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Malouet, administrateur en guyane (1776-1778) mise en place d'un projet administratif et technique.

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par Benoît JUNG
Paris Ouest Nanterre - Master 2 2014
  

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3.1.2 Dynamiser le commerce et la production : aides, incitations et récompenses

Dans son mémoire de 1768, Bessner suggère que l'État stimule le commerce en créant des débouchés afin « d'augmenter l'aisance des cultivateurs708. » Malouet reprend à son compte cette idée et la développe. Il s'explique :

« Quand on emploie la voie des récompenses, il faut qu'elles soient suffisantes pour exciter, sans quoi on manque son objet709. »

De fait, afin de stimuler l'activité, de récompenser les initiatives et de susciter l'émulation, Malouet assujettie toutes les entreprises à l'octroi d'avantages (matériels ou financiers) et d'honneurs, tout d'abord en fonction d'objectifs à atteindre. Pour les armateurs, il préconise la distribution de primes à ceux qui introduisent en Guyane des esclaves et des travailleurs Blancs. Il convient aussi d'attribuer des distinctions honorifiques et d'anoblir ceux qui porteront à Cayenne « 1000 esclaves et 150 Européens en trois ans. » Une prime de 10 000 francs par an sera versée à l'armateur qui introduira le plus grand nombre de tête de bétail en une année710. Pour dynamiser les exportations depuis Cayenne, Malouet prévoit d'anoblir tout armateur qui, pendant cinq ans, exporte la plus grande quantité de bois, vivres ou bestiaux pour les Antilles. « Un seul pourra l'obtenir, pour favoriser l'émulation, précise-t-il711. »

L'État doit par ailleurs encourager l'exploitation du bois, comme le préconise Bessner en 1767712. Nous l'avons vu, le bois en Guyane suscite un intérêt important par la surface du couvert forestier. Afin d'encourager l'exploitation, Malouet suggère d'exempter de droits et d'impôts à vie les

707 Ciro Flamarion CARDOSO, La Guyane française (1715-1817), op. cit., p. 250 ; Marie POLDERMAN, La Guyane française, 1676-1763, op. cit., p. 89.

708 ANOM C14/35 F°268

709 Pierre Victor MALOUET, Collection de mémoires, tome 1, op. cit., p. 88.

710 Ibid., p. 85, 88.

711 Ibid., p. 88.

712 ANOM C14/35 F° 248

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habitants parvenant à un débit annuel de bois en haute futaie. Des lettres de noblesse seront accordées à tout habitant propriétaire de 1000 têtes de bétail et de deux moulins à scie713. Enfin, une prime de 6000 livres par an est destinée aux deux exploitations en terre basse les plus productives, proportionnellement à leur surface et aux forces employées714. Enfin, afin de susciter des vocations parmi les habitants les plus en vue et d'intéresser les autorités à collaborer avec la métropole, Malouet propose d'une part d'accorder des distinctions à Macaye, Kerkhove et Patris pour leur zèle et leur esprit d'initiative. D'autre part, il trouve juste d'appliquer au Conseil de Cayenne le traitement honorifique qui a cours dans les autres colonies715.

Malouet suggère également d'actionner le levier des incitations financières. D'une façon générale, afin de dynamiser la production, il envisage de transformer la Guyane en une vaste zone franche dans laquelle toute installation nouvelle sera exonérée d'impôts et de droits716. Dans le même ordre d'idée, les habitants investissant dans la dessiccation des zones humides seront exonérés d'impôts717. Destinée à l'exploitation forestière, une exemption de droits sera accordée pendant sept ans, par tranche de douze esclaves, pour les habitants qui reboisent leurs friches718.

Dans un troisième temps, l'État doit prendre à son compte la mise en place des infrastructures productives en distribuant « de bons terrains et des secours pendant deux ans719. » À nouveau, nous retrouvons cette idée chez Bessner. L'État doit fournir aux habitants les aides nécessaires à leur établissement : des outils, des graines, des plants. « On leur donnera tous les secours que les circonstances permettront, pour aider dans les premières difficultés720. » Chez Malouet, ce genre de mesure vise principalement l'exploitation forestière, les pêcheries et la production agricole. Malouet réfléchis en deux temps. D'abord, l'État doit établir pour son compte des moulins à scie pour produire des planches et des madriers destinés aux Antilles. Tablant sur un amortissement étalé sur deux ans, Malouet suggère d'investir 40 000 livres. Une fois la mise récupérée, le même principe doit être appliqué pour l'établissement de pêcheries et la construction de bateaux pêcheurs721. Enfin, pour faire fonctionner ces établissements, Malouet pense y installer des entrepreneurs languedociens et béarnais, avec « avances en vivre, animaux, outils et ustensiles », ainsi que des avances en moulins et en bateaux722, au même tire que Bessner estime

713 Pierre Victor MALOUET, Collection de mémoires, tome 1, op. cit., p. 89-90.

714 Ibid., p. 87.

715 Ibid., p. 90-91.

716 Ibid., p. 89.

717 Ibid., p. 87.

718 Ibid., p. 90.

719 Ibid., p. 83-84.

720 ANOM C14/35 F°267-268

721 Pierre Victor MALOUET, Collection de mémoires, tome 1, op. cit., p. 86-87.

722 Ibid., p. 87-88.

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essentiel l'encadrement de personnel qualifié, des « créoles intelligens et au fait de la culture723. »

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