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Accessibilité aux soins de santé modernes dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de Mélong


par Rostant Mbella Mbong
Université de Dschang - Master 2 0000
  

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ABSTRACT

The isolation of rural areas in the district of Mélong and the failure of public health policies are constraints for households' access to modern health services.This study set out to analyze the factors that hamper the use of modern health services in the remote rural areas of Mélong district. The analysis is based on qualitative and quantitative field data through household surveys, mapping of health facilities, interviews with various health actors. Our surveys show that the factors influencing household access to modern health care are geographic, economic, technical and socio-cultural. Because nearly 40% of households cover a distance between 5 and 45 km to reach a health facility for a period of 4 to 6 hours of time. The modes of transport remain on foot and on motorbikes despite other strategies adopted by populations to transport patients. In addition the state of the road is not to be outdone because nearly 50% of households said they had left a muddy and slippery road to get to a health facility. Also, it has been noted that almost 80% of heads of households have a very low income which does not allow them to have access to modern health care. In addition, 76% of heads of households have a primary education level while 14% have no education, which poses the contrast between the level of education and access to modern health care. However, there was an uneven spatial structure of health facilities with the absence of these in some villages that were the subject of our study. Faced with these difficulties, households have adopted resilience and adaptation strategies to cope with the difficulties of access to modern health care. These are socio-cultural practices, because almost 95% of households surveyed use traditional medicine and consult traditional healers for lack of financial means and dysfunctions in the public health sector. This is how we note the presence of sacred places (4%), the use of clairvoyance (74%) and prayer (22%) in case of illness. 80% of households say they are satisfied with the care offered by traditional medicine. To try to improve access to modern health care, it is essential to build health centers in rural areas to reinforce health personnel and to equip health centers with equipment for patient care, develop rural roads, fight financial poverty in rural areas in order to promote well-being as defined in the ODD and OMD.

Keywords: Accessibility, Health care, traditional medicine, rural areas.

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

1. Contexte de l'étude

La question de l'accès aux soins de santé en zones rurales est au coeur des réflexions à travers le monde. Le maintien en poste des personnels soignants et la garantie d'une offre de services et de soins de santé de qualité dans les zones rurales enclavées se posent avec acuité à travers le monde [Chen et al. 2004]. Dans les pays à faible revenu, la population en zone rurale est majoritaire et, pourtant, ces territoires sont désertés par les soignants. L'Organisation mondiale de la santé (OMS ,2019) estime à 1 milliard le nombre de personnes privées de tout service de soins et 4,8 milliards de personnes, principalement en région rurale, n'ont, à ce jour, pas accès à des soins de santé appropriés. Cependant, l'épineuse question de l'accès aux soins primaires semble donc universelle, mais les pays à faible revenu et leurs zones rurales en paient le plus lourd tribut (OMS ,2019). Il existe un clair manque de soignants dans ces régions, mais, plutôt que d'ouvrir à tout prix un centre de santé là où il n'y a pas de soignant, il importe de se questionner sur la raison de cette pénurie. Lors de la conférence d'Alma Ata en 1978, l'OMS promeut l'accès aux soins de santé primaires et lance son grand mot d'ordre mobilisateur « la santé pour tous », à l'évidence, cet objectif trop ambitieux ne sera pas atteint avant un longtemps (Philip 1990, Brunet Jailly, 1993), sous sa forme de slogan, qui ne sera jamais réalisé, le slogan de l'OMS préconise en fait l'accès aux soins de santé particulièrement en zone rurale où l'accès aux soins de santé est plus difficile. Cet objectif plus concret et réaliste reste malgré tout fort téméraire vu les ressources financières et humaines disponibles. Le succès de cette stratégie devrait se mesurer en termes d'amélioration de l'état de santé de la population rurale mondiale (Philips 1990).L'inégalité d'accès aux soins persiste, principalement entre villes et campagnes. Au niveau mondial le taux d'accessibilité est de 76% dans les zones urbaines contre 24 % en zones rurales (OMS 2018).

En Afrique, les milieux ruraux sont souvent caractérisés par un enclavement, une pauvreté, un mauvais niveau d'éducation, une insécurité alimentaire, une malnutrition infantile aiguë, une ignorance, un déficit d'équipement d'assainissement, mais aussi, une pénurie critique d'agents de santé compétents, un manque de matériel sanitaire, une mauvaise répartition de l'offre sur les territoires(Unicef, 2018). Les individus et les communautés portent encore le lourd fardeau de maladies pouvant être prévenues et traitées (OMS, 2005). La situation au regard des besoins sanitaires en milieu rural est préoccupante et grande car l'Organisation Mondiale de la Santé estime le déficit mondial en professionnels de santé dans les zones rurales enclavées à plus de 4 millions avec les inégalités les plus criardes en Afrique subsaharienne. De plus, à cette pénurie, s'ajoute un déficit qualitatif et une inégale répartition au détriment des zones rurales enclavées à un moment où le passage à la chronicité du Sida et l'épidémie des maladies non transmissibles chroniques (obésité, diabète, hypertension artérielle, accidents et cancers) exigent des soins de qualité (OMS, 2015).Malheureusement, la situation sanitaire dans les zones rurales est encore alarmante. Selon l'Unicef (2019), près d'un tiers des familles rurales vivent encore à plus de dix kilomètres d'un service de santé de base, et 35% d'entre elles souffrent d'un enclavement saisonnier. En outre, la mortalité maternelle est plus élevée en milieu rural et dans les communautés les plus pauvres isolées (OMS, 2018). 44% de la population rurale ne peut se soigner correctement, contre 29% en ville. Selon l'Organisation Mondiale de la santéen Afrique, le taux d'accessibilité aux soins de santé est énorme entre les zones rurales et les zones urbaines, il est de plus de 80% en ville contre 20% en campagnes. Face à ces constats, une bonne connaissance des spécificités sanitaires rurales est nécessaire pour faire un véritable diagnostic de la situation des faits de santé dans les sociétés et espaces ruraux. Ces connaissances pourraient permettre d'identifier les meilleures stratégies, pouvant aider à l'amélioration de la santé dans les zones rurales en Afrique.

Au Cameroun, la désertion des formations sanitaires rurales fragilise durablement à plus d'un titre le système national de santé : des dizaines de centres de santé construits et souvent équipés à grand prix afin d'améliorer l'accessibilité géographique selon l'objectif de la stratégie sectorielle de permettre à plus de 80% de la population d'être à moins d'une heure de marche d'un centre de santé (Minsanté,2008) demeurent fermés et à l'abandon dans la broussaille. De plus, la viabilisation des districts de santé est compromise parce que des dizaines d'aires de santé sont exclues de l'offre des services et soins du paquet minimum d'activités prioritaires de santé. La versatilité des agents de santé dans les zones rurales compromet durablement les chances du Cameroun d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement relatifs à la santé maternelle et infantile, et au contrôle des grandes endémies autant qu'elle perpétue le cercle vicieux de la paupérisation des populations rurales. La désertion des centres de santé ruraux par les personnels soignants qualifiés constitue un drame sur un plan humain, entraînant la désaffection des populations vis-à-vis des structures de santé et réduisant de ce fait l'accès aux prestations de santé de qualité en raison de la sous qualification du personnel en place. Par ailleurs, la perte de confiance des populations rurales vis-à-vis des formations sanitaires publiques réduit leur taux de fréquentation et constitue le terreau d'expansion des cabinets de soins informels qui collectent désormais près de 30% des dépenses nationales de santé dont les vendeurs ambulants de médicaments de qualité douteuse et les charlatans (médecine parallèle) (Minsanté 2008 ; Minepat 2009). Cependant, Bon nombre de structures implantées en zones rurales n'a jamais atteint le seuil recommandé par l'OMS (2000), qui est de 50% pour la fréquentation d'une structure de santé par la population d'une aire de santé. Les pics d'accessibilité en zones urbaines contrastent avec la pénurie en zones rurales. L'inégalité d'accès des citoyens habitant les zones rurales enclavées à un service public par de nombreux organismes de base est patente: « 25% de médecins et 38% d'infirmiers exercent en zones rurales pour desservir 46% de la population. Le taux d'accessibilité est de 30% en zones rurales contre 70% en zones urbaines (Minsanté, 2010). C'est dans ce contexte que les populations habitants les zones rurales enclavées de l'arrondissement de MELONG font face à un taux faible d'accessibilité aux soins de santé modernes.

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