasporas Houéda, Houla Agonlin, et Wémè, de souche Adja aussi. Les Yoruba, en provenance du Sud-ouest du Nigéria se sont installés dans ou près des quartiers des devanciers, bouclant ainsi le peuplement ancien d'Adjarra qui a duré du XVIe au XIXe siècle. Il n'est pas aisé de distinguer tous ces peuples car du fait de l'assimilation, les minorités ont perdu leur patrimoine linguistique. Et l'on ne parle que les langues Adjara, Setto, Allada, Toli et Yoruba aujourd'hui dans la commune qui enregistre l'installation des personnes venues des autres régions du Bénin, voire des pays limitrophes.

Les habitants d'Adjarra sont d'habiles artisans. Ils excellent dans l'art de la vannerie, de la poterie en terre cuite, des instruments de musique (tambours, castagnettes, gongs), des produits de la forge, des nattes en jonc. Ils font également de la transformation alimentaire et produisent le gari (farine de manioc), l'huile de palme, le sodabi (vin de palme distillé). Au départ, l'art sous ses différentes formes prit d'abord naissance dans les couvents et les bosquets avant de se réfugier dans les palais royaux. Il s'agit essentiellement d'un artisanat basé sur l'utilisation des matières premières naturelles et locales (palme raphia, palmier à huile, rotins, joncs, etc) dans la vannerie, la tresse de nattes, la sculpture, le tissage pour ne citer que ceux-là. Le couvent était donc non seulement un creuset de formation culturelle (vodoun), mais aussi et surtout un foyer artistique et artisanal dont le génie créateur était au service des préoccupations socio-culturelles (notamment religieuses), économiques et politique de toute la collectivité. Les jeunes se spécialisent dans l'artisanat moderne et apprennent la mécanique, la soudure, la coiffure, la couture, etc.

Le transport est un grand atout pour l'économie locale. Il fonctionne comme une chaîne dont les maillons sont les différentes voies de communication lagunaire et routière. Le transport par vélo (Taxi-Kannan) est une innovation d'Adjarra qui s'est très vite répandue. Ce moyen a évolué en passant du vélo aux motos (Taxi-moto) « zémidjan ». Le zémidjan est aujourd'hui le moyen le plus accessible qui permet le déplacement des personnes et des marchandises le plus rapidement possible.

Il faut souligner que plus de la moitié (50,33%) de la population d'Adjarra a entre]0-18 ans [jeune et active. Les jeunes (0 à 49 ans) représentent 85,08% alors que les vieux ne représentent que 5,62% (INSAE, RPGH 2002). Les jeunes ayant entre 0 et 15 ans sont donc majoritaires. Cette forte proportion de la jeunesse constitue un facteur de dynamisme pour le développement et en même temps un problème majeur de la société du fait de l'investissement que nécessite sa scolarisation, son accès aux soins de santé et à l'emploi.

La commune d'Adjarra compte 60 112 habitants (RPGH 2002) est essentiellement rurale pour une densité avoisinant 700 habitants au km2. La population est à dominance féminine.

2.1.2 Principaux indicateurs de la commune d'Adjarra

2.1.2.1. Population

Tableau 1 - Population d'Adjarra par sexe et par arrondissement

Arrondissements

Populations

% Population

Masculin

Féminin

Total

Adjarra I

3564

4040

7604

12,65

Adjarra II

4044

4607

8651

14,39

Honvié

5611

6024

11635

19,36

Médédjonou

6702

7257

13959

23,22

Aglogbè

3128

3631

6759

11,24

Malanhoui

5542

5962

11504

19,14

Total de la commune

28591

31521

60112

 

Source : (INSAE, RGPH 2002)

Figure 1 - Evolution de la population d'Adjarra

2.1.2.2. Dynamique de l'économie locale

2.1.2.2.1. Structuration de l'économie locale

L'économie locale d'Adjarra repose sur les activités agricoles, commerciales, artisanale et de transports. Ces activités se mènent pour la plupart dans un cadre informel qui échappe à tout contrôle. L'environnement s'y prête : proximité du Nigeria, perméabilité des frontières bénino - nigérianes, la nature des activités menées. La répartition de la population par secteur d'activités est présentée dans le tableau ci-après :

Tableau 2 - Répartition des populations par secteur

Secteurs d'activités

Composantes

Répartition des actifs (%)

Secteur primaire

Agriculture, chasse, pêche

13,33

Secteur secondaire

Industrie manufacturière

19,17

Secteur tertiaire

Entreprise BTP

4,08

Commerces, restaurants, hôtels

47, 61

Transports, communication

5,71

Autres services

 

10,20

Source : (Atlas monographique, 2001)

Les Adjarranou s'investissent à 59 % dans le secteur tertiaire. Ils pratiquent principalement le commerce profitant du grand voisin qu'est le Nigeria. Le second secteur qui mobilise la population d'Adjarra est bien l'industrie manufacturière (19,17%). Il n'existe pas d'entreprise industrielle implantée et immatriculée sur le territoire de la commune d'Adjarra. Par contre, l'artisanat est un élément majeur de la spécificité d'Adjarra notamment en termes d'emploi et de revenu. Quant au secteur primaire, il est pratiqué par 13,33 % de la population, ce qui montre que la population d'Adjarra est de moins en moins agricole.

2.1.2.2.2. Les principales activités de l'économie locale

Le Commerce

Le commerce occupe une place de choix au sein des activités économiques locales d'Adjarra. Il occupe 47,61% de la population et touche une diversité de produits. Il s'agit des hydrocarbures et produits manufacturés provenant surtout du Nigeria, des produits agricoles, d'élevage, de l'artisanat, de transformation et de la pharmacopée. Cette activité est majoritairement exercée par les femmes qui se livrent activement au petit commerce. Mais il faut noter que la Commune regorge aussi de quelques grands commerçants reconnus sur le plan national. Beaucoup de facteurs ont favorisé le développement de ce secteur :

- l'existence de deux importants marchés périodiques (Kpétou et Gbangni) ;

- la proximité de grands pôles de consommateurs tels que Porto-Novo, Cotonou et le Nigeria ;

- la diversité des produits commercialisés ;

- l'intervention de quelques institutions dans la micro-finance : CLCAM, CEC, CREP, Association Minonkpo et ONG ;

- l'existence de nombreux groupes de tontines.

La prise en charge des activités communautaires (actions des ONG)

La prise en charge des activités communautaires s'effectue de deux façons :

- de façon directe par les populations elle mêmes, constituées en associations ou groupements ;

- de façon indirecte à travers l'appui financier et technique des ONG et projets de développement communautaire. Plusieurs ONG interviennent dans la Commune d'Adjarra et contribuent au développement communautaire de la zone. Au nombre des ONG qui interviennent comme structures d'appui technique dans la Commune d'Adjarra, on peut citer : SECOURS POPULAIRE, ADIL, CIPCRE-BENIN, GARDIEN-ONG, ONPB, QUI DIT MIEUX, APADIT, ACTION SOCIALE.

Toutes ces ONG jouent le rôle d'intermédiaire pour les projets financés par le gouvernement comme PDRT, PADRO, PADSA, AGeFIB, PPLS et autres. Les principales actions menées par les ONG visent l'amélioration des conditions de vie des couches vulnérables et défavorisées dont les femmes et les enfants constituent les cibles dominantes. Ces actions convergent vers :

- la promotion des activités génératrices de revenus ;

- la réalisation d'infrastructures socio-communautaires et économiques ;

- l'alphabétisation ;

- le renforcement des capacités des organisations paysannes

- la sensibilisation /IEC dans plusieurs domaines

- l'élaboration et la mise en oeuvre des plans d'actions communautaires de lutte contre le VIH/SIDA.

- l'élaboration des plans de développement villageois et des plans de renforcement des OP.

En plus de ces ONG qui interviennent dans le développement communautaire, il existe d'autres structures de type associatif comme MINONKPO ET JABE, qui interviennent dans la Commune par des activités de micro-finance et la réalisation d'infrastructures socio-communautaires.

v Les Projets et ONG

Plusieurs ONG interviennent dans la commune d'Adjarra dans les domaines de l'agriculture, l'élevage, la formation, la santé, le renforcement des capacités, etc. Les projets et les ONG ont injecté d'énormes ressources ces dernières années pour des réalisations diverses dans la commune.

