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La rdc et le dilemme de securité : etude comparative entre la deuxième et la troisième république


par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA
Université Officielle de Bukavu  - Licence en Relations Internationales  2018
  

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SECTION III : DÉFIS ET PERSPECTIVES

Paragraphe 1 : Défis

Depuis 2003, la prise de conscience s'est traduite par une variété d'initiatives menées avec le soutien des bailleurs dans les secteurs de la police, de la défense et de la justice.

Si certaines de ces initiatives ont pu paraître initialement prometteuses, globalement, les progrès en matière de réforme du secteur de sécurité(RSS) en RDC sont restés très limités. Les observateurs tiennent pour responsables des problèmes actuels à la fois la communauté internationale et le gouvernement Congolais.

Le premier défisest que ces initiatives n'ont pas pu comprendre la complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreuses initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est pour sa part, critiqué par son manque d'engagement politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la priorité aux opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de sécurité.

Les raisons de la lenteur des progrès de la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS) sont complexes. Mais il est clair que la RDC est dans une situation qui affecte actuellement de nombreux pays touchés par les conflits, à savoir que la nécessité de réformer le secteur de la sécurité est d'autant plus grande que la capacité de l'État à la mener est faible.

L'effondrement des institutions de sécurité congolaises depuis le milieu des années 1990 s'est accompagné de celui, plus large, des capacités gouvernementales. Cela a eu pour conséquence de créer un environnement très difficile pour les réformes, une situation aggravée par la persistance du conflit dans l'Est du pays, laquelle a accru la dépendance de la RDC envers l'aide extérieure. Comme c'est le cas d'ailleurs, l'aide extérieure apportée aupays a eu des résultats mitigés. En l'absence d'une vision nationale claire de la réforme du secteur de sécuritéet face à des besoins humanitaires pressants, les bailleurs ont pris la responsabilité de définir et de diriger l'agenda de la réforme du secteur de sécurité.

Si ces interventions extérieures ont permis de donner un élan considérable aux réformes de la sécurité en RDC, cela s'est produit aux dépens de l'appropriation nationale du processus de réforme. Pilier central de la souveraineté de l'État, le secteur de la sécurité est hautement sensible. Il n'est donc surprenant que le gouvernant ait résisté à un grand nombre de ces interventions des bailleurs.

Deuxièmement, l'absence de consensus sur la nature, l'orientation et le rythme de la réforme du secteur de sécurité(RSS) a eu trois conséquences qui sont particulièrement problématiques pour le processus de réforme :

· Cette absence a conduit à une approche fragmentée de la RSS :

Caractérisée par une multiplicité des visions extérieures et nationales concurrentes de la réforme. Les incitations et les structures tant du côté gouvernemental que de celui des bailleurs ne favorisent pas l'intégration des efforts. Il n'existe pas de direction claire de la RSS d'un côté ou de l'autre en RDC qui soit acceptée par tous les acteurs concernés.

Plusieurs pays bailleurs, par exemple, continuant de préférer fournir leur assistance en matière de RSS dans un cadre bilatéral traditionnel, plutôt qu'en coordination avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

· La tendance à travailler seul qui accroît la probabilité d'une approche technique de l'assistance :

C'est particulièrement le cas dans le domaine militaire où prédomine une approche «  former et équiper », mettant davantage l'accent sur le renforcement des capacités militaires que sur le développement de forces de sécurité responsables. Généralement, un suivi efficace desdites actions n'est pas organisé.Cette insistance sur l'aspect technique reflète en partie l'urgence des réformes, une préférence de la part des nombreux acteurs, tant nationaux qu'internationaux, pour une solution militaire au conflit dans les provinces de l'Est, ainsi que la difficulté de travailler avec des institutions gouvernementales faibles.

Cette approche permet aussi aux bailleurs et au gouvernement d'éviter plus facilement de devoir s'engager dans les réformes de gouvernance plus difficiles et plus sensibles politiquement mais qui sont absolument nécessaires pour créer un appareil de sécurité qui répond mieux aux besoins des citoyens. Ces réformes concernent entre autres, le contrôle civil des institutions de sécurité, la participation publique dans les processus de définitions des politiques publiques, la gestion financière et les efforts nécessaires pour s'attaquer au problème de l'impunité.

· L'absence d'une visioncommune de la réforme de la sécurité

L'absence d'une vision commune de la réforme à mener garantit que la demande de réformes continue d'être exprimée fortement par la communauté internationale plutôt que par des acteurs nationaux eux-mêmes. Or, non seulement cette situation accroît la probabilité selon laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la durabilité de la sécurité.

Ainsi donc, le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc être considéré comme une priorité de long terme fondamental pour la réforme du secteur de sécurité, sans laquelle il est peu probable de répondre à la situation et aux besoins spécifiques du pays.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard