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L'effet de la structure familiale sur l'abandon scolaire au Cameroun


par Stéphane Messina Poute
Université de Yaoundé 1- Ngoa ekele  - Master 2 sciences de L’éducation  2020
  

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1.1-1.2. La situation socioéconomique

Après avoir connu une croissance régulière de 1965 à 1985, le Cameroun est rentré à partir de 1985/1986 dans une profonde récession. Celle-ci était due à la conjonction de la baisse brutale des revenus d'exportation, elle-même consécutive à la baisse des cours des principaux produits exportés (pétrole, café, cacao, coton), de l'effritement du Dollar US utilisé pour la cotation de ces produits sur le marché international, et des problèmes d'ordre structurel. Toutes ces difficultés ont conduit à des politiques budgétaires expansionnistes et improductives financées en conséquence par l'accumulation de la dette extérieure et surtout intérieure.

Durant cette période, le revenu par tête a diminué de moitié, la chute persistante des investissements publics et des crédits à l'économie, l'encours de la dette extérieure qui est passé de moins de 1/3 à plus des 3/4 du PIB, une augmentation de la corruption, l'arrêt du 6ème plan quinquennal. Tout ceci ayant pour conséquence : une détérioration des systèmes éducatif et sanitaire, des infrastructures et du service public conduisant ainsi à uneaugmentation de la pauvreté. Pour faire face à ces difficultés, les pouvoirs publics ont pris des mesures restrictivesdu train de vie de l'Etat et ont engagé, à partir de 1988, l'économie nationale dans unestratégie de stabilisation des finances publiques et d'ajustement structurel.

Cette stratégievisait à corriger les déséquilibres macroéconomiques ainsi que les dysfonctionnements etrigidités microéconomiques et à réduire la vulnérabilité de l'économie par rapport aux chocsextérieurs avec pour résultats escomptés l'amélioration de sa compétitivité. Ces mesures etstratégies se sont concrètement traduites par un ensemble de réformes touchant généralementtous les domaines de l'activité économique nationale.

En particulier, les efforts dedésengagement de l'Etat ont été concentrés sur la libéralisation des secteurs du cacao et ducafé, la révision du code des forêts, et la libéralisation des prix et du code de travail. Malgré lesoutien international concerté, le programme de réforme a rencontré les difficultés dans saphase initiale. Trois accords « stand-by » avec le Fond Monétaire International (FMI) n'ontpas été concluants en 1989 et dans la première moitié de 1990, et les décaissements au titredu premier prêt d'ajustement structurel ont été suspendus. Cette tentative de stabiliserl'économie et de restaurer les équilibres intérieur et extérieur à traversl'ajustement interne, y compris une diminution drastique des salaires des fonctionnaires en 1993, n'a pas produit les résultats escomptés, laissant le pays avec une dette insoutenable d'importants arriérés à l'intérieur et à l'extérieur, une fonction publique démoralisée et un secteur financier en crise. Cette tentative infructueuse a également conduit à une détérioration des relations entre le Gouvernement et ses partenaires. La situation du pays a commencé à s'améliorer à la suite d'une dévaluation du franc CFA intervenue en Janvier 1994.

Ainsi, le taux de croissance est devenu positif atteignant 5% en 1995-96. Cependant, reconnaissant qu'il serait impossible de s'attaquer à tous les problèmes d'un trait, une approche séquentielle de réforme a été adoptée avec l'appui des Institutions de « BrettonWoods » qui ont fourni le soutien financier sous forme d'une Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR) de trois années (1997/2000) et du troisième Crédit d'Ajustement Structurel (1998).

Un appui majeur était reçu des donateurs multilatéraux et bilatéraux à travers un rééchelonnement triennal de la dette du Club de Paris. Cette approche séquentielle s'est appuyée sur une première génération des réformes axées sur la stabilité macroéconomique, les relations avec les créditeurs extérieurs, la restructuration du système bancaire, les privatisations, la libéralisation de l'économie, le transport et le secteur forestier. C'est l'ensemble de ces efforts qui ont conduit le pays à bénéficier en 1999 de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE). Par la suite, le Cameroun a franchi le Point de Décision dans le cadre de cette initiative en Octobre 2000, après la production d'un Document intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), l'adoption d'un Programme National de Gouvernance (PNG), et la finalisation des stratégiessectorielles de l'éducation et de la santé.

Si le pays a alors bénéficié d'une réduction sur le flux de sa dette extérieure, c'estl'atteinte du Point d'Achèvement de l'IPPTE en Avril 2006 qui a permis à ses principauxcréanciers multilatéraux et bilatéraux de procéder à une remise sur le stock de cette dette. Entre temps, le DSRP final a été adopté en 2003 et, à l'observation, le bilan du premier cyclede programmation du DSRP était très mitigé. En effet, l'impact de la reprise économiquereste encore peu significatif sur les conditions de vie des populations. La pauvreté toucheencore près de la moitié de celle-ci. Les indicateurs d'accès aux services sociaux de base et leniveau de revenu restent encore faibles.

Une situation de chômage endémique tend à s'installer sur le marché du travail. La crise économique a profondément altéré le pouvoir d'achat des ménages. Ni l'Etat, encore moins les Institutions internationales, ne sont en mesure de garantir une sécurité sociale minimale aux populations vulnérables et démunies, pour cause de pénuries budgétaires. Les populations ont donc développé des stratégies d'adaptation face aux contraintes économiques, que nous nommerons ici « stratégies de survie ». Plus graves l'on assiste à de fortes disparités sociales et régionales notamment entre les zones urbaines et rurales. Par exemple, Huit ménages sur dix ont réduit leurs dépenses en matière d'éducation.

En effet, beaucoup de ménages se sont endettés pour pouvoir répondre aux besoins de santé, d'alimentation et de scolarisation des enfants (Nouetagni, 2004). Toutefois, il faut noter que la part des ressources allouées aux secteurs sociaux (éducation, santé, affaires sociales et emploi) s'est accrue en passant de 18,5% en 2000 à 25,3% en 2005 (DSSE, 2005). Ce qui marque le souci du Gouvernement de lutter résolument contre la pauvreté. La part des ressources allouées aux secteurs productifs (infrastructure et développement rural) en pourcentage des dépenses budgétaires totales a connu, également, une augmentation significative passant de 10,5% en 2000 à 14,5% en 2005.

S'agissant des ressources publiques pour l'éducation, on constate qu'elles ont pratiquement doublé entre 1990 et 2002(DSSE, 2005). Si on les compare aux recettes de l`Etat, elles connaissent cependant une forte restriction puisque, si elles représentaient environ 22 % au début des années 90, elles sont aujourd'hui tout juste au niveau de 16 %. En proportion des dépenses de l'Etat, on observe entre 1990 et 2001 une légère amélioration sur la base des dépenses totales (de 15,2 % en 1990 à 17,4 % en 2001) et une quasi stabilité sur la base des dépenses courantes (de 18,8 % en 1990 et 19,1 % en 2001). Cette impression de stabilité globale de l`effort du pays pour son système éducatif est d'une certaine façon corroborée par le fait que les dépenses publiques exprimées en pourcentage du PIB du pays sont passées d'un chiffre compris entre 3,3 et 3,4 sur les années 1990 à 1993 au chiffre de 3,2 % du PIB en 2001 (DSSE, 2005).

Depuis 2016 le revenu par habitant est de 1 032,65 dollars. Entre 2014 et 2017, la croissance a connu un ralentissement passant de 5,9% en 2014 à 3,9% en 2017(banque Mondiale). En 2014, la dette publique s'élève à 17,6% du PIB. Les prix ont augmenté de façon générale de 2,7% en moyenne par an sur la période 2008- 2014 (ECAM 4). Les dépenses courantes d'éducation représentent 13,8 % des dépenses du gouvernement en 2013 soit 3% du PIB, un chiffre bien inférieur aux standards du Partenariat Mondial pour l'Education (6% du PIB et 20% des dépenses courantes).

Selon les données d'ECAM4, 37,5% de la population Camerounaise en 2014 vivaient sous le seuil de pauvreté (1,7 US). Le nombre de pauvres a augmenté, passant d'environ 7,1 millions en 2007 à 8,1 millions en 2014, ce qui tient à la croissance démographique alors que, l'incidence de la pauvreté a légèrement reculé ces dernières années passant de 39,9% en 2007 à 37,5% en 2014. L'objectif est d'atteindre 28,7% en 2020, selon le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi. Pour cela, un taux de croissance économique de 5,5% en moyenne est nécessaire. La situation des pauvres s'est détériorée entre 2007 et 2014, au regard de la profondeur de la pauvreté, surtout en milieu rural. Les 775 milliards de FCFA à transférer aux pauvres pour les sortir de la pauvreté en 2014 représentent 23% du budget de l'Etat et 5% du PIB en 2014. Le milieu rural, où habite près de 60% de la population totale, concentre 90% des personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté ce qui cause un problème véritable lorsqu'on sait que plus de 90 % des non scolarisés viennent des milieux pauvres.

Graphique 7 : Financement de l'éducation en % du PIB (Cameroun)

Source : UNICEF à partir des données ISU accédées en ligne le 20 février 2018, calcul des Unicef.

Cette forte contribution accroit les attentes des familles en termes de résultats. Les conséquences de cette différence d'interprétation sont constatées à plusieurs niveaux : la gestion de l'établissement (qualité de l'offre) et la fréquentation scolaire (demande).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard