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Consommation du combustible braise (charbon de bois) par les ménages de la ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation au Katanga

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par Excellent TSHIMBILA WETU BONSO
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

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1.2 LE BOIS DE FEU DANS LES SYSTEMES ENERGETIQUES RURAUX

Le bois de feu joue un rôle prépondérant dans l'approvisionnement énergétique des masses rurales et des groupes plus pauvres des agglomérations urbaines. Dans les systèmes énergétiques ruraux le bois de feu occupe une place spéciale en raison de l'importance de la consommation domestique d'énergie à laquelle il est principalement destiné et en raison du fait qu'il est produit à l'intérieur même du système. Ceci répond à l'importance de la demande de chaleur dans le système énergétique rural traditionnel par rapport à l'énergie motrice pourutiliser à l'exception de l'énergie musculaire. Le bois est généralement le combustible préféré des ruraux parce que sa production décentralisée répond à la dispersion de l'habitat rural et permet le plus souvent de l'obtenir sans coût majeur et parce que cette production peut être maintenue sur la base d'un rendement soutenu et en combinaison avec d'autres biens et services. Le bois de feu est donc par excellence une source d'énergie renouvelable dont le caractère décentralisé est particulièrement adapté aux caractères propres des systèmes énergétiques ruraux. Au niveau d'une communauté rurale, le système énergétique reflète un ensemble intégré de relations entre les ressources et les activités et le rôle du bois de feu doit être vu comme une fonction complexe aux corrélations nombreuses avec le régime foncier, l'aménagement de l'espace, les pratiques agricoles, les mécanismes d'allocation des ressources, les structures sociales, etc. Les principaux caractères du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux seront rappelés ci-dessous.

Les besoins domestiques, essentiellement pour la cuisson des alimente et le chauffage des habitations, représentent en général le poste le plus important de la consommation énergétique d'ensemble dans les pays en développement: ceci est encore plus marqué pour les populations rurales et les ménages pauvres. Le bois de feu est en général le combustible préféré des populations rurales qui n'ont pratiquement qu'un accès très limité à d'autres formes d'énergie: le bois remplit donc un rôle essentiel dans la satisfaction des besoins énergétiques élémentaires liée à la subsistance même de ces populations. Outre son caractère renouvelable et décentralisé, le bois de feu peut être récolté et utilisé au moyen de techniques simples et sans recours à un équipement coûteux: il est donc particulièrement adapté aux besoins et aux possibilités de Bas utilisateurs. On peut évaluer les besoins énergétiques minimum pour la cuisson de la nourriture et le chauffage de l'eau à 6 à 10 GJ par personne et par an, soit de 0,5 à 1 m3 de bois de feu, dans les conditions courantes d'utilisation: des variations considérables sont possibles en fonction des habitudes culinaires, du climat, des modes de vie et des structures sociales et aussi de l'efficience des équipements de cuisson. Si l'on tient compte du chauffage des habitations rendu nécessaire dans les climats froids des besoins totaux en énergie pour les tâches domestiques peuvent atteindre 25 à 30 GJ par personne et par an, l'équivalent d'environ 3 m3 de bois. Les variations climatiques saisonnières, la nature du bois et sa disponibilité peuvent modifier considérablement les niveaux effectifs de consommation.

A côté de son rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins domestiques en énergie, le bois de feu est également un important combustible pour de nombreuses industries rurales: Bêchage du thé et du tabac, fumage du poisson, briqueteries, fours à chaux, forges, poteries, artisanats divers de village. Les niveaux de consommation peuvent être très variables: en Tanzanie par exemple on estime qu'il faut compter 50 m3 de bois de feu pour sécher la production d'un hectare de tabac; ailleurs on estime que 2 kg de bois sont nécessaires pour produire 1 kg de sucre de canne. Les industries peuvent consommer des quantités importantes de bois de feu s'ajoutant à la demande domestique dans ces mêmes zones rurales. L'évolution récente et la difficulté des approvisionnements en combustibles commerciaux a incité dans un certain nombre de pays les industries rurales à se reporter au bois ou à maintenir celui-ci comme combustible principal sinon unique pour leurs opérations; ceci tient compte des possibilités d'approvisionnement sur place ou répond aux efforts des gouvernements pour limiter les effets de la consommation énergétique sur la balance commerciale.

L'utilisation du bois de feu dans les zones rurales pour les besoins domestiques ou des industries villageoises participe souvent encore à des cadres économiques traditionnels de subsistance. L'autoconsommation prédomine: le bois de feu est ramassé généralement par les femmes et les enfants pour les besoins propres de la famille dans l'environ immédiat de l'habitation: l'approvisionnement énergétique est une tâche essentielle qui peut requérir une fraction importante du temps d'activité. Dans de nombreux cas en raison de la présence même des populations rurales, il n'y a pas de ressources forestières proprement dites dans les environs proches. La récolte de bois de feu est alors effectuée à partir des éléments de végétation ligneuse épars dans l'espace rural: arbres isolée, arbustes, produit de la taille des fruitiers, etc. Lorsque la demande augmente et que les ressources deviennent plus difficilement accessibles, il se crée en général un courant d'activités donnant naissance à des emplois et à des revenus: un certain nombre de ruraux se livrent aux activités de ramassage, de transport et de distribution de bois de feu à destination des villages et des agglomérations urbaines. Le courant d'activités peut être considérable: on a ainsi calculé que des millions de journées de travail sont investis dans l'approvisionnement des agglomérations sahéliennes: on a par exemple calculé que l'approvisionnement de la seule ville de Bamako en 1978 avait impliqué 500 000 journées de travail pour la seule coupe du bois et un mouvement monétaire de 7 millions de dollars E.-U. Ceci manifeste tout à la fois l'importance que peut revêtir l'approvisionnement en bois de feu pour l'emploi dans les zones rurales avec son effet économique induit et aussi le passage du bois de feu de l'état libre et gratuit à celui d'un produit valorisé et monétarisé. Ce dernier aspect est symptomatique de problèmes croissants d'approvisionnement mais aussi d'un changement d'attitude pouvant être utilisé dans la recherche de solutions et dans l'utilisation du bois de feu dans un processus de développement.

La contribution du bois de feu en tant que source d'énergie ne se limite pas aux systèmes énergétiques ruraux ou aux secteurs de subsistance. Dans de nombreux pays la demande urbaine représente une part croissante de la consommation de bois de feu tant du fait des migrations de ruraux qui conservent un mode de vie de type rural que de la dépendance des familles plus pauvres qui continuent à recourir au bois pour leurs besoins domestiques. Le bois de feu tend alors souvent à être remplacé par son dérivé, le charbon de bois, un combustible facile à transporter, à stocker et à utiliser mais dont la production entraîne une perte importante de l'énergie contenue dans la matière première. En l'absence de contrôle' la demande urbaine signifie une concentration de la consommation entraînant non seulement des surexploitations localisées des ressources à l'entour de la ville mais aussi éventuellement le détournement au profit des citadine des approvisionnements indispensables aux ruraux; l'effet s'élargit jusqu'à plus de 100 km des villes, à des distances qui augmentent constamment. La demande urbaine de bois de feu peut donc aussi constituer un facteur important de déstabilisation de l'approvisionnement énergétique rural.

En raison du caractère intégré des systèmes énergétiques ruraux, les difficultés croissantes d'approvisionnement de bois de feu ont des répercussions graves de toute nature. Cela se traduit d'abord par une allocation accrue des ressources limitées en temps et argent à cet approvisionnement par des populations qui n'ont pas accès à d'autres sources d'énergie. Cela entraîne une surexploitation accélérée de la végétation ligneuse restante pouvant même entraîner sa disparition. Cette surexploitation s'ajoute à tous les autres facteurs de dégradation de la végétation ligneuse naturelle: feux de brousse, pâturage des animaux, défrichement pour la mise en place de nouvelles cultures, périodes climatiques défavorables. Dans les cas extrêmes les conséquences sur l'environnement peuvent être irréparables et mettre en danger les conditions d'existence même de l'homme: on connaît l'effet du déboisement sur les zones écologiques fragiles telles les zones arides ou Les montagnes du fait de la désertification ou de l'érosion. Le déboisement lui-même est souvent le résultat de défrichement en vue de nouvelles cultures, voire des systèmes modernes monocultures: il en résulte une disparition de l'arbre du paysage rural et par conséquent des possibilités d'approvisionnement en bois de feu. Les populations ont alors recours aux déchets agricoles et aux déjections animales qui constituent les combustibles auxquels elles ont encore accès. Dans certains cas on a calculé que les quantités annuellement brûlées au lieu d'être enfouies dans le sol équivalent à des quantités considérables d'engrais requis pour maintenir la fertilité du sol: si l'on veut éviter la perte de productivité agricole, le recours à ces engrais d'origine minérale est nécessaire, mais augmente la dépendance énergétique vis-à-vis de l'énergie fossile. L'alternative est l'utilisation du pétrole ou du gaz comme combustible ce qui, à supposer que l'usager rural soit en mesure de se les procurer, grèvera d'une demande supplémentaire les besoins nationaux en combustibles fossiles. A la limite la pénurie de bois de feu a deux conséquences ultimes à travers l'ensemble du système énergétique rural: la dépendance vis-à-vis de combustibles de substitution importés de l'extérieur du système et le recours accru aux engrains pour compenser les éléments fertilisante non retournée au sol. Au cas où l'on laisserait la situation se dégrader sans intervenir, on aurait à faire face à l'effet nutritionnel direct par impossibilité de cuire convenablement la nourriture et l'effet alimentaire indirect du fait de la diminution de la productivité agricole. L'impact est d'autant plus marqué dans les zones écologiques plus fragiles et sur les couches les plus pauvres de population.

Lorsque les situations n'ont pas atteint des seuils irréversibles des solutions techniquement et économiquement réalisables existent: elles permettent au moins de préserver ou de rétablir la contribution du bois de feu aux besoins énergétiques élémentaires pour la subsistance des populations rurales; cette contribution peut même être développée et participer à la mine à disposition accrue d'énergie nécessaire pour leur développement.

En conclusion de cette section sur l'importance du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux, il faut souligner le rôle joué par le combustible dans la satisfaction de besoins énergétiques aussi essentiels que la cuisson des aliments et le chauffage ou leu industries rurales dans les pays en voie de développement. Sa raréfaction se traduit pour des populations très nombreuses par des difficultés accrues de subsistance et par la rupture de leur système énergétique; dans les cas extrêmes elle entraîne la déstabilisation de l'environnement par suite du déboisement et de la coupe de toute végétation ligneuse. Le problème du bois de feu a donc en fait trois dimensions importantes: forestière, énergie et environnement. C'est la raison pour laquelle son rôle dans les systèmes énergétiques ruraux doit être clairement perçu non seulement comme un problème de subsistance mais aussi de développement.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote