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Usages locaux des ressources forestieres autour de trois concessions camerounaises (1050, 1046 et 1059) : complementarité ou compétition ?


par Duplex NOUMBISSI
Université de Dschang - Diplôme d’Ingénieur Agronome 2012
  

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6.4.2. Perception de l'impact de l'exploitation par les populations locales

L'exploitation forestière nécessite plusieurs ressources techniques, financières et humaines. Elle engendre de ce fait au sein des communautés locales de nouveaux types de rapports sociaux entre les individus au sein d'un même groupe et entre les différents groupes sociaux. Elle modifie les modes de vie des sociétés humaines concernées au point où les populations locales en perçoivent elles-mêmes les impacts. Il a été demandé aux différents villages durant 12focus groupde citer les avantages et les inconvénients de l'exploitation forestière dans leurs localités.Le tableau 19 présente les perceptions des populations locales vis-à-vis de l'impact de l'exploitation forestière sur leur vie.

Tableau 19. Perceptions des populations locales vis-à-vis de l'impact de l'exploitation forestière

Impacts positifs

Fréquence

Pourcentage

Ouverture et entretien des routes

8

67

Développement du petit commerce

5

42

Emploi et formation des jeunes

2

17

Utilisation des pistes et routes forestières

2

17

Satisfaction des doléances

2

17

Augmentation de certains PFNL

2

17

Impactsnégatifs

Fréquence

 

Diminution de certains PFNL

8

67

Diminution des gibiers

7

58

Problème d'emploi et formation des jeunes

6

50

Non satisfaction des doléances

5

42

Non rétrocession de la RFA

4

33

Modification du climat

2

17

Absence de reboisement

2

17

Dégâts dans la forêt

1

8

Infidélité/abandon des foyers

1

8

Apparition du VIH/SIDA

1

8

Il ressort du tableau 19 que l'exploitation forestière est perçue comme ayant simultanément des impacts positifs et négatifs sur la vie des populations locales.

L'exploitation forestière a des impacts négatifs sur la collecte des PFNL. Certains arbrespourvoyeurs de PFNL diminuent car, ils sont exploités par les compagnies et les scieurs artisanaux. Ce qui oblige les populations à fournir davantage d'efforts pour collecter ces PFNL.Nous avons identifié 19 essences qui sont convoitées par les compagnies et les populations locales (cf. tableau 18). Parmi, ces essences, celle la plus mentionnée est le moabi.Les riverains pensent aussi qu'enexploitant le bois, les différents opérateurscréent des dégâts dans la forêt, modifiant ainsi le climat de la Région.Ils détruisent les arbres qui fournissent les PFNL comme la mangue sauvage et le njansang lors des opérations d'abattage, de débardage et de construction des pistes et des routes forestières.En plus de cela, ils disent que les compagniesne reboisent pas les arbres qu'elles coupent, ce qui va conduire à une disparition des essencesqui sont exploitées aujourd'hui.

Les populationsse plaignent du fait que l'exploitation forestièrea conduit à la raréfaction dugibier. Autrefois elles chassaient derrière les cases, mais aujourd'hui il faut parcourir plusieurs kilomètres en forêt, voire des jours pour pouvoir attraper un gibier. Selon elles, ceci serait dû à plusieurs causes:

· Les bruits des engins qui font fuir les animaux ;

· La facilitation du braconnage. Les braconniers utilisent les routes et pistes forestières pour se rendre dans leur forêt.Certains chauffeurs des compagnies aident les braconniers en les transportant et en leur fournissant des munitions ;

· La multiplicité des chasseurs, due à un accroissement de la population locale et au développement du marché de la viande de brousse.

Les populations se plaignentdu fait qu'il n'y a pas assez de jeunes qui sont formés et employés dans les compagnies forestières. Ces dernièresne satisfont pas leurs doléances. Les villages proches des bases d'exploitation sont plus satisfaits que ceux quien sont éloignés car leurs jeunes sont employés.

L'exploitation forestière entraine la dépravation des moeurs ; abandons de foyer,multiplication et accroissement des cas d'infidélité conjugale. Les cas d'infections sexuellement transmissibles ou de VIH/SIDA se multiplient et fragilisent l'état de santé des populations riveraines.

La non-rétrocession des RFA aux populations est unimpact négatif indirect de l'exploitation forestière. Les populations riveraines se plaignent du fait qu'elles ne perçoivent pas les RFA régulièrement, alors qu'elles savent que les compagnies s'acquittent du paiement de la RFA. Elles disent que cette RFA est bloquée au niveau des communes. Dans le cas où unmaire veut donner cette RFA, il ne réalise pas les projets qui sont prioritaires pour les populations. Le plus souvent ils offrent des machettes, des houes et des limes, à ces derniers, alors qu'ils ont besoin d'eau potable ou d'électricité.A cet effet, les ONG souhaiteraient que la RFA soitrétrocédée aux populations sous forme d'oeuvres sociales suite à l'élaboration d'un plan de développement local par les populations,dans lequel sonpriorisés leurs besoins. Comme très peu de villages ont un plan de développement local, les maires ne savent pas comment prioriser les 10% de RFA qui leur reviennent et réalisent les projets qu'ils jugent importants.

Comme impacts positifs, les populations locales reconnaissent qu'avec l'exploitation forestière, les compagnies ouvrent et entretiennent les routes. Il y a une augmentation du nombre de personnes dans les villages, ce qui crée une grande dynamique dans les villages proches de la compagnie. Il y a un volume important d'argent qui circule, par ricochet l'économie locale se développe.Il y a aussi plus de possibilités de vendre les produits agricoles et les PFNL. Les populations utilisent les pistes et les routes forestières pour accéder aux plantations et évacuer leurs produits.Contrairement aux autres, les populations des villages de Kagnol 11 et Kouédjina à l'Est proches l'ancienne scierie de la SEBC et loin de la base de la SCTB, nous ont révélé que depuis que la SEBC est partie, leurs routes sont devenues mauvaises par manque d'entretien. Les motivations pour l'agriculture ont diminué car ils y a très peu d'occasions pour vendre les produits. Le commerce local est progressivement amenuisé. De même, les populations de Bissam et de Meyos nous ont rapporté que lorsque la FIPCAM exploitait les AAC proches de leur village elle entretenait la route et il y avait beaucoup d'acheteurs qui venaient dans les villages.

Le long des routes et des pistes forestières, il y a une augmentation des PFNL comme le njansang et l'igname sauvage.Ces résultats confirment les travaux de Djik(1999 : 61), Tieguhong et Ndoye (2007) et Rist et al. (2012)

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984