La Commune d'Adjarra fait partie des communes qui n'ont pas de partenaires étrangers. Des contacts sont entrain d'être pris par les autorités de la Mairie pour des partenariats fructueux. Le tableau suivant donne une synthèse non exhaustive des interventions des ONG et projets dans la commune.

Tableau 3 - Synthèse de l'apport des ONG/projets et de la population pour des réalisations dans la commune

Dénomination ONG/Projets

Coût des réalisations dans la commune pendant les 5 dernières années

Coût du programme d'investissement pour les 5 prochaines années

Coût de la réalisation

Apport de la population

ACTION SOCIALE

37 222 400

1 610 434

161 000 000

GARDIEN-ONG

Nd

Nd

Nd

APADIT

Nd

-

15 000 000

PADSA

87 874 262

9 145 130

108 400 000

AGeFIB

59 718 690

Nd

45 675 000

QUI DIT MIEUX

22 300 000

Nd

11 000 000

CIPEN

11 506 300

Nd

Nd

CIPCRE-BENIN

71 999 007

5 691 563

Nd

Source : Enquête, Juin 2004

Nd : Non disponible

Les informations disponibles permettent d'estimer l'apport des ONG/Projet et leurs partenaires à près de 200 000 000 FCFA dans la commune. La population en a contribué à près de 20 000 000 FCFA. Ces chiffres sont largement en dessous des réalités car toutes les informations pour apprécier objectivement cette contribution ne sont pas disponibles. Il est cependant important de noter que certaines ONG et projets ont déjà un programme important d'investissement pour les cinq prochaines années qu'il faut soutenir dans une perspective de développement harmonisé pour la commune.

v La participation des communautés 

Toutes les actions seront identifiées et menées, de concert avec les communautés dans toutes leurs composantes. Il est important qu'elles participent à toutes les étapes en vue de bien les comprendre et de les approprier pour un meilleur suivi et une bonne gestion.

2.1.3. Cadre d'étude

2.1.3.1. La démarche d'intervention du PNDCC

La mise sur pied du Projet National d'appui au Développement Conduit par les Communautés (PNDCC), appuyé par la Banque Mondiale, est une initiative du gouvernement du Bénin. Ce projet en articulation avec la stratégie de réduction de la pauvreté au Bénin, envisage d'appuyer les quatre axes stratégiques du gouvernement en matière de : (i) renforcement du cadre macro-économique ; (ii) développement du capital humain et la gestion de l'environnement ; (iii) renforcement de la bonne gouvernance et des capacités institutionnelles notamment ; (iv) promotion de l'emploi durable et la participation des pauvres au processus de décision et de production.

2.1.3.2. Les objectifs du PNDCC

L'objectif du PNDCC est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la promotion d'un développement durable en consolidant le cadre national de développement communautaire dans le contexte de la décentralisation /déconcentration. De manière spécifique, le projet vise à :

(i) développer une stratégie nationale basée sur l'approche DCC, sur la base du capital d'expérience du pays, intégrée dans le processus de décentralisation ;

(ii) appuyer la mise en oeuvre par les communautés de micro - projets initiés par elles pour l'accès aux services sociaux et les services de micro finance, le renforcement du capital social et économique local; et

(iii) renforcer les capacités des communautés, des communes et des services sectoriels déconcentrés pour la mise en oeuvre réussie du développement communautaire dans le cadre du processus de décentralisation/déconcentration, et notamment la transition à terme pour le financement des communautés à travers le budget dans le contexte de la décentralisation fiscale.

2.1.3.3. Les composantes du PNDCC

La mise en oeuvre de ce projet s'articule autour de quatre composantes que sont :

Composante 1.

Elle porte sur l'appui au développement communautaire pour l'accès aux services sociaux de base (50-60% du montant du Projet). Cette composante finance des microprojets d'accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau, pistes rurales, stockage nourriture, etc.) Les microprojets pourraient soit viser la construction d'infrastructures ou être plus orientés vers des activités plus « soft », par exemple des projets pour la rétention des élèves à l'école, l'alphabétisation, etc. Les projets seraient initiés, soumis, et mis en oeuvre par les communautés de base, qui seraient responsables de tout le processus, y compris la gestion financière, l'aménagement environnemental et la passation des marchés.

Le processus de préparation des microprojets comporterait une phase d'évaluation participative de la pauvreté permettant de fixer la situation de pauvreté de la communauté et une phase de planification participative pour le choix du type de microprojet. Les propositions de microprojets seraient évaluées par un comité technique situé au niveau communal sur la base de critères d'éligibilité prédéterminés pour assurer notamment la conformité du microprojet avec : (i) l'évaluation participative de la pauvreté dans le village ; (ii) Document de référence : Etude environnementale du Projet National de Développement Conduit par les Communautés (PNDCC) l'approche participative de la planification ; (iii) le Plan de Développement Communal ; (iv) les normes sectorielles applicables et (iv) les besoins de renforcement des capacités de la communauté.

Composante 2.

Elle porte sur l'accès des plus pauvres aux services d'appui aux activités génératrices de revenus incluant la micro-finance. L'équilibre entre la génération des revenus et les dépenses sociales reste un défi majeur des processus de développement à la base. Cet équilibre fait face à deux risques principaux : (i) le fait de demander une contribution financière - même faible - des populations à la réalisation des dépenses sociales demande souvent des efforts considérables à ces populations pauvres, ce qui entraîne parfois la réduction de leurs investissements productifs, pouvant aller parfois jusqu'à la décapitalisation de leurs exploitation agricoles ; (ii) toute infrastructure sociale entraîne des frais récurrents (maintenance physique, appui partiel ou total au paiement des enseignants, des soignants, frais induits par la scolarisation des enfants, etc.). Pour compenser ces risques, il est indispensable d'aider à la création de nouvelles ressources.

Composante 3.

Elle porte sur le renforcement des capacités des acteurs à mettre en oeuvre le DCC (15% du montant du Projet). Le renforcement des capacités pourrait être articulé autour des axes suivants : niveau central, niveau sectoriel ; niveau communal, et niveau communautaire. En ce qui concerne le niveau communautaire, le renforcement des capacités des communautés à la mise en oeuvre de l'approche DCC pourrait prendre la forme d'un programme de FGB dirigé non seulement vers les responsables des villages (pour la planification participative) et des comités des microprojets pour (i) l'analyse de la pauvreté économique et sociale et ses implications ; (ii) la gestion financière, la passation des marchés, le marketing, et le suivi évaluation au niveau communautaire ; et (iii) l'évaluation et l'aménagement des impacts environnementaux et sociaux des microprojets et des investissements collectifs productifs.

Composante 4.

Elle porte sur la gestion du projet (5-10% du montant du projet). Il a été convenu que la gestion du projet soit confiée à l'AGeFIB selon des modalités s'inspirant de celles qui on été utilisées pour le projet de lutte contre le VIH/SIDA.

2.1.4. Villages ciblés par le PNDCC dans la commune d'Adjarra

La gouvernance rime avec la pauvreté. Pour ce faire, la réalisation de nos travaux de recherche s'est déroulé dans les neuf (09) villages les plus pauvres ciblés selon l'approche non monétaire dans la commune d'Adjarra (RGPH3 de 2002) par le Programme National d'appui au Développement Conduit par les Communautés (PNDCC) qui vise la promotion du développement et la réduction de la pauvreté au sein des communautés béninoises. Il s'agit des villages que présente le tableau ci-dessous.

Tableau 4- Villages ciblés par le PNDCC dans la commune d'Adjarra

COMMUNE D'ADJARRA

9

VILLAGES CIBLES

2005

2006

2007

2008

2009

AGBOMEY - TAKPLIKPO

 

X

 
 
 

AGLOGBE

 

X

 
 
 

AYIHOUNZO

 
 
 
 

X

BOCOVI - TCHAKA

 
 

X

 
 

DO - HONGLA

 

X

 
 
 

HAHAME

X

 
 
 
 

SEDJE

 
 
 

X

 

TOKOME

 
 

X

 
 

VIDJINAN

 
 
 

X

 

TOTAL

1

3

2

2

1

Source : Echos des communes, Spécial PNDCC, Mai 2006

2.2. Sujets et échantillonnage

2.2.1. Sujets

Les sujets de notre étude sont constitués d'une part des acteurs endogènes intervenant dans le processus de développement des villages ciblés et d'autre part des acteurs exogènes impliqués dans le développement et la gestion des actions de développement communautaire dans la commune d'Adjarra.

2.2.1.1. Les acteurs endogènes

Dans le cadre de cette étude, nous désignons par acteurs endogènes, les membres de la communauté villageoise vivant dans le village et confrontés aux réalités de gouvernance et de pérennisation des actions de développement villageois.

2.2.1.2. Les acteurs exogènes

Les acteurs exogènes sont tous ceux qui vivent en dehors du terroir villageois et qui influencent son développement d'une manière ou d'une autre.

2.2.2. Echantillonnage

2.2.2.1. Méthode d'échantillonnage

La présente étude a procédé par la méthode non probabiliste d'échantillonnage.

2.2.2.2. Technique d'échantillonnage

La technique d'échantillonnage par choix raisonné a été utilisée pour conduire cette étude.

Les acteurs endogènes sont donc répartis comme suit :

Ø Les membres des bureaux des ADV (Président, Secrétaire, Trésorier et leur adjoint),

Ø les membres du Comité Technique de Mise en OEuvre (CTMO) composé de 3 à 4 personnes (choisis en fonction de leurs compétences techniques et savoir - faire) mis en place par le bureau de l'ADV dans le cadre des activités des sous - projets communautaires ;

Ø les Agents Communautaires de Communication et d'Animation (ACCA) nommés par le bureau de l'ADV et constitué de trois à quatre personnes identifiées par la communauté comme animateurs de base des groupes vulnérables.

Parlant des acteurs exogènes, il s'agit entre autres:

Ø de la Mairie d'Adjarra en l'occurrence son Service en charge de la Planification et de la Coopération (SPC) ;

Ø du PNDCC à travers ses animateurs sur le terrain et sa cellule de suivi - évaluation des projets ;

Ø de l'Agence de Financement des Initiatives à la Base (AGeFIB) à travers son Antenne Régional Ouémé - Plateau ;

Ø des services déconcentrés les plus proches des communautés en l'occurrence le service régional de l'Hydraulique et le Centre Régional pour la Promotion Agricole.

2.2.2.3. Taille de l'échantillon

L'échantillon est de 78 sujets répartis comme suit :

Tableau 5 - Répartition des acteurs endogènes ciblés par la recherche

Identification

Nombre

Villages

Sujets

HAHAME

Bureau ADV

+

CTMO

+

ACCA

13

AGBOME - TAKPLIKPO

13

AGLOGBE

13

DO - HONGLA

13

BOCOVI -TCHAKA

13

TOKOME

13

TOTAL

78

Tableau 6 - Répartition des acteurs exogènes ciblés par la recherche

Identification

Nombre

PNDCC

Responsable Suivi - Evaluation

01

Animateurs

02

AGeFIB

Responsable d'Agence

01

Mairie d'Adjarra

Chef Service de la Planification et de la Coopération

01

Service de l'hydraulique

Responsable du service du développement communautaire

01

CeRPA Ouémé - Plateau

Directeur Général

01

Total

07

2.3. Instruments de la recherche et limites

2.3.1. Instruments de la recherche

2.3.1.1. L'exploitation documentaire

L'exploitation documentaire nous a permis d'évaluer les théories et travaux connexes sur notre sujet de recherche.

2.2.3.1.2. Le groupe de discussion

Cet outil de Suivi- Evaluation nous a permis de recueillir des réponses auprès des acteurs endogènes de la gouvernance villageoise dans la commune d'Adjarra afin d'appréhender les réalités que vivent au quotidien les communautés villageoises en matière de gouvernance et de pérennisation des actions de développement de leur village. En effet, la discussion en groupe nous a permis de recueillir les opinions des membres des ADV de chaque village sillonné sur notre questionnaire (annexe1).

Cette méthode a servi à dégager un consensus - village. Cet état de chose a naturellement facilité le traitement des résultats obtenus.

2.2.3.1.3. L'entretien semi - structuré

Le guide d'entretien prévu à cet effet a été administré aux acteurs exogènes appuyant le processus de développement dans la commune d'Adjarra. Ainsi, nous avons obtenu des renseignements en face à face, individuellement sur la base d'une série de questions (voir annexe2) pour guider les conversations. Ces entretiens semi structurés ont été une aide pour parvenir à une compréhension approfondie des questions qualitatives. Ils ont également servi à évaluer, par exemple, les répercutions (positives ou négatives) qui n'avaient pas été prévues, les opinions concernant la pertinence et la qualité des réalisations en matière d'actions de développement villageois, etc.

2.2.3.2. Limites

Le groupe de discussion utilisé n'a pas forcément révélé les aspirations intrinsèques de chaque participant à ces assemblées ; le groupe étant un élément inhibant les préoccupations individuelles au profit de celles du groupe. Aussi, les communautés rencontrés étant analphabètes, nous avons dû traduire nos questionnements en goun. Il en a été de même pour les réponses fournies par ces communautés. Cette traduction pourrait entacher la qualité des résultats transcrits.

2.2.3.3. Base de collecte des informations

Dans le cadre de notre étude, la gouvernance doit être perçue comme un processus permettant aux communautés villageoises en l'occurrence les ADV de gérer efficacement les actions de développement villageois suivant les principes de l'approche participative, du développement durable et de la bonne gouvernance avec une certaine maîtrise.

En plus, cette bonne gouvernance en vue de la pérennisation des actions de développement au niveau village suppose que les gouvernements villageois doivent s'investir dans la promotion de la légitimité et de la visibilité de leur village à travers son développement social et économique.

Pour ce faire, nous avons retenu en nous basant sur les principes de l'approche participative (selon le réseau africain sur les approches participatives), ceux du développement durable (selon l'OCDE) et ceux de la bonne gouvernance (selon le FENU), quinze grands axes ou facteurs pour apprécier la relation gouvernance et pérennisation des actions de développement villageois; il s'agit de :

· Responsabiliser les villageois :

Dans le processus de la participation, chaque villageois est responsable de ses décisions et de ses actions. La démarche participative incite chaque villageois à prendre ses responsabilités. Plutôt que d'attendre une assistance extérieure, les villageois doivent prendre des responsabilités pour lancer les activités qu'ils ont eux-mêmes préconisées.

· Respecter la diversité du village

Bien que le village soit une unité géographique et administrative, il n'est pas obligatoirement homogène ; il peut exister différents centres d'intérêts et perceptions qui sont parfois conflictuels. Plutôt que de privilégier le travail avec quelques personnes, les ADV doivent prendre en compte cette diversité villageoise, travailler avec tous les groupes de villageois qui représentent les diverses couches socioprofessionnelles et s'assurer qu'ils ont tous un même poids dans la prise de décisions.

· Encourager la participation de tous

Pour des raisons socioculturelles, tous n'ont pas la possibilité de s'exprimer facilement en réunion villageoise. La participation implique que chaque villageois quelles que soient sa formation et ses expériences antérieures, puisse exprimer ses opinions et prendre part aux prises de décisions. C'est pourquoi il est important de créer des conditions qui favorisent la participation effective de certaines catégories sociales comme les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés. Une large participation peut aider à ouvrir le débat en intégrant de nouvelles idées et sources d'informations, mettre en évidence les questions qui doivent être abordées, permettre aux problèmes, aux besoins et aux préférences de s'exprimer, évaluer les capacités nécessaires pour agir et dégager un consensus autour des mesures qui doivent être prises pour faciliter le processus de développement villageois.

· Concilier les différents intérêts

Certains problèmes nécessitent des décisions collectives. Il faut donc instaurer au sein du village des groupes de discussion qui permettent de trouver des solutions qui ont le moins possible d'effets négatifs pour chacune des parties. Chercher le consensus ne signifie pas favoriser l'expression d'une opinion unique, c'est reconnaître qu'il y a des intérêts différents à défendre et que le processus de décision doit respecter les intérêts de chacun.

· Ecouter les villageois

Les agents de développement ne viennent pas avec des recettes toutes faites ; ils sont à l'écoute des villageois. En même temps, il cherche à stimuler la réflexion entre les villageois car chacun peut, par ses connaissances et ses idées, enrichir la réflexion et la recherche de solutions.

· Une démarche centrée sur les besoins humains

Une stratégie efficace de développement durable doit s'appuyer sur une démarche centrée sur les besoins des populations concernées, de façon à garantir qu'elle aura des effets bénéfiques à long terme sur les groupes désavantagés et marginalisés comme les communautés villageoises.

· Une ambition à long terme largement partagée

Les actions de développement villageois ont des chances de réussir et de durer dans le temps si elles donnent corps à une ambition à long terme inscrite dans un calendrier précis et suscitant l'adhésion des parties prenantes. Parallèlement, les villageois doivent prévoir des moyens permettant de faire face aux contraintes et aux évolutions qui peuvent se manifester à court et à moyen terme.

· Des dispositifs de suivi, de mise à profit de l'expérience et d'évaluation

Le suivi et l'évaluation doivent s'effectuer au moyen d'indicateurs définis et être intégrés aux stratégies de façon à permettre de conduire les processus, de mesurer les progrès, de tirer les enseignements de l'expérience et de les faire partager en vue d'une prise de conscience et d'un changement de comportement si cela s'impose.

· Un processus dirigé et pris en main par les communautés

Il est essentiel que les villages prennent l'initiative et maîtrisent le processus d'élaboration de leurs propres stratégies si l'on veut que celles-ci s'inscrivent dans la durée.

· Une volonté de construire sur l'existant

Le développement durable de nos villages ne doit pas être envisagé comme un nouveau processus de planification, mais comme une initiative destinée à bâtir sur ce qui existe déjà dans le village, de façon à favoriser la convergence, la complémentarité et la cohérence entre les différentes actions entreprises.

· La participation d'individus

Cela permet aux individus organisés ou non (ou d'acteurs locaux disposant de moyens d'actions) d'intervenir dans le processus décisionnel local concernant le secteur public (cela inclut le partenariat avec tous les acteurs locaux).

· La transparence ou partage de l'information

Elle implique un comportement ouvert des procédures de décisions prises.

· L'efficacité des autorités locales

Elle est indispensable dans la réalisation des objectifs (développement en faveur des pauvres) ou la gestion des ressources publiques.

· L'équité

Elle est assimilable au traitement égal et impartial de cas similaires de la part des autorités locales.

· L'obligation reditionnelle des gouvernements villageois

Les gouvernements villageois se doivent de rendre compte aux communautés et d'appliquer les priorités et plans de développement conjointement élaborés avec elles. De même, les communautés se doivent de demander des comptes à leurs dirigeants.

2.4. Etapes méthodologiques

Elles se résument au schéma suivant :

Recherche

Bibliographique

Acquisition des données

Recherche dans les villages et structures d'appuis

Traitement des données

Analyse des données

Interprétation des résultats

Discussion des résultats

Conclusion

Figure 3: Organigramme méthodologique de la présente recherche

2.5. Modes de prise et de traitement des données

2.5.1. Mode de prise des données

La recherche comporte deux phases : le recueil de données relatives à la mise en oeuvre de la gouvernance par les communautés villageoises d'une part et d'autre part, l'appréciation par les structures d'appui de la capacité de ces communautés à gérer de façon durable les actions de développement. Pour ce faire, on a utilisé de façon complémentaire, trois méthodes de recueil de données : la recherche documentaire, le groupe de discussion et l'entretien semi-structuré.

2.5.1.1. L'analyse des documents existants

Pour étudier le contexte en vue de déterminer les dimensions de la gouvernance à la base, les documents ont été choisis en s'inspirant des dimensions retenues par Hubert de MILLY (2003) et le rapport conjoint du MPREPE et du PNUD retraçant le Programme - cadre national de développement communautaire (février 1997). Nous avons cherché en particulier à déterminer :

1/ les formes et conditions de mise en oeuvre de la gouvernance à la base, surtout dans un contexte de décentralisation ;

2/ les effets de l'approche participative sur la pérennisation des actions de développement ;

3/ l'impact qu'une vision de développement durable a sur la durabilité des investissements en milieu rural.

2.5.1.2. Le groupe de discussion

Afin d'atteindre facilement tous les membres des ADV ciblés pour notre étude, nous avons opté pour cette méthode. Elle nous a permis de dégager un consensus niveau village. En effet, après avoir établi des contacts avec les deux animateurs du PNDCC dans la commune, nous avons pu joindre les Présidents des ADV qui ont organisé nos différentes rencontres avec les membres de leur ADV aux jours, et heures convenables à leur disponibilité ou coïncidant avec leurs réunions périodiques au sein de l'ADV. En assemblée avec chaque ADV, nous avons débattu autour du contenu de notre questionnaire et dégager un point de vue retraçant l'appréciation ou l'image du village. Quatre groupes de discussions ont été organisés à travers les différents villages comme le montre le tableau7.

Tableau 7: Villages objets de l'étude

COMMUNE D'ADJARRA

9

VILLAGES CIBLES

2005

2006

2007

2008

2009

AGBOMEY - TAKPLIKO

 

X

 
 
 

AGLOGBE

 

X

 
 
 

AYIHOUNZO

 
 
 
 

X

BOCOVI - TCHAKA

 
 

X

 
 

DO - HONGLA

 

X

 
 
 

HAHAME

X

 
 
 
 

SEDJE

 
 
 

X

 

TOKOME

 
 

X

 
 

VIDJINAN

 
 
 

X

 

TOTAL

1

3

2

2

1

Comme le montre le tableau, nos enquêtes se sont déroulées du moins pour la phase quantitative dans les villages de Hahamè, Aglogbè, Do-Hongla et Bocovi-Tchaka donc 4 villages contrairement à 6 villages initialement prévus. Agbomey - Takplikpo et Tokomè respectivement prévus pour démarrer en 2006 et 2007 n'ont pas fait l'objet de cette enquête compte tenu du retard qu'ils ont accusé dans l'organisation et la mise en place de leur association de développement.

2.5.1.3. L'entretien semi-structuré

Sept entretiens on été réalisés dans le cadre de cette étude. Il s'agit d'une part de l'entretien avec les acteurs les plus proches de ces communautés : les animateurs du PNDCC. Ensuite nous avons respectivement été entretenu par le Responsable d'Antenne Ouémé - Plateau de l'AGeFIB, le Chef service Eau Plateau, le Chef Service de la Planification et de la Coopération à la Mairie d'Adjarra, le Chargé du Suivi-Evaluation au PNDCC et le Directeur Général du CeRPA Ouémé - Plateau.

Ces entretiens, pour la plupart, ont eu lieu après les groupes de discussion ; cela a favorisé l'approfondissement de certaines questions avec les acteurs exogènes rencontrés. Le guide d'entretien utilisé a permis de recueillir les appréciations des acteurs au sujet :

1/ de la capacité des communautés villageoises à gérer des actions de développement villageois;

2/ des méthodes et des moyens dont ils disposent (eux et les autres acteurs comme les ONG) pour conduire les communautés villageoises à l'autonomisation ;

3/ de la pérennisation des actions de développement villageois.

2.5.2. Traitement des données

Nous avons procédé au prime abord au traitement manuel des données recueillies à base du questionnaire. Les résultats obtenus ont été traduits sous forme de tableau dans le logiciel Excel. Ces tableaux ont ensuite servi à réaliser des graphiques pour mieux illustrer les résultats. Nous avons ensuite procédé à la retranscription ou à la mise au propre de nos entretiens (selon qu'ils aient été enregistrés ou sous forme de prise de note. Une analyse horizontale des données obtenues a conduit à l'élaboration du compte-rendu fait dans la présentation des résultats. L'interprétation qui correspond à la troisième phase du traitement s'est appuyée sur la mise en relief des évidences positives et négatives issues des résultats et la vérification de notre hypothèse de recherche.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille