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Biomatériaux pour la reconstruction osseuse

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par Mounir El hassouni
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès  - Licence chimie analytique et industrielle 2012
  

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Polymères 

De par le grand éventail de propriétés qu'il est possible de donner à ces matériaux, ils constituent une classe dont les applications thérapeutiques sont extrêmement variées allant des matériaux servant à l'ancrage dans l'os, aux matériaux servant de prothèse ligamentaire.

Généralités 

Composition chimiques 

Les polymères sont constitués de la répétition de monomères, molécules organiques à base d'atome de carbone (ou de silice pour les silicones). La polymérisation s'effectue suivant deux procédés principaux, addition ou condensation, à la base de la structure tridimensionnelle de la macromolécule, de ses propriétés physicochimiques et mécaniques. Le poids moléculaire et le degré de ramification de la molécule régissent la mobilité et l'arrangement spatial des chaînes entre elles. Les branchements augmentent l'encombrement spatial de la molécule ce qui diminue la densité et le taux de cristallinité du matériau. A très haut poids moléculaire, le taux de cristallinité atteint un maximum puis diminue.

Propriétés mécaniques 

Il est bien sûr possible de caractériser le comportement mécanique de ces matériaux par une courbe contrainte-déformation permettant de déterminer module d'Young et rigidité. Mais, cette caractérisation est incomplète, les polymères ont en effet un comportement viscoélastique, les propriétés mécaniques étant fonction de la vitesse d'application de la charge. D'autres conditions comme la température et le milieu ambiant influencent les propriétés mécaniques. La comparaison de différents matériaux polymériques impose donc plus qu'ailleurs la vérification des conditions d'expérimentation.

Plus la cristallinité est élevée (organisation régulière, chaînes parallèles, liaisons interchaîne fortes), meilleures sont les propriétés mécaniques et plus la ductilité baisse. L'effet d'augmentation du poids moléculaire est de réduire la mobilité entre les chaînes et d'améliorer la résistance à la rupture, en contrepartie, le taux de cristallinité baisse. A la différence des métaux, nombre de ces paramètres sont modulables par divers procédés contrôlant la production des matières premières (poids moléculaire, taux de cristallinité, additifs). Les paramètres de mise en forme (température, pression, forme) sont également contrôlables et permettent des variations de propriétés.

Biocompatibilité 

Les polymères utilisés en orthopédie sont, sous forme massive, bien tolérés, ils sont encapsulés par une membrane fibreuse dont l'épaisseur peut être variable, fonction de la composition chimique du matériau, de sa forme géométrique, de ses propriétés de surface ou encore des contraintes locales à l'interface. En général, les réactions d'intolérance ne proviennent pas du matériau lui-même mais de la présence de composés de bas poids moléculaire. Ces composés peuvent être libérés par une hydrolyse in vivo, lors de la stérilisation, ou lors de frottements aboutissant à la formation de débris d'usure ; les additifs nécessaires à la fabrication peuvent également être toxiques. La quantité, la forme et la taille des débris sont des paramètres importants dans les réactions d'intolérance en particulier pour la formation des granulomes aux débris d'usure.

Différents travaux menés chez l'animal ont conclu que l'induction de sarcomes n'est rapportée que chez certaines espèces animales (rats, souris), après un délai important et que la forme de l'implant (film) constitue le paramètre le plus important (Oppenheimer). Chez l'homme des observations de tumeurs au contact de polymères ont été rapportées mais un lien direct de cause à effet entre tumeur et matériau est difficile à établir.

Matériaux résorbables

 
 

Les matériaux biorésorbables ont pour caractéristique d'assurer une aide thérapeutique limitée dans le temps. Ainsi, un matériau pour ostéosynthèse évite une reprise chirurgicale pour ablation du matériel, il doit présenter des caractéristiques mécaniques suffisantes pour assurer la stabilité initiale de la fracture puis être résorbé après consolidation osseuse ; la progressive réorientation des contraintes du matériel vers l'os représente un autre avantage théorique. D'autres exemples existent comme des bouchons diaphysaires, certains types de ciments chirurgicaux, ou des matériaux de comblement osseux.

Parmi les polymères synthétiques, on individualise les polyesters à base d'acide glycolique ou lactique : acides polylactiques (PLA) et polyglycoliques (PGA). Ils sont connus de longue date comme fils de suture, et peuvent être utilisés comme matériel d'ostéosynthèse. Ce sont des polymères poreux dérivés de monomères cycliques qui présentent une excellente biocompatibilité. Ils se présentent sous forme massive (plaques, broches, vis). Ils se dégradent après 6 mois, d'autant moins vite que la teneur en acide lactique augmente. Leurs propriétés mécaniques sont modulables par structure, sans additifs. La dégradation des propriétés mécaniques et la vitesse d'élimination sont ajustables par modification de la structure configurationnelle (cristallinité et teneur en composés dextrogyres) et sont compatibles avec la guérison des fractures ; cependant ils présentent une certaine fragilité au choc et une résistance en fatigue peu importante ce qui limite leur utilisation en orthopédie. Ils peuvent être renforcés par des fils de Nylon ou d'autres renforts comme des fibres de carbone.

Nous avons précédemment vu les différents mécanismes de dégradation des polymères. La dégradation enzymatique est le mécanisme de prédilection des matériaux résorbables en orthopédie. Il existe une réaction inflammatoire avec recrutement de cellules macrophagiques (polynucléaires et macrophages) sécrétant des enzymes lysosomiales (phosphatases acide et alcaline), les débris restants sont ensuite phagocytés par les cellules macrophagiques.

Matériaux de frottement

Les polymères sont très utilisés comme surface de frottement. Ils sont un des éléments du couple de frottement, et sont utilisés alors en conjonction avec des métaux ou des céramiques inertes. Etant de façon presque constante le matériau le moins solide, il est exposé aux phénomènes d'usure et de fluage. Les conditions de fonctionnement articulaire et le dessin des implants influencent grandement ces phénomènes indésirables qui limitent, par l'intermédiaire de phénomènes biologiques et mécaniques, la survie à long terme de ces implants. Nous ne développerons pas la tribologie des surfaces articulaires que l'un d'entre nous a plus complètement traitées ailleurs.

Polyéthylènes 

Le polyéthylène à très haute densité est actuellement la seule surface de frottement polymérique méritant un développement complet. Nous citerons par souci historique le polyétrafluroéthylène (Téflon) utilisé par Charnley au début de son expérience et abandonné pour usure précoce et dramatique, et le polyoxyéthylène (Delrin).

Le polyéthylène  existe sous plusieurs formes : LDPE (polyéthylène de basse densité), HDPE (polyéthylène de haute densité), et UHMWPE (polyéthylène de très haute densité). Outre ses qualités de frottement, l'UHMWPE présente des qualités qui le font actuellement utiliser de façon quasi exclusive ; ce sont : sa résistance aux impacts, sa bonne tenue en fatigue et son excellente biocompatibilité. Toutefois, ses limitations sont également bien connues, ce sont : sa sensibilité au fluage, sa faible capacité à résister à l'usure et sa sensibilité à l'oxydation.

Il s'agit d'une molécule hydrophobe du groupe des polyoléfines. Son poids moléculaire est pour la forme de très haute densité de 2.106 g/mol. Il a été initialement obtenu à partir d'éthylène gazeux à haute pression en présence d'un catalyseur (peroxyde) destiné à initier la polymérisation (obtention de polyéthylène basse densité). Le polyéthylène haute densité est obtenu par utilisation d'un catalyseur de Ziegler à basse pression.

Un certain nombre de paramètres observés pour un polyéthylène de très haute densité. Une amélioration des propriétés du polyéthylène a pu être obtenue par forgeage, incorporation de fibres de carbone ou par réticulation-greffage, mais à ce jour aucune de ces améliorations n'a permis une avancée significative comparativement à un UHMWPE.

La stérilisation des pièces en polyéthylène ne peut être une stérilisation sèche (température supérieure à la température de fusion), une stérilisation à la vapeur (risque d'induire des variations de structure physique dans le polyéthylène) ou une stérilisation chimique par oxyde d'éthylène (gaz occlus dans les pièces). Seule une radiostérilisation à 2,5 mrad est utilisable tout au moins pendant une dizaine d'années. Mais on l'accuse actuellement de favoriser une dégradation oxydative du matériau.

Polydiméthylsiloxane (PDMS)

L'exemple en est l'élastomère de silicone (Silastic). Les implants de silicone font partie d'une classe de polymères synthétiques dont la structure repose sur la séquence Si-O-Si. A partir de cette structure chimique, une très large variété de matériaux peuvent être élaborés et utilisés dans des domaines aussi variés que l'ophtalmologie, la neurochirurgie, la chirurgie cardiovasculaire ou plastique (cathéters, drains, seringues, prothèses).

Leur utilisation dans le domaine de l'orthopédie est due aux travaux de Swanson qui a développé dans les années 1970 le principe d'utilisation d'un polymère flexible, l'élastomère de silicone (Silastic) comme implant d'interposition dynamique après résections-arthroplasties des petites articulations des extrémités. L'élastomère de silicone ne contient aucun additif, ses propriétés physicochimiques sont fonction essentiellement de la microstructure de la macromolécule (taux de copolymérisation avec le phénylméthylsiloxane, degré de ramification, taux de particule de silice). Il possède une excellente biocompatibilité et une bonne résistance à l'oxydation. Cependant, sa surface est facilement contaminée par des phénomènes électrostatiques qui peuvent augmenter la réaction inflammatoire. Le problème essentiel réside en fait dans son médiocre comportement en fatigue. Des fractures des implants surviennent avec libération de débris et de particules de silice qui déclenchent une réaction à corps étrangers à médiation cellulaire (macrophages) aboutissant à long terme à une ostéolyse secondaire. Ces phénomènes ont été suffisamment importants pour justifier une désaffection pour ce type d'implant. Une des raisons de ces problèmes mécaniques est due à une absorption lipidique, proportionnelle pour certains au nombre de microfissures de surface.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway