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Le système bancaire congolais: vue historico-panoramique, cadre analytique des données comparées et essor macroéconomique.

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par Guillain ILANGA EKANGA BAKOLI MP'O
Université de Mbandaka - Licence 2014
  

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5.1. Les manifestations de la crise bancaire en RDC42(*)

Les dépôts bancaires, toutes maturités confondues, ont connu une période croissante de 1965 à 1975. A partir de 1980, les signes annonciateurs de la crise bancaire apparaissent : les dépôts bancaires ont constamment fléchi, et les crédits offerts par le système bancaire congolais ont connu approximativement une loi d'évolution semblable.

Parallèlement, le taux d'intermédiation bancaire, qui exprime le rapport D/L, est passé de 3,54 en 1965 à 1,58 en 1997. Ce taux traduit la capacité du système bancaire à favoriser les dépôts à partir des crédits et à entretenir un processus cumulatif de l'intermédiation.

Tableau 1:Evolution du taux d'intermédiation bancaire

(En milliers de dollars américains)

 

1965

1970

1975

1980

1985

1990

1994

1997

Total dépôt (D)

67.748

239.306

651.902

559.339

216.899

625.126

216.622

90.476

Total crédit (L)

19.136

251.326

1.030.378

665.000

324.000

507.000

168.000

57.237

Ratio (D/L)

3,54

0,95

0,63

0,84

0,67

1,23

1,92

1,58

 

Source : F. KOTO EY'OLANGA, op. cit.,p. 85.

Un autre phénomène non moins curieux est l'apparition de la spéculation sur les dépôts bancaires. En effet, depuis 1992, la monnaie scripturale est convertie en espèces avec décote dans les banques congolaises. Ce phénomène a résulté des paiements effectués par l'Etat en faveur de ses fournisseurs au moyen des virements non couverts en comptes bancaires. Ces paiements se faisant par écriture comptable ont fini par générer un gap important entre les dépôts bancaires et leur couverture en espèces. Il s'est ainsi créé au sein du système bancaire une offre excédentaire de monnaie scripturale dont la persistance a fini par placer les banques commerciales dans l'incapacité de faire face à la demande d'espèces formulée par le public. Cette faiblesse a fait que les demandeurs d'argent reportaient leurs pressions sur un marché parallèle plus liquide. C'est ce qui explique la décote ou l'inconvertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.

Concrètement, cela signifie que si la décote se fait dans une proportion de 1 à 10, le détenteur d'un dépôt bancaire évalué à 1.000.000 NZ (9,5 USD au taux de fin décembre 1997) ne peut recevoir que 100.000 NZ (0,95 USD) comme contrepartie en espèces.

Une conséquence néfaste de la décote du scriptural par rapport au fiduciaire a été une forte circulation d'espèces sonnantes hors banque et donc la crise de billets dans le système bancaire. Des indicateurs permettent de rendre compte de ce phénomène. Il s'agit du taux de circulation fiduciaire et du taux de couverture de dépôts à vue. Le taux de circulation fiduciaire indique la proportion de billets et pièces en circulation dans la masse monétaire. Son évolution s'est faite comme suit :

Tableau 2 : Evolution du taux de circulation fiduciaire

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Circulation fiduciaire

54,4

59,3

47,3

70,7

74,0

87,3

Monnaie scripturale

45,6

40,7

52,7

29,3

26,0

12,7

Total

1,00

1,00

1,00

1,00

1,00

1,00

 

A la lecture du tableau précédent, on peut aisément constater qu'entre 1990 et 1995, la tendance générale du taux de circulation fiduciaire est à la hausse. De 54,4% de la masse monétaire en 1990, ce taux a atteint 87,3% en 1995 alors qu'en période normale, sa valeur tourne autour d'une moyenne de 55%. Pendant que le taux de circulation fiduciaire augmentait, le taux de couverture des dépôts à vue présentait une évolution en sens inverse. En période normale, ce taux avoisine 8%. En 1992, année du déclenchement du phénomène de décote de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, sa valeur est tombée à 1,7% alors qu'elle était à 7,2% en 1990.

Tableau 4 : Evolution du taux de couverture des dépôts à vue

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

a. Encaisses banques commerciales

15

344

6.391

581.964

5.097.000

29.232.000

b. Dépôts à vue des banques

209

5.883

379.337

4.852.586

91.858.000

187.020.000

c. Taux de couverture  (a/b) x100

7,2%

5,8%

1,7%

1,2%

5,5%

1,6%

 

Dans une économie rongée par l'hyperinflation et la dollarisation, les prix des biens et services sont généralement indexés. L'acquisition de ces biens et services pour le besoin de fonctionnement des banques congolaises a provoqué une croissance rapide des charges d'exploitation. De 21,6 millions de dollars américains en 1970, elles ont atteint 171,4 millions de dollars en 1994, soit une multiplication par 7,9 alors que pendant la même période, les

revenus n'ont été multipliés que par 5,8. Ceci explique donc une chute grave du résultat cumulé des banques, qui est passé de 4,137 millions de dollars américains en 1970 à -22,722 millions vingt ans après.

* 42 Koto Ey'olanga Firmin, cité par Kabuya Kalala F., op. cit., page 35.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand