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Connaissances, attitudes, et pratiques des menages de la ville de Goma sur les risques lies a la proximite du volcan Nyiragongo ; cas du quartier Majengo


par Julien LUKUBIKA
Institut supérieur d'informatique et de gestion - Graduat 2019
  

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I.2.2.2. Attitude vis à vis des risques liés à la proximité du volcan

I.2.2.2.1. Absence de la crainte de la mort

Lorsqu'on les interroge sur la peur, les habitants commencent souvent par dire qu'ils n'ont peur de rien, avant d'évoquer leur préoccupation réelle : la survie au quotidien. On retrouve souvent chez les enquêtés l'expression d'un dédain envers la mort, une philosophie de vie considérant que ce n'est pas ce qui peut leur arriver de pire ou que de toute manière la mort est inévitable. La peur de manquer surpasse alors la peur de la mort. Cette peur du manque est exactement le contraire de la sécurité humaine définie originellement comme « libération du manque » (freedom from want) et « libération de la peur » (freedom from fear)57(*) ;

I.2.2.2.2. La conscience totale du risque

D autres habitants ou présidents ont une conscience aiguë du risque et même des raisons qui expliquent que les habitants s'exposent. Ils se tiennent prêts à évacuer leur propre maison 58(*);

I.2.2.2.3. Les risques nié ou occulté

Certains habitants nient ou occultent le risque et les catastrophes alors même qu'ils en ont été les victimes ou qu'ils vivent dans un endroit très exposé 59(*);

I.2.2.2.4. Les perceptions autocontradictoires

La contradiction dans le discours reflète peut-être une confusion de la perception du risque, et/ou une tentative d'occultation. Un président de junta, par exemple, affirme que « la terre est ferme » et qu'il n'y a aucun risque dans sa zone, mais à la fin de l'entretien il évoque un petit glissement de terrain dans sa zone qui a détruit quatre maisons, dont les habitants ont été relogés à El Alto. On trouve à plusieurs reprises deux discours différents sur les risques tenus par la même personne. Le président d'une junta avait assuré en entretien que sa zone était sans risque. Quelques jours plus tard, il affirma que toute la ladera était à risque, en particulier sa zone et ses environs.60(*)

I.2.2.3. Pratiques de la population face aux risques liés à la proximité du volcan

La politique de prévention s'appuie sur 7 principes complémentaires dont La connaissance des phénomènes, de l'aléa et du risque ; La surveillance, la prévision et l'alerte ; information préventive et éducation de la population ; La prise en compte des risques dans l'aménagement et l'urbanisme ; La réduction de la vulnérabilité ; La préparation et la gestion de crise ; La gestion de l'après-crise et le retour d'expérience

Elle s'adapte et s'enrichit en analysant les crises passées et en anticipant les crises futures.(Fabien Nathan, ethnographie des foyers et des quartiers les plus exposés aux aléas physique, 2012)61(*)

I.2.2.3.1. La connaissance des phénomènes, de l'aléa et du risque

Imputées autrefois à la colère divine, les catastrophes ont d'abord été vécues avec fatalisme. Aujourd'hui, les progrès de la science nous permettent de mieux connaître les causes des phénomènes et les mécanismes mis en jeu. Cette connaissance repose sur 3 fondements :

La connaissance des évènements passés grâce aux recherches historiques et à la constitution de bases de données de sites ou d'évènements, de cartographies ;

Les recherches menées par de nombreux services de l'État, de nombreux laboratoires européens pour comprendre les mécanismes des phénomènes et en prévoir les comportements. Tous les domaines sont concernés : séismes, mouvements de terrains, inondations, etc ;

Les études techniques permettant d'établir des cartes d'extension et d'intensité des phénomènes ou encore d'évaluer l'occurrence de certains aléas, voire de prévoir l'apparition d'autres phénomènes quelques heures ou quelques minutes avant qu'ils ne surviennent.

Une connaissance approfondie des risques permet de mieux évaluer les conséquences potentielles des phénomènes et de mettre en place des mesures de prévention ou de protection appropriées en tenant compte de la vulnérabilité du site considéré. Pour avoir une meilleure compréhension des aléas, il est donc primordial de développer ces axes de recherche, mais également de mettre cette connaissance à disposition du plus grand nombre, notamment via internet ou dans le cadre d'une coopération partenariale.62(*)

I.2.2.3.2. La surveillance, la prévision et l'alerte

La surveillance permet d'alerter les populations d'un danger par des moyens de diffusion efficaces et adaptés à chaque type de phénomène.63(*)

I.2.2.3.3. L'information préventive et l'éducation des populations

Chacun concourt par son comportement à la sécurité civile. En France, de nombreuses informations sont accessibles aux citoyens : plusieurs documents sur la connaissance des risques majeurs et leurs conséquences pour les personnes, les biens et l'environnement sont consultables dans les mairies et relayés sur internet. Ils informent aussi la population sur les mesures de sauvegarde et conduites à tenir.64(*)

I.2.2.3.4. La prise en compte des risques dans l'aménagement et l'urbanisme

Afin de réduire les dommages lors des catastrophes naturelles, il est nécessaire de maîtriser l'aménagement du territoire, l'utilisation des espaces naturels ou ruraux et la valorisation des espaces sensibles en milieu urbain, en évitant d'augmenter les enjeux dans les zones à risques et en diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées. Les plans de prévention des risques naturels majeurs prévisibles (PPRN) ont cette vocation.

Il s`agit ici du respect des normes de construction pour la protection des infrastructures et l`amélioration du degré de sécurité des bâtiments. Lors d`un risque volcanique, le non-respect des codes de construction et les bâtiments à risque accroissent le nombre de victimes et les pertes matérielles. À titre d`exemple, le tremblement de terre d`une magnitude de 6,3 sur l`échelle de Richter qui a frappé la ville iranienne de Bam le 26 décembre 2003 aura causé environ 41 000 morts et 30 000 blessés. 65(*)

Le nombre élevé de victimes s`explique du fait que les gens sont morts asphyxiés sous les décombres en brique traditionnelle de boue et de terre (SIPC, 2007). En outre, plus de 85 % des bâtiments n`ont pas résisté au séisme, puisqu`ils n`étaient pas construits selon les normes antisismiques. Conséquemment, la majorité des survivants se sont retrouvés sans abri, soit environ 75 000 personnes (Magazine du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2004). Selon M. Mohamed Rahimnejad, un ingénieur civil iranien, « ce sont les maisons et non pas le séisme - qui ont tué les gens ».66(*)

I.2.2.3.5. La réduction de la vulnérabilité

I.2.2.3.5.1. La mitigation

L'objectif de la mitigation est d'atténuer les dommages en réduisant, soit l'intensité de certains aléas (inondations, coulées de boues, avalanches), soit la vulnérabilité des enjeux (constructions, bâtiments industriels et commerciaux, monuments historiques, sites touristiques, réseaux de télécommunications, d'électricité, d'eau, de communication). La mitigation nécessite notamment la formation des différents intervenants (architectes, ingénieurs en génie civil, entrepreneurs) en matière de conception et de prise en compte des phénomènes climatiques et géologiques et de définition des règles de construction. L'application de ces règles doit être garantie par un contrôle des ouvrages. Par exemple, au titre du risque sismique aux Antilles françaises, un ambitieux programme de réduction de la vulnérabilité sismique du bâti existant est engagé, le plan séisme Antilles.

La mitigation relève également d'une implication des particuliers qui doivent agir personnellement afin de réduire la vulnérabilité de leurs biens.67(*)

I.2.2.3.6. La préparation et la gestion de crise

Les pouvoirs publics ont le devoir d'organiser les moyens de secours nécessaires.Cette organisation nécessite un partage équilibré des compétences entre l'État et les collectivités territoriales.Lorsque l'organisation des secours revêt une ampleur ou une nature particulière, elle fait l'objet, dans chaque département, dans chaque zone de défense et en mer, d'un dispositif organisant la réponse de sécurité civile (loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004).68(*)

I.2.2.3.7. La gestion de l'après-crise et le retour d'expérience

Chaque catastrophe naturelle, chaque accident technologique constitue une remise en cause des pratiques et des certitudes. C'est alors l'occasion d'examiner les erreurs et de rechercher comment créer les conditions nécessaires à la diminution du risque pour l'avenir. Le retour d'expérience permet de tirer les leçons d'une action et d'affiner la connaissance des phénomènes.69(*)

* 57 Alkire, 2002

* 58 Idem

* 59 Ibidem

* 60 Ibidem

* 61 Fabien Nathan, ethnographie des foyers et des quartiers les plus exposés aux aléas physique, 2012

* 62 Idem

* 63 Ibidem

* 64 Ibidem

* 65 Magazine du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2004

* 66 SIPC, 2007, p.4

* 67 Fabien Nathan, ethnographie des foyers et des quartiers les plus exposés aux aléas physique, 2012

* 68 Idem

* 69 Ibidem

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984