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Les contes et les mythes en pidgin : facteur d'éducation de l'enfant dans la société africaine traditionnelle dans la région du sud- ouest (BUEA)

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par Anne OBONO ESSOMBA
Université de Yaoundé I - Doctorat en littérature orale et linguistique 2014
  

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IV.2. ANALYSE MYTHO-CRITIQUE DES TEXTES DE NOTRE CORPUS

Cette partie presente une lecture mythocritique des contes et des mythes en pidgin, série de récits traditionnels recueillis dans la région du Sud-Ouest à Buea. L'analyse qui repose sur les éléments théoriques poposés par Gilbert Durand tente de montrer que ces myhtes et ces contes en pidgin fondent en grande partie la comprehension des usages et des mentalités des peuples issus de cette partie du pays.

André Jolles, cité par Pierre Brunel définit le mythe comme la forme qui prendplace  quand l'univers se crée à l'homme par question et réponse.Le mythe est donc une réponse à la quête, à la questa, la question ontologique première. C'est en cela qu'il est fondement, graine et origine de la culture.Par ricochet, le mythe est un moyen de transmission des savoirs dans la perspective d'assurer la perpetuité et le rayonnement d'une culture.

Autrement dit,le conteur, le griot lorsqu'il raconte une histoire mythique, il contribue à former une personne, spécialement un enfant,en developpant ses qualités intellectuelles et morales dans le but de faire assoir des règles et un certain code de conduite qui permettra à ce dernier de bien se mouvoir dans la société.C'est en cela que l'on dira que le mythe constitue une base, une semence qu'on plante dans le cerveau d'un enfant.Etant donné la mouvence des contes et des mythes, le but de cet exercice est d'avantage de souligner l'importance du mythe en tant que fondement de l'éducation d'un enfant dans la société traditionnelle africaine que d'analyser tous les éléments porteurs de sens qu'il contient.

Dans une perspective épistémologique, le texte se trouve d'abord dans le reservoir imaginaire d'une conception du monde et des croyances réligieuses, cristallisées sous forme de mythe.Essentiellement vrai, ce texte et donc sacré, et c'est d'abord oralement qu'il est transmis aux sages, l'écriture n'étant qu'une conservation de cette parole.Le texte constitue le tissu de l'imaginaire d'une société et de l'humanité.

Pierre Brunel souligne l'usage étymologique qui veut que textum signifie ce qui est tissé, qu'il s'agisse de coton ou de parole.Il rappelle de plus que les conteurs, en diposant les premier éléments de l'intrique, ourdissent leur hitoire qu'ils développent à partir d'un caneva.

La tradition est donc la chaine projetée dans la culture, l'expérience et le savoir humain, de tout le tissu imaginaire qui, à l'issue d'un cycle, ramène l'homme à son essence.

Le rôle du conteur ou de l'artiste a ceci de sacré qu'il glisse la parole dans le langage, la cristallisant en peronnages et en histoire qui donne à l'enfant une prise sur les dimensions multiples de sa réalité.Il lui permet de s'identifier à des héros fictifs grâce auxquels ,il se dépasse.Par l'esprit de la parole présente dans le langage, le jeune enfant s'identifie au héros pour accomplir des choses plus grande que ce qu'il croyait possible. Les héros que lui presente l'artiste sont porteurs de forces et de pouvoirs qui galvanisent le jeune enfant. En s'identifiant à des héros extraordinaires, l'enfant fait vivre en lui-même leurs vertus et leurs pouvoirs. Elles sont en chacun, elles sont la vérité de l'homme et par cette identification au héros, il « joue sur le regisre » et les actualise.

On parlera ici d'un jeu de mirroir qui s'établit avec les personnages fictifs qui, en fait, ne sont que la projection de ce qu'est l'homme intrinsèquement de cette réalité qui est au coeur de lui, mais avec laquelle , au fil du temp, il a perdu contact.D'où l'importance de retrouver la structure fondamentale de la Tradition.

Par ailleur, il faut noter que dans ce jeu, le héros est donc à lui seul une brèche dans le « réel ».En d'autres termes, ce qui est généralement considéré comme « le réel », n'est pour nous qu'une partie de la réalité. Dans ce sens que nous considerons que l'imaginaire et les dimensions spirituelles font tout autant partie du «  réel »    sinon plus, que le monde matériel.

Dans nos récits en pidgin, il est possible de ditinguer les concepts qui découlent de ce fondement primodial de l'éthique de vie, de ceux qui prônent des valeurs et des pincipes moins essentiels, et dont la présence peut etre récente.

Notons cependant que les concepts qui semblent les plus anciens correspondent aux valeurs universelles, les plus nobles et les plus positives. Les anti-valeurs, qu'elles émergent grossièrement du récit ou que leur présence se fasse plus subtile, manifestent au contraire certains « glissements » relativemnt récents de la conscience.Bien plus, les mythes se comportent d'ailleurs comme s'ils étaient tous liés entre eux, dans un « tout ininterrompu » et une symétrie globale. Ainsi, la modification d'un mythe répond généralement, et en complémentarité, à l'évolution d'un autre mythe appartenant à une autre culture.L'information voyagerait dans une dimenion autre, en accord avec l'espace-temps, en engendrant les événements qui y déroulent.

Pour étayer nos propos, nous allons étudier le récit intitulé : Nyamaboh et sa tante

Dans ce récit, on ce rend compte que l'enfant, héros, illustre la dichotomie des imaginaires de l'immanence et de la transcendence. Dans ce récit, le conteur décrit les péripéties dont le jeune orphelin fait face.Nyamaboh est d'abord abandonné à lui-même, ensuite, il est misen danger par sa tante ; situation apparement sans issue que seule une solution inespérée pourra résoudre.

Cette solution nouvelle et encore inconnue naît de ce que l'enfant « personnifie des forces vitales qui résident au-delà du cercle limite de la conscience » (Carl Gustav, 1993 :130). Comme nous pouvons le constater, cette force vitale, cette invincibilité de même que ce courage innée de l'enfant se mamifestent lors qu'il traverse des bosquets entiers à la recherche de la machette de sa tante ; mais beaucoup plus, lorsqu'il fait la rencontre de la vieille dame dans la nuit noire.

En l'envoyant courrir à sa perte, c'est-à-dire en l'envoyant chercher la machette dans le noir et sous la pluie, cette épreuve constitue pour lui un défi pour lui-même. Mais, le hasard étant ce qu'il est, la rencontre avec la vieille dame constitue ce qui donnera un tournant à sa vie.

Le jeune enfant incarne la bravoure, l'honneur et la vertu, mais en plus d'etre doté d'un courage inoui, il se distingue des héros ordinairespar sa grande sensibilité. Ses qualités l'éloigne des stéréotypes habituels et en font un model à la mésure de l'homme. Son humanité émeut d'autant plus qu'il est vulnérable et, même sa démesure, vraissemblable.

Quant au personnage de la tante qui n'est pas bien élucider, le conte l'affuble d'une constitution bien étrange, pour marquer combien de fois elle terrorisait son neuveu.Cette femme symbolise la terreur totale, elle personnifie la corruption, les vices et les faiblesses du peuple qui l'a généré.

Alors que la tante de Nyamaboh represente la part d'obscurité de l'homme, Nyamaboh en est la part de lumière, dichotomie où le germe de lumière fera basculer le monde.

En étudiant ce récit, nous avons eu à observer comment s'effectue certains retournements dans le cycle de l'histoire.

Il faut noter que, la méthode mythocritique ne se limite pas seulement à ressortir cette dichotomie entre les personnages.

Maurice Emond (1987 :91) parlant de la lecture mytho-critique dira à cet effet que : « la mythocritique dévoile des images archaïques, des archétypes, des mythes qui se cachent derrière des personnages, des convergences thématiques, l'organisation même du récit ». Dans sa classification des images, Gilbert Durand distingue 3 régimes de l'imaginaire qui sont:

- repérer les thèmes et les mythèmes dans un texte.

- décrire les structures mythémiques du texte.

- identifier et interpréter un mythe sous-jacent à un texte, à travers ses thèmes, ses situations et ses figures.

- Dans un premier temps, nous parlerons de l'identification des mythèmes dans nos différents récits.

v Identification des mythèmes

Il s'agit ici de distinguer les mythèmes qui constituent le mythe et de cerner les grandes redondances qui en font la clé schématique ou verbale.

Les mythèmes désignent les grosses unités constitutives qu'on retrouve au niveau habituel de l'expression linguistique. Autrement dit, elles sont de nature plus complexes que celles de l'expression linguistique de type quelconque, à savoir les phonèmes, les morphèmes et les sémantèmes. Les mythèmes ont ceci de particulier qu'ils se caractérisent par un haut degré de complexité et se situent à un niveau plus élevé .Dans le cas contraire, le mythe serait indistinct de n'importe quelle forme de discours. Pour les isoler, il faut les reconnaitre dans leur nature, dans leur relation, mais il faut noter que ce ne sont pas des relations isolées, mais des paquets de relations qui se présentent en redondances, en « synchronicités » (Claude L. Strauss, 1958 :243). En résumé, les quatre grandes structures mythémiques de nos mythes que nous allons isolées sont les suivantes :

- L'initiation

- les épreuves de l'initiation

- Le retour

- Le mythème objet.

Les mythes de « l'orphelin », « le mariage du voyageur avec la femme du dieu des eaux », « Nyamaboh et sa tante » sont constitués des quatre séquences que nous allons délimiter. On peut reconnaitre et isoler premièrement la redondance, la « synchronicité » du caractère initiatique du héros, ensuite, un autre groupement symbolique qui manifeste le retour. Enfin, on peut, isoler le mythème objet repérable par la redondance de l'objet.

Après cette distinction des quatre structures mythémiques, il est à présent question de mettre en exergue les grandes répétitions ou redondances qui constituent l'essentiel du schéma du mythe. La distribution séquentielle nous y aidera.

Ø Le mythème «  initiation »

L'initiation peut être définie comme une révélation ou comme l'admission à la connaissance de certaines choses secrètes. C'est aussi une cérémonie par laquelle on initie à la connaissance et à la participation de certains mystères, ou encore une cérémonie accompagnant l'admission d'un nouveau membre dans une société secrète (dictioonaire encyclopédique, 1990).

Le caractère initiatique du héro attire l'attention dans le mythe par sa redondance. Dans le récit « l'orphelin », le jeune homme est victime de la haine de la première épouse de son père. Cette dernière veut empêcher le jeune garçon d'hériter de son père car, elle n'a donné naissance qu'aux enfants filles, c'est pour cette raison que celle-ci projette de le tuer. Toujours dans cette perspective de vouloir éliminer le jeune homme, elle parvient à persuader son mari de l'envoyer chercher des lionceaux nouveau-nés d'une lionne. Mais, les conseils de la grand-mère sont efficaces et il réussit à l'épreuve. Cependant, la méchante femme ne lâche pas prise, elle persuade une fois de plus le père de l'enfant qui l'envoie à présent chercher le tam-tam du village au pays des morts. Le jeune garçon ira une fois encore voir sa grand-mère qui s'inquiète, mais lui prodigue des conseils.

Dans ce récit, on constate que le caractère initiatique de notre jeune garçon attire l'attention par sa redondance. Le fait d'envoyer l'enfant prendre les lionceaux nouveau-nés d'une lionne, seul, dans une forêt dense, exposé aux attaques de toutes sortes.L'on dira que, cette requête est considérée comme une épreuve d'initiation. On constate ici que le phénomène initiatique imposé aux enfants leur initie au courage et à la bravoure ; qualité que l'on encourage dans la société traditionnelle.

En évoluant avec notre analyse, on se rend compte que l'initiation ne s'arrête pas seulement à la première séquence. Dans la seconde séquence du récit, la « catabase » du voyage dans l'au- delà n'est autre chose qu'une autre rude épreuve d'initiation. Il est question ici pour le jeune garçon d'effectuer un voyage dans le pays des ancêtres. Ce voyage ne se fait pas sans conséquence. Dans la plupart des cas, il se fait en aller sans retour. Le retour signifiant qu'on a pu braver les différents obstacles et par conséquent que l'on a réussi à l'initiation. Au cours de sa quête dangereuse, le jeune garçon reçoit l'aide d'un grand poisson qui lui fait traverser une grande rivière et chemin faisant, un oiseau l'aide à traverser un feu énorme qui fait obstacle à son chemin.

Une fois de plus, on constate que l'enfant est secouru par des êtres étranges grâce à son sens de partage, d'humilité et d'obéissance. Ces atouts sont autant de valeurs qui constituent la base même de l'éducation de l'enfant dans la société traditionnelle.

Notre récit nous fait remarquer que le héros connait des aventures qui sont réservées uniquement aux seules personnes initiées. Il vit dans un monde secret et interdit aux femmes, mais réservé aux hommes initiés seuls.

Dans la suite de l'aventure au pays des enfers, on constate que les événements se succèdent.On a le chat qui aide à choisir le tam-tam parmi le nombreux tam-tam et qui se met à jouer seul dès que le jeune homme l'identifie, la scène de l'enfant qui rentre en grande pompe du pays des morts à celui des vivants initie en quelque sorte l'aventure tant physique que métaphysique. Tout ceci constitue les différentes étapes du mythe.On peut donc dire que le jeune orphelin, qu'il soit initiateur, est en partie lié avec l'initiation.

Dans Nyamaboh et sa tante, ce qui attire l'attention à la lecture de cette histoire c'est la redondance, la synchronicité du terme «  initiation » de ses composants, et du caractère initiatique du héro.

L'on nous fait comprendre que dès sa tendre enfance, le jeune Nyamaboh s'occupait déjà de toutes les tâches ménagères. Toutes les corvées reposaient sur ses épaules. « C'est lui qui devait chercher du bois mort dans la forêt, c'est lui qui faisait la cuisine ; c'est encore lui qui devait aller puiser de l'eau à la source ». Tout ceci contribue à initier le jeune homme à la dureté de la vie et aux épreuves insoutenables que l'on fait face une fois venu au monde.

De même, envoyer chercher la machette qui s'est perdue au milieu d'une nuit noire, dans une forêt épaisse et ténébreuse et ceci sous une pluie torrentielle, tout cela est lié à l'initiation. L'on conclura que toutes ces épreuves amènent le jeune homme à apprendre à sonder les secrets de la forêt et de la nuit. Il doit également apprendre à surmonter ses peurs, à vaincre la solitude et surtout à se surpasser.

L'autre étape de l'initiation est la rencontre du jeune garçon avec la vieille femme dans la forêt. Celle-ci lui demande de porter son fagot de bois et de l'emmener dans sa hutte. Dans la même lancée, la dame lui demande de l'aider à se débarrasser des puces qu'elle avait partout sur son corps. Ce que fit sans hésiter le jeune garçon. Le héros ici est initié au silence, à la soumission et à l'obéissance. Dans ces différentes épreuves, on constate que malgré la dureté des circonstances, le jeune Nyamoboh accomplit ses différentes tâches sans se plaindre et ceci sans répulsion. Le jeune héro est ainsi initié au silence, à la soumission et à l'obéissance ; qualités que seules les initiés sont capables de respecter.

La dernière étape, celle de l'oeuf ou plutôt le miracle de l'oeuf. Cet oeuf contient en son sein plusieurs objets de valeur. Une fois cassé, il laisse apparaitre les maisons, les machettes, les houes, des vastes plantations, des bijoux... tout ceci initie l'enfant en quelque sorte tant dans le monde métaphysique que physique. Après cette dernière analyse sur le mythème « initiation », nous allons passer à l'épreuve de l'initiation proprement dite.

Ø Les épreuves de l'initiation

On parle d'épreuve généralement quand on fait allusion à des événements qui font apparaitre les qualités morales de l'homme, et par extension de toutes sortes de malheurs, d'événements pénibles, douloureux. Les épreuves peuvent être actives ou passives.

Le deuxième groupe synchronique de mythèmes que l'on peut reconnaitre et isoler détaille les épreuves de l'initiation. Pour illustrer notre argumentation, nous utiliserons les récits « the orphan boy » et celui de « nyamaboh et sa tante ».

Des difficultés éprouvent le courage de nos différents héros. Elles provoquent la souffrance.Dans « l'orphelin », la nécessité de l'initiation s'impose de même que celle de braver les obstacles que constituent les épreuves. L'orphelin est soumis à plusieurs séries d'épreuves :la capture des lionceaux nouveau-nés d'une lionne dans la forêt constitue en général le symbole des épreuves auxquelles le jeune garçon sera confronté. Le jeune homme est la proie de sa marâtre. Voulant l'empêcher d'hériter de son père car, elle n'a donné naissance qu'aux bébés filles, celle-ci met tous les moyens en oeuvre pour se débarrasser du garçon. C'est ainsi qu'elle persuade son mari (le père du garçon) de l'envoyer chercher les lionceaux dans la forêt. Ce dernier est aidé par les conseils de sa grand-mère qui, heureusement pour lui sont efficaces. C'est ainsi qu'il sort victorieux de l'épreuve « de la chasse aux lionceaux ». Mais, notre marâtre ne lâche pas prise et continue dans sa salle besogne.

Nous constatons que, dans bien des cas, les enfants ne sont pas souvent à l'origine de leur souffrance, parfois ce sont les parents qui en sont la cause. Toutefois, l'enfant à travers l'obéissance, et la soumission peut réussir à changer sa situation de maltraitance et améliorer ainsi sa condition de vie.

Nous devons comprendre que les différentes épreuves bravées par le jeune homme lui permettent de venir à bout de son initiation. Il devient aussi le héraut, le chantre d'une culture, le model par rapport auquel devront se définir ses frères.

Il ya donc dans « l'orphelin » un groupement synchronique de mythèmes détaillant les épreuves de l'initiation. Dans ce mythe, nous allons le voir, il ya redondance de mythème de même nature.

Toutefois, l'on constate que l'histoire de « l'orphelin » et celle de « Nyamaboh et sa tante », sont similaires, c'est la raison pour laquelle nous allons les analyser de manière parallèle.

L'orphelin et Nyamaboh sont soumis à des séries d'épreuves dans le double cadre spatial, humain et mythique.

Alors que l'itinéraire de l'orphelin le situe encore dans l'espace humain, il est soumis à une autre épreuve, cette fois ci, allé chercher le tam-tam du village aux pays des morts. Mais, sur son chemin, il fait face à un énorme feu. C'est ainsi que, grâce à un grand oiseau, il réussit à surmonter cet obstacle. Mais, il n'est pas au bout de ses peines, il doit traverser un fleuve en crue.Il le fait sur le dos d'un gros poisson. Finalement, l'enfant sort victorieux puisqu'il parvient à surmonter ces obstacles sans incident. C'est par le fleuve que l'orphelin amorce le second parcours de son itinéraire qui l'introduit dans l'espace mythique où se trouve une autre série d'épreuves.

L'orphelin au pays des ancêtres est d'abord soumis à l'épreuve de plusieurs routes identiques dont il doit choisir la meilleure. Puis à celle de la femme couverte de pustiles ; pustules qu'il doit percer et nettoyer ; cette mission lui donne envie de vomir et cela lui soulève le coeur. Comme si cela n'était pas assez, il doit partager ses nuits avec les animaux de toutes sortes. Bref, l'enfant expérimente un bouleversement dans sa conscience, ce qui ma foi change complètement sa vision des choses dans ce monde mystérieux et mystique. Les tribulations que connaissent l'orphelin sont semblables à celles que vivent Nyamaboh tant dans l'espace humain que mystique.

Pendant qu'il surmonte l'épreuve de la brimade avec sa tante, Nyamaboh est soumis à une autre, celle d'aller chercher la machette de l'autre côté des collines en pleine nuit. Pis encore, il doit passer l'épreuve des moustiques. Autrement dit, il doit se laisser piquer toute la nuit par ces bestioles sans toutefois réagir à leurs piqures. Epreuves que notre héros surmonte avec bravoure. La bravoure, le sang-froid et la vaillance sont autant de vertus encouragées dans la société traditionnelle.

A partir de ce qui précède, on peut donc affirmer que « les épreuves de l'initiation »,les structures mythémiques du mythe en général, trouvent dans nos différentes histoires leur écho. Qu'en est -il de l'étape du retour ?

Ø le retour

Dans « l'orphelin », à la première séquence de notre histoire, l'enfant a pour mission d'aller dans la forêt et de ramener les lionceaux nouveaux nés d'une lionne. Dans la deuxième séquence de la même histoire, cette fois-ci, l'ordre lui a été donné d'aller au pays des morts, de retrouver, mais surtout de ramener le tam-tam du village qui s'y trouve.

Dans « Nyamaboh et sa tante », la machette qui s'était perdue au delà des collines en pleine nuits est retrouvée et ramenée à la méchante marâtre. Nyamaboh revient également de cette quête avec un oeuf, oeuf qui transformera sa vie à jamais.

v Le mythème objet / lionceaux-tam-tam (orphelin) et machette (Nyamaboh et sa tante)

Dans la première séquence de l'histoire de l'orphelin, le jeune garçon de retour de la forêt avec les lionceaux, surpasse sa redoutable marâtre. Il échappe ainsi à la mort grâce aux conseils de sa grand-mère qu'il met en pratique et déjoue pour ainsi les plans de sa marâtre.

Dans la séquence de la descente aux Enfers, les conseils de la grand-mère une fois de plus ont joué un rôle déterminant tout au long du voyage, dans la mesure où il les suit et les applique ; c'est ce qui lui vaut les aides qu'il reçoit ça et là. C'est grâce à son humilité et à son obéissance il finit par obtenir l'objet de sa quête : le tam-tam, ce qui lui donne également le titre de chef du village.

Quant à l'histoire de « Nyamaboh et sa tante », le courage du jeune garçon joue un rôle primordial dans la suite de sa quête. Muni de cette arme redoutable, il surpasse la peur et les angoisses, récupère la machette auprès de la vieille dame qui loue son comportement impeccable. Elle est séduite par l'attitude du garçon et décide ainsi de lui donner un oeuf qui transformera positivement sa vie.

En définitive, il ressort de l'analyse qui précède que le même schéma, à la fois des ensembles synchroniques (de haut en bas) et du récit diachronique (de gauche à droite) se retrouve identique dans les mythes que nous avons eu à étudier.

Nous constatons que dans les différentes aventures de « l'orphelin » ; « Nyamaboh et sa tante » en passant par « le mariage du voyageur avec la femme du Dieu des eaux » gravitent autour d'un leitmotiv permanant et obsédant : la nostalgie (dans son sens premier de nostos ou retour et de olgia ou douleur / souffrance.

Par ailleurs, l'analyse mythémique dans nos différentes histoires nous montre que, que ce soit dans « l'orphelin » ou dans « Nyamaboh et sa tante » en passant par « le mariage du voyageur avec la femme du Dieu des eaux » du retour de leurs différentes missions, aucun de nos héros n'oublie ses épreuves. N'est ce pas pour signifier que ces retournements rudimentaires des épreuves ont plutôt milité en leur faveur, en leur imposant la rédemption des peines et des tortures pour les hisser au rang des héros.

Nos héros demeurent et triomphent parce qu'ils sont victimes. Mais dans cet état de victime, ils parviennent à surpasser leurs épreuves avec courage et détermination. N'est-ce pas là,la suprême leçon de nos mythes pour nos enfants?

Nous allons à présent résumer toute l'analyse dans un tableau que nous voulons explicite. Comme l'affirme Lévi-strauss (1958 :264), la structure synchro-diachromique qui caractérise le mythe permet d'ordonner ses éléments en séquences diachromiques (les rangées de notre tableau) qui doivent être lues synchroniquement (les colonnes) ainsi qu'il suit :

Le mythe de l'orphelin

Mythème séquence

A- initiation

B- les épreuves de l'initiation

C- Le retour

D- L'objet

 

L'initié

L'initiation

-pastor et agnus (maitre et victime)

`'nostos'' le retournement, retourner, ramener

-les lionceaux

-le tam-tam

Séquence 1

L'orphelin, initié aux mystères de la forêt

Il maîtrise la lionne en lui offrant la chèvre que lui avait donnée sa grand-mère

-a pour mission de ramener les lionnes aux nouveau-nés

-son courage et sa détermination surpassent la fureur de la lionne.

Séquence 2

Voyage au pays des morts

- Surpasse l'épreuve du feu

- Réussit à traverser le grand fleuve

Retrouve la route parmi la multitude des chemins identiques

 
 

Séquence 3

Retour chez les vivants

 

Le tam-tam

retrouvé

Les résultats de l'obéissance et de la soumission

Nyamaboh et sa tante

Mythèmes

A- l'initiation

B- les épreuves de l'initiation

C- le retour

D-l'objet

Sequence

L'initié Nyamaboh

- maître et victime

Retrouver, ramener

- la machette

-l'oeuf

Séquence 1

Nyamaboh initié aux mystères de la nuit

Surpasse ses peurs face à l'opacité de la forêt et à la nuit.

A pour mission de ramener la machette

Son obéissance à la vieille dame lui fit entrer en possession de sa machette.

Séquence 2

Passe la nuit avec la vieille dame en brousse dans une cabane plein d'animaux sauvages et de moustiques

-surmonte l'épreuve des piqures de moustiques et autres bestioles.

-parvient à débarrasser la vieille dame de ses pustules.

 

Enchante, séduit le coeur de la vieille dame.

Séquence 3

Doit choisir un oeuf

 

Retourne au pays rempli de trésor

Le miracle de l'oeuf

v Identification et interprétation des mythes sous-jacents à travers des thèmes, des

situations et des figures

Tout récit mythique peut être lu et compris selon deux modes foncièrement différents. La Bible nous offre un exemple de lecture. De la même manière que l'on peut lire un texte sous l'angle biblique, de la même manière il peut également être lu sous un angle purement littéraire. Pour mieux étayer notre illustration, on réutilisera l'un des textes qui ont servi de support dans les situations précédentes (L'orphelin) et à cela, on ajoutera un autre texte du corpus. Dans cette partie du travail, il s'agit, non seulement de tirer la leçon du texte en rapport avec l'éducation de l'enfant, mais aussi d'identifier les mythes sont sous-jacents et par là de découvrir la signification de ces mythes.

On reconnait dans le texte de l'orphelin, les structures mythémiques de la détermination et du courage. Dans le récit de l'orphelin, le jeune homme est la proie de sa marâtre. Voulant l'empêcher d'hériter de son père car, elle n'a donné naissance qu'aux filles, celle-ci projette de le tuer. Toujours dans cette perspective, elle parvient à persuader son mari, le père dudit orphelin de l'envoyer chercher des lionceaux nouveau-nés d'une lionne. Les conseils de la grand-mère du malheureux garçon sont efficaces, il réussit l'épreuve.

Cependant, la méchante femme ne lâche pas prise.Elle persuade une fois de plus son père qui l'envoie à présent chercher le tam-tam du village au pays des enfers. Le jeune garçon va une fois de plus voir sa grand-mère qui s'inquiète mais, lui prodique encore des conseils. Son voyage au pays des ancêtres ne se fait pas sans embuches, car sur son chemin, se dresse un grand feu qui l'empêche d'avancer.Il fait également face à une grande rivière qui lui barre le chemin et l'empêche d'aller à la quête de l'objet. Mais, malgré tous ses obstacles, il sort victorieux de la partie.

L'objectif de l'approche mytho critique dans l'interprétation des mythes sous-jacents à travers des thèmes et des situations est d'identifier dans le texte la réémergence d'un ou de plusieurs mythes d'un espace culturel déterminé. Cette relecture des textes coïncide avec les intentions présentes qui sont les nôtres de repérer, autant que faire se peut, la nature anthropologique et l'inscription culturelle du texte littéraire. Comme nous allons le constater, plusieurs mythes sont reconnaissables dans cette scène de l'orphelin. Au-delà de la mise en scène, à travers une descente allégorique aux enfers, du mythe de la quête et de la conquête du tam-tam au pays des morts, nul doute que le texte peut être lu comme la réitération du mythe de prométhée.

De même, l'orphelin qui s'empare du tam-tam du pays des ancêtres, n'est-il pas assimilable au dieu voleur de feu de la mythologie grecque ? La marâtre, épouse du père et détenteur du pouvoir, pourrait, en effet, incarner la figure de Zeus irrité ; et les commissions démesurées et ambigües qu'elle demande au jeune garçon d'accomplir, pourraient dans ce sens, annoncer l'enchaînement de Prométhée. Sous un autre angle, cela peut également être assimilé au système culturel judéo-chrétien et à ses mythes spécifiques. A travers l'incapacité initiale de la marâtre de faire périr le garçon, à travers la figure souffrante de la grand- mère, la mise en scène du tragique de l'homme renvoie d'évidence le lecteur au mythe adamique de la chute.

Tout compte fait, on constate qu'à l'inverse de la psychocritique où une approche particulière est appliquée à un objet, il s'agit dans la mytho critique d'appliquer un objet à un autre objet, de lire le texte sous l'angle du mythe, un récit à travers un récit. Cette méthode paradoxale présuppose en réalité un statut particulier accordé au mythe. C'est pour cette raison que nous dirons que le texte de l'orphelin peut également être lu sous un autre angle. Il peut être lu comme une variation du mythe d'Orphique. On reconnait dans le personnage de l'orphelin les structures mythémiques de la détermination et du courage.

Faisons un petit rappel sur le mythe d'Orphée. Orphée est fils d'Oeagre, roi de Thrace et de Callope. Joueur de lyre et de cithare, il envoute au moyen de son art les dieux, les hommes, les animaux et même les objets inanimés. On sait, en effet que son épouse Eurydice, étant morte.Il descendit aux enfers où il parvint à émouvoir les dieux infernaux par son chant. Il obtient d'eux le pouvoir de ramener Eurydice sur terre. Mais son voyage est truffé d'embûches. Alors que son itinéraire se situe encore dans l'espace humain, Orphée s'applique à la construction de sa maison pendant les trois années que durent les fiançailles. Une fois cette épreuve achevée, il est soumis à une autre ; on leur demande de traverser le fleuve Blanc en crue. Dans l'espace mythique, Orphée est soumis à l'épreuve de deux routes identiques dont il doit choisir la meilleure, puis à celle de la spirale en forme de sept où Orphée doit passer par une descente abrupte et sinueuse qui lui donne les vertiges et lui soulève le coeur. Mais par son courage et sa détermination, il réussit à passer outre tous ses obstacles.

Après ce bref rappel sur notre héros Orphée et si l'on fait une similitude au niveau de l'identification des personnages, on se rendra compte qu'à travers la figure d'Orphée, on reconnaît aisément celle de l'orphelin.

Le jeune garçon, malgré la dureté et la rudeste de ses épreuves, en sort toujours victorieux. Par ailleurs, si le garçon s'en sort dans l'espace mythique, c'est grâce à l'aide précieuse de sa défunte mère. En réponse à ce mythe tragique, apparaît le mythe messianique.C'est grâce à la défunte maman que notre héros réussit « la traversée miraculeuse » du grand feu sur les ailes d'un oiseau et la traversée du fleuve sur le dos d'un gros poisson ; ce qui peut être assimilé à la figure symbolique du Dieu Sauveur (Jésus Christ).

Dans le second texte, « the Oijin of God/Deities » il apparaît d'évident que, ce texte mobilise des images ou des attitudes correspondantes au régime diurne de l'image et à ses structures héroïques. Le caractère polémique des relations entre les mythèmes du texte et entre les personnages le démontre. Dans ces structures, les acteurs sont l'objet d'une dégradation et d'une chute comme cela est raconté dans l'histoire. On reconnaîtra, sans effort, dans ce texte, les structures et les figures du mythe adamique de la Chute. Les personnages ne sont-ils pas amenés à violer les interdits du maître suprême Dieu.

Notre récit nous fait savoir que , Dieu vivait sur la terre avec les hommes, il leur avait donné le pouvoir sur tout, il leur avait demandé de tout faire mais à une condition, ils ne devraient inhumer aucun corps durant son absence car, Dieu voulait effectuer un voyage. Mais, à peine avait-il le dos tourné qu'un vieillard qui fut malade depuis longtemps rendit l'âme. Malgré les efforts de la population de respecter les dernières recommandations de Dieu, la puanteur du mort était insoutenable, c'est ainsi que la population outre passe les interdits de Dieu et enterre le mort.

Si l'on examine de près cette histoire, elle peut être identifiée à celle d'Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Dieu avait donné le pouvoir à Adam et Eve de manger tous les fruits que l'on pouvait trouver dans le jardin à l'exception d'un seul : le fruit de la connaissance du Bien et du Mal, et comme toujours, il ya un élément perturbateur qui viendra chambouler l'ordre établit.Ce bouleversement n'est autre que la désobéissance d'Adam, car les deux finissent par transgresser l'interdit en mangeant le fruit défendu. Parallèlement, ce texte peut être vu sous un angle purement biblique, car cela peut être identifié à l'histoire d'Adam et Eve dont la désobéissance, a entrainé l'humanité entière dans la chute et le péché, la souffrance et la mort. Ce texte amène l'enfant à se rendre compte des conséquences de la désobéissance. En fait, toute personne qui désobéit soit à l'ordre suprême ou à un parent est sujet à une malédiction ou à une sentence.

De même que les personnages de notre récit qui de par leur désobéissance se retrouvent en ballotage et par conséquent s'éloignent de l'oeil divin ; de même qu'Adam et Eve, ayant violer l'interdit s'exilent eux-mêmes de l'unité divine, basculant ainsi dans le monde de la dualité, qui est celui des contraintes : noir-blanc, bonheur-malheur, vie-mort. Ils mettent ainsi en marche le mouvement universel impliquant les antagonismes, les violences, le caractère inéluctablement conflictuel inhérent à tout processus dualiste.

A travers notre analyse, on se rend compte que la mytho critique est une discipline qui en partie est liée avec d'autres disciplines telles que l'anthropologie, l'histoire des religions, l'histoire des mythologies et des sciences de l'homme en général. Après avoir fini l'épisode sur l'interprétation des mythes, maintenant, passons à l'identification des thèmes et des mythèmes dans les différents textes choisis.

v Identification des thèmes et mythèmes dans le texte

Il est question dans cette partie de constituer, dans un premier temps, une liste des thèmes des différents textes que nous aurons choisis. Ensuite, il faut retenir que dans cette liste, nous nous devons de ressortir ceux qui peuvent entrer en relation d'association ou d'opposition, faire correspondre pour chaque thème retenu au moins deux péripéties, ou mythèmes qui l'illustrent. Le résultat de ces différentes opérations donne lieu à la mise en place d'un tableau. Rappelons que la suite ordonnée des mythèmes retenus doit permettre de reconstituer le "résumé" du texte. Pour cette étude, nous avons choisi 2 textes à savoir : « pourquoi la carapace de la tortue se retrouve en mille morceaux » et « Dylym's children ».

Texte 1: « Pourquoi de carapace de la tortue se retrouve en mille morceaux ».

I

mémoire

II

Fête

III

réglementation

IV

voyage

V

Enfreint à la réglementation

VI

cupidité

VII

gentillesse

VIII

malice

IX

Fait inopiné

X

Individualisme/gloutonnerie

XI

colère

XII

La vengeance

1-il était une fois

2-le roi organisa une grande cérémonie

3-tous les oiseaux devraient prendre part

4-seuls les oiseaux pouvaient s'y rendre

5-pour y aller, il fallait voler

6-tortue ne voulait pas rater un si grand événement

7-tortue supplie les oiseaux de lui emprunnter chacun une plume

10-tortue

demande à chacun de se donner un nom

8-ils acceptent de lui donner des plumes

9-ils invitent tortue à prendre part à leur fête

11-tortue se fait appeler « vous tous »

12-Le serveur arrive avec la nourriture et dit : «  c'est pour vous tous »

13-il arrive ensuite avec la boisson et dit « c'est pour vous tous »

14-tortue mange toute la nourriture sans donner à ses amis oiseaux qui l'ont amené à la fête

15-il boit toute la boisson sans donner aux oiseaux

16-tous les oiseaux dans un élan de colère récupèrent leurs plumes

17-poli -poli transmet le contraire du message de tortue

18-tortue tombe sur les objets durs et sa carapace se brise en mille morceaux.

Après avoir présenté dans un tableau les thèmes majeurs, on passe maintenant à la deuxième phase du travail qui n'est autre que celle de produire un commentaire où sont décrits les thèmes et mythèmes du texte et d'observer les relations structurelles qu'ils entretiennent. La description du tableau et des relations qui établissent les thèmes et les mythèmes peut donner lieu au commentaire suivant:

Le thème de la fête est commun aux péripéties de la première colonne. C'est suite à cette manifestation que notre conteur commence son histoire. La deuxième colonne a pour trait ici la recommandation, car ce n'est qu'une catégorie d'animaux qui doivent prendre part à cette manifestation. La troisième colonne quant à elle parle du voyage pour le ciel ; ici, il ne s'agit pas de n'importe quelle voyage, de plus, la fête était réservée uniquement aux oiseaux ; alors pour s'y rendre, il fallait voler, c'est-à-dire, avoir des ailes. La quatrième colonne quant à elle ressort le thème de la violation de la réglementation par dame tortue, car elle veut aller au ciel prendre part à cette manifestation. La cinquième colonne parle de la cupidité. Dame tortue réussit à obtenir un emprunt de plumes auprès des oiseaux. Le thème de la malice intervient à la septième colonne lorsque tortue use de sa ruse et se fait appeler « vous tous ». La neuvième colonne fait apparaître le thème de la surprise, les éléments qui la composent interviennent tous comme des faits inopinés de la part des oiseaux. La dixième colonne est réservée au thème de la gloutonnerie tandis que les deux dernières sont respectivement dévolues au thème de la colère et de la vengeance.

Les relations qu'entretiennent les mythèmes du tableau sont de deux ordres : considérés dans leur succession chronologique, ils constituent un récit. Considérés dans la relation synchronique des thèmes auxquels ils participent, ils se structurent comme une combinaison ou comme un système qui demande à être dégagé. Passons maintenant à notre deuxième récit.

Texte2 : Dylim's children

Dans notre processus d'analyse, nous allons procéder par différentes étapes : La première étape consiste à repérer les thèmes et les mythèmes du texte. Six thèmes permettent de rendre compte des différents mythèmes de ce texte.

Tableau

I

Mémoire

II

La mort

III

Instruction/recom- mandation

IV

obéissance

V maltraitance

VI

souffrance

VII

Pitié/compassion

VIII

regret

IX

enseignement

1-il était une fois, une femme vivait paisiblement avec ses enfants

2-elle tomba malade

3-sachant qu'elle n'avait plus pour longtemps fit ses adieux à ses enfants

4-Elle leur remet une graine, et leur demande de la planter

5-elle dit aux enfants d'aller habiter là où la graine arrêtera d'ex- croître

6-les enfants suivent les recommandations de leur mère et vont habiter là ou la graine arrête d'ex croître

7-malheureusement Kfukfu ne les aime pas

8-elle se mit plutôt à les maltraiter

9-ce sont les enfants qui constituaient la main d'eouvre ouvrière dans les champs de cette dernière

10-les enfants pleurent tout le temps en ces termes : lorsqu'elle prépare le couscous, elle nous donne la croûte

11-Lorsqu'elle prépare les légumes, elle nous donne les tiges

12-un jour un passant suivit cette mélodie et eut pitié de ces enfants

13-elle réussit à convaincre Kfukfu de se rendre au champ et de suivre la chanson

14-Kfukfu se mit à pleurer et regretta d'avoir maltraiter ses neveux

15-l'enfant n'a pas de géniteur immuable

16-faire du bien à un enfant profite à toute une société

Le thème de la mémoire est commun aux péripéties de la première colonne. C'est, en effet, par le souvenir que le conteur commence son texte. La maladie qui conduit à la mort constitue la caractéristique commune aux éléments mythémiques de la deuxième colonne : « sachant qu'elle n'en a plus pour longtemps, elle fait ses adieux à ses enfants ». La troisième colonne du tableau a pour trait commun les recommandations. C'est en suivant les recommandations de leur mère que les enfants pourront avoir un toît ou passer le restant de leurs jours. Le thème de la maltraitance qui est semblable au rejet caractérise la quatrième colonne. La cinquième colonne est marquée par un même motif qui est celui de la souffrance intérieure des enfants qui n'arrêtent pas de pleurer sans cesse leur maman disparue. L'avant-dernière colonne est réservée à la pitié et à la compassion d'un passant qui, attristé par les plaintes des enfants finit part avertir leur marâtre la nommée Kfufku, tandis que la dernière est consacrée aux regrets, car Kfukfu finit par se rendre compte que les enfants dont elle a tant rejetés ne sont autres que ses neveux, donc les enfants de sa défunte soeur. Au terme de cette partie de notre travail, on peut conclure que les contes et les mythes en pidgin obéissent aux méthodes d'analyse classique tout comme les autres genres. Passons maintenant à la découverte de l'environnement mythique dans nos différents récits.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon