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Contribution à  la mise en place d'un plan stratégique de l'association pour l'épanouissement des femmes et des enfants handicapés (a.e.f.e.h).

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par Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO
Université AUBEN - Master 2014
  

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II.1.1.4. Les problèmes majeurs des personnes handicapées

Les personnes vivant avec un handicap sont victimes de nombreuses perceptions sociales défavorables à leur plein épanouissement dans la société. Parmi ces perceptions sociales on peut retenir les considérations suivantes :

- le handicap comme le résultat d'une malédiction ou d'une épreuve divine ;

- le handicap comme un phénomène contagieux ;

- le handicap comme le résultat d'un mauvais sort ;

- la personne handicapée est considérée comme un être incapable ;

- la personne handicapée est considérée comme une personne nécessiteuse/indigente ;

- la personne handicapée doit bénéficier de la générosité et de la compassion des personnes valides ;

- la personne handicapée est considérée comme une personne inférieure.

Ces représentations sociales ont pour conséquences : les discriminations, les éliminations physiques des personnes vivant avec un handicap, la marginalisation, la non reconnaissance des personnes handicapées comme acteurs actifs et participatifs au processus de développement, le non respect des droits des personnes handicapées en tant qu'êtres humains, le manque de confiance en soi des personnes handicapées.

II.1.1.5. Les difficultés rencontrées par les personnes handicapées

II.1.1.5.1. Les difficultés liées au fonctionnement des Organisations des Personnes Handicapées (OPH)

Les principales difficultés sont l'insuffisance dans la gestion humaine, matérielle, et financière des OPH liées à leurs faibles capacités à gérer leur organisation due à leur ignorance de la vie associative , ce qui engendre les multiples difficultés que sont :

- les querelles de leadership ;

- le non renouvellement des instances dirigeantes ;

- les insuffisances constatées des ressources pour le fonctionnement des OPH ;

- l'insuffisance dans la gestion des ressources financières ;

- les crises de confiance avec les partenaires techniques et financiers ;

- l'insuffisance de communication entre les OPH ;

- l'insuffisance de ressources humaines qualifiées.

II.1.1.5.2. Les difficultés liées à la compétitivité des productions des artisans handicapés

Les articles produits par les personnes handicapées rencontrent des difficultés pour leur écoulement, ceci à cause :

- du manque de débouchés pour l'écoulement de leurs productions ;

- de la qualité médiocre de certains produits fabriqués ;

- des difficultés d'accès aux marchés, aux aires d'exposition et foires ;

- de la faiblesse des moyens de production.

II.1.1.5.3. Les difficultés d'accès aux soins de santé

Les difficultés d'accès aux soins de santé sont liées à / au :

- coût élevé des aides techniques et leur faible disponibilité (béquilles, tricycles, prothèses auditives et orthopédiques, lunettes, etc.) et autres prestations sanitaires pour corriger ou alléger le handicap ;

- l'insuffisance ou le manque des centres de soins et autres prestations liées au handicap (centres orthopédiques, centres ophtalmologiques, centres auditifs et centres de guidance infantile...) ;

- l'inaccessibilité physique aux services de santé (rampe d'accès et autres) ;

- l'inadaptation des équipements médicaux dans certains cas (ex : accouchement des femmes handicapées motrices) ;

- l'insuffisance du personnel soignant formé pour la prise en charge spécifique des malades handicapés ;

- l'insuffisance dans la formation de base du personnel soignant pour la prise en charge de malades handicapés (ex : langage des signes pour les sourds...) ;

- l'inaccessibilité géographique des personnes handicapées aux soins de santé ;

- l'inaccessibilité financière des personnes handicapées aux soins de santé ;

- la faible fréquentation des centres de santé par les personnes handicapées.

Du fait de leur handicap, les PH ont souvent besoin de soins spécifiques tels que les soins orthopédiques, la plupart du temps très coûteux, voire indisponibles dans plusieurs localités. Ces difficultés sont de nature à réduire l'accessibilité aux soins de santé nécessaires pour ce groupe. Par ailleurs, pour les besoins en soins de santé classique, la forte incidence de la pauvreté dans le groupe des PH rend ces soins moins accessibles pour les PH.

II.1.1.5.4. Les difficultés d'accès à l'éducation

Les résultats de l'étude multisectorielle sur la situation des PH ont montré que 2/3 des PH ne sont pas scolarisées. 17% ont le niveau primaire, 4% ont fréquenté l'école coranique ,8% ont le niveau secondaire et 1% le niveau supérieur. Les personnes handicapées motrices sont relativement plus avantagées avec une proportion de 21,6% ayant le niveau du primaire et 11% pour le niveau de lycée et collège.

Figure 01 : Répartition des personnes handicapées selon le niveau d'étude

Source : Ministère de l'Action Sociale et de la solidarité Nationale du Burkina Faso

S'agissant spécifiquement des enfants, il est ressorti que 69,1% n'ont aucun niveau d'instruction, 2,8% ont été alphabétisés en langues nationales ; 1,6% ont étudié le coran ; 20,5% ont le niveau du primaire ; 5,2% ont le niveau du secondaire.

Le taux d'analphabétisme est plus prononcé chez les enfants déficients intellectuels, sourds et visuels (plus de 70% pour chaque catégorie).

Le fort taux d'analphabétisme est dû à des facteurs tels que l'insuffisance de la prise en compte de l'éducation inclusive dans la politique de l'éducation, l'insuffisance des institutions privées, qui du reste sont limitées dans les grandes villes telles que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, le coût élevé de l'éducation spéciale qui entraîne une préférence des familles pour la scolarisation des enfants valides. Les difficultés qui limitent l'accès des personnes handicapées à l'éducation sont nombreux, dont :

- l'inaccessibilité physique aux salles de classes (absence de rampes d'accès);

- l'inaccessibilité géographique aux écoles (éloignement) ;

- l'insuffisance de formation des enseignants en technique d'enseignement inclusif et spécialisé ;

- l'absence d'un module de référence en matière d'éducation inclusive ;

- l'insuffisance du matériel didactique spécifique à l'enseignement des enfants handicapés ;

- l'insuffisance de personnel spécialisé dans l'accompagnement des élèves handicapés au sein des établissements d'enseignement ;

- l'insuffisance de sensibilisation des parents sur le droit à l'éducation des enfants handicapés ;

- l'insuffisance de personnel spécialisé dans l'accompagnement et la prise en charge des enfants souffrant de déficience intellectuelle, de poly ou multi handicap au sein des structures d'éducation spécialisée (psychologues, orthophonistes, éducateurs spécialisés, médecins scolaires, etc.) ; 

- le coût élevé de l'éducation spéciale et inclusive (matériel didactique, prise en charge des élèves handicapés et du personnel) ;

- le faible accompagnement de l'Etat aux établissements privés de l'éducation spéciale et inclusive ;

- l'insuffisance d'établissements publics et privés d'encadrement en éducation inclusive des enfants handicapés.

II.1.1.5.5. Les difficultés d'accès à la formation professionnelle et à l'emploi 

Selon les résultats de l'étude multisectorielle réalisée par le MASSN et la FEBAH en 2008, seulement 23% des personnes handicapées ont bénéficié d'une formation. La majorité des bénéficiaires l'a reçu de façon informelle.

Le taux d'occupation se situe à 25,9% dont 30% chez les hommes et 19% chez les femmes. Cette disparité de l'occupation selon le genre est perceptible au niveau de tous les types de handicap.

Concernant le statut d'occupation, le taux de salarisation se situe à seulement 12,4% dont la majorité se situe au niveau des personnes handicapées moteurs. 62,8% des personnes handicapées exercent à leur propre compte, et bénéficient de très faibles revenus. Dans les régions du Centre-Nord, du Centre-Sud et du Plateau central, la proportion de personnes handicapées disposant d'un revenu inférieur au SMIG est supérieure à 85%. Cette situation est imputable à la forte présence des personnes handicapées dans le secteur informel, avec un faible niveau de qualification et de moyens de production, dans un milieu très concurrentiel.

Selon la même étude, 55,2% des personnes handicapées étaient au chômage. Pour 54,3% de ces PH, le chômage est la conséquence de leur manque de qualification et pour 12,4% c'est le refus des structures d'employer des personnes handicapées. On constate ainsi l'existence de mesures restrictives pour l'emploi des personnes handicapées.

Les difficultés d'accès à la formation professionnelle et à l'emploi des personnes handicapées sont entre autres : 

- l'inaccessibilité physique aux salles de formation (absence de rampes d'accès) ;

- l'absence de matériel adapté à la formation des déficients visuels, auditifs, intellectuels et des personnes handicapées « moteurs » ;

- l'insuffisance des centres de formation au profit des personnes handicapées ;

- l'insuffisance du personnel formé pour la prise en charge spécifique des personnes handicapées dans les centres de formation ;

- l'inaccessibilité financière à la formation ;

- l'analphabétisme des personnes handicapées ;

- le manque et/ou la non application de mesures incitatives pour l'emploi des personnes handicapées ;

- le sous emploi et/ou la sous rémunération des travailleurs handicapés.

II.1.1.5.6. Les difficultés d'accès aux services publics et au logement

v Au niveau des services publics, notamment du transport en commun:

Les résultats de l'étude multisectorielle montrent que la majorité des personnes handicapées motrices (56,2%) et auditives (45,1%) empruntent les transports en commun. Outre les difficultés d'ordre financier liées aux coûts des transports, on relève entre autres les problèmes de communication, la hauteur des véhicules pour les personnes handicapées motrices, et le regard de l'autre qui se manifeste par la curiosité face aux personnes déficientes intellectuelles. Ces difficultés se résument ainsi qu'il suit :

- l'inaccessibilité physique aux services publics (absence de rampes d'accès et d'ascenseurs dans les immeubles), au transport en commun (hauteur des véhicules) ;

- l'absence d'interprètes en langage des signes dans les services publics ;

- les frais de transport supplémentaire pour le guide, l'accompagnant ou l'interprète ;

- l'absence d'indication sonore marquant les arrêts et les gares pour les personnes aveugles.

v Au niveau du logement

56,5% des personnes handicapées vivent en zone non lotie. Cette situation est perceptible dans toutes les catégories et la proportion de personnes handicapées vivant en zone non lotie est maximale pour les personnes handicapées visuelles (63,7%). 26,2% d'entre elles déclarent être propriétaires de leur logement. 66% d'entre elles sont logées soit en famille soit par la solidarité d'une tierce personne. La majorité des personnes interrogées sont donc exposées à une insécurité en matière de logement.

Au regard du faible niveau d'instruction, et de formation qui induisent un faible revenu, la personne handicapée n'arrive pas à acquérir une parcelle que ce soit en zone lotie ou non. Or, l'accès au logement autonomise, responsabilise et facilite son insertion sociale à travers le respect et la considération.

II.1.1.5.7. La faiblesse de la communication autour de la protection et la promotion des personnes handicapées et la faible participation à la vie sociopolitique

Le déficit d'information autour des droits et des besoins spécifiques de la PH constitue une contrainte majeure pour le développement de la protection et promotion des personnes handicapées. Par ailleurs, la faible participation à l'animation de la vie sociopolitique se pose souvent en termes de difficultés d'accès à l'information (non traduction des journaux télévisés en langage de signes et des quotidiens en braille, etc.)

II.1.1.5.8. Les difficultés d'accès aux infrastructures sportives, de loisirs et de la culture

La pratique du sport reste faiblement ancrée dans les habitudes des personnes handicapées. En effet, seulement 28,2% des personnes handicapées déclarent pratiquer le sport. Ces personnes s'intéressent surtout au handibasket (9,2%), au football (10,8%) et à la course (39,9%). C'est au niveau des personnes handicapées visuelles que le niveau de pratique du sport est le plus faible (18,3%). Cependant, ces personnes sont confrontées à l'inadaptation des aires de sport et de loisirs (insuffisance ou absence de places réservées aux personnes handicapées, absence de rampes d'accès). A cela s'ajoute l'insuffisance du développement du sport pour personnes handicapées au niveau déconcentré, d'où le manque ou l'insuffisance de compétitions nationales.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite