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Christianisation et résilience des cultes du terroir à  Vo-Koutimé en pays Ouatchi (XXè-XXIè siècle)


par Edoh Emmanuel BODJRO
Université de Lomé - Master 2020
  

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Chapitre 1 :

LA MISE EN PLACE DES OUATCHI DE VO-KOUTIMÉ

Les Ouatchi sont l'un des groupes de populations éwé ayant quitté Notsè en prenant la direction du sud vers la mer. Ils sont dominés par les Dogbo et les lignages apparentés, sous la conduite de Wenya et de son neveu Sri. De ce groupe d'ethnie ouatchi, sortira un sous-groupe du nom Vo, qui aurait quitté Akoumapé pour fonder Vogan. De leur expansion à partir de ce village, naîtraient les villages de Vo-Koutimé, Wogba, etc. (R. Pazzi, 1979, p. 116). Ainsi, l'histoire des Ouatchi de Vo-Koutimé serait intrinsèquement liée à celles d'Akoumapé et de Vogan. Face à cette donne, quel aperçu historique peut-on faire de ces deux localités ? Comment s'est effectuée l'occupation de l'espace ouatchi de Vo-Koutimé ? Enfin, quelles étaient leurs organisations sociopolitique et économique ? Le présent chapitre s'articulera autour de ces trois axes.

1.1. Aperçu historique des Ouatchi d'Akoumapé et de Vogan

Akoumapé et Vogan sont les uns des villages de première génération fondée sur l'espace ouatchi par les migrants venus de Notsè, d'où seraient partie la majorité des ancêtres fondateurs de plusieurs localités du pays ouatchi en occurrence le futur Vo-Koutimé (K. Hato, 2019, p. 68)

1.1.1. Brève histoire sur les Ouatchi d'Akoumapé

Akoumapé, territoire limité au nord-ouest par la préfecture de Yoto, au nord-est par le canton de Dagbati, au sud par le canton de Sévagan et à l'ouest par le village de Hahotoé, est situé sur le plateau de Vogan-Attitogon, une partie de la zone des plateaux de la terre de barre (E. S. N'tsoukpo, 2011, p. 9).

Le peuplement d'Akoumapé remonte aux origines du peuple éwé qui, au XVe siècle, a fondé la cité État de Notsè après leur départ d'Oyo à Tado en passant par Kétu (N. L. Gayibor, 1985, p. 301-317). En effet, à Tado, au début du XVe siècle, se déroulèrent d'importantes migrations, dont les causes sont soit rattachées aux conflits politiques relatifs à la succession au trône, soit à la recherche d'espace vital, aboutissant à la fondation d'Allada (au sud-est) et de Notsè (à l'ouest) (N. L. Gayibor, 2011, p. 485).

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Cependant, près de deux siècles plus tard passés dans la cité État de Notsè, au XVIIe siècle, le peuple fuyant les exactions du roi Agokoli se dispersa sur toute la partie sud du territoire aujourd'hui togolais et de la Gold Coast (actuel Ghana). En effet, une fois sortis de la ville, les fugitifs auraient pris la même direction jusqu'à Gamé et de là, ils se séparèrent en trois groupes dont l'un prit la direction du sud, vers la mer (N. L. Gayibor, 2011, p. 529).

Parmi ceux-ci se trouvait le futur fondateur d'Akoumapé, l'ancêtre Akouma. Selon E. S. N'tsoukpo (2011, p. 11), « une partie du peuple sous la conduite des ancêtres Akouma, Gligoé, Assiobo, Akatsè, et Agboh se dirigea vers le sud-est du Togo et s'installa en un endroit dénommé « Akoumapé » (chez Akouma) du nom de l'aîné du groupe, Akouma ».

A contrario, sur la fondation du village d'Akoumapé, N. L. Gayibor (2011, p. 534) soulève une version faisant des ancêtres Agna et Gnado, les fondateurs du village suivant l'itinéraire : Notsè-Amakpapé-Tchékpo-Nyimabio-Akoumapé.

Toutefois, le nom de l'ancêtre Akouma qui s'est imposé au village ne serait dû qu'à sa réputation de grand chasseur, craint de tout le monde et qui soumettait tout le peuple à son autorité. Il devint chef en faisant du village, sa maison (E. S. N'tsoukpo, 2011, p. 15).

Craignant une nouvelle dictature à l'image de celle vécue à Notsè sous Agokoli, une frange de population d'Akoumapé, dont ferait partie le futur fondateur du village de Vo-Koutimé, migra plus à l'est donnant naissance à Vogan, localité située à environ quinze kilomètres d'Akoumapé. Que peut-on dire alors de l'histoire de cette localité ?

1.1.2. Historique des Ouatchi de Vogan

Les Ouatchi de Vogan, comme nous l'avions effleuré plus haut, sont du groupe ethnique des Vo ayant émigré de Fenyi, sous la conduite de l'ancêtre Akouma (fondateur d'Akoumapé) (R. Pazzi, 1979, p. 116). Quelques années plus tard, les ancêtres Assiobo, Akatsè et Agbo poursuivirent leur marche vers l'est, jusqu'à s'établir sur le site appelé aujourd'hui Vogan en se proclamant « enfin libre pour vivre » et faisant probablement allusion aux évènements malheureux qui ont jalonné leur pérégrination depuis Notsè (A. Senou, 2010, p. 106).

Par ailleurs, N. L. Gayibor (2011, p. 532) relate une autre version sur l'origine des Vo en ces termes:

Des informations fournies par Kalipé II, il ressort que les Vo auraient cheminé de concert avec les Anlo, sous la conduite de leurs ancêtres Assionbo, Draké, Dengblé, Dado, et Pédo. Après une halte à Agbélouvé, ils bifurquèrent vers le sud-est et, après avoir franchi le Haho, s'installèrent en un lieu dénommé Apédomé, d'où ils vinrent s'installer à Adjrigo, le quartier du chef, à partir duquel furent créés tous les villages Vo.

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Néanmoins, avant l'arrivée des Vo, le site était habité par une minorité de populations (un clan éwé). En effet, au cours d'une activité de chasse, l'ancêtre Assiobo et ses frères tombèrent sur un vieillard aux cheveux longs. Ils décidèrent alors de le coiffer. Au cours de leur besogne, il se pourrait que le vieil homme ait sa tête pleine de poux, qui se désigne dans leur jargon « yo ». Ils surnommèrent ainsi le vieux yoxo, « chambre ou demeure de poux » (A. Senou, 2010, p. 107).

Les Vo s'imposèrent très vite à ce groupe et conquirent la chefferie. Le village prit alors leur nom « Vogan ». Ce toponyme, constitué de « Vo » (le nom de l'ethnie) veut dire libre et « gan » signifie sain ou sauve (A. Magbo, 2012, p. 13).

D'autres vagues de migrants ouatchi vinrent s'ajouter à eux plus tard et fondèrent les quartiers de Bame, Sagada, Sopé, Amoindji, etc. et des groupes Xweda qui s'installèrent à Amoindji Xwedakome (A. Senou, 2010, p. 107).

De la fondation de Vogan, naîtra plusieurs autres villages ouatchi dans son hinterland immédiat en occurrence le village de Vo-Koutimé (notre zone d'étude). Comment ce sous-groupe ouatchi a-t-il occupé l'espace vo-koutimé ?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway