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La problématique de la diffusion des musiques du monde en France


par Alexandre Aimé Siewe Leupi
Université Paris III Sorbonne nouvelle - DESS Relations interculturelles 0000
  

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C-3- Dans le TOP Compilations

Au cours de l'année 1997, 244 compilations ont été réalisées en France dont 21 consacrées aux Musiques du Monde soit près de 9% environ. Sur ces 21 compilations, 5 étaient des « Best of » d'artistes dont les scores de ventes sont généralement remarquables comme Tri, Yann, Ajpha blondy, Johnny Clegg ET Savuka, et Rachid Taha. Les couleurs de ces compilations reflétent bien les tendances du moment à savoir musique celtique (5), rai (6) ; Antilles/caraïbes (4), latino (4), Afrique (3) et musiques orientales (1)

La logique « compilatoire » dans l'industrie phonographique repose sur des campagnes de promotion télévisée auxquelles n'ont accès que le major compagnies et leurs faramineux.

Ceci explique bien le fait que ces compilations sont pour la plupart distribuées par ces compagnies bien qu'un tiers de la production émanent de labels indépendants. Il s'agit de Déclic ; entre-temps devenu Globe music racheté par Sony Music (nous reparlerons de la concentration des labels), de Pomme Music et de AB Productions.

Ces compilations « Musiques du Monde » ont totalisé 89 semaines de présence dans les Tops, soit 7% de l'ensemble. Une longévité moyenne inférieure à celle

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constatée dans le Top Albums ; les compilations étant généralement soumises aux effets de mode, leur durée d'exploitation est traditionnellement plus courte.

Ainsi, les compilations « Musiques du Monde » affichent une longévité moyenne de 4.2 semaines contre 5.3 sur l'ensemble du Top : 10 d'entre elles se sont classées dans les 10 premières places au fil des semaines.

Au classement général, 6 compilations apparaissent dans les 100 premières places mais aucune ne fait mieux qu'une vingtième place.

D-LA PLACE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LES MEDIAS

En France, les Musiques du Monde n'ont pas bénéficié d'une présence remarquable dans les médias français. Notamment à la télévision où on peut estimer sans grand risque de se tromper que les premiers documents télévisés sur le sujet datent du milieu des années soixante avec la première chaîne de télévision « ethno » sur le petit écran surtout.

A la radio, il a fallu attendre l'avènement des radios libres en 1981, pour que les Musiques du Monde soient disponibles sur les ondes. Dans les journaux, très peu d'encre a coulé sur le sujet. Nous allons étudier les grands moments de cette aventure des Musiques du monde dans les médias français.

D-1- Les Musiques du Monde à la télévision Française

Dans les années soixante-dix, c'est l'Asie qui bénéficie d'un traitement privilégie.

Les continents africains et latino-américains font une entrée en force. On ne parle encore de World Music car la part belle est faite à la musique traditionnelle. Au début des années 80, Antennes 2, ancêtre de France 2,

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diffuse un documentaire portrait sur le nigérian Fela Anikulapo, Kuti, fondateur de l'Afro-beat.

Probablement, il s'agirait là de la première apparition de la World Music à la télévision. La création de la Sept marque une étape fondamentale car cette chaîne s'ouvre alors à toutes les musiques.

Mais l'euphorie sera de courte durée. Les impératifs de l'audience viendront réduire considérablement la marge de manoeuvre des différents responsables de programme consacrés aux Musiques du Monde.

Depuis 1999, les Musiques du Monde ont pratiquement disparu des chaînes d'hertziennes :

Sur TF1, la privatisation a instauré le dogme de l'audimat à tout prix, sonnant le glas du magazine « Télévision sans frontières » qui réservait une belle case à ces musiques. Bien entendu, on ne saurait considérer les opérations « Tube de l'été » qui surfent sur des phénomènes de mode comme la Macaréna ou la Lambada comme des signes d'intérêt pour les cultures musicales du monde.

Ces opérations purement marketing visent essentiellement à faire d'un clop-vidéo plusieurs coups : coup médiatique d'abord, en offrant aux téléspectateurs un produit traduisant le sentiment dominant du moment, l'été, fait de désir d'évasion et d'exotisme. Coup financier ensuite, puisque le produit promu est issu de sa filiale de production disque, Une Musique.

A Canal +, la direction affiche sans ambigüité sa sensibilité rock, bien que dans son ancien format, l'émission Nulle Part Ailleurs a souvent invité quelques artistes World.

Quelques reportages et documentaires consacrés aux musiques d'Afrique, de Syrie, du Brésil, de l'Egypte et du Maroc ont permis aux Musiques du Monde de ne pas être complètement absentes de l'antenne.

Quant à M6, seuls quelques insomniaques ont dû remarquer ont dû remarquer la diffusion à des heures tardives, entre minuit et deux heures du matin, de quelques clips du genre.

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Sur les chaînes du service public, la contagion du tube de l'été a touché France 2 et France 3. France 2 assure le service minimum en invitant de temps à autre quelques artistes World notamment princes du rai sur ses plateaux de prime time.

France 3 distille un peu de Musiques du Monde à travers les grands événements régionaux dont il capte les concerts, généralement agrémentés d'un documentaire (Festival interceltique de Lorient, Fiesta des Suds à Marseille, Transmusicales de Rennes)

La naissance de la cinq en 1994 avait suscité beaucoup d'espoir. Espoir de programme surtout, mais il a fallu très vite déchanter, faute de budget de production. Le son de cloche est identique chez Arte.

Dans l'ensemble, la présence des Musiques du Monde sur les chaînes hertziennes reste très faible.

La note encourageante sonne du côté de certaines chaînes thématiques du câble. Plus exactement, sur la chaîne de Muzzik, (10% de l'antenne) et Mezzo (une case de mercredi soir) qui diffusent l'une et l'autre des concerts et des documentaires. Même chose à Paris Première qui alterne concerts, documentaires et programmations événementielles.

Quant aux deux chaînes musicales majeures, MTV et MCM, leur contribution accorde une large place à la diffusion des clips.

Au total, un bilan terne qui n'augure pas d'un avenir meilleur. Entre les années soixante-dix où des artistes inconnus en France étaient filmés au bout du monde dans leur environnement quotidien, on est passé en moins de trente ans, aux portraits de quelques stars de la World, notamment des vedettes des major companies qui occupent les maigres espaces que les plateaux télé concèdent encore à ces musiques.

Nous sommes là en face d'une logique essentiellement commerciale instaurés et animées par l'industrie du disque.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci