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Malouet, administrateur en guyane (1776-1778) mise en place d'un projet administratif et technique.

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par Benoît JUNG
Paris Ouest Nanterre - Master 2 2014
  

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2.1.1 Une mise en valeur des colonies

Pour Malouet, les colonies sont assujetties à l'utilité générale. Elles permettent la circulation des richesses avec la métropole. La transformation des produits coloniaux et leur réexportations permettent de grands profits et stimulent le commerce, entretenu par la consommation en produits tropicaux, permettant une mise en valeur des colonies252. En effet, dans les années 1770, à l'époque où Malouet développe sa réflexion, le commerce colonial français, principalement centré sur les Antilles, dont Saint-Domingue est l'élément moteur, est aux avant-postes du dispositif économique du royaume. C'est au tournant du XVIIIe siècle que la montée en puissance s'opère, à une époque où les Antilles françaises rattrapent peu à peu les niveaux de production des Antilles anglaises. On

248 Pierre Victor MALOUET, Collection de mémoires, tome 4, op. cit., p. 1-94.

249 Ibid., p. 15.

250 Pierre Victor MALOUET, Mémoires de Malouet, vol. 1, op. cit., p. 33.

251 Alain CLÉMENT, « Du bon et du mauvais usage des colonies », op. cit., p. 102.

252 Pierre Victor MALOUET, Collection de mémoires, tome 4, op. cit., p. 27-28.

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assiste progressivement à une mutation du système productif qui bascule peu à peu dans la monoculture de canne à sucre. À partir des années 1715, la production sucrière française ne cesse de croître253. Cette supériorité française est principalement le fait de Saint-Domingue, du moins de sa partie occidentale, qui intègre le giron français en 1697 après avoir été cédée par l'Espagne254. Elle devient dans la décennie 1730-1740, et de loin, le premier producteur de la région. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 1715, Saint-Domingue exporte 7 000 tonnes de sucre vers la France, puis 10 000 tonnes en 1721, 43 000 tonnes en 1743, 77 000 tonnes et 1767, et plus de 86 000 tonnes à la veille de la Révolution. Pour l'année 1743, sa production égale celle de toutes les Antilles anglaises. S'ajoute la production de la Martinique et de la Guadeloupe, soit environ 14 000 tonnes255. Ajoutons que ces chiffres restent toutefois discutables car ils ne prennent pas en compte la contrebande. « On estime le montant de cette fraude entre 8 et 10 % des exportations avouées dans le cadre de l'Exclusif métropolitain, explique Jean Meyer. Ce qui, pour les colonies françaises, signifierait que la production totale aurait été de 114/115 000 tonnes pour les 86 000 tonnes officielles256. » Ces chiffres sont à manipuler avec circonspection mais ils suffisent à donner un ordre de grandeur. Même si les anciennes productions se maintiennent, comme le tabac par exemple, et que la production de café est multipliée par six entre 1760 et 1780 à Saint-Domingue257, le constat d'ensemble reste que le sucre devient un élément majeur de l'économie.

Partant, l'exploitation coloniale entraîne des effets positifs directs et induits sur l'économie de la métropole.

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