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Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.


par Walter D. Mbamy
Université Omar Bongo - Master 2020
  

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V.1.2. Déprédation par les pachydermes

Les éléphants de forêt se déplacent facilement dans les forêts environnants les villages. Cela est visible par la multitude des traces et crottes qui marquent leur présence. C'est la preuve qu'ils cohabitent désormais avec les populations villageoises. Car ils partagent les mêmes ressources telles que les cours d'eau, les pistes et certaines essences végétales dont le Kumu (gnetum africanum), l'Odika (Irvengia gabonensis) et le Gambea (Chrysophyllum lacourtianum). Lorsque les éléphants rencontrent des plantations lors de leur recherche de nourriture, ils ne manquent pas de se servir dans les plantations, causant ainsi un désastre et poussant à l'agonie une sécurité alimentaire qui peine à se mettre en place au Gabon. Bien que les plantations se font de plus en plus proches des maisons, cela n'empêche pas les éléphants de se rapprocher des villages. Ils mangent principalement les plantes qu'ils aiment et qui sont disponibles ( Kingdon, 2012). Nous avons constaté que les heures de rapprochement sont principalement la nuit ( Erin K. Buchholtz et al 2019) comme le démontre d'ailleurs les résultats du graphique 3. Ils s'approchent à des fréquences très régulières dans une année. Dans le mois, ils viennent plusieurs fois de suite. Nous avons voulu savoir combien de fois les éléphants visitent les plantations dans une année, on s'est rendu compte que plusieurs répondants disent que les éléphants ont visité leur champ plus de 4 fois (graphique 10).

Graphique 10 : Nombre de visite des éléphants dans une année par village

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

0 fois 1 fois 2 fois 3 fois 4 foisPlus de 4fois Nombre de visites

Nombre de réponses

Lorsque l'on se focalise sur le nombre de fois que les éléphants ont visité les champs entre 2016 et 2019, on remarque que de 2016 à 2018 les visites ont été plus de 4 fois, c'est-à-dire que les visites des plantations sont fréquentes. Par contre, en 2019 on remarque une baisse importante des dévastations des éléphants dans les champs. Il y a moins de visites d'éléphants dans les plantations (graphique 11). Cette tendance peut s'expliquer par le fait que nous avons considéré les données de la moitié de l'année et qu'à la période de l'enquête la saison sèche n'était pas encore achevée.

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Nombre de visites

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Nombre de visites

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Nombre de réponses

Nombre de réponses

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Graphique 11 : Nombre de visite des éléphants entre 2016 et 2019

V.1.2. Techniques de protection mises en place

Les populations sont tellement exacerbées par des visites fréquentes d'éléphants dans leurs plantations que certaines utilisent des méthodes létales et non-létales pour les refouler. Les méthodes de protection sont choisies selon l'accessibilité et la facilité de mise en application, certains utilisent des méthodes dont ils ont eu connaissance ou celles vus chez le voisin. Tous sont à la recherche de méthodes dissuasives plus efficaces.

L'enquête de terrain nous a permis de prendre connaissance des méthodes traditionnelles, pour la plupart, édifiées pour atténuer le conflit à leur niveau (Graphique 12). Il y en a qui procèdent soit par surveillance (9%) des plantations ou font tout simplement du bruit (41%) pour les repousser. Quelques-uns font usage de tire de coup de feu, d'installation de pièges, de lampe torche, bénéficient de la barrière électrique et 26% allument des feux dans les champs.

Graphique 12 : Méthodes de dissuasion utilisées par les populations

Toutes ces méthodes se montrent inefficaces au fil des temps, cependant ils sont obligés de les utiliser quand même dans l'espoir de dissuader. Mais il y en a qui ont fait leurs preuves et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elles sont pratiquées dans la totalité des villages où nous sommes passés :

- Faire du bruit : Il est question des outils a forte sonorité qui émettent des sons forts lorsqu'on frappe dessus. Ils sont placés derrière, à côté des maisons, où dans les champs. Les objets métalliques (futs, tôles, cuvettes métalliques) sont fréquemment utilisés, mais aussi des bidons vides. L'exemple est montré dans les images ci-après ou à gauche (a) un papa du village Minkwala frappe sur un bidon vide dans son champ et une maman de Mbes (b) fait du bruit derrière sa maison pour dissuader les éléphants. D'autres utilisent même des vuvuzelas ou leur propre voix en criant tout simplement.

a

b

- Allumer un feu : la fumée émise par la combustion du bois est un bon moyen pour distraire les éléphants lorsqu'ils s'approchent des champs (a et b). C'est pourquoi 26% des personnes interrogées allument des feux dans le but de chasser les éléphants. Toutes ces personnes affirment que cette méthode permet juste de faire savoir aux éléphants qu'il y a présence humaine et que cela les empêcherait de s'approcher. Mais il y a d'ailleurs des histoires ou des éléphants a plusieurs reprises ont uriné sur le feu pour l'éteindre, d'autres ont simplement éparpillé le bois et les braises dans le but d'éteindre le feu.

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b

- Surveillance : Cette méthode a le compromis d'être à la fois efficace et complexe à réaliser pour les villageois car elle consiste à construire des cabanes, même des maisons, dans le lieu où est localisé la plantation. La difficulté c'est que les éléphants visitent les champs pendant la nuit, autrement dit lorsque le gardien dort, et il arrive qu'ils visitent aussi lorsque ceux qui sont chargés de faire la garde se déplacent. L'avantage est que les éléphants s'éloignent facilement par le bruit des humains et que ces surveillances se font en association. C'est le cas des villages Mbes (b) et Ebyeng-edzua (a) où une zone a été choisie par des familles pour installer leurs plantations en un seul bloc. Et les résultats sont satisfaisants.

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b

- Coup de feu : Plusieurs agriculteurs sont généralement des chasseurs et ont par conséquent des fusils de chasse à la maison. L'un des moyens les plus sur de refouler un éléphant est de tirer un coup de feu en l'air. Il y en a qui tirent directement des coups de feu sur l'éléphant pour le blesser.

- Epouvantail : Fabriqués dans le but de créer une illusion chez les animaux, les épouvantails sont faits à partir de vieux vêtements disposés de sorte à avoir une forme humaine. En général, c'est un vêtement accroché sur des branches ou autour d'un bois solidement fixé au sol. Tel est le cas dans les villages Loaloa (b) et Minkwala (a), mais cela n'empêche pas la visite d'éléphants dans les champs.

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- Torche électrique : On sait que l'éléphant déteste la lumière, cette méthode dissuasive a pour but de chasser l'éléphant lorsque celui-ci la rencontre. Car c'est une lampe torche électrique que l'on laisse allume dans le champ toute la nuit. Il faut bien des moyens financiers conséquents pour l'achat permanent des batteries

- Piège : La méthode consiste à ériger des pièges autour de la plantation. Généralement il est question d'un bois sur lequel on plante de gros clous afin que, lorsque l'éléphant viendrait à piétiner dessus se verrait être transpercé et fuirait. Mais il y a aussi certains plus ingénieux qui utilisent du fil métallique pour faire des pièges à éléphants.

- Barrièreélectrique : Il est question des barrières électriques expérimentales érigées par l'ANPN dans le cadre du projet « Fil faune » dans plusieurs villages y compris celui de Simintang (photo a et b ci-dessous). C'est une barrière composée d'un ouvrage fait de fil métallique et soutenu par des supports de bois dure solidement enfouis dans le sol, ces fils sont connectés à une centrale électrique qui est alimentées par un système d'électrification issu du photovoltaïque. Au contact des fils contenant des centaines de voltes, l'éléphant reçois un énorme choc amplifié par sa masse corporelle, ce qui le contraint à fuir.

a

b

- a

b

Lampe : Le principe consiste allumer des lampes à pétrole dans le champ pendant la nuit. Ces lampes peuvent être soit de type tempête (b) ou fait de façon artisanale avec une boite dans laquelle on met du pétrole et une mèche en coton qui sort en surface (a). Mais ces lampes exigent des coûts de maintenance et d'achat du pétrole.

- Radio : C'est une façon de faire du bruit pour chasser les éléphants. Il s'agit de laisser la radio en marche dans le champ pour faire croire aux éléphants qu'il y a une présence humaine.

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