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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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II.5. Organisation sociopolitique et économique

II.5.1 Les rapports sociaux de genre

La ville de Dapaong à l'image des autres sociétés post industrielle est tiraillée entre le modernisme et le traditionalisme. Ainsi le système patriarcal qui est en vigueur depuis des siècles a su résister jusqu' à nos jours. Sur les bases de ce système, les femmes ne sont pas considérées en tant qu'individus à part entier mais en tant que fille, épouse ou mère. Ainsi le partage du pouvoir dans la famille reflète les normes sociales qui se répercutent sur tous les aspects de la vie communautaire à savoir : social, politique, éducatif et économique.

II.5.1.1 Sur le plan social

La structure Moba-gourma basée sur le système patriarcale considère l'homme comme le chef de famille (le tchamba) et le principal gagne pain tandis que la femme est considérée comme la nourricière qui s'occupe de la sphère interne ou le (naag) ou de l'unité de résidence. Le rôle de la femme se limite à l'entretien de la famille. Cette domination de l'homme dans la structure Moba-Gourma correspond à la domination traditionnelle de Max Weber. Max Weber entend par domination patriarcale le type de domination dans laquelle le père de famille est le seul souverain qui a l'autorité au sein du groupement familial qui est en même temps une unité économique (F.S.K.Achon, 2008 : 3). Le patriarcalisme primaire est une forme de hiérarchisation sexuelle dans laquelle les femmes sont défavorisées, discriminées, exploitées, opprimées et ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes. La perpétuation de ce système passe par la transmission du nom paternel à l'enfant et implique la soumission des femmes aux membres masculins jouissant de cette autorité. Les hommes bénéficient ainsi du travail gratuit des femmes dans la sphère domestique.

« Pour chaque homme, indépendamment de sa volonté, la société prévoit une place qui lui permet dans la hiérarchie professionnelle d'accéder au poste décisionnel comparativement aux femmes et qui lui accorde aussi dans la hiérarchie familiale une position privilégié par rapport à la femme. Indépendamment de la maternité, elle veille encore à ce qu'il puisse accomplir ces obligations professionnelles sans d'autre charges `'domestique'' supplémentaires ». (B. Ursula, cité par F.K.S. Atchon ,2OO8 :6)

II.5.1.2. Sur le plan politique

L'histoire de la vie politique de la ville de Dapaong révèle que la succession est patrilinéaire. Une analyse de la situation politique actuelle nous révèle qu'aucune femme n'occupe une haute fonction de prise de décision dans la ville. Ainsi toutes les autorités traditionnelles, administratives et politiques (chef canton, préfet, maire, commissaire etc.) sont des hommes. Les femmes quant à elles se contentent d'être des subalternes et la situation risque de perdurer pour quelques années encore. De ce fait, la majorité des femmes participent peu à la vie politique et sont pour la plupart du temps des militantes de second ordre dans les représentations locales des partis politiques. Même dans la vie politique elles reprennent leur rôle traditionnel. Au cours des meetings il est souvent rare de voir une femme prononcer un discours politique.

Cette situation qui n'est pas de nature à faire des femmes des leaders compromet dangereusement leur participation communautaire.

II.5.1.3. Sur le plan éducatif

La décision d'envoyer un enfant à l'école est prise dans la famille. Or le système patriarcal n'est pas favorable à un partage équitable du pouvoir, des ressources, du travail et des chances dans la famille. Ainsi l'instruction est plus réservée aux garçons qu'aux filles, ce qui explique les faibles taux de scolarisation féminine enregistrés dans la localité.

En général les filles sont moins instruites et moins formées, car les ressources de la famille sont en premier consacrées à l'éducation des garçons. Comme conséquence de cette situation, les femmes représentent la majorité des analphabètes et des illettrés de la localité. Ainsi faute de model de réussite de femmes des stéréotypes sexistes continuent à conditionner l'orientation scolaires et professionnelles des filles et des femmes de Dapaong vers des filières peu qualifiées, peu porteuses et peu rémunérées.

II.5.1.4. Sur le plan économique

Les femmes de Dapaong sont pour la plupart du temps des ménagères. Cette situation les met en position de dépendance par rapport à leur mari. Ainsi observe-t-on des différences d'accès des femmes et des hommes à des carrières lucratives et au contrôle des finances. La majorité des banques et des institutions de microfinance de la place son dirigées par les hommes. L'écrasante majorité de leurs employés sont des hommes sauf quelques femmes qui occupent les rôles de caissières et ou de promotrices.

Du fait de leur avantage intellectuel qui est l'éducation les hommes contrôlent la haute finance et les autres moyens de production (crédits, emprunts, propriétés foncière) en amont et les femmes se retrouvent en avale avec les activités économiques secondaires (revendeuses, commerçantes, ambulantes...)

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