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Construction sociale des processus décisionnels en matière d'usage des pesticides par les maraichers de Sèmè-Kpodji

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par Daleb Abdoulaye Alfa
Université d'Abomey-Calavi - DEA 2014
  

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Les conduites de pépinières 

La pépinière est l'endroit où certaines plantes passent les premières semaines de leur vie. Elle sert à la multiplication ou à la reproduction des plantes. Les maraichers lui accordent le maximum de soins (ombrage léger, abris contre les vents violents, épouvantails contre les oiseaux, etc.). En effet, de la réussite de cette étape dépendent toutes les autres. En fonction de la spéculation, les semences peuvent être produites par eux-mêmes ou achetées. Les semences de carotte par exemple sont importées alors que celles de l'amarante sont récupérées grâce à leurs fruits. Les semis sont réalisés manuellement. Les pépinières sont arrosées quotidiennement, plusieurs fois par jour le plus souvent.

Le maraicher détermine la date à laquelle il estime que la pépinière peut être repiquée en fonction du stade de développement des plants de la pépinière. Le moyen d'évaluer est visuel. Juste avant le repiquage, la pépinière est arrosée pour faciliter le prélèvement des jeunes plants. Seuls les plants les plus vigoureux, sains et les mieux développés seront repiqués, les autres étant laissés en pépinières afin qu'ils continuent de se développer en vue des prochains repiquages. Il arrive parfois que certains maraichers soient en pénurie de pépinière et vont en chercher chez le collègue qui en possède. Cette pratique est courante sur le site. Les maraichers déclarent qu'ils donnent leurs pépinières dans l'espoir d'en recevoir des autres quand ils seront dans le besoin.

Repiquage et arrosage

Le repiquage suit généralement de très près la préparation des planches. Une fois prélevés au niveau de la pépinière, les jeunes plants sont immédiatement repiqués. La planche est généralement arrosée juste avant le repiquage pour humidifier le sol et ainsi faciliter l'activité en cours qui sera suivie presque immédiatement par un second arrosage. Le repiquage s'effectue manuellement à l'aide du pouce ; la racine et le bas de la tige sont légèrement enfoncés de 2 à 3 cm dans le sol ; les plantes sont disposées en ligne, rarement en quinconce. Cette activité réalisée très souvent dans la matinée, est menée par l'exploitant lui-même et les ouvriers.

Par ailleurs, la majorité des arrosages est réalisée manuellement. Deux options sont fréquemment observées. D'abord, à l'aide d'une motopompe, l'eau est recueillie dans un bassin préalablement construit à cet effet. Ensuite, l'arrosoir est utilisé pour prendre l'eau du bassin. La seconde option consiste à utiliser des pommettes (photo 4) fixées sur des raccords pour faire l'arrosage. En fait, les raccords sont reliés à des tuyaux qui sont à leur tour connectés à la motopompe qui y distribue de l'eau.

Photo 4 : Arrosage à l'aide d'une pommette sur le site de VIMAS

Source : ABDOULAYE

Néanmoins 2 maraichers de notre corpus, font usage du tourniquet. Cette pratique qui est moins fastidieuse que l'utilisation de l'arrosoir et de la pommette, permet aux maraichers de gagner du temps en menant d'autres activités mais en contrepartie induit une consommation régulière du carburant. En effet, le débit d'eau fourni par les tourniquets est faible par rapport à celui de l'arrosoir ou la pommette disent-ils. Ceci a pour conséquence une durée d'arrosage plus élevé entraînant une augmentation de la carburation ; ce qui amène les maraichers disposant de tourniquet à associer l'arrosoir ou la pommette. « ...les tourniquets n'arrosent pas autant que la main ; pendant que vous utilisez le tourniquet pour arroser en deux heures d'horloge, vous obtenez le même résultat avec l'arrosage à la pommette en 30 minutes ; les tourniquets demandent plus de carburation... » [Sébastien, 25 ans, maraicher à VIMAS]. 

Par ailleurs, on observe qu'après que les maraichers aient fini de faire l'épandage, les pulvérisateurs sont nettoyés dans les bassins qui servent de rétention d'eau. Cette eau est ensuite utilisée par les revendeuses des maraichers pour le nettoyage des fruits, des tubercules et des feuilles (voir photo 5 et 6).

Photo 5 : Nettoyage de carottes avec eau du bassin sur le site de VIMAS

Source : ABDOULAYE

Photo 6 : Nettoyage de concombres et grande morelles avec eau du bassin sur le site de VIMAS

Source : ABDOULAYE

L'arrosage est considéré par les producteurs comme la tâche la plus exigeante en temps et la plus contraignante. Réalisée au moins une fois par jour, voire plusieurs fois lors des grandes chaleurs et les premiers jours après le repiquage, elle ne peut être omise plus d'un jour sans endommager les cultures. Certains maraichers s'entraident pour l'arrosage de leurs cultures. L'arrosage est la première tâche réalisée chaque jour par les maraichers, dès leur arrivée sur le site autour de 7 heures du matin. Toutes les planches cultivées n'étant pas au même stade de développement, elles ne réagissent pas de la même façon au manque d'eau. C'est pourquoi les maraichers commencent en général par arroser les cultures les plus fragiles, qui supportent le moins le manque d'eau et le fort ensoleillement, à savoir les pépinières et les planches nouvellement repiquées.

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