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Développement durable comme fondement des générations futures. Cas de la préservation du lac Tanganyika.

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par Jean Baptiste NSABIMANA
Madison International Institute and Business School - Master en Développement et Gestion Durable 2016
  

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§5. La gestion des déchets

En ce qui concerne la gestion des déchets, le Code de l'Environnement pose le principe de traitement adéquat afin d'éliminer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme, les ressources naturelles, la faune et la flore ou la qualité de l'environnement en général. Il résulte des annexes 1, 2 et 3 de la Convention de Bâle un listing des déchets dangereux établi suivant le domaine d'activité de l'émetteur ou producteur du déchet, la nature chimique du déchet, ou selon la matière qui compose le déchet.

Concernant le domaine d'activité (appelé flux de déchets), l'annexe 1 de la Convention distingue notamment : les déchets médicaux, les déchets pharmaceutiques et phytopharmaceutiques, les déchets issus de la fabrication de solvants organiques, les déchets thermiques (cas du cyanure), les déchets provenant de la production des huiles, les déchets issus de la production de peintures, vernis colorants, encres et assimilés, les déchets résultant d'opérations de pyrolyse (résidus de goudron), les déchets découlant d'opérations de production de préparation de latex, colles adhésifs, de résines et de plastifiants, les déchets provenant de la production photographique, les déchets et substances chimiques non identifiés provenant d'activités de recherche, d'enseignement, ceux issus d'opération d'élimination d'autres déchets.

La gestion des déchets, une des branches de la rudologie appliquée, est la collecte, le transport, le traitement (le traitement de rebut), la réutilisation ou l'élimination des déchets, habituellement ceux produits par l'activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément local. L'accent a été mis, ces dernières décennies, sur la réduction de l'effet des déchets sur la nature et l'environnement et sur leur valorisation.

La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu'ils soient solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique. Les manières de gérer les déchets diffèrent selon qu'on se trouve dans un pays développé ou en voie de développement, dans une ville ou dans une zone rurale, que l'on ait affaire à un particulier, un industriel ou un commerçant. La gestion des déchets non toxiques pour les particuliers ou les institutions dans les agglomérations est habituellement sous la responsabilité des autorités locales, alors que la gestion des déchets des commerçants et industriels est sous leur propre responsabilité.

Le traitement des déchets a longtemps été une action naturelle des populations. Les résidus d'artisanats étaient récupérés (métaux refondus, vieux chiffons et puis papiers pour la pâte à papier, etc.), le reste n'était qu'organique (c'est-à-dire composé de matière naturelle et rapidement biodégradable) et venait en campagne compléter les engrais ou la nourriture des animaux, tandis qu'en ville les caniveaux ou autres terrains vagues récoltaient des détritus peu polluants.

136 Idem

137 Art.48 §2 du Code de l'Environnement

138 Decret n° 1/41 du 26 novembre 1992 portant instauration du domaine public hydraulique, B.O.B. n° 2/93 du 1er fevrier 1993, p.40

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La première révolution industrielle dans les sociétés occidentales a vu les villes se développer et devenir des gisements de matières premières, ce qui a entraîné l'apparition de deux métiers spécifiques : le vidangeur qui récupère l'urine et les excréments dans les fosses d'aisance et les revend comme engrais aux paysans, ainsi que les boues de rues qui permettent l'essor du maraîchage ; le chiffonnier qui, par le recyclage des déchets, participe à l'essor de l'industrialisation139.

En parallèle avec la disparition progressive de ces deux métiers au cours du )()(e siècle (l'industrie utilisant de plus en plus les matières plastiques et l'agriculture les engrais issus de la carbochimie), le système des décharges est apparu et s'est développé. Il consistait à stocker dans un lieu, généralement éloigné des habitations, des déchets plus conséquents et non biodégradables à court terme (vieux mobilier, métaux, gravats...).

Dans l'antiquité, des décharges, ou dépotoirs, existaient déjà (ce qui permet aujourd'hui aux archéologues de retrouver poteries, bijoux, etc.). Mais le système des décharges est devenu au fil des siècles le moyen de se débarrasser de plus en plus des déchets, sans préoccupation pour l'environnement.

S'agissant de l'énumération des déchets en fonction de leur nature chimique (constitution des déchets) exposée également à l'annexe 1, l'on peut relever principalement : les déchets ayant comme composant, soit le cyanure organique ou inorganique, soit le zinc, le cuivre, le plomb, l'amiante, l'éther, le phénol, soit les acides solides, l'arsenic, soit des produits composés tels les produits de la famille des dibenzofurannes poly-chlorés...

Quant à l'énumération des déchets par rapport leur degré de dangerosité, effectuée sur la base d'affection de code, elle figure l'annexe 3 de la Convention. On y distingue notamment : les matières explosives, les matières inflammables (solides ou non), les matières toxiques (particulièrement cancérigènes), les matières écotoxiques, les matières comburantes, les matières infectieuses, les matières corrosives.

Cette liste figure au paragraphe 1 de l'article 1 de la Convention de Bâle140. Cette liste est loin d'être exhaustive puisque la Convention de Bâle, prévoit elle-même, en son article 3 (1.) que chaque État partie à la Convention doit dans les six (06) de son adhésion informer le secrétariat de la convention de tous autres déchets autres que ceux figurant aux annexes I et II qu'il considèrerait comme déchets dangereux.

De toute évidence, cette énumération de déchet, apparait énonciative et non limitative. Jusqu'à ce jour, tous les dangers que peuvent présentés certains types de déchets sont méconnus, ignorés ou simplement non encore découverts.

Pour cela, toute personne qui produit ou détient des déchets est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination.141

Le Code de l'Environnement burundais quant à lui donne une définition juridique du déchet inspirée de la notion de res derelicta (chose abandonnée) du droit civil.142 On notera que l'abandon visé est aussi bien un acte accompli qu'une intention qu'une intention. La loi pose le principe que le producteur ou détenteur des déchets reste responsable de leur élimination quel que soit le déchet et quel que soit son effet sur l'environnement.143

Pour faire face à une carence du responsable des déchets, la loi a donné à l'autorité titulaire du pouvoir e police, la possibilité après mise en demeure d'assurer d'office l'élimination du déchet aux

139 SABINE,B., L'Invention des déchets urbains : France, 1790-1970, Éditions Champ Vallon, 2005.

140 Convention Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination du 22 mars 1989, article 2(1).

141 Art. 120 du Code de l'Environnement

142 Art. 14 du Code de l'Environnement

143 Art. 120 du Code de l'Environnement

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frais du responsable.144 Bien qu'utile, cette procédure risque d'être peu utilisé. Il eut été plus efficace de prévoir, comme pour les installations classées, une procédure de consignation des sommes nécessaires à l'élimination des déchets.145

L'ORU n° 70/ Hyg du 20 Octobre 1931146 règlementant l'enlèvement des ordures ménagères et autres dans et autour de la circonscription urbaine d'Usumbura stipulait dans son article 2 que l'enlèvement des ordures ménagères sera fait par les soins de l'administration moyennant paiement d'une taxe spéciale dont le montant sera fixé par le Résident. Des récipients fermés seront placés au front des routes ou avenues, pour être vidés aux jours et heures fixés par le Résident.147

L'enlèvement des déchets autres que ménagers et notamment ceux provenant de débroussaillements ou emballages volumineux pourra être effectué par l'Administration moyennant paiement d'une taxe spéciale dont le montant sera fixé par le Résident.148

Le R.R.U n° 3/1957 du 31 janvier 1957149 relatif à l'enlèvement des immondices dans la circonscription urbaine d'Usumbura fixait le montant des taxes annuelles pour l'enlèvement des immondices pour les ordures ménagères ainsi que pour les détritus autres provenant des travaux extraordinaires tels que désherbages conséquents, débroussaillement , élagages, emballages volumineux à enlever sur les parcelles n'appartenant pas au gouvernement.

Le service public d'enlèvement des ordures est organisé par le décret n°100/162 du 12 juillet 1983150, portant création et organisation de la Régie des Sévices Techniques Municipaux.

Ce décret met à la charge de cet établissement, l'étude, à la réalisation et l'exploitation, pour le compte de la Municipalité de Bujumbura, de tous services techniques en particulier de travaux d'assainissement des eaux de pluviales et des eaux usées, de voirie, d'enlèvement des ordures ménagères et autres déchets solides et de construction et d'entretien des bâtiments et équipements collectifs.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard