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Vers une compréhension de la mobilité résidentielle au regard de l'étalement de l'aire métropolitaine de Port-au-prince : le cas de Canaan de 2010 à  2020


par Wilguens Pharius
Université d'État d'Haïti  - Diplôme en sciences sociales  2021
  

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4.3. Données démographiques

Selon l'UCLBP, le territoire presqu'inhabité de Canaan avant 2010 compte une population de 250 00 personnes en 2015.La zone de peuplement de Canaan s'étend actuellement d'Onaville jusqu'aux confins du village pécheurs au nord et même au-delà. Une enquêtede 2016 de la Croix-Rouge réaliséeauprès de 1 847 ménagesestime que 94% des Cananéens proviennent des huit communes de l'arrondissement de Port-au-Prince et de des zones urbanise de la Croix des Bouquets qui compose l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.Parmi les 6% de migrants externes, certains viennent d'aussi loin que le Cap-Haitien, les iles de la Gonâve et de la Tortue et de Saint-Domingue en République Dominicaine (Peter et al., 2018 : 200).

Cette enquête(2016) de la Croix-Rouge fait mention de la plus ancienne population (3 à 6 ans) qui est de l'ordre de 36% ; les pionniers (plus de 6 ans) sont estimés àprès de 13% ; les derniers venus sont de 28% (moins de 6 mois).

La croissance annuelle de la population de Canaan est de 6%. Selon Onu-habitat elle peut avoisiner446 6000 vers 2035 (2016, cité par Petter et al. 2018 : 2010).

Figure 3. La superficie de la zone habitée de Canaan en 2018

Source: open street map ; Univ munich, 2018

4.4. La question foncière et le mode d'occupation du sol

A Canaan, le foncier n'est pas régularisé. La pression foncière y est omniprésente et grandissante.La disponibilité d'une concession publique et la présence de l'aide humanitaire ont agi comme un aimant pour des milliers de personnes fuyant à l'origine camps surpeuplés et bidonvilles de la capitale en quête de meilleuresconditions de vie et de propriété terrienne. Elles ont été suivies d'une vague de spéculateursfonciers flairant la valorisation du sol.Deux (2) formes de conquête du territoire se sont succédé dans le temps. Anne Marie Petter (2018 : 205) a pris bien soin de les présenter et nous les rapportons :

D'abord l'invasion ou le squat par des individus venus seuls ou en groupes de voisinage s'appropriant des parcelles d'une taille conséquente aux besoins de chacun de leur ménage. Pour éviter le vol du terrain, les familles sécurisaient la parcelle à l'aide d'une enceinte de pierre ou avec des clôtures rudimentaires, mais le plus important était d'ériger rapidement un abri et d'occuper physiquement la propriété. Ont ensuite suivi les invasions dites « pirates ». Avant même l'arrêté officiel déclarant la zone d'utilité publique, ceux qui eurent la chance d'avoir des « entrées » au Palais National et vent de cet arrêté se sont approprié de vastes territoires seuls ou regroupés en organisations communautaires.

Ils ont tracé routes et parcellaire, celui-ci vendu entre 2 500 et 5 000 gourdes (35,80 € à 71,60 actuels) dépendamment de la zone, et ce parfois plusieurs fois si les parcelles n'étaient pas sécurisées et occupées rapidement.

Vosh Dathus (2013) a évoqué par rapport au mode d'accès au foncier à Canaan une fabrication de la propriété par le bas.

Par ailleurs, l'auto-construction et le lotissementprédominent comme mode d'occupation du territoire. Les habitations sont localisées dans des parcelles généralement plus grandes que celles des quartiers précaires de l'airemétropolitaine de Port-au-Prince. Les parcelles ne sont pas systématiquementcontiguës. Il en résulte un espace résidentiel dispersé en contraste avec lamajorité des espaces urbanisés de l'aire métropolitaine (Paul, 2018).A distance, Canaan est semblable à une vaste étendue de terre non définie, chargé de constructions manifestement anarchiques. En vertu de nos séances d'observations réalisées dans la zone nous avons vu que quelque soit le numéro de Canaan considéré (1, 2, 3, 4, 5, 6) on observe des maisons construites, en bois (chèltè), en bloc, de toitures en tôle, et en béton armé, l'ensemble sont des maisons individuelles. On observe également des logements constitués uniquement de tôle dans les hauteurs,particulièrement dans la zone de Bellevue qui ne porte pas bien son nom.

En poursuivant les observations, à mesure qu'on se rapproche, Canaan se présente comme une agglomération en pleine expansion.

Figure 4.- Lotissement à Canaan

Source : Wilguens PHARIUS/18-03-2021

A Canaan, les terrains sont morcelés en plusieurs parcelles. Le lotissement est une opération foncière, impliquant le plus souvent l'habitat individuel. Celui-ci prédomine à l'échelle mondiale dans les contextes marqués par l'étalement urbain.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille