WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.


par Walter D. Mbamy
Université Omar Bongo - Master 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE V : SAISONNALITÉ DU CONFLIT HOMME-ÉLÉPHANT AUTOUR DU PNI

Après avoir exploré le rapprochement des éléphants selon les données des crottes et celles des colliers GPS, nous voulons maintenant les corréler avec ceux des enquêtes de terrain. Ainsi, ce chapitre nous permettra d'avoir la perception des populations sur le CHE, nous allons aussi avoir leur opinion sur les mois que les éléphants approchent le plus des villages.

V.1. Activité agricole et CHE

Différentes activités sont pratiquées dans les villages. Nous avons pu répertorier l'agriculture, la chasse, la pêche, la cueillette et les petites activités commerciales (Graphique 7). Mais l'agriculture reste la plus rependue et pratiquée, c'est la raison pour laquelle dans cette étude nous nous focalisons uniquement sur les activités agricoles.

V.1.1. Agriculture dans les villages

· La place de l'activité agricole dans l'économie du village

Le moyen de subsistance est la préoccupation première de toutes les sociétés. Le milieu rural n'échappe pas à cet objectif de la vie, c'est pourquoi pour des besoins alimentaires les villageois se servent de leur environnement immédiat pour puiser le nécessaire en menant diverses activités de pêche, de chasse, de cueillette et d'agriculture. Nous avons voulu savoir l'activité qui occupe les populations, c'est-à-dire l'activité qui prend la plus grande partie de leur temps au quotidien, c'est ici l'occupation principale au village. Selon les résultats de notre enquête de terrain, le pourcentage des agriculteurs parmi les personnes interrogées est de 89,1%. Cette valeur est expliquée par le fait qu'en dehors d'autres activités qu'un individu peut pratiquer, l'agriculture demeure la principale. En revanche, la pêche est fortement pratiquée dans le village Loaloa, cela a influencé le pourcentage d'observation à 3% du total des personnes interrogées. Enfin, pour les autres activités nous avons 5% de personnes dont la chasse demeure l'activité principale, 2% préfèrent mener une activité commerciale dans le village et seulement 1% a pour activité principale la cueillette (Graphique 7).

Activité

principales

Réponses

%

Agriculture

90

89

Chasse

5

5,0

Cueillette

1

1,0

Pêche

3

3,0

Petit commerce

2

2,0

Total

101

100

Graphique 7 : Activités principales des populations

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

· Evolution de l'activité agricole selon la distance des plantations

v Aperçu historique des activités agricoles

A l'origine il y avait des terres qui appartenaient spécifiquement aux clans, aux familles et même à des villages entiers. Aucun étranger ne pouvait y installer son village ou son champ sans en avoir obtenu l'autorisation. Pour être autorisé, il fallait payer comptant, ou s'acquitter de certaines redevances à temps marqué. Au fil des ans chacun pouvait installer son champ n'importe où, pourvu qu'il prenne la précaution de le marquer au début de la saison sèche. Pour cela, il suffisait d'entamer le débroussaillage à la machette de quelques mètres carrés de brousse.

Après récolte et épuisement total de la plantation, si des arbres poussent dans le champ après qu'il a été abandonné, les fruits de ces arbres appartiennent à tout le monde, gens de la famille ou étrangers. Au contraire, si ces arbres poussent sur l'emplacement d'un ancien village, leurs fruits reviennent aux anciens habitants de ce village, et à personne d'autre, suivant les endroits occupés par leurs cases respectives.

A cette époque les plantations étaient faites pour fournir aux familles de quoi vivre, ils se contentaient de cultiver le strict nécessaire. La monoculture était en vogue, les uns ne cultivaient que des bananiers; d'autres donnaient tous leurs soins aux arachides au détriment des cultures plus substantielles. Après quelques années, la polyculture a succédé à la monoculture. Dans chaque village on plantait désormais un peu de tout dans un même espace : bananiers, manioc, taros, ignames, patates, maïs, arachides, etc. Ce type de culture se trouvait être plus rémunératrice par la vente des denrées, grâce aux nombreux débouchés qu'ils trouvaient à l'époque coloniale, cela leur a amené à agrandir l'étendue de leurs champs. De plus, en dehors de leurs champs individuels, plusieurs regroupements de femmes de village sont astreints à cultiver des plantations communes, dont les produits étaient tout d'abord destinés à approvisionner les Postes de l'Administration coloniale, les Maisons de Commerce, des Colons ( Walker André, 1940).

v Evolution des activités agricoles

Le type d'agriculture pratiqué dans les villages contraignait les agriculteurs à s'éloigner des villages pour aller de plus en plus dans la forêt à la recherche de rendements plus efficients. L'agriculture itinérante sur brulis, a toujours été pratiquée dans les villages au Gabon, les cultivateurs se devaient de mettre en jachère des plantations dont ils avaient déjà épuisé la récolte. De nos jours, un renversement de situation est observé, les plantations sont localisées à quelques mètres des maisons. Autrefois ce genre de plantation était considéré comme des jardins, mais pour ces populations aujourd'hui, ce sont des plantations. Il y en a qui ne peuvent pas faire des plantations à plus de 50 m de la maison de peur de tout perdre. Dans plusieurs villages, les populations plantent sur la cour de la concession car au moins le suivi sera efficient et la récolte assurée (Annexe 4 planche 8). En outre, nombreux sont ceux-là qui préfèrent ne plus se lancer dans l'activité agricole ou encore préfèrent limiter le nombre de plantation, deux plantations au maximum, pour ne pas être dans un regret amère si on se retrouvait à perdre plusieurs hectares. En interrogeant les populations sur le nombre d'anciennes plantations qu'ils possèdent, on se rend bien compte que 47.5% des personnes interrogées possèdent plus d'anciennes plantations que de nouvelles. A priori on dirait que c'est normal d'avoir plus d'anciennes plantations que de nouvelles, mais ici on veut mettre en lumière le manque d'intérêt à l'agriculture aujourd'hui par rapport il y a 10 ans. Celles qui, pourtant valide, avaient la possibilité d'avoir plus de 2 plantations préfèrent soit faire des petits jardins derrières les maisons ou de se contenter à acheter du riz et du poulet à Makokou. De plus, leurs anciennes plantations sont situées à plus de 1 km du village par rapport aux nouvelles.

Nous avons considéré comme nouvelles plantations dans cette étude celles qui nourrissent les familles, donc celles d'un an, ou celles qui sont en plein aménagement pour être cultivées. Le découragement de faire les plantations a atteint une grande majorité, c'est au point où il y a 13% des répondants qui affirment ne pas avoir des nouvelles plantations et 51% détiennent une seule plantation tandis que celles qui ont 2 nouvelles plantations sont à 23%. Ces chiffres nous montrent le désintérêt de plusieurs villageois sur les activités champêtres. (Graphique 8 ci-dessous).

Graphique 8 : Evolution du nombre de plantation

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Plus de 6

· Plantes les plus cultivées

L'agriculture traditionnelle telle que pratiquée dans les villages du Gabon obéit à des techniques rudimentaires par l'utilisation des outils manuels. C'est souvent des plantations en polyculture dont le manioc occupe la plus grande surface. Le reste de l'espace de la plantation est partagé par quelques rejets de bananes qui serviront à varier l'alimentation en matière d'accompagnement lors des repas. Dans l'intention d'avoir des légumes dans les repas, un espace identifié comme étant fertile par la présence de cendre et de résidus de bois brulée, se voit être ensemencé des légumes tels que l'oseille, l'amarante, l'aubergine et quelque fois le gombo. D'autres peuvent diversifier leur plantations en y ajoutant quelques ananas, canne à sucre, igname, etc. Dans les plantations de notre étude, nous avons pu relever plusieurs plantes cultivées fréquemment et celles cultivées de façon épisodiques. Les plus cultivées sont le manioc, la banane, l'arachide et le maïs car elles sont cultivées en début de saison de pluie (Graphique 9). En général il est cultivé des pistaches africaines (communément appelé concombre), des ignames, des ananas, de la canne à sucre et une variété de légumes (amarante, oseille, aubergine, gombo).

Graphique 9 : Période de culture et de récolte des cultures

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Il existe une saisonnalité des cultures, la majorité des plantes bénéficient de la saison pluvieuse pour bien se développer. C'est pourquoi les agriculteurs dans les villages enquêtés nous ont exposé les mois qu'ils mettent en terre et la période de récolte. Ce graphique est le condensé de l'explication des agriculteurs sur leur activité. C'est une représentation graphique des réponses au questionnaire. De ce fait, les valeurs des planting et récolte correspondent au nombre de répondants et non à la quantité récoltée par plantation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe