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Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi-Bafang (littoral - Cameroun).

( Télécharger le fichier original )
par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise en Géographie Humaine 1991
  

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A. LES SUCCÈS DE L'OPÉRATION

A.l. Une réussite sur le plan démographique

Lors du lancement de l'Opération Yabassi-Bafang en 1966, la région de Nkondjock est un quasi désert humain, avec des densités tendant vers; un habitant/km2 (conf chap 1).

Avec l'arrivée massive et progressive des immigrants, l'effectif de la population ne cesse de croître et à un rythme soutenu. Ce repeuplement de la zone survient après la longue léthargie démographique de la période coloniale. En effet elle permet non seulement d'augmenter l'effectif brut de la population, mais aussi de stabiliser et de réduire le rythme de 1 ' émigration des populations dans la région. Nkondjock devient un point d'attraction de diverses populations.

Parce repeuplement du Nkam, l'un des objectifs de l'Opération est largement atteint Au 30 Mai 1980, le nombre de pionniers (exploitants agricoles) s'élève à 1675 répartis dans 17 villages et représentant une population de 5657 personnes (enfants et adultes), dont 880 femmes mariées.

20

Tableau 2 : Évolution des effectifs des pionniers fixés

Années

Nombre total des pionniers

Effectifs cumulés

1965-1966

96

96

21

1966-1967

 

208

304

1967-1968

458

762

1969-1968

744

1506

1969-1970

900

2406

1970-1971

1020

3426

1971-1972

1264

4690

1973-1974

1290

5980

1974-1975

1410

7390

1975-1976

1512

8902

1976-1977

1576

10478

1977-1978

1517

11995

1978-1979

1660

13655

1979-1980

1936

15591

1980-1981

1621

17212

1981-1982

1664

18876

1982-1983

1634

20510

1983-1984

1678

22188

1984-1985

1634

23866

Source : Archives de la SODENKAM

Cet apport quantitatif de la population est également qualitatif. Aujourd'hui, ce périmètre de mise en valeur compte plus d'un tiers de la population de l'arrondissement de Nkondjock, estimée à 18 000 habitants. Cette population d'immigrés est constituée dans sa majorité d'hommes, mais aussi de femmes qui participent directement à la mise en valeur de la région en tant que chef d'exploitation et productrices de cacao et de café. Ces "pionnières" délaissent ainsi la production vivrière aux femmes mariées.

En 1977, on estime à 63% les adultes ayant moins de 40 ans et un niveau d'instruction relativement élevé pour une société rurale. Car bien de paysan de la région ont fait des études jusqu'au cycle de l'enseignement secondaire et les diplômes obtenus vont du CEPE au Probatoire.

22

Figure 2 : Evolution de la population pionnière de Nkondjock

Source: Archive SODENKAM

A.2. Une forte production agricole.

Dans le souci de relancer l'économie de la région, l'objectif du gouvernent est d'entreprendre grâce à cette colonisation agricole rurale, le développement du Nkam, qui est économiquement en voie de régression depuis 50 ans. Pour atteindre cet objectif, une implantation humaine stable est d'abord nécessaire. Ensuite, vient le développement de

l'agriculture ainsi que les autres secteurs de l'économie. C'est dans ce cadre que les
cultures pratiquées dans la zone de l'opération sont très variées et d'une importance inégale ; ce sont les cultures de rente et vivrières.

Les cultures de rente connaissent la prépondérance du café et du cacao. Ceci s'explique par le fait la promotion de ces cultures est très forte auprès des paysans. Les plants sont distribués gratuitement, ainsi que les conseils prodigués par le moniteur agricole. Mais il faut attendre 1970 pour que l'Opération enregistre ses premières récoltés 1 de café et de cacao. L' intérêt des paysans pour ces cul t ures var i e suivant l' origine ethnique ; c

23

' est pourquoi les immigrants des hautes terres s'intéressent à la caféiculture qu'ils connaissent déjà, tandis que les paysans en provenance des zones fores t i ères ont un engouement pour la cacao culture; l'écart du travail entre les 2 cultures peut- être la raison.

Tableau 3 : Évolution de la production de café et de cacao

Année

Production cacaoyère
tonne

Production

1965-1996

/

/

1966-1967

/

/

1967-1968

/

/

1968-1969

/

/

1969-1970

0,021

0,601

1970-1971

0,292

14,140

1971-1972

1 ,425

68,132

1972-1973

3, 500

209,649

1973-1974

8,280

167,054

1974-1975

9,360

352,913

1975-1976

8,066

390,208

1976-1977

8,242

699,741

1977-1978

19, 500

1270,625

1978-1979

48,000

1318,377

1979-1980

80,655

1260,504

1980-1981

99,888

2049,930

1981-1982

131,041

1687,559

1982-1983

113,723

2730,482

1983-1984

121,593

1055,589

1984-1985

338,371

3812,804

Total

991 ,957

17088,308

Source: Archives de la SODENKAM.

Les productions caféières et cacaoyères évoluent à un rythme croissant, au point que leur production globale suit de près celle des départements de longue tradition agricole comme le Moungo, qui cultive la même variété de café (robusta).

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Le tableau ci-joint provenant des archives de la SODENKAM qui est d'ailleurs le seul client de tous les paysans, nous montre en clair l'évolution de la production du café et du cacao. Les paysans doivent livrer toute leur production à la société, car cela fait partie de leur devoir envers l'administration. Aucune autre société n'est autorisée à s'établir dans la région. La chute de la production observée pendant la campagne 1975-1976 et 1982-1983 sont la conséquence des sécheresses qui ont sévi précédemment et qui ont influencé la production. Quant aux cultures vivrières, la commercialisation se fait de diffuse; par conséquent, il est difficile d'évaluer la production commercialisée sut place, ainsi que les quantités écoulées sur les marchés des villes voisines (Yabassi et Bafang notamment). Pour toutes les cultures vivrières confondues, ESSECK (1) nous propose les données ci-après :

1969-1970 - 124 tonnes 1970-1971 - 381 tonnes 1971-1972 - 531 tonnes 1972-J973 - 209 tonnes 1973-1974 - 350 tonnes 1974-1.975 - 466 tonnes 1975-1976 - 666 tonnes

C'est sur l'initiative des pionniers que ces cultures se développent. Et au regard de l'origine multi-ethnique des paysans, chacun adopte la variété de sou milieu de départ. C'est ainsi que pour une même culture, on a plusieurs variétés. Par ordre d'importance, nous pouvons citer comme principales cultures de la région, la banane-plantain, 1e Macabo, le taro, l'arachide et quelques céréales. La production de ces cultures, toujours en hausse, est largement excédentaire. :

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius