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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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CONCLUSION

La question de la faible participation des femmes au développement communautaire dans la région des savanes a été soulevée par bon nombre d'acteurs de développement oeuvrant dans la localité. Malgré toute cette forte mobilisation, les femmes participent encore timidement aux activités de développement.

Pour mieux élucider ce fait, notre recherche s'est donnée comme objectif central d'identifier et d'expliquer la corrélation entre la sous-scolarisation et la faible participation des femmes au développement communautaire. Pour y parvenir nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la sous-scolarisation est un obstacle à la participation des femmes de la ville de Dapaong au développement communautaire.

Les recherches sur le terrain ont permis de confirmer cette hypothèse. Certes, nous somme loin de prétendre avoir élucidé tous les aspects du phénomène dans la région septentrionale parce que le champ de notre recherche est très limité dans le temps et dans l'espace. Mais nous pouvons humblement affirmer que bien que ce soit une étude de cas, nous avons pu quand même mesurer l'ampleur du phénomène dans toutes ses dimensions.

Il ressort que la vie quotidienne des femmes est rendue difficile par les barrières socio-éducatives qui alimentent les tendances croissantes visant à restreindre leur droit d'accès à l'éducation et à la gestion des affaires de leur localité. Ainsi, la situation est telle qu'elles ont des difficultés à s'investir dans la vie de leur société. Pour Thomas Sankara, « l'émancipation de la femme passe par son instruction et l'obtention d'un pouvoir économique. Le travail au même titre que l'homme, les mêmes droits et devoirs sont des armes (...), armes que la femme n'hésitera pas à utiliser pour se libérer elle-même et non par quelqu'un d'autre ».

D'une manière générale, la scolarisation des femmes constitue la forme essentielle d'épanouissement des ressources humaines et un stimulant par excellence pour la participation communautaire synonyme de mise en commun des compétences pour la réalisation des objectifs communs. Par conséquent, il existe une forte corrélation entre l'éducation scolaire, la cohésion sociale et la croissance économique. L'instruction est donc le point de départ de tout processus de développement en recelant les possibilités constructives en tant qu'agent d'amélioration de la structure sociale. Si tel est le cas, la sous-scolarisation de la majorité des femmes n'était-elle pas une raison suffisante pour expliquer la faible participation des femmes au développement ?

A cette question le droit à l'éducation inscrit dans la déclaration universelle des droits de l'homme, rétorque en ces termes : « l'ignorance est un obstacle à l'épanouissement de l'individu. Quand il reste victime de cette ignorance, l'individu limite sa contribution au travail productif de la société à laquelle il appartient. » 11(*)

L'analyse de la situation montre que toutes les tentatives d'intégration de la femme au développement se sont soldées par des échecs. Cet état de chose réduit à néant des efforts accomplis et ruinent les sacrifices consentis par les initiateurs que les bénéficiaires.

Néanmoins, nous avons pu constater que le nombre de femmes analphabètes tend à diminuer sensiblement chez les jeunes. C'est pourquoi les abandons prématurés des études au primaire risquent de remettre en cause l'évolution des taux de scolarisation observés après la mise en application de la gratuité de l'enseignement. Aussi faut-il procéder par la réadaptation et l'alphabétisation des sous-scolarisées, Ce qui permettra d'accroître la force productive de la communauté en transformant les forces négatives de développement en force positive de production.

Pour ainsi dire, cette réadaptation permettra d'éviter que les déficiences intellectuelles et fonctionnelles se transforment en obstacle pour le développement socio-économique gage de l'équilibre social. Il faut donc savoir conjuguer toutes les stratégies pour atteindre cet équilibre à tous les niveaux. S'il en est ainsi, il va falloir se dégager des considérations passéistes et repenser toute la doctrine et la stratégie de l'éducation de manière à assurer l'égalité de chance à tous.

Par ailleurs, même si la sous-scolarisation constitue dans une certaine mesure un obstacle au développement socio-économique, peut-on affirmer sans ambages que son élimination entraînera ipso facto la promotion de la femme ?

La réponse nous semble être relativisée car l'analphabétisme ou mieux la sous-scolarisation paraît non seulement comme une des causes du déséquilibre social mais aussi une conséquence de celui-ci. « L'éradication de l'analphabétisme n'élimera pas automatiquement la pauvreté, les privations et les souffrances. Mais elle pourrait supprimer un frein au développement et au progrès dans d'autres domaines, en permettant de diverses façons subtiles et indirectes le déclenchement d'amélioration dans les attitudes et graduellement dans les conditions de vie et de travail. (E. A. Fisher, 1982 : 17)

Cependant, le problème de l'analphabétisme ne doit pas être considéré isolement, et les programmes destinés à l'éliminer doivent prendre en compte les autres domaines de privation et de sous-développement.

Eu égard à tout ce qui vient d'être évoqué, la participation des femmes ne sera réalisée que lorsque les acteurs prendront en compte tous les paramètres de la trilogie genre, éducation et développement. Hormis cela les stratégies envisagées ne seront qu'un fiasco.

Au vu de la situation peu enviable dans laquelle se trouvent les femmes que faut-il faire pour améliorer la situation actuelle. En répondant à cette interrogation, nous pouvons constater que la persistance du phénomène provient du fait que les structures mises en place surtout à l'intérieur du système éducatif ayant trait à la scolarisation des filles et à l'alphabétisation des femmes ne sont pas opérationnelles sur le terrain. La carence d'une véritable approche participative, intégrale et globale des projets d'éducation en faveur de la fille nuit aux résultats escomptés sur le terrain. Toute initiative autoritaire, partielle, mono sectoriel bref non systémique dans le domaine de la promotion de la femme est vouée à l'échec.

Une autre faiblesse des acteurs en développement social est l'absence de partenariat et de coordination. Il est souhaitable que des projets de développement en faveur des femmes aient un caractère participatif, intégral, systémique et global.

Par ailleurs, il faudrait que s'instaure un dialogue et une coopération entre l'ensemble des partenaires en développement agissant pour une même cause. Il est donc souhaitable d'intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation.

* 11 www.wikipedia.com/12 www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA , discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo