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Analyse comparative de la répartition des espaces verts urbains dans les métropoles européennes.

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par Yannick Schneeberger
Université de Lausanne - Master of science in urban studies 2011
  

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2.2 FONCTIONS PROPRES

Alors que maintes fonctions ont été évoquées, celles-ci reposaient sur la fréquentation des individus, elles étaient donc issues du rapport Homme-Nature. Les espaces verts urbains ont la capacité de recouvrir d'autres fonctions, portées uniquement par leur partie végétale.

Au XVIIème siècle, dans la création de jardins à la française, l'alignement d'arbres taillés d'une manière spécifique avait comme fonction de «délimiter les chambres et cabinets de verdure» (Stefulesco, 1993 : 46). La structuration de l'espace était née. Une allée d'honneur de peupliers a, par exemple, une influence considérable sur le champ visuel. La hauteur d'une telle forme d'espace vert implique un effet loin à la ronde, dès lors il est convainquant de soulever qu'alors que les alignements dans le vide séparent l'espace, ceux de forte taille peuvent diviser le bâti. En effet, «les lisières végétales fixent les limites d'espaces» (Stefulesco, 1993 : 73), voici le premier des effets structurant du végétal sur le bâti : délimiter les lieux. Le bâti peut être scindé par quartiers grâce à

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une trame végétale faite d'alignements massifs et élevés, dans le but de voiler le vis-à-vis. Nombre de projets urbains actuels comportent fréquemment des tentatives de liaisons végétales dans la ville, soit des trames vertes. Les cheminements divisent l'espace ; leur végétalisation renforce cet effet. Les maillages verts ont à terme la capacité de dessiner les contours de quartiers entiers. Jean-Gilles Décosterd (2009b : 1) avance aussi ces fonctions structurantes des espaces verts urbains, mais à l'aide d'un vocable différent : «La nature urbaine est docile pour souligner la ville, pour réciter poliment la grammaire urbaine attendue ; elle est là pour amplifier les espaces majeurs de la cité». Nous retenons de cette fonction que le maillage vert est important, ce dernier est visible sur les cartographies attendues.

Les espaces verts sont également utilisés pour relier des volumes espacés et éviter ainsi une rupture de l'harmonique du bâti existant, meilleure lorsque les densités et les hauteurs évoluent progressivement. Ils ont également une fonction de transition entre différentes utilisation du sol. La limite ville-campagne exprime complètement cette possibilité. Certaines politiques durables privilégient un rapport abrupt aux portes de l'urbanisation, définissant ainsi des limites marquées et contenant au mieux l'urbanisation dans un périmètre le plus restreint possible. D'autres politiques tout aussi préoccupés par la préservation de l'environnement, prônent des transitions en douceur entre le minéral et le végétal. Décroissances des densités et des hauteurs, serres maraîchères, parcs urbains et tours agricoles sont les solutions avancées pour éviter une rupture indésirable. Dans tous les cas, le végétal concourt à l'adoucissement des courbes de densité et de hauteurs, pour autant qu'il soit dévolu à cet objet. Caroline Stefulesco nous relatait il y a bientôt deux décennies que «les végétaux mêmes défoliés, constituent des volumes comparables aux structures architecturales» (Stefulesco, 1993 : 70). La localisation des espaces verts urbains aux marges urbaines est une information facile à obtenir, par observation sur les cartographies des métropoles.

Autre fonction propre des espaces verts, la biodiversité s'inscrit de plus en plus comme élément définissant la conception des nouveaux espaces verts en ville. Selon Kempeneers (2003 : 1) « préserver et développer la biodiversité de la faune et de la flore, tel est le défi du maillage vert ». Ce n'est pas la double rangée d'arbres précédemment évoquée qui attire beaucoup d'espèces animales. Certes, les jardinets sont régulièrement appropriés par nombre de petits animaux et d'insectes, mais leur cloisonnement ne permet pas non plus des les inclure dans des maillages écologiques. Seuls les espaces verts et bleus soutiennent ces réseaux, ainsi que les coulées vertes dont les largeurs ne permettent pas toujours de les identifier comme espace vert urbain si l'on se limite à la correspondance de ce terme pour les parcs et les squares. Se rapprocher plutôt de l'état de forêt que

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de celui de jardin fleuri est certes légitime aux yeux de l'ingénieur forestier dont les principes durables actuels tendent par exemple à laisser des amoncellements de bois morts traîner au sol pour favoriser la biodiversité, mais la multiplication des essences végétales est également un excellent programme pour attirer une faune diversifiée. Ainsi les villes, habitées par une population avec un besoin de nature, incite nombre de citadins à planter des végétaux dans les jardinets, sur leurs toits, balcons et rebords de fenêtre. Faisant fi du label local, ils privilégient souvent l'originalité, achetant des espèces non-endémiques, voir tropicales sous des latitudes bien différentes. La faune se délecte de ces nouvelles essences, au point de trouver dans des territoires urbains un habitat propice. La biodiversité en ville est aujourd'hui mesurée et impressionne. Notre travail peut appréhender ce phénomène d'une manière multiple. Premièrement, la surface totale en espace vert est une information utile. Deuxièmement, la séparation entre espaces verts non-agricoles et agriculture intraurbaine est un apport intéressant. Finalement, des maillages ou du moins des coulées vertes peuvent apparaître lors de l'analyse des cartes.

Nous relevions quelques lignes en amont, la fonction d'ombrage portée par la verdure élevée. Elle se révèle avoir des impacts non seulement psychologiques sur les utilisateurs et participe ainsi à des fonctions issues du rapport Homme-Nature, mais a également des utilités propres. En effet, les espaces verts urbains sont des régulateurs thermiques de premier ordre, parcs et squares sont des armes de plus en plus utilisées contre la chaleur. Cette dernière présente des pics estivaux bien plus élevés dans les grandes villes que dans la campagne avoisinante, l'on constate ainsi des îlots de chaleur massifs. En effet, il suffit de comparer les températures officielles et mesurées à l'ombre qui émanent des instituts météorologiques et celles affichées ou ressenties sous un soleil d'été. L'ombre devient rapidement une chose recherchée sous les basses latitudes. Il en découle des aménagements spécifiques dans les métropoles du Sud de l'Europe, motivées par la finalité de rendre la rue fréquentable en tout temps. D'après Boutefeu (2011 : 4), «des travaux montrent également que les écarts de température entre un parc urbain et ses environs vont de 1°C à 5°C», de 5 à 8°C selon Lefèbvre (2008 : 84). D'après le même auteur, des réalisations impressionnantes eurent lieu à Séville pour l'exposition universelle de 1982 démontrant que la température est fortement abaissable lorsqu'espaces verts, eau et technologie s'allient pour y parer. En Allemagne, Herbert Dreisetl réussit actuellement à créer des espaces publics tout en eau et en végétal de manière à ventiler des quartiers entiers (Lefèbvre, 2008 : 77), par exemple dans le désormais célèbre Vauban à Fribourg-en-Brisgau. A Chicago, une directive impose d'équiper 50% des nouveaux toits de manière végétale, deux tiers à Stuttgart, ces méthodes provoquent un refroidissement par ventilation dans les rues urbaines et rallongent de moitié la durée de vie de l'étanchéité d'un toit. Finalement, les fonctions

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dépolluantes des espaces verts urbains sont évidentes. Différentes échelles de travail peuvent être utilisées pour rendre compte de ces phénomènes. Sans apport des conditions de température et des vents locaux, qui serait trop fastidieux à obtenir, c'est l'homogénéité de la répartition des espaces verts urbains qui semble importante pour maximiser leurs fonctions climatiques. Cet indicateur déjà souhaité doit donc être développé.

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