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Les haies vives dans la dynamique des contacts foret-savane a Yambassa, région du centre Cameroun

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par Cyrille LEMOUPA FOTIO
Université de Yaoundé 1 - Master 2 2015
  

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VII.2.4.2. La théorie stochastique de Gleason

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chacune des réactions individuelles face à l'environnement. L'évolution de la végétation est le fait des seuls individus qui se déploient plus ou moins rapidement en fonction du niveau de leur accommodation aux conditions du milieu.

Notre étude s'inscrit dans ces différentes théories.

VIII- OBJECTIFS DE RECHERCHE VIII-1-Objectif principal

L'objectif principal consiste à déterminer les impacts écologiques et socio-économiques à court et à long termes de la mise en place des haies vives du village Yambassa.

VIII-2-Objectifs spécifiques

> Dresser un état des lieux du paysage agraire de la localité de Yambassa.

> Caractériser le contexte historique de l'implantation des haies vives.

> Déterminer la distribution régionale et locale et la composition floristique des haies vives de la localité de Yambassa.

> Déterminer les implications écologiques et socio-économiques des haies vives à l'échelle locale en précisant les mécanismes et les modèles d'évolution des contacts forêt-savane.

IX. HYPOTHESES DE RECHERCHE

IX-1-Hypothèse principale

Les haies vives de la localité de yambassa favorisent le développement d'un couvert végétal forestier dans les savanes et constituent une source de richesse pour les populations locales.

IX.2. Hypothèses spécifiques

> Le paysage agraire yambassa présente une mosaïque forêt-savane conditionnée par le milieu physique et humain.

> Les haies vives yambassa ont été implantées dans un contexte de guerres tribales pour constituer des systèmes de défense et de délimitation du territoire.

> Les haies vives sont reparties sur l'ensemble du « pays» Yambassa, formant une couronne visible dans le village Yambassa et composées principalement de Ceiba pentandra et de Bombax buonopozense.

Pour les images et les cartes nécessaires, nous avons eu recours à deux types de documents:

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Ø Les haies vives favorisent le recrutement des espèces pionnières de la forêt en savane permettant une expansion de la forêt sur la savane; elles fournissent des produits divers et favorisent la culture du cacao dans la localité.

X- METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Les techniques d'investigations s'appuient sur la recherche documentaire, les enquêtes de terrain sur la base d'un questionnaire, les relevés botaniques sur transects et placettes, ainsi que sur les traitements statistiques et cartographiques :

X.1. Le matériel de terrain

Sur le terrain, nous avons eu recours à une petite batterie de matériel devant faciliter le parcours du site et le travail de collecte des données en forêt. Il a ainsi été nécessaire d'utiliser:

- Une machette pour se frayer le chemin en forêt, pour délimiter les placettes et écorcher les arbres identifiés ;

- un mètre ruban pour mesurer la circonférence des arbres à 1,30 cm du sol ;

- un décamètre utilisé pour mesurer les distances entre les pieds d'arbres et d'arbustes et pour dimensionner les placettes élémentaires de 5x20 m ;

- Un GPS pour trouver les coordonnées géographiques et les altitudes des sites d'expérimentation (les placettes botaniques).

- Un herbier et des sacs plastiques pour collecter les échantillons botaniques en vue de les identifier à l'Herbier National du Cameroun.

- Nous nous sommes servis également d'une boussole pour nous orienter par rapport aux tracés des layons botaniques. De la craie a été utilisée pour marquer les arbres relevés afin d'éviter de compter les mêmes plusieurs fois. Des sacs plastiques et un herbier portatifs nous ont servi à la collecte des échantillons botaniques sur le terrain. C'est plus tard nous avons consulté les archives de référence de l'Herbier National.

X.2. Les documents cartographiques

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- Les cartes topographiques de l'IGN : il s'agit respectivement de la carte de Bafoussam feuille NB-32/33-SO au 1/500 000, deux types de cartes de Bafia, c'est-à-dire la feuille NA-32-VI au 1/200 000 et les feuilles NB-32-XI 3b et 3a au 1/50 000.

- Les photographies aériennes n° 172 et 186 de l'IGN mission 016 de l'AEF de 1950-1951 au 1/50 000.

- Une image satellitale Landsat du 10/04/2013.

X.3. La collecte des données secondaires : la recherche documentaire

La recherche documentaire et bibliographique s'est déroulée dans les bibliothèques de l'université de Yaoundé 1 (la bibliothèque centrale, celle de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, celle du Département de Géographie et celle du cercle d'histoire et géographie), la bibliothèque du Ministère de la recherche scientifique ainsi que celle de l'Herbier National. Les recherches dans les centres de documentation ont été complétées par la consultation des sites spécialisés suivants sur Internet: Banque Mondiale, COMIFAC, FAO, ONF international, PNUD, CIFOR, GIEC, IUCN, WWF. Nous avons aussi consulté les archives de la commune d'arrondissement d'Ombessa, ainsi que celles de la commune urbaine de Bafia.

Nous avons eu recours aux centres de documentation spécialisés : bibliothèque de l'Institut de Recherche Agronomique et de Développement (IRAD) de Nkolbisson, bibliothèque de l'Herbier National. La consultation des documents a été également faite sur des sites spécialisés sur internet.

X.4. La collecte des données primaires : les enquêtes humaines

Il s'agit des données collectées au cours des entretiens et enquêtes de terrain. Les questions posées lors des entretiens auprès d'agriculteurs et de chefs de ménages du village Yambassa portent principalement sur l'histoire de l'occupation des terres d'habitation et de cultures.

Les enquêtes de terrain se sont basées sur un questionnaire. Elles ont ciblé en priorité les paysans (cultivatrices, planteurs) et les chefs de ménages. Nous avons aussi ciblé les agents et responsables des mairies et des services d'arrondissement et départementaux des eaux et forêts, de l'agriculture, de la faune et de l'environnement, des industries animales. Les planteurs en particulier nous ont aidés à identifier les haies déjà bien visibles sur les photographies aériennes consultées. A l'aide d'un GPS ces haies ont été localisées avec précision sur les cartes et les images. Au cours des discussions et des entretiens, les questions ont porté sur les raisons de l'implantation et de la conservation des haies, ainsi que les

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conséquences et les impacts de leur implantation sur le plan écologique (la biodiversité floristique, la qualité physique des sols et de leurs rôle dans l'affectation des sols), mais aussi sur le plan social (l'appropriation des terres, les investissements nécessaires, le coût en temps de travail, en matériels et en argent) et sur les retombés.

Nous avons eu recours aux questions semi-fermées, ce qui donne une plus grande flexibilité des réponses. Les entretiens ont permis de retracer l'histoire agraire et les modes de mises en valeurs qui sont à la base de l'évolution de ce territoire. L'analyse du fonctionnement des systèmes de production agricole issue des enquêtes auprès de chefs d'exploitation permet de comprendre les stratégies paysannes et les logiques de mise en valeur des terres.

Les enquêtes humaines vont se baser sur la méthode déductive, qui consiste à émettre des hypothèses sur la base d'un raisonnement considéré comme vraisemblable, mais qui doit toutefois être vérifié à postériori sur le terrain. Un questionnaire sera bâti dans cette perspective et visera à comprendre les logiques paysannes d'appropriation et de gestion des terres agricoles, des espaces de savanes et des peuplements forestiers.

X.5. Les traitements d'images

Ils ont consisté aux analyses diachroniques basées sur des données de télédétection comme les photographies aériennes et les images satellitales. Les cartes ont servi, d'une part, à délimiter les arrondissements et les cantons du site d'étude. D'autre part, elles ont servi comme repère pour le géoréférencement et le redressement géométriques des photos et des images. Au bout de ces traitements, les images sont converties à une même échelle et sont donc superposables. Les formes d'affectation des sols peuvent donc être décrites et quantifier. En comparant les images rectifiées géométriquement, nous avons détecté les formes d'évolutions des contacts forêt-savane. La même démarche a permis de déterminer les mécanismes d'évolution, d'une part, et de quantifier les évolutions de la végétation entre deux ou plusieurs dates en s'appuyant sur la comparaison d'images prises à différentes dates.

X.6. Les relevés botaniques sur transect et placettes

Les relevés ont été réalisés sur un transect long de 2660 m et de 5 m de large, représentant en tout 13 300 m2. N'ont été pris en compte que les arbustes et arbres qui se situaient sur l'axe de l'alignement de la haie vive. Par ailleurs, les cacaoyers implantés sous l'ombre des ligneux n'ont pas été pris en compte. Cependant, la présence des peuplements occupant l'environnement immédiat de la haie a été précisée. Un enregistrement de points GPS a été

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fait tous les 100 m. Des points supplémentaires ont été précisés chaque fois que la haie décrivait une courbe ou une bifurcation.

Ainsi, les mesures de terrain ont permis de décrire les unités d'occupation de sol et de valider les données issues de la photo-interprétation. Les relevés de terrain ont permis de mesurer la longueur de la haie vive, de recenser et de déterminer les espèces constitutives de la haie. D'autre part, les mesures des circonférences des arbres et des arbustes ont conduit à la description des structures horizontales et verticales par l'évaluation de la densité et de l'abondance des individus.

Le choix des parcelles d'expérimentation s'est porté sur un transect représentatif des haies vives en termes de conservation et d'accessibilité. Il s'agit du village Yambassa situé sur la route nationale n04 qui relie Yaoundé à Bafoussam en passant par Bafia. Sur le transect le mètre ruban a été utilisé pour mesurer les circonférences des futs à 1,30 m du sol. Le décamètre a permis de délimiter le périmètre et de mesurer les distances entre les individus et les associations de végétations. La machette a servi à éclaircir le passage et à prélever les piquets destinés à la délimitation des placettes.

Nous avons aussi utilisé une grille millimétrée pour préciser la position de chaque individu sur le transect. Les particularités de la structure et des haies ont également été précisées en restituant les étendus sur la même grille (cacaoyer, jachère, bosquet, arbres mort sur pied, arbre prélevés etc.). Le transect a été divisé en parcelle élémentaire (placette) de 5 m de large et 20 m de long. Dans chacune des placettes, les relevés portent sur tous les individus appartenant aux plantes ligneuses (individus de taille 5 m).

PRESENTATION DU MEMOIRE

Le mémoire comporte deux parties divisées respectivement en deux chapitres; soit quatre chapitres au total. Le premier chapitre présente les conditions écologiques du site caractérisées par un climat humide, un relief de plateau peu accidenté, des sols ferralitiques en association avec des sols hydromorphes, ainsi qu'une occupation humaine marquée par de faibles densités relatives de la population rurale. Le chapitre deux évoque le contexte historique qui a favorisé l'aménagement des haies défensives végétales autour des établissements humains. Le chapitre trois décrit la répartition et la structure des haies à l'échelle régionale grâce aux données de la télédétection et à l'échelle locale sur transects et placettes. Le chapitre quatre décrit les implications de l'aménagement des haies défensives sur le triple plan social, économique et écologique. Il précise en particulier le rôle de ces

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boisements dans le contexte défensif, dans le cadre de la mise en valeur agricole et dans la dynamique des contacts forêt-savane sur le site.

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PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE ECOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE LA
MISE EN PLACE DES HAIES VIVES

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CHAPITRE I : LE CONTEXTE ECOLOGIQUE DU PAYSAGE AGRAIRE YAMBASSA

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo