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Usages locaux des ressources forestieres autour de trois concessions camerounaises (1050, 1046 et 1059) : complementarité ou compétition ?


par Duplex NOUMBISSI
Université de Dschang - Diplôme d’Ingénieur Agronome 2012
  

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6.3.2.3. La description des quelques PFNL importants

Dans cette partie, nous allons décrire quelques PFNL: la mangue sauvage (Irvingia gabonensis), le moabi (Baillonella toxisperma), njansang (Ricinodendron heudelotii), l'ébaye (Pentaclethra macrophylla), l'amvout (Tricoscypha abut), les champignons (Termitomyces spp.), les escargots (Achatinidae spp.) et les chenilles (Imbrasia spp), le rotin(Laccosperma secundiflorum), le palmier (Elaeis guineensis) et le raphia (Raphia hookeri), l'ekouk/lombo/emien (Alstonia boonei) et le moambé jaune (Enantia chlorantha).

· La mangue sauvage (Irvingia gabonensis)

Photo 1. Fruit et amande de Irvingia gabonensis

Irvingia gabonensisest un arbre dont les fruits se consomment directement, mais il est surtout prisé pour son amande. Durant sa période de production (juinàseptembre), ses fruitssont ramassés au pied des arbres.Une fois collectés, ils peuvent être immédiatement consommés ou fendus grâce à une machette tranchante et les amandes sontextraites. Cette dernière opération peut s'effectuer sur le lieu de collecte ou à la maison. Puis les amandes sont épluchées après avoir ététrempées dans de l'eau et séchées pendant 2 à 4 semaines, le plus souvent sur une claie au soleil ou au-dessus du feu de cuisine. Lorsqu'on veut en consommer,on les frit dans de l'huile et on les écrase à la pierre pour en faire une sauce.Après les avoir frit dans de l'huile, elles peuvent aussi être pilées dans un mortier pour en faire une pâte.Cette pâte est moulée dans un récipient et séchée au soleil pendant longtemps. Ensuite on obtient une boule compacte que l'on utilise pour la sauce en râpant juste la quantité nécessaire.

Les amandes de Irvingia gabonensis se vendent fraiches ou séchées.Le prix varie entre 1 000FCFA et 1 500FCA le litre.

Afin d'en avoir pendant une longue durée, les amandes sont conservées soit sous forme de graines séchées, ou de pâte séchée. Les deux formes sont attaquées par lesmoisissures lorsqu'elles ne sont pas régulièrementexposées à la chaleur. Dans ce cas, la qualité est affectée. En plus des moisissures, les amandes séchées et stockées dans les sacs peuvent être charançonnées.

En dehors de son importance alimentaire, les populations locales utilisent ses écorces dans la pharmacopée traditionnelle pour soigner le mal de dents, de ventre et la typhoïde.

· Le moabi (Baillonella toxisperma)

Photo 2. Arbre et fruit de Baillonella toxisperma

Baillonella toxispermaest un arbre dont les fruits sont ramassés entre juillet et septembre,et peuvent être consommésdirectement. Mais le véritable trésor qui réside en lui c'est sa graine, qui procure de l'huile communémentappelée huile de moabi.Pour obtenir cette huile, les populations ramassent les fruits et les stockent en forêt pour qu'ils pourrissent afin de faciliter l'extraction des graines. Une fois les graines extraites, elles sont transportées au village et séchées surune claie au soleil pendant environ un mois. Ensuite, elles sont décortiquées à l'aide d'un couteau puis séchées de nouveau sur une claie pendant deux à trois jours. Après ce deuxième séchage,elles sont pilées au mortier.Lapâte obtenue est mise dans une certaine quantité d'eau bouillie et remuée jusqu'àl'obtention d'une pâte huileuse. Pour finir, cette pâte est pressée à deux mains pour y extraire del'huile. Celle-ci est autoconsommée ou placée dans des récipients et vendue à 1 000FCFA la bouteille de bière (0,75 litre) et 1 500FCFA le litre.Pour les populations, cet arbre a aussi des vertus thérapeutiques. Ses écorces soignentle mal de ventre, de dos et de dents.

· Njansang(Ricinodendron heudelotii)

a

.

c

b

 
 

Photo 3. Fruit (a), amandes (b) et graines (c) deRicinodendron heudelotii

Le njansang est une graine issue des fruits de l'arbre Ricinodendron heudelotii.Il est utilisé comme condiment dans l'alimentation. Les fruits sont ramassés pendant la période de septembre à décembre. Après le ramassage, les fruits sont stockés dans un coin en forêt etlaissés pourrir pour se débarrasser de leurs parties tendres et libérer la graine par la même occasion. Ces graines dures comme des petits cailloux sont ensuite apportées au village et bouillies dans une marmite pendant 2 à 3 jours jusqu'à ce que les graines commencent à s'ouvrir. Les graines sont ensuite cassées à l'aide d'un caillou et les amandes obtenues sont lavées et séchées au soleil. Pour finir, elles sont consommées ou vendues généralement entre 1 000 FCFA et 2 000 FCFA le litre.

· L'Ebaye (Pentaclethra macrophylla)

Photo 4. Gousses et graine d'ébaye (Pentaclethra macrophylla) (Source : www.prota.org)

L'ébaye est un PFNL convoité principalement pour ses graines, qui sont contenues dans de grandes et longues gousses (cf.photo 4). Ces graines sont destinées à la commercialisation.Les populations locales ne savent pas comment les utiliser. Seuls les Baka l'utilisent pour la fabrication d'une huile.Son écorce est utilisée dans la médecine traditionnelle pour soigner le mal de ventre.

Les recherches menées par l'ICRAF (2012) sur ce PFNL indiquentque des graines de l'ébaye est extraite une huile comestible. Ces graines peuvent être consommées bouillies ou grillées, fermentées elles constituent un condiment ayant un goût de viande.

· L'amvout (Tricoscypha abut)

Photo 5. Tricoscypha abut

C'est un fruit rouge consommé par les populations etconnu sousplusieurs noms : Boutor (Kako), Ngoyo (Baka), Amvout (Bulu).Ilest collecté généralement entre le mois de mai et de juillet. Certains de ces fruits sont acides et d'autres sucrés. Ce sont les fruits sucrés qui sont généralement appréciés par les populations.

· Les champignons(Termitomyces spp.),

Photo 6. Champignons(Termitomyces spp.),

Ces PFNL alimentairessonttrès appréciés par les populations locales. Ilsse ramassent pendant les saisons pluvieuses etsont destinés à l'autoconsommation. Depuis un certain temps, les « bayam sellam » achètent des mottes de terre qui sortent de la forêt et sur lesquelles poussent les champignons.

· Les escargots(Achatinidae spp.) et les chenilles(Imbrasia spp.),

Photo 7. Escargot(Achatinidae spp.) et chenilles (Imbrasia spp.)

Ce sont des sources de protéines animales de la cueillette qui sont importantes pour les populations.

Les escargots se ramassent généralement pendant la saison des pluies, ils abondent en forêt après une pluie. Ils sont destinés à l'autoconsommation. Parfois ils sont vendus au village. Leprix varie entre 25 FCFA et 50 FCFA l'unité.

En ce qui concerne les chenilles, elles sont principalement destinées à l'autoconsommation et quelques fois vendues.Elles sont le plus souvent collectées pendant la saison des pluies, lorsqu'elles se nourrissent des jeunes feuilles des plantes. Lacollecte est généralementpratiquée par les femmes et les enfants.Elles se développent sur des essences d'arbres particulières.Nous avons pu recenser 6 essences d'arbres au Sud et 8 à l'Est qui fournissent les chenilles comestibles aux populations locales. Parmi ces arbres, 4 sont similaires dans les deux Régions.Il s'agit de l'abing, l'ayous, le sapelli et le raphia comme le présente le tableau 11.

Tableau 11. Principalesessences fournissant les chenilles au Sud et à l'Est

Nom scientifique

Nom local

Nom de la chenille

Sud

Est

Piptadeniastrum africanum

Dabema

Dabema

Oui

Non

?

Essop

Chenillle

Oui

Non

Raphia hookeri

Raphia

Vers blancs/Kanga

Oui

Oui

Peterslanthus macrocarpus

Abing/abale

Chenillle

Oui

Oui

Triplochiton scleroxylon

Ayous

Chenillle

Oui

Oui

Entandrophragma cylindricum

Sapelli/Assé

Assé

Oui

Oui

?

Kako

Kako

Non

Oui

?

Minzi

Mbinzi

Non

Oui

?

So'o

So'o

Non

Oui

Erythropleum spp.

Tali/Takou

Korfo'o

Non

Oui

· Le rotin (Laccosperma secundiflorum)

Photo 8. Rotin (Laccosperma secundiflorum)

Le rotin est utilisé dans l'artisanat pour la fabrication des paniers et des chaises aussi bien en milieu urbain que rural. Il se collecte durant toute l'année. D'après les populations pour obtenir ce PFNL il faut allertrès loin dans la forêt.

· Le palmier(Elaeis guineensis)et le raphia(Raphia hookeri)

Ces deux PFNL sont particuliers et très importants pour les populations forestières car, ils ont plusieurs usages. Ils sont utilisés dans l'alimentation et dans l'artisanat.

Le raphia fournitdes chenilles et du vin qui sont consommées par les populations. Sa tige, improprement appelée bambou, est utilisée dans la fabrication des lits, des tabourets, des claies, descharpentes, et est utilisée comme tuteur. Ses feuilles entrent aussi dans la fabrication de nattes qui servent de couvertures. A cet effet, 62% des toits des logements dans la Région de l'Est sont faitsde matières végétales.

b

a

Photo 9. Nattes (a) et claie (b) à base de Raphia hookeri

Le palmier est également utilisé pour la production devin qui est très consommé par les populations locales. Ce vin est très riche en vitamines.Ses noix sont utilisées dans la production d'huile de palme et de palmiste. Ses feuilles sontaussiutilisées dans la construction des toitures et la fabrication debalais.

Photo 10. Extraction du vin de palme

· L'ekouk/lombo/emien (Alstonia boonei)

Alstonia booneiest un arbre appelé « ekouk » au Sud et « lombo » à l'Est. Son écorce est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle pour soigner le paludisme, les maux de ventre et de tête. Il est également utilisé commecontre poison. Les populations l'introduisent généralement dans les vins de palme et de raphia avant qu'ils ne soient consommés. Dans la Région del'Est et du Sud il a été le principal PFNL médicinal collecté par les populations durant la période d'étude.

· Le moambé jaune (Enantia chlorantha)

Encore appelée « mfo'o » ou « po'o », ce PFNL est une essence d'arbre médicinale dont l'écorce est utilisée pour soigner plusieurs maladies : la jaunisse,le mal de ventre,les plaies, la gale et le paludisme.

Photo 11. Ecorce de Enantia chlorantha

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld