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Construction sociale des processus décisionnels en matière d'usage des pesticides par les maraichers de Sèmè-Kpodji

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par Daleb Abdoulaye Alfa
Université d'Abomey-Calavi - DEA 2014
  

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2. IDENTIFICATION DU PROBLÈME ET EXPOSÉ DE LA PROBLÉMATIQUE

Le processus décisionnel est un phénomène complexe qui a fait l'objet de plusieurs recherches. Certains chercheurs ont défini ce processus comme étant l'intersection entre les objectifs à atteindre et les contraintes à respecter. Einhorn et Hogarth (1980) ont considéré le processus décisionnel comme un phénomène séquentiel composé de trois phases : l'acquisition d'informations, l'évaluation des informations et ensuite les inférences. Pour Payne et al., (1988), les trois étapes dépendent des caractéristiques du décideur individuel, de sa tâche et de son contexte. Pour Saad et Russo (1996), le procédé séquentiel du processus décisionnel n'implique pas que toutes les informations consultées soient nécessairement utilisées. Le décideur peut cesser la recherche d'informations et formuler sa décision après une sélection suffisante et appropriée d'informations.

Les recherches sur le processus décisionnel émergent de la science cognitive de la décision (Dkhaili, 2011). Les processus cognitifs constituent un élément central du raisonnement. Ils sont intégrés au processus de raisonnement humain (Dkhaili, 2011). Les travaux pionniers de Kahneman et Tversky (1982) ont identifié le rôle central des processus cognitifs dans les prises de décisions en situation d'incertitude. Tout décideur construit sa propre structure cognitive, basée sur sa perception de la réalité ; les structures cognitives incluant les préjugés, les croyances, les expériences et les valeurs des individus (Ford et Sterman, 1998).

Par ailleurs, les processus décisionnels intègrent le contexte dans lequel se déroule la décision en se focalisant sur la reconnaissance par le décideur de la situation décisionnelle (Klein, 1997). Les recherches de ce dernier ont montré que les préférences ne préexistent généralement pas dans l'esprit des individus mais se construisent au cours du processus décisionnel. Lesage (1999) a montré que la représentation modifie l'action ce qui signifie que la présentation du problème influence le processus de construction des préférences.

Endsley (2000), définit la situation du décideur comme la perception et la compréhension d'éléments de l'environnement à l'intérieur d'un volume spatio-temporel. Pour comprendre les processus et les stratégies des décideurs, il est nécessaire de connaître les exigences et les contraintes du contexte auquel ils appartiennent (Rasmussen, 1997). Pour Amalberti (1996), « le vrai problème de la compréhension n'est pas de construire une représentation mais de réactualiser correctement la représentation du contexte déjà disponible ». Cette compréhension résulte d'un compromis cognitif entre les exigences de la tâche et la nécessité de préserver les ressources cognitives (Brehmer, 1988).

Dans la présente étude, nous considèrerons la décision d'utiliser tel ou tel pesticide, et les choix de l'utiliser de telle ou telle manière, comme des constructions sociales et culturelles reposant sur un enchevêtrement complexe de facteurs qui interagissent entre eux.

Les processus cognitifs et les processus décisionnels sont parfaitement adaptés à la compréhension et l'explication de la construction du processus décisionnel en matière d'usage des pesticides par les maraichers.

Dans une exploitation maraichère, tous ces cheminements de prises de décisions à la fois simples et complexes peuvent s'y retrouver. Ainsi, l'anthropologie par son approche holiste permettra de prendre en compte l'ensemble des facteurs qui influencent les choix et les décisions. Il s'agira premièrement, d'une part, des processus cognitifs intervenant en amont de la décision, et notamment des représentations culturelles des ravageurs, des pesticides, en particulier de leur efficacité et des risques liés à leur usage. L' approche retenue s'intéressera dans un second temps aux éléments qui interfèrent avec les processus décisionnels, notamment avec ce cheminement complexe reposant sur des logiques variées et enchevêtrées, passant par une série de microdécisions permettant d'aboutir in fine à la décision. Il importera notamment de comprendre comment le processus décisionnel s'inscrit dans l'enchevêtrement complexe des relations sociales de chaque individu.

Enfin, l'anthropologie apparaît particulièrement pertinente pour aborder ces questions du fait de son approche émique, de sa posture compréhensive des acteurs sociaux, permettant de comprendre en profondeur les logiques des maraichers. Notre préoccupation dans le cadre du présent travail de recherche est donc de comprendre comment les maraichers prennent leur décision en matière de choix des pesticides et de leurs pratiques d'usages.

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