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Comment l'investissement public peut-il stimuler la croissance économique? Cas de la Côte d'Ivoire?

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par Mohamed EL Moctar KHATTRY
Université Félix Houphoute Boigny de Cocody-Abidjan - Master 2 en gestion de la politique économique 2013
  

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II-2-3 le rôle du secteur agricole dans la croissance économique

En se référant aux travaux d'Arthur Lewis (1954)41(*), inspirés par l'économie politique classique. À long terme, l'accumulation de capital dépend de la part du profit par rapport au salaire et à la rente foncière. Quand cette part augmente, l'accumulation s'accélère et le pays se développe. Lewis propose une thèse dans laquelle la mise au travail de l'excédent de main-d'oeuvre agricole permet d'engendrer des profits croissants. L'analyse part du dualisme des économies, qui est le trait central des économies en développement : un secteur agricole traditionnel de subsistance disposant d'un excédent structurel de main-d'oeuvre coexiste avec un secteur moderne capitaliste en gestation. La productivité marginale du travail est nulle dans le secteur agricole : sa production ne se réduit pas quand on lui soustrait la force de travail en excédent. L'excédent potentiel de main-d'oeuvre résulte de l'effet combiné de la croissance démographique, du progrès technique dans le secteur agricole et de l'extension des droits de propriété, et il doit être impérativement libéré afin d'asseoir les bases de l'industrialisation, de la même façon que lors de la première révolution agraire en Angleterre au milieu du xvnie siècle.

La transition agricole s'appuie sur des facteurs structurels affectant la demande. L'amélioration de la productivité agricole permet une baisse des coûts de production agricoles, qui se traduit par une baisse des prix relatifs agricoles. Cela facilite beaucoup le transfert de la main-d'oeuvre agricole excédentaire vers le secteur industriel, dans lequel la productivité marginale de la main-d'oeuvre est positive. La demande de main-d'oeuvre croît jusqu'à ce que la productivité marginale égalise le taux de salaire courant, égal à un salaire de subsistance.

La distinction opérée entre des secteurs étanches semble donc un peu trop simpliste. Enfin, dans tous les cas, une des conditions de la transition agricole est bien une augmentation du revenu national grâce à l'essor des activités industrielles modernes, et la théorie standard est peu loquace sur les conditions de cet essor : s'il est bloqué, le surplus de main- d'oeuvre agricole en surnombre vient nourrir l'essor d'un secteur informel urbain, peu productif et peu innovateur, ce qui bloque la croissance. Les économistes classiques expliquent le déclin relatif de l'agriculture par le jeu de la demande grâce à l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble que les facteurs d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer.

Martin et Warr (1994)42(*) postulent que l'accumulation de capital est l'élément prépondérant dans l'explication du déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix relatifs, les effets de la demande ou le progrès technique. Les facteurs d'offre ne sont pas les seuls : le rôle des politiques publiques est important, car elles peuvent jouer sur les taux de croissance sectoriels à travers des mécanismes d'équilibre général. Les politiques de prix agricoles et les effets indirects des politiques macroéconomiques permettant de récupérer le surplus agricoles mentionné ci-dessus ; peuvent avoir un impact de long terme sur les structures d'une économie. Par exemple, une politique d'incitation à l'industrialisation peut être considérée comme une taxe implicite sur le secteur agricole, les politiques de taux de change peuvent également avoir des répercussions. Ces politiques évoluent en fonction de la croissance économique. La croissance économique permet ensuite de diminuer l'importance de ces taxes, le revenu du gouvernement bénéficiant d'autres recettes. Le souci de maintenir la production agricole et de préserver le revenu des agriculteurs exerce également une pression à la baisse sur les prélèvements sur l'agriculture. Contrairement au rôle joué dans la première phase, les politiques publiques protègent l'agriculture et en limitent son déclin relatif43(*).

* 41 Arthur Lewis (1954), « Development with Unlimited Supplies of Labour »The Manchester School. Volume 22, Issue 2, May 1954,pp 139-191

* 42 Martin et War « Explaining Agriculture's Relative Decline: A Supply Side Analysis for Indonesia »,World Bank Economic Review 7(3):381-401, September,1994

* 43 Pierre B  et A .Lipichitz, « Quel rôle joue l'agriculture dans la croissance et le développement ? », Tiers monde, 2005, Vol .46,n°183,pp.603-624

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