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Consommation du combustible braise (charbon de bois) par les ménages de la ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation au Katanga

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par Excellent TSHIMBILA WETU BONSO
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

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III.2. GENERALITES SUR L'ENERGIE-BOIS

L'Afrique est confrontée à deux défis majeurs liés à l'augmentation extrêmement rapide de sa population : Comment fournir des aliments en quantités toujours plus abondantes et comment approvisionner ces populations en énergie nécessaire en particulier à la cuisson de ces aliments ? Ces enjeux dépassent largement le seul continent africain. D'une part, cela suppose d'agrandir les surfaces agricoles, souvent aux dépens de la forêt dont les sols sont les plus fertiles. D'autre part, le bois provenant de ces défriches agricoles est utilisé comme bois de feu ou transformé en charbon de bois. Avec le très fort accroissement des populations à nourrir, les jachères ne sont plus aussi longues, la terre s'appauvrit et le bois est de plus en plus rare : il faut aller toujours plus loin de la ville tentaculaire pour chercher nourriture et bois-énergie. Problématique du fait de l'absence de mesures incitatives pour la restauration ou la gestion durable de ces ressources. Toutefois, elle a également permis à de nombreuses populations locales de gagner un revenu, grâce à la production et à la commercialisation de bois énergie. Pour les forêts tropicales humides comme celles du Bassin du Congo, le bois énergie a longtemps été considéré comme abondant et issu de l'exploitation du bois d'oeuvre ou de l'agriculture.Cependant, de récentes observations en République Démocratique du Congo (RDC), République du Congo, République Centrafricaine et au Cameroun font état de schémas de production variés et d'une augmentation de la demande urbaine, ainsi que d'une évolution de la consommation du bois énergie qui s'opère au profit du charbon de bois. L'augmentation de la demande urbaine en bois énergie est à l'origine d'une pression accrue sur les ressources forestières de la région.

III.2.1. Énergie République Démocratique du Congo

Selon les estimations, plus de 90 pourcent du volume total de bois récolté dans le bassin du Congo servirait de bois de chauffage et une moyenne annuelle d'un mètre cube de bois de chauffage serait nécessaire pour couvrir les besoins par habitant (Marien, 2009). En 2007, la production totale de bois de chauffage des pays du bassin du Congo a dépassé 100 millions de mètres cubes. Les plus grands producteurs étaient la République démocratique du Congo et le Cameroun, avec respectivement 71 pourcent et 21 pourcent de la production totale de la région (des taux reflétant la part de ces pays dans la population de la région).

Cela dit, les profils énergétiques varient d'un pays à l'autre, en fonction de la richesse, de l'accès à l'électricité et des coûts relatifs du bois et des combustibles fossiles. Au Gabon, par exemple, la dépendance vis-à-vis des combustibles ligneux est nettement moindre grâce à un vaste réseau électrique et gazier subventionné domestique.

Le mode de vie urbain tend à être plus énergivore, à mesure que la taille des ménages urbains diminue, avec pour conséquence, une utilisation par habitant moins efficace des combustibles pour la cuisine. Par ailleurs, le charbon de bois est souvent le principal combustible utilisé par beaucoup de petits restaurants des bords de route et les cuisines des grandes institutions publiques telles que les écoles et les universités, les hôpitaux, les prisons, ainsi que par les petites industries. Avec une croissance urbaine moyenne de 3 à 5 pourcent par an, voire plus (5 à 8 pourcent) dans les grandes villes telles que Kinshasa, Kisangani, Brazzaville, Pointe-Noire, Libreville, Franceville, Port-Gentil, Douala, Yaoundé et Bata, les pays du bassin du Congo assistent à une substitution du bois de chauffage par le charbon de bois, ce dernier étant moins cher et plus facile à transporter et stocker.

Selon la base de données statistique sur l'énergie de l'ONU, la production de charbon de bois dans le bassin du Congo a enregistré une hausse de l'ordre de 20 pourcent entre 1990 et 2009, passant de 1 094 000 à 1 301 000 tonnes. Contrairement à la Chine, à l'Inde et à la plupart des pays en développement où le niveau de l'énergie issue de la biomasse ligneuse a atteint un sommet ou devrait culminer dans un proche avenir, la consommation de cette énergie pourrait rester très élevée dans le bassin du Congo et même continuer à croître dans les quelques prochaines décennies, compte tenu de la croissance démographique, de l'urbanisation et de l'évolution des prix relatifs des sources alternatives d'énergie domestique (gaz de pétrole liquéfié ou autres).

Notons que les projections pour 2015 et 2030 font partie du scénario « Nouvelles politiques » de l'AIE, qui suppose que les récents engagements des États sont mis en oeuvre de manière prudente, que la demande primaire d'énergie augmente d'un tiers entre 2010 et 2035, avec 90 pourcent de cette croissance dans les économies non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Même si en milieu rural, l'impact de la collecte de bois de chauffage peut être compensé par la régénération des forêts naturelles, elle devient une sérieuse cause de dégradation des forêts et déforestation dans les zones plus densément peuplées et particulières autour des centres urbains. Les bassins satisfaisant une demande urbaine croissante s'étendent au fil du temps et peuvent aller jusqu'à 200 kilomètres (km) des centres urbains, provoquant ainsi, une dégradation progressive des forêts naturelles. La zone périurbaine située dans un rayon de 50 km de Kinshasa, par exemple, a été largement déboisée.

L'énergie tirée de la biomasse ligneuse est fournie par un secteur inefficace. Le charbon de bois est essentiellement produit à l'aide de techniques traditionnelles présentant une faible efficacité de transformation (fosses ou buttes en terre). L'organisation de la chaîne logistique du charbon de bois est également d'une inefficacité notoire. Elle s'appuie sur des cadres règlementaires mal conçu inadaptés, entraînant une informalité massive dans le secteur. La structure des prix du bois de chauffage envoie des signaux pervers dans la mesure où elle ne prend pas en compte la totalité des coûts le long de la chaîne de valeur. Dans la plupart des cas, la ressource primaire (le bois) est considérée comme « gratuite ». Les signaux économiques inadéquats envoyés par la chaîne logistique du bois de chauffage ne permettent pas au producteur d'appliquer des techniques de gestion durable des forêts.

L'expérience d'autres pays (tels que le Rwanda) montre toutefois que la rareté des produits ligneux accroît la valeur économique des forêts restantes, créant ainsi des incitations en faveur d'une meilleure gestion des forêts et de la mise en place d'espaces boisés et de plantations d'arbres. On commence donc à assister à une restauration des écosystèmes bien qu'avec une grosse perte de biodiversité et à une transition vers des plantations et monocultures planifiées.

III.2.2. Nourrir les villes : Charbon de bois

L'approvisionnement de la ville en combustible ligneux, d'environ 5 millions de mètres cubes par an, est le plus souvent récolté de façon informelle dans de galeries forestières dégradées situées dans un rayon de 200 km autour de Kinshasa. Les forêts galeries sont les plus touchées par la dégradation causée par la coupe du bois, et même les forêts situées jusqu'à un rayon de 200 km subissent une dégradation progressive tandis que la zone périurbaine s'étendant dans un rayon de 50 km de la ville a été totalement déboisée.

Des plantations sont toutefois créées autour de la mégalopole pour soutenir de manière plus durable l'approvisionnement en combustible ligneux. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, quelque 8 000 ha de plantations ont été créés à Mampu, dans les savanes dégradées situées à 140 km de Kinshasa, afin de satisfaire les besoins en charbon de bois de la ville. Aujourd'hui, la plantation est gérée par 300 ménages sur des parcelles de 25 ha, avec un système de rotation des cultures exploitant les propriétés de fixation de l'azote des acacias et les résidus de la production de charbon de bois pour accroître les rendements agricoles. Un autre projet, géré par une entreprise privée congolaise du nom de Novacel, pratique la culture intercalaire du manioc et de l'acacia afin de produire de la nourriture, du charbon durable et aussi des crédits carbone. À ce jour, environ 1 500 ha ont été plantés. Les arbres ne sont pas encore suffisamment à maturité pour produire du charbon, mais le manioc est récolté, transformé et vendu depuis plusieurs années. La société a également bénéficié de quelques paiements initiaux pour le carbone. Le projet a permis la production hebdomadaire de près de 45 tonnes de tubercules de manioc et la création de 30 emplois à plein temps et de 200 emplois saisonniers. Novacel réinvestit une partie de ses crédits carbone dans des services sociaux locaux, notamment l'entretien d'une école élémentaire et d'un centre de santé.

Nous tenons à rappeler que l'énergie-bois se définit comme étant une énergie thermique ou calorifique produite par le bois de chauffe ou le charbon de bois, pendant la combustion vive et qui peut être utilisée, c'est-à-dire l'énergie produite par les combustibles ligneux pendant la combustion (CLEMENT, 1981).

L'on doit aussi signaler que la production non écologique, à grande échelle de l'énergie-bois, porte atteinte aux fonctions des forêts. Surtout qu'il est universellement admis que les forêts sont d'importance primordiale pour le maintien de la biodiversité, l'apport en produits ligneuxet non ligneux, les valeurs culturelles, le piégeage du carbone, la protection du climat et le maintien de l'équilibre écologique.53(*)

L'importance de la forêt se mesure par le rôle assez diversifié qu'elle joue. D'une façon générale, les différentes fonctions exercées par les forêts sont :

ü Fonction de protection ;

ü Fonction de régulation ;

ü Fonction de production ;

ü Fonction socioculturelle et

ü Fonction économique.

III.2.3. IMPORTANCE DE L'ENERGIE-BOIS

Il y a des millions d'années que l'homme utilise le bois comme combustible. Les utilisations traditionnelles n'ont pas pour autant disparu. Le bois est toujours utilisé dans des foyers, pour servir à la cuisson des aliments. Il est encore utile pour le chauffage pendant les nuits froides, afin d'éloigner les prédateurs. Bien que considérés comme une source d'énergie traditionnelle54(*)les combustibles ligneux demeurent toujours utiles.

Environ deux mille ans avant Jésus-Christ jusqu'à la fin du 19esiècle, le charbon de bois a fourni à l'homme et à l'industrie naissante l'énergie pour faire tourner les usines à feu, forges, verreries, cristalleries, tuileries, briqueteries, fours à chaud55(*).Signalent que l'énergie-bois est plus consommée que d'autres types d'énergie dans les pays sous-développés56(*).

En Afrique tropicale, le bois de chauffe et le bois de carbonisation restent la principale source d'énergie de nombreuses populations, y compris celles des villes.Le bois est devenue source de revenus substantiels en tant que marchandise; sa vente constitue l'économie familiale et domestique, surtout chez les paysans57(*).

Bien que le rôle du bois comme matériau de chauffage ne représente que huit pour cent de l'énergie consommée dans le monde, le déclin imminent de la production pétrolière mondiale, la brutale augmentation des prix de pétrole et l'insuffisance de programmes d'électrification, pour la majorité des populations rurales, laissent prévoir que le bois restera encore longtemps la principale source d'énergie de pays en voie de développement (HAYES, cité par MASINI 2008).

III.2.4. IMPACTS DE L'EXPLOITATION DE L'ENERGIE-BOIS SUR L'ENVIRONNEMENT

Dans l'environnement global, les impacts du déboisement dus à l'exploitation de bois de chauffe et de charbon de bois sont caractérisés par58(*)

ü La destruction de couvert végétal ;

ü Le massacre de la faune ;

ü L'atteinte à la biodiversité vivant sur le sol et sous le sol ;

ü Les atteintes au micro et/ou méso climat ; effet de serre ;

ü Le spectre de la faim qui s'aggrave chaque jour ;

ü Des nuisances et pollutions multiformes.

Lors de la combustion de bois de chauffe ou de la carbonisation, les gaz dégagés dans la fumée sont toxiques et font mal aux yeux et à l'odorat. Les pollutions de l'air dues aux biocombustibles causent des pathologies respiratoires.

L'on doit savoir que l'exploitation de bois de feu cause également la déforestation qui peut conduire à la désertification. La déforestation rompt l'équilibre entre les différents systèmes naturels et les activités de l'homme. La perte de forêts urbaines et périurbaines par exemple ne favorise pas l'accomplissement de certaines besoins essentiels de l'homme, tels que les besoins de tourisme, les besoins d'éducation, d'agriculture...

A ces inconvénients liés à la destruction des forêts, on peut ajouter la perturbation du cycle de l'eau et des cycles biogéochimiques. La forêt joue énormément sur le renouvellement du cycle hydrique. Ainsi, une disparition de celle-ci conduirait à un bouleversement de ce cycle. Par conséquent, les pluies ne seront plus régulières et une diminution des eaux superficielles et même celles des nappes sera effective.Les forêts soumises à une gestion non écologique peuvent se transformer en savanes, puis en steppes et celles-ci peuvent, à leur tour, être converties en désert59(*)

La déforestation dégrade la couverture végétale suivant le processus ci-après60(*) :

La modification de la composition de la couverture végétale, allant des héliophytes aux sciaphytes ;

ü La destruction de la couverture végétale qui affecte très rapidement les sols ;

ü L'alimentation de la litière en matières végétales (feuilles, brindilles, écorces, branches etc.) est interrompue ;

ü Les micro-organismes sont pénalisés de même que la décomposition biologique. Au bout de quelques mois, les sols dépourvus de la végétation sont appauvris ;

ü Les sols dénudés sont soumis à un changement brutal ; augmentation de l'éclairement et des écarts de température, conduisant, le jour, à une très forte évaporation, un desséchement et un durcissement rapide, peu favorables à une reprise végétative. Apparait alors une croûte dure qui ne permet qu'une pénétration lente de l'humidité, mais favorise le ruissellement de surface. Cela accélère la perte de fertilité ; de vastes secteurs productifs sont perdus.

En Afrique centrale, le bois comme source d'énergie est rarement en concurrence avec d'autres sources d'énergie. C'est la source d'énergie la plus disponible, en particulier pour les usages domestiques. Mais la structure du coût et des prix de l'énergie-bois est rarement connu. Le caractère informel de toute la filière, le manque de statistiques de la part comptable de cette consommation, au niveau des ménages, rendent les calculs difficiles.

III.3.INDICATEURS ENERGETIQUES DE LA RDC

En République Démocratique du Congo, la production de l'énergie présente des avantages et inconvénients, selon la forme et le type de source d'énergie.

III.3.1. Hydroélectricité

En République Démocratique du Congo, le potentiel hydroélectrique est énorme, mais jusqu'à présent, il est faiblement exploité. En effet, le potentiel exploitable est évalué à 774.000 GWh, soit 66% du potentiel de l'Afrique Centrale, 35% du potentiel global du continent africain et 8% du potentiel mondial. La production de cette énergie peut provoquer des menaces sur les poissons, sur la faune et la flore, du fait du détournement de la trajectoire suivie par l'eau. La mise en place d'un barrage hydroélectrique peut avoir un impact considérable au niveau du biophysique et au niveau socioculturel61(*).

III.3.2. Energie solaire

L'énergie solaire est subordonnée à la disponibilité diurne et à l'absence de couverture nuageuse. L'électricité produite par le capteur solaire doit être stockée dans des batteries. Desurcroit, les capteurs solaires doivent être assez grands pour offrir la capacité nécessaire demandée, ce qui peut conduire à un investissement conséquent et une nuisance visuelle, sans négliger l'espace à occuper. On distingue l'énergie solaire thermique et l'énergie solaire voltaïque.62(*)

Le potentiel solaire de la République Démocratique du Congo est considérable. Les mesures d'ensoleillement réalisées dans différentes stations météorologiques du pays renseignent que la République Démocratique du Congo se trouve dans une bande très élevée dont les valeurs sont comprises entre 3250 et 6000 Wh/m2/jr63(*)

III.3.3 Biomasse

La République Démocratique du Congo disposerait d'environ 125 millions d'hectares de forêts dont 120 millions ha de forêt équatoriale et 5 millions ha de forêts galerie, marécageuses et d'altitude. Le potentiel de bois est de 12,5 milliards de m3, soit 100 m3 de bois par hectare. La biomasse est la seule ressource énergétique véritablement abondante et la plus exploitée du pays. Elle satisfait l'essentiel des besoins en énergie des ménages, notamment comme combustible pour la cuisson et le chauffage64(*).

Cette énergie doit être exploitée de façon durable, pour ne pas contribuer aux émissions des gaz à effet de serre. Une mauvaise pratique de combustion peut conduire à la pollution par la fumée et mettre en péril la biodiversité.

III.3.4. Méthanisation (biogaz)

Le méthanisation est la production de gaz méthane à partir de la fermentation anaérobique des déchets organiques. Selon BIEY (2009), à Kinshasa, les dernières statistiques évaluent au moins une production journalière de 65000 tonnes de déchets municipaux dont 65% de ceux-ci sont biodégradables. A ce propos, il y a une grande possibilité de production de l'énergie électrique par pyrolyse, bio-méthanisation praticable dans les zones périphériques de la ville de Kinshasa.

III.3.5. Energie éolienne

L'énergie éolienne est sujette aux conditions météorologiques (elle exige des vents réguliers et permanents avec une vitesse supérieure ou égale à 5km/h), d'où une production variable et risquée. Les aérogénérateurs peuvent causer des nuisances sonores et esthétiques dans le paysage. Selon ANONYME (2008), en République Démocratique du Congo, le potentiel éolien n'est pas encore évalué. Il existe toutefois certaines zones telles que la zone côtière, le haut plateau de Kundelungu et la région des grands lacs où les vitesses moyennes de vent peuvent atteindre des valeurs supérieures ou égales à 5m/s65(*).

A propos des énergies renouvelables, nous disons qu'il n'existe pas, dans l'état actuel des connaissances, de l'énergie qui ne présente aucun risque. Mais au vu de différentes filières recensées, l'énergie solaire présente moins de méfaits (déboisement à outrance et déforestation, maladies liées aux fumées de combustion, changement climatique, pollution sonore et nuisances esthétiques, etc.). Selon les critères d'efficacité et de conservation, l'énergie solaire occupe la première place dans le classement des énergies renouvelables et durables (SHEA W.R., 1995).

III.3.6. Pétrole

Selon KASEMUNA (2006), le potentiel énergétique en pétrole de la RDC se résume comme suit :

1. Potentialité : la République Démocratique du Congo compte trois bassins sédimentaires : le bassin côtier ; la cuvette centrale et le graben du Tanganyika. Le bassin côtier, qui est le seul à être exploité pour la production pétrolière, s'étend sur 599 km2.

2. Production actuelle : après avoir atteint un plafond de 12 millions de barils (1 baril = 200 litres = 0,2 m3 en 1985 soit 33.445 barils/jour), la production actuelle a sensiblement diminué, se situant en-dessous de 7 millions de barils/an. Faute d'équipements appropriés de raffinage, à Moanda, la quasi-totalité de cette production est exportée. C'est la raison pour laquelle le pays est obligé d'importer des produits pétroliers dont la consommation actuelle se situe autour de 550.000 m3 par an.

3. Réserves : les réserves prouvées restantes de pétrole dans le bassin côtier estimées par la Commission Nationale des Énergies sont douteuses.

III.3.7. BESOINS ENERGETIQUES DE L'HOMME

L'être humain a des besoins fondamentaux : s'alimenter, travailler, bénéficier des services de santé, se loger, disposer d'eau potable et d'assainissement, etc. Pour tous ces aspects, l'énergie extra-somatique (énergies non alimentaires) joue un rôle important, rendant ainsi possible la cuisson des aliments, l'éclairage, le chauffage, la réfrigération, etc. Plus elle est accessible, plus sa consommation par l'homme est élevée, surtout dans les milieux ruraux pauvres66(*).

Par contre, si elle n'est pas facilement disponible, la dépense énergétique humaine est forte et la plus grande partie de son temps est destinée à la recherche de celle-ci, pour une vie meilleure. C'est précisément le cas de la plupart des habitants des quartiers non électrifiés de Kinshasa, où les hommes et les femmes s'adonnent à l'exploitation de la biomasse comme combustible. Ceci constitue l'une des principales causes de la déforestation à la surface de notre planète.

Selon DELWAULLE et ROEDERER, la consommation moyenne par individu et par an de bois de feu serait, à Niamey de 1,3 m3. Selon A.BERTRAND, celle-ci se situe respectivement entre 2 et 2,4 m3 à Bamako et Ouagadougou. Pour G.GILBERT, elle tomberait à 1,22 m3 à Brazzaville, tous cités par MADIBO D. (1985).

Il est vrai que, la disponibilité en énergie électrique est un indicateur important qui conditionne la qualité de vie d'une population, et qu'une politique énergétique efficace dans un pays pauvre détermine l'avenir des forêts de celui-ci.

Les besoins en énergie demeurent une préoccupation quotidienne. L'on constate que la quasi-totalité des ménages urbains font de plus en plus usage de l'énergie des combustibles végétaux, qu'il s'agisse de charbon de bois ou de bois de chauffage, pour la cuisson des aliments ou pour le chauffage des foyers.

« En aucun cas, il ne s'agit de remettre en cause le confort ou les acquis du progrès. Tout au contraire, le principe d'une maîtrise de la demande électrique se veut être un moyen de satisfaire tout à la fois, les besoins de bien-être immédiat et futur. Pour ce faire, une conciliation temporelle a donc vocation à être entreprise pour que les mauvais usages électriques d'aujourd'hui n'aient pas demain des conséquences fâcheuses sur l'environnement forestier futur »

* 53 FAO, 2005. L'état des forêts tropicales, Rome, 150 p.

* 54 (FAO, 2003),

* 55 . SMITH, N, 1985 : Energie-bois, les nouvelles éditions africaines, Abidjan

* 56 MONTALEMBER M.R. et CLEMENT S. (1983): Fuel wood supplier developing countries, FAO. Rome

* 57 BINZANGI, K. (2001) : La pauvreté et son impact sur la production de combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains Congolais, Lukunilwayuma volume II , n°6, Université libre de Luozi.

* 58 BINZANGI, K. (1999) : L'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question, Lukunilwayuma, volume II , n°5, Université libre de Luozi.

* 59 BINZANGI, K. (1999), op. cit

* 60 COUDRAY, J. et BOUGUERRA, (1994) : Environnement en milieu tropical, ESTEM, Paris

* 61 KASEMUANA, S. (2006) : Energie et développement en RDC, ISTA (section électricité), Kinshasa, RDC.

* 62 Anonyme, (1993) : Guide des énergies renouvelables, Ministère de la région wallonne,Bruxelles

* 63 Anonyme, (2008) : Situation sur les énergies renouvelables en République Démocratique du Congo, des séances de travail avec les services des ministères du Plan, de l'Energie et de l'Environnement et Développement rural, Conférence de Berlin.

* 64 Anonyme, (2008), op. cit

* 65 . Anonyme, (2008) : Situation sur les énergies renouvelables en République Démocratique du Congo, des séances de travail avec les services des ministères du Plan, de l'Energie et de l'Environnement et Développement rural, Conférence de Berlin.

* 66 STEPHEN, R., (2006), op. cit

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams