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Comment l'investissement public peut-il stimuler la croissance économique? Cas de la Côte d'Ivoire?

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par Mohamed EL Moctar KHATTRY
Université Félix Houphoute Boigny de Cocody-Abidjan - Master 2 en gestion de la politique économique 2013
  

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I-2 Notion d'investissement public et d'investissement public sectoriel

I-2-1 Dépenses d'investissement public

L'investissement se définit comme étant l'accumulation de biens durables12(*) servant à produire d'autres biens et services. Il est dit public ou privé selon qu'il est réalisé par l'Etat ou le privé. En ce qui concerne l'investissement public, il représente une partie des dépenses publiques. D'où son appellation de dépenses d'équipement, de dépenses d'infrastructures publiques, ou dépenses en capital, dont le financement devrait être assuré par l'épargne publique. Les dépenses en capital ou d'investissement sont exécutées par l'Etat, en vue de créer ou de mobiliser les facteurs de production; soit de les reconstituer ou reconstruire, et/ou de participer à l'accroissement du capital des organismes publics ou privés.

En prenant en charge une partie des risques liés à l'investissement l'Etat assure la garantie d'une meilleure exploitation des fonds. Il prend en charge les pertes liées à la mauvaise gestion. L'efficacité de l'investissement public réside dans l'influence de ce dernier sur la croissance globale et sectorielle de l'économie.

Pour analyser cette influence, il convient de savoir quels sont les facteurs explicatifs de l'investissement public en Côte d'ivoire. Nous trouvons ces informations dans la politique gouvernementale d'investissement public qui figure dans le Programme d'Investissement Public (PIP).

Le concept de l'investissement s'est considérablement enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le principe d'accélérateur de Jorgenson (1963), et la théorie des ressources non renouvelables d'Arrow (1968). En effet, la décision d'investir est un pari sur l'avenir. Elle comporte un engagement durable d'entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités futures.

Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux de Johenson et les modélisations économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement public prend un élan particulier avec les théories de la croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion des ressources nationales.

Les théories de la croissance endogène en accréditant l'idée d'un impact positif des dépenses publiques sur la croissance économique, renvoient à l'étude de la productivité des dépenses publiques et de leur rationalité (allocation optimale des ressources publiques).L'analyse de la rationalité consiste à évaluer dans quelle mesure l'ajustement budgétaire a privilégié les catégories de dépenses publiques les plus efficaces du point de vue de la relance de la croissance économique.

L'analyse des effets des investissements sur la croissance économique a fait l'objet de plusieurs travaux empiriques. Pour l'ensemble de ces travaux, il semble exister un consensus selon lequel une hausse des investissements dans les pays à faible revenu est cruciale pour réaliser une croissance soutenue. La majeure partie de la littérature empirique sur les effets économiques de l'investissement a mis l'accent sur sa contribution à favoriser la croissance à long terme.

Ojo et a T. Oshikoya. (1995)13(*) établissent le rôle prépondérant de l'investissement dans la croissance économique de 17 pays africains sur la période 1970 à 1991. Pour ces pays, les auteurs montrent qu'une augmentation de 10 points d'investissement entraine en moyenne un supplément de 2% de croissance du PIB par tête. Par contre, Barro et Sala-I-Martin (1995)14(*), au terme de leur analyse portant sur le même échantillon qu'Ojo et al, révèlent que cet impact est plus faible si l'on considère uniquement l'investissement public.

Gupta et al. (2003), à partir d'une modélisation en panel effectuée sur 39 pays à faible revenu sur la période 1990-2001, postulent une relation positive entre dépenses d'équipement et croissance économique. Par conséquent, ils suggèrent que les dépenses courantes des Etats soient contenues au profit des dépenses en capital porteuses de croissance économique15(*).

Ce résultat corrobore ceux d'Easterly et Rebelo (1993) puis de Keefer et Knack (2007). Ces auteurs affirment que les résultats des estimations sont mitigés et peu robustés dans les études qui utilisent uniquement des flux d'investissements publics.

Ces constats reflètent probablement le mal de la corruption et de l'inefficacité des projets d'investissement dans les pays en développement. En effet, s'il est vrai que le niveau des investissements publics reste faible dans ces pays, il n'en demeure pas moins que plusieurs projets d'investissement répondent plus à des motifs d'économie politique plutôt qu'à des motifs d'efficacité économique (Henisz et Zelner (2006)).

Pour le bloc UEMOA dont fait partie la Côte d'Ivoire, Tenou (1999) montre qu'en moyenne, le PIB par habitant est positivement influencé par le taux d'investissement. Sur ce même échantillon et à l'aide d'un modèle à correction d'erreur, Nubukpo (2003)16(*) analyse l'impact du niveau et de la composition des dépenses publiques sur la croissance des économies entre 1965 et 2000. Il ressort de ses estimations que les dépenses publiques d'investissement ont un impact positif, essentiellement à long terme sur la croissance des économies des Etats membres de l'union.

Quant à N'guessan Bérenger ABOU (2007), il prouve d'une part en Côte d'Ivoire, l'existence d'un effet d'entrainement de l'investissement public sur l'investissement privé. D'autre part, il montre que le volume des investissements publics est tout aussi bénéfique à la croissance que l'accroissement de sa part dans les dépenses de l'Etat17(*).

KEHO (2007) dans une étude sur (Dépenses publiques et croissance économique des données de 1970 à 2002 fais ressortir que les dépenses publiques de même que les dépenses d'investissement, prises globalement, n'ont eu aucun effet significatif sur la croissance économique18(*)

Dans la même veine, W. Ouattara (2008)18(*) explique que les dépenses publiques en capital agissent sur la productivité des facteurs, alors que les dépenses publiques de consommation n'ont aucun effet sur la croissance.

* 12 Un bien est du durable s'il a une durée de vie supérieur à un an.

* 13 Ojo O et Oshikoya T .(1995) «  Determinats of long terme growth :some african results » ,Journal of African Economies,n°4(2),pp.163-191

* 14 Baroo R. J., et SALA-l-MARTIN X., (1995), «Economie Growth », NEW YORK, N Y Mc Graw-Hill.

* 15 Dramae L Troré, « analyse de l'impact de l'investissement public sur la croissance économique au Mali »,memoir DEA,UCAD,1999-2000.p52

* 16 Nubukpo K. K.(2003), « Dépenses publiques et croissance économique des économies de l'UEMOA » p.28

* 17 N'Guessan B .A, « structures des dépenses publiques, investissement privé et croissance dans l'UEMOA »,BCEAO,DER n°07/04

* 14 KEHO,2007«  Dépenses publiques et croissance économique en Cote d'Ivoire », CAPEC 

* 18 Wattara W, (2008), « Depenses publiques,corruption et croissance économique dans les pays de l'UEMOA :une analyse de la causalité au sens de granger »,Revue africaine de l'intégration, Vol1.1,N°1,pp139-160

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